Chapitre 41 : Parfum
J'ouvre doucement les yeux, me sentant apaisé et reposé. Je me délecte de cette chaleur réconfortante qu'émet mon soleil, et il me faut un temps pour prendre conscience de mes avant-bras encore un peu douloureux de ma dispute avec Tao. Je me redresse lentement, au même rythme que Haeli se réveille à son tour. Je pose ma main sur ses cheveux bouclés et les caresse délicatement tout en l'observant s'animer petit à petit. Il humidifie doucement ses lèvres tout en ouvrant ses paupières. Je le regarde faire, émerveillé de voir la beauté à l'état pur prendre vie.
– Hey.
Un sourire se dessine sur ses lèvres. Il s'étire et repose ses yeux dans les miens afin de me répondre :
– Tu es réveillé depuis longtemps ?
Je réponds pas la négative en un léger mouvement de tête, ne pouvant quitter son magnifique visage des yeux. Un léger rire s'échappe de mes lèvres en pensant au fait que je suis parvenu à voler le cœur de cet homme.
– Qu'est-ce qu'il y a ?
Je le prends doucement dans mes bras et me rallonge pour le mettre sur moi.
– Rien. Je trouve juste... que mes goûts en matière d'homme sont vraiment parfaits.
Il soupire rieusement et se redresse. Il me regarde dans les yeux en prenant mon visage entre ses mains.
– Hmm... je préfère les miens.
Un sourire amusé se dessine sur mes lèvres et, ainsi, on reste un moment à se dévisager avec amour, silencieusement. Je ressens soudain une gêne dans mon corps et m'assois, entraînant Haeli avec moi. J'exerce une très légère pression au niveau de son bassin afin de lui faire comprendre qu'il faille qu'il sorte.
– Je dois aller fumer, chéri.
Il fronce les sourcils et saisit ma tête pour m'embrasser langoureusement. Ma main glisse sous son t-shirt, au niveau de son bas dos et je réponds à son baiser avec tout de même une volonté de m'en aller. Ma poupée pose alors son pouce sur mon menton afin d'ouvrir ma mâchoire pour insérer sa langue et la faire danser avec et sur la mienne en un mouvement fougueux. Je ne pense plus à rien. Je n'ai plus besoin de rien. Je me laisse entraîner par ce baiser dansant et harmonieux en réclamant encore et toujours plus malgré mon souffle qui s'épuise.
Haeli nous détache, reprenant de l'air avec difficulté. Je fais de même, le fixant, mes pupilles remplies d'un désir sans nom.
– Ça va mieux ? me demande-t-il à bout de souffle.
– Hm ?
– Tu n'as plus besoin de fumer ?
Je réfléchis un instant, me concentrant sur l'état de mon corps avant de secouer ma tête de gauche à droite, réalisant que ce remède est bien efficace.
– Très bien. Alors, à présent, à chaque fois que tu en auras envie, embrasse moi.
– Et si tu n'es pas là ?
– Eh bien prends quelques chose qui se rapproche le plus de moi.
– C'est à dire ?
Il soupire et recommence à m'embrasser fiévreusement. Je réponds évidemment à son baiser. Nos lèvres se collent et se décollent pour repartir de plus belle, nos langues s'entrelacent et s'entremêlent comme voulant faire qu'un avec l'autre et mon corps ne cesse de se réchauffer. Je le fais basculer en arrière, l'allongeant sur le lit en continuant nos gestes d'amour. Il détache nos bouches. Je veux les sceller de nouveau mais il arrête ma tête en la retenant à l'aide de ses mains. Un fil transparent nous relit.
– Quel goût ai-je ?
– Hm ?...
– N'y a-t-il pas une saveur ou je-ne-sais-quoi qui se rapproche du celle de mes lèvres ?
– Tu es incomparable, chéri.
Je m'approche de nouveau mais il me retient.
– Fait un effort, Shun !
J'essaie de réfléchir à une fleur ou un fruit mais rien ne me vient à l'esprit. Laisse moi juste t'embrasser, Haeli !
– Je... sais pas... le hum... la pastèque ?
Il fronce les sourcils d'agacement.
– Goûte de nouveau mais...
Je me jette sur ses lèvres. Il me repousse.
– Concentre toi !
J'acquiesce vivement et parvient enfin à l'embrasser délicieusement. Mais j'ai beau mouvoir encore et encore mes lèvres contre les siennes, je n'arrive pas à mettre de nom à ce goût. Alors je lèche, tourne dans tous les sens et mordille par moment à la recherche de cette saveur, lorsque je parviens enfin à trouver une sapidité sucrée. Je dévie alors mes analyses vers son cou, reniflant son odeur corporelle tout en suçotant sa peau délicate.
– Pêche, murmurai-je entre deux baisers.
