Chapitre 27 : Noël

Le lendemain, je suis réveillé par une sensation... étrange ( pour ne pas dire agréable ) au niveau de ma poitrine. J'ouvre alors péniblement les yeux, déboussolé, et aperçois ma poupée en train de palper mes pecs ! Alerté, je pose ma main sur sa tête se trouvant dans mon torse et tire gentiment ses cheveux vers l'arrière.

– Qu'est-ce que tu fais à une personne endormi, petit pervers ?

Haeli affiche alors un large sourire qui fait fondre mon cœur.

– Oh ! Tu es enfin réveillé !

– C'est de ta faute.

– Tu n'as pas aimé ?

– Quoi ?

– La sensation.

Mes joues s'enflamment soudainement.

– J... je n'ai pas dis ça mais... c'est juste que...

J'entends soudainement son ventre gargouiller.

– Peu importe à présent. Allons manger.

– Quoi ? clame Haeli d'une mine triste, tu ne veux pas qu'on reste encore comme ça ? Après tout c'est la première fois qu'on se réveille ensemble...

– On l'a déjà fait auparavant, durant le voyage scolaire.

– Ça compte pas... je te détestais à l'époque.

Mon cœur se serre au souvenir de cette sombre période et, malgré moi, je me vexe. Alors, je me redresse silencieusement et, au moment où je m'apprête à me lever, Haeli enroule ses bras autour de mon cou avant d'y enfouir sa tête.

– Tu boudes encore, bébé ? murmure-t-il, tu ne penses pas que ce serait à moi de le faire ? Après tout... tu as éjaculer égoïstement entre mes cuisses hier soir.

Surpris par ce soudain changement d'humeur, je me tourne vers lui et le fixe avec effarement. Il affiche en réponse un sourire innocent, me deboussolant au plus haut point. Plus on se rapproche et plus je découvre de nouvelles facettes de sa personnalité.

On sort ensuite de ma chambre, baillant tout deux presque en même temps, arrivant dans le salon. Tao fait frire du riz avec un assortiment d'autre ingrédients qui développent l'odeur alléchante de la nourriture à travers la pièce. Quand il nous aperçoit, il grimace légèrement avant de détourner le regard.

– Heureusement que je vous avais dis de ne pas faire de bruit.

Je lance un regard noir à Haeli, qui me répond en croisant des bras, roulant des yeux.

– C'est toi qui faisait tout le temps des trucs sans m'avertir... à quel moment j'étais sensé savoir quand camoufler mes bruits ? grince-t-il entre ses dents.

– Il te suffisait de garder ta main sur ta bouche jusqu'à ce que je te dise qu'on avait terminé ! chuchoté-je.

– J'avais pas prévu que tu ailles aussi vite !

– Je vous entends, nous interromp soudainement Tao.

Je rougis alors et Haeli plonge son visage dans ses mains. Attendri par sa mignonnerie grandissante, j'ébouriffe ses cheveux déjà en bataille. Il relève donc sa tête vers moi, et nous nous regardons longuement avant que je ne me décide à me baisser dans le but de l'embrasser.

– Aish... faites ça ailleurs ! Le repas est près, attablez vous.

Je m'arrête donc à mi-chemin, irrité puis m'assied face à mon plat, Haeli à côté de moi. Tao a fait du riz cantonné ainsi qu'une soupe phô. De temps à autre, pour une raison ou pour une autre, je jette un regard à Haeli avant qu'il ne détourne les yeux, embarrassé, ce qui me fais légèrement pouffer. Ainsi, nous nous appliquons à engendrer ce jeu stupide qui nous faisait rire sans raison, pendant que mon frère nous observe avec un mélange entre le dégoût et l'accablement.

Puis, on part tous chercher le cadeau de chacun avant de se rejoindre au milieu du salon. Et, puisque Tao doit partir quelques minutes plus tard, on ne prend pas la peine de s'asseoir ou même de se mettre autour du sapin– inexistant. Pour une raison que j'ignore, Bouclette maintient sa tête baissée, évitant tout contact visuel.

– Un problème, chéri ?

Il tente de dissimuler un sourire en marmonnant :

– N... non... je me sens juste... petit.

Je remarque alors que, entre deux personnes de presque deux mètres, ma poupée devait certainement être un minimum intimidée et ça m'amusa fortement.

– Pfft ! C'est adorable, dis-je en pinçant sa joue.

Tao claque sa langue, agacé. Je lui réponds par un long et bruyant soupire, fatigué que tout ce que je fasse avec Haeli l'énerve tant.

