Chapitre 25 : réveillon
Le fameux week-end arriva plus vite que je ne le pensais. J'avais récupéré Haeli dans les alentours de seize heure et nous avions fait des courses en fonction de ce que nous voulions manger le soir. Puis, on avait regardé un film qui s'était terminé plutôt tard. Alors oui, tout cela n'était pas vraiment prévu dans notre programme du réveillon mais je m'étais dis qu'on pouvais tout de même se permettre de traîner un peu en ville comme un adorable couple qui se respecte.
Bref, nous arrivions donc devant mon immeuble vers vingt-deux heure. Étant donné qu'on n'avait rien mangé depuis qu'on s'était rejoint ( pour des raisons financières...), Haeli semblait plutôt pressé de rentrer pour ça, tandis que moi, j'avais plus hâte d'autre chose. Alors, ne pouvant me retenir, j'enlaçai sa taille par derrière et le couvrais de baisers pendant qu'il peinait à ouvrir la porte.
– C'est comme si c'était notre appart' à tous les deux, tu ne trouves pas ? prononçai-je entre deux baisers. Personne pour nous déranger, on va se faire notre propre repas et partager le même lit... c'est vraiment génial !
– Tu... pourrais me laisser respirer... ?
Il parvint enfin à déverrouiller la porte... et à se défaire de mon étreinte en même temps. Mais, apercevant que je n'étais pas très content, il me présenta un magnifique sourire avant de demander :
– Il ne faudrait pas aller chercher les enfants ?
Je pris un moment avant de comprendre.
– Pas d'inquiétude, la nounou les a récupéré, rétorquai-je en prenant son bassin entre mes mains.
Haeli enroula ses bras autour de ma nuque en me dévorant de regard.
– Tu ne penses pas qu'on devrait arrêter avant qu'ils n'arrivent ?
– Je ne suis pas sûr d'en être capable, répondis-je en enfouissant ma tête dans son cou.
– Et s'ils débarquaient là, maintenant, tout de suite ?
– Alors ils aperceveraient leur parents en pleine traduction de leur amour...
Haeli me repoussa gentiment.
– Commençons d'abord à préparer le repas, nous avons toute la nuit pour le reste.
Je le saisis par les cuisses avant de le soulever afin de le surélever sur le plan de travail.
– Mon repas est déjà prêt... rétorquai-je en m'approchant de son visage, qui se détourna instantanément.
– Je suis sérieux Shun, tu sais parfaitement que Chaewon et Junghwa détestent manger tard.
Je laissai échapper un pouffement de rire.
– Comme par hasard les noms de nos deux enfants sont coréens