Haeli lache de petit soupire voire couinement, sous l'effet de ma langue. Ça me motive à continuer. Je continue alors à le mordre avidement tout en pinçant mes lèvres sur sa gorge et en jouant avec ma langue. C'est une explosion de saveurs que je ne peux pas nommer. Que c'est frustrant ! Je fais alors traîner ma lèvre encore plus bas, remontant son haut au dessus de sa poitrine. Je glisse mes mains sur son dos, jouant avec le creu que forme sa colonne vertébrale. Je parcours son corps de mes doigts, le palpant, massant et caressant sans ménagement. Non pas pour trouver ce goût indescriptible mais simplement par plaisir de le sentir se tortiller sous ma peau. Il adore.
Je souris et commence à embrasser sa poitrine, prenant soin d'éviter son point sensible. Je pince sa chaire entre mes lèvres et la relache tout en glissant ma langue sur sa peau châtaigne. Je contourne sa fine couverture plus sombre en mouvant mes lèvres parfois plus loin, parfois juste à côté, mais jamais dessus. Nectarine.
Il ne m'en manque plus qu'un. Je le sais. Je le sens. Je l'embrasse, le couvre de baisers encore et toujours plus langoureux en palpant précautionneusement sa chaire pour le rendre plus sensible, et pourtant, je ne trouve pas. Alors, je tente le tout pour le tout et prends son téton entre mes lèvres. Un gémissement s'arrache des siennes. Je souris.
Je me redresse afin de le regarder droit dans les yeux pour lui annoncer mes découvertes.
– Pêche, nectarine et... passion. Le fruit de la passion.
Les yeux embués de larmes, le visage enflammé d'excitation et les lèvres entre-ouverte pour laisser passer un souffle court et discontinue, Haeli me regarde sans comprendre.
– H...hm ?
Je ris légèrement.
– Laisse tomber. On continue ?
Il acquiesce vivement. Je recommence donc à descendre. Cette fois, au niveau de son bas ventre. À l'instant où je veux poser mes lèvres dessus, il gargouille bruyamment. Je m'immobilise, me retenant de rire, et jette un œil à Haeli. Les mains camouflant sont visage, il semble mourir d'embarras.
– Allons manger d'abord, hm ?
Il se redresse et passe nerveusement ses mains dans ses cheveux.
– Désolé...
– Pour ?
– Avoir tout gâché.
Je pouffe de rire.
– J'osais rien dire mais moi aussi j'ai super faim depuis tout à l'heure.
Je pose les yeux sur l'horloge en haut du lit et déchiffre "vingt heure".
– On n'a rien mangé de consistant depuis Orlando puisqu'on a fait une sieste toute l'après-midi. Ça fait plus de douze heures donc c'est normal, chéri.
Il ne répond rien. Je pince sa joue et me lève pour m'habiller d'un jogging ainsi que d'un haut à manche courte. Haeli me rejoint et enfile une chemise et un bermuda.
– J'avais prévu d'aller dans un restaurant près de la mer le premier jour, commence Bouclette, mais je ne sais pas si on aura le temps d'y aller.
– J'ai repéré une supérette dans le coin donc prenons de quoi dîner là bas.
Il acquiesce et on part.
Nous marchons l'un à côté de l'autre dans la rue nocturne de Miami en discutant de tout et de n'importe quoi. Haeli m'oblige à prendre quelques selfies, à me mettre devant un palmier pour qu'il puisse avoir un nouveau fond d'écran. Je fais de même avec lui, trouvant cette idée radieuse.
Nous atteignons notre destination plus vite que nous le pensions et commençons à dévaliser le magasin (non en vrai, on ne prend pas grand chose). Nous nous étions mis d'accord pour des nouilles instantanés, des bières, des chips, du poulet frit au sésame et une pizza surgelée. Une fois encaissé, nous refaisons le trajet en sens inverse et beaucoup plus précipitamment (on a faim).
Arrivé à notre studio (j'avoue que je prends goût à l'appeler ainsi), Haeli met la pizza au four pendant que je prépare nos nouilles épicées. Une fois cuites, je réchauffe le poulet frit et nous installons l'ensemble sur le lit. Bouclette sort un trépied, y accroche son téléphone, et pose le tout sur la table en face du lit. Il démarre une vidéo et s'assoit à mes côtés.
– Tu vas nous filmer pendant qu'on mange ?
Il acquiesce vivement, un large sourire aux lèvres.
– C'est bizarre.
– Tu n'as jamais regardé de Mukbang ?
– C'est quoi ?
– Juste... des gens qui mange de bonnes choses. Enfin peu importe ! J'en fais parfois et là puisque tu es avec moi, ça va être encore plus amusant, tu vas voir.
Je regarde la caméras sans trop comprendre mais me contente de prendre mes baguettes pour entamer mes nouilles. Haeli fait de même.
– Faisons un concours de celui qui fini le bol le plus vite ! propose-t-il.
Je laisse échapper un pouffement.
– Ce ne sera pas équitable, chéri.
– Pourquoi ? Je sais manger très vite !
– Ce n'est pas une question de vitesse mais plutôt... de place.