– Bref, déclaré-je, qui commence ?

– Honneur aux invités, rétorque Tao.

Haeli me tend donc un petit paquet aux couleurs de Noël. Je le prend, un sourire aux lèvres avant de l'ouvrir.

– Oh ! C'est vraiment trop mignon... merci beaucoup !

Dans la boîte se tiennent des albums de Stromae en format de disques vinyles.

– J'ai vu que tu n'avais pas de lecteur cassette... alors je me suis dis que, quitte à prendre des albums que tu ne pourras pas écouter, autant que ça serve de déco... puisque c'est joli.

Je pose tendrement ma main sur ses cheveux en les carressant délicatement, avant de glisser mes doigts sous son menton pour le relever vers moi. Cette fois, personne ne nous interrompera. Je pose doucement mes lèvres contre les siennes en les faisant mouver avec ivresse. De temps à autre, je jette un regard à Tao qui bouillonne de rage, avant de reprendre mon activité. C'est ma poupée qui dû nous séparer, le plus gentilement possible en me repoussant, puisque je refusais d'arrêter.

Quand je me redresse enfin, gēge me fixe avec dégoût tandis que j'évite son regard pour le poser sur Haeli. Si il y a bien une chose qui me rend fou, c'est bien lorsque mon bébé aspire sa lèvre inférieure, juste après que je l'ai embrassé, comme pour la lécher, faisant ainsi continuer notre baiser. Aish... ce gamin... il n'est jamais rassasié.

– Bon ! coupé-je cette tension en tapant des mains, gēge, c'est à moi de te donner ton cadeau.

À ces mots, je lui tends un livre dans un sac en plastique. Il le sort, regarde la couverture en marmonnant un "merci" avant de me donner mon cadeau, "caché" par une poche avec marqué en gros "prada". Je l'ouvre donc et écarquille les yeux de surprise en apercevant un blouson bouffant en cuir... prada ( vous n'auriez jamais deviné).

– Ouahh!! laissé-je échapper malgré moi.

Je ne sais pas où mon frère trouve tout cet argent, mais lorsqu'il m'offre quelque chose, ce n'est jamais à moitié.

– Regarde au fond du sac... il y a autre chose.

Intrigué, je plonge ma main à l'intérieur et en sort la fameuse chose.

– Je me suis dis qu'avec ta moto, tu dois avoir froid aux doigts...

– Donc tu m'as acheté des gants... prada.

– Ouais.

D'un coup, j'ai honte du pauvre livre à sept dollars que je lui ai donné. Je savais que j'aurais dû lui en prendre deux !

– Merci.

– T'inquiète.

Tao regarde alors nerveusement sa montre avant de m'ordonner de me dépêcher de donner ce que je dois donner à Haeli. Je le fais donc, mais au moment où il atterrit entre les mains de ma poupée, je le lui arrache immédiatement, me souvenant de son contenu.

– Qu'est-ce qu'il y a encore ?! s'impatiente mon frère.

– R... rien. C'est juste que... je préfère l'offrir à Haeli plus tard... quand tu ne seras pas là.

– Hein ? Pourquoi ? Aish... ne sois pas ridicule et donne le lui !

– Je... je ne peux pas.

On se défie du regard durant quelques instants avant que Bouclette ne me tire par la manche, me faisant le regarder plutôt que mon frère.

– Ne me dis pas que c'est... murmure Haeli.

Je lis alors sur ses lèvres "un god" et mon visage s'enflamme.

– C'est le cas ?! clame-t-il.

– T'es sérieux, Shun ?!

Merde... même Tao a "entendu".

– N... Non ! C'est pas ça !

J'avoue y avoir pensé sérieusement. Mais de un, il y avait trop de choix, et de deux, c'était embarrassant d'entrer dans la boutique.

– Dans ce cas, donne le lui !

– Non !

– C'est un ordre, Shun.

Il me fixe avec tant de sérieux et de rage que je ne peux céder. Alors, je tends à Haeli une petite boîte adorablement empaqueté ( oui je me jette des fleurs ), avant de détourner le regard, embarrassé. J'entends le glissement délicat de la boîte qui s'ouvre avant que ma poupée ne lâche un petit son admiratif. Je repose donc mes yeux sur les deux colliers qui se tiennent sur un petit coussin couleur pourpre ( je vous l'ai dis, ça a bouffé toutes mes économies cette merde ).

– Celui avec le cadena en pendentif, c'est le mien, marmonné-je au comble de la gêne, et l'autre avec la clé, c'est pour toi. Ils sont... assortis. Tu peux ouvrir le cadenas avec la clé... tout comme tu as ouvert mon cœur avec ton sourire.

Les yeux brillants de larmes, Haeli me fixe un sourire attendri aux lèvres. Alors, oubliant tout ce qu'il y a autour, je lui souris en retour. Ce moment tellement magique et remplie de tendresse est gâché par un éclat de rire moqueur provenant – évidement – de Tao. Il se tord de rire en me regardant tendis que je rougis de honte.

– Aish... c'est pour ca que je ne voulais pas le lui offrir devant toi !

– Haha... désolé... désolé... mais c'est trop niais... ! dit-il en ricanant de plus belle, purée... t'es un vrai canard ! C'est tellement... ridicule !

Bouillonnant de l'intérieur, je lui en aurais bien collé une mais je sais très bien que cet enfoiré me mettrait au sol à la seconde où il aura répliqué. Donc je me contente de l'observer avec une rage grandissante.

– Bref. Allons-y Haeli, déclaré-je en l'attrapant par la main, me dirigeant vers la sortie.

– A... Attends une seconde Shun, balbute-t-il en me retenant légèrement.

Il se retourne, s'incline devant mon frère en le remerciant de mieux qu'il peut pendant que je le tire en arrière. Puis, nous sortons du bâtiment et montons sur ma moto en direction de la Gold coast. Une fois arrivé, Haeli retire son casque après être descendu du véhicule et me le tend. Mais moi, ne voulant pas le quitter de si tôt, je détourne le regard en plongeant mes mains au fond de mes poches.

– Désolé... pour hier... c'était vraiment nul, pas vrai ?

– Hm ? De quoi tu parles ?

– De tout. La soirée entre nous, le dîner et même... la nuit. J'ai tout foiré du début à la fin.

– Qu'est-ce que tu racontes ? Je me suis vraiment bien amusé ! Et puis... concernant la nuit... ce... c'était plutôt bien... en vrai.

Au fur et à mesure de ses mots, il baisse les yeux encore plus, complètement géné.

– Vraiment ?! Mais... je t'ai fais pleurer. Enfin, même si tu avais quand même un peu fait exprès, j'ai tout de même dépassé les bornes.

– P... Pas du tout ! C'était normal que je doive camoufler mes bruits ! C'est juste que... je n'y arrivais pas.

Me mordillant la lèvre, je fais de mon mieux pour ne pas l'embrasser. Aujourd'hui, je suis sûr qu'on nous observe. Pourquoi ? Eh bien... je ne sais pas. C'est une simple intuition.

– Mon frère est vraiment génant, n'est-ce pas ?

– Que... non ! Pas du tout !

– Il s'impose tout le temps, nous fait des réflexions et... ça se voit qu'il n'apprécie pas que je sois avec... toi.

– C'est plutôt normal puisque tu ne lui en avais pas parlé avant. Donc ça a dû le choquer de l'apprendre de cette manière. Je veux dire... en nous surprenant.

– Et alors ?! Il ne peut pas être un minimum ouvert d'esprit ?! Je suis sûr que si tu avais été une fille...

– Mais je ne le suis pas ! s'écrie-t-il, je ne le suis pas, Shun. Fait toi une raison et sors de ton monde de bisounours ! Et par pitié, ne me fais pas la réflexion "d'ouverture d'esprit" alors que, je te le rappelle, tu as été le premier à m'insulter par tous les noms rabaissants en rapport avec ma sexualité !

Les yeux emplis de surprise, je le regarde s'emporter, me crachant en pleine face exactement ce que je redoutais d'entendre. Il a raison. C'est bien hypocrite de vouloir que le monde change juste parce que j'ai changé également, alors qu'avant les choses m'allaient très bien comme elles étaient.

– Excuses moi Haeli, j'ai déconné.

Il secoue sa tête de gauche à droite avant de se jeter dans mes bras.

– Je déteste me disputer avec toi, commence-t-il, et pourtant je suis le premier à m'énerver pour rien.

– Ne raconte pas n'importe quoi. Tu fais bien de me gronder de temps en temps pour que je puisse grandir et espérer un jour arriver à ta hauteur.

– Je crains que tu m'ais déjà rattrapé.

Suite à ces mots, on avait enfilé nos colliers et nous étions dis aurevoir... tout de même en s'embrassant. J'espère vraiment que mon intuition m'a trompé.

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Fin du chapitre 27.

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