Je pose mon pouce sur ses lèvres et exerce une légère pression dessus pour qu'il ouvre sa mâchoire afin que je puisse entrer mon doigt. Là, j'emet une petite force sur langue, le faisant élargir sa bouche au maximum.
– Tu as une petite bouche comparée à la mienne. Donc oui, ce n'est pas équitable.
Il détourne la tête, chassant mon pouce et me fixe avec colère. Ou plutôt... "fait mine d'être en colère".
– C'est ce qu'on verra.
Il prend ses baguettes, enroule une certaine quantité de nouilles et me regarde l'air de dire "prêt ?". J'acquiesce, amusé, et il commence. J'entame mes pâtes avec un peu de retard mais ne perd pas espoir. On a pris la saveur la plus pimentée. Alors je ne peux m'empêcher de faire des poses par moment tandis que Haeli semble avoir une tolérance à la douleur gustative plus grande que la mienne. Étant un mauvais perdant, j'ajoute des nouilles dans son bol.
– Hé ! Mais arrête !
J'éclate de rire et ouvre une canette de bière que je lui tends.
– Bois un peu, bébé.
Il fait une pause, les lèvres écarlates de sauce pimenté et le regard noir de rage. Il prend la bière et bois de grandes gorgées, ventilant sa bouche en feu en même temps. Je me munis d'une canette à mon tour et la termine d'une traite avant de recommencer à manger mes nouilles. Me voyant reprendre, Haeli fait de même. Je l'observe faire. Il est concentré et son regard emplie de détermination. Je ne peux me retenir de rire face à son sérieux, ce qui m'empêche de terminer mes pâtes efficacement.
– J'ai fini ! déclare fièrement Haeli.
Je pose mon bol et l'applaudis.
– Tu veux une autre bière ?
Il acquiesce. Je lui en donne une et prends une part de pizza. Bouclette m'imite après avoir bu quelques gorgées de sa boisson.
– Tu veux faire un concours pour la pizza aussi ? demandé-je.
– Non, tu triches et tu es lent donc c'est pas drôle.
Je prends alors les trois dernières parts, les plie et commence à les dévorer sans ménagement.
– Mais ne mange pas tout !
Il se jette sur moi et tente de me retenir de terminer. Mes éclats de rire interrompent mon action. Je lui tends la nourriture. Il prends quelques bouchées dedans après m'avoir fusillé du regard. Ainsi, on termine la pizza en se taquinant gentiment. Haeli prend une énième bière et la fini rapidement. Je le regarde faire, amusé.
– Je ne savais pas que tu aimais autant l'alcool.
Il me regarde avec des yeux endormis, étourdit. Je souris.
– Tu es saoules, chéri ?
Bouclette fait "non" de la tête et ouvre une autre canette. Je pose ma main sur le haut au moment où il la porte à ses lèvres.
– Ça suffit. Ça va te rendre malade
Il relache la bouteille et demande tristement :
– On ne mange pas le poulet frit ?
Je ris doucement.
– Tu as encore de la place ?
– Non mais... je voulais goûter.
– Tu n'en a jamais mangé ?
Il secoue sa tête de gauche à droite.
– Je ne mange pas de viande.
Mes yeux s'arrondissent de surprise.
– Vraiment ? Depuis quand ?
– Toujours. Alors j'avais envie d'en manger pour la première fois....
– Hmm... ce poulet bon marché ne te fera pas de bien si tu n'as pas l'habitude d'en manger. Laissons le pour demain à la limite mais pas ce soir, d'accord ?
Mon soleil hoche la tête tristement. Il est vraiment adorable lorsqu'il est ivre ! J'ébouriffe ses cheveux déjà en bataille et débarasse le lit. Une fois fait, je retourne m'allonger près de ma poupée. Il me regarde intensément, le regard emplie de désir.
– Fait moi l'amour, Shun.
Je réponds à l'éclat dans ses yeux par un similaire.
– Non j'ai trop mangé.
Il acquiesce.
– Moi aussi. Faisons le demain alors.
– Bien sûr.
Je m'approche de lui et le prends dans mes bras. Je respire son odeur avec délice, encore plus satisfait de pouvoir nommer ce parfum si agréable.
– Dit, Haeli. Pourquoi tu voulais que je te goûte, au fait ?
– Ça t'a calmé de m'embrasser, non ?
– Oui.
– Alors lorsque je ne suis pas là, si tu ressens le besoin de fumer, prends une sucette ou je-ne-sais-quoi saveur pêche, nectarine et passion.
Je grimace.
– Tu penses sérieusement qu'un goût aussi... incompatible existe dans le monde ?
Il hausse les épaules.
– Essaie au moins de trouver un bonbon goût pêche. Ça doit exister.
– Et si ça ne me calme pas ?
– Si tu y crois, ça marchera. Prends ça comme un placebo.
Je resserre mon étreinte et ferme les yeux.
– Allons à la plage, demain.
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À suivre...
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J'espère que ce chapitre vous aura plu ^^
Je me suis éclaté à le faire. En attendant la suite, prenez soin de vous <3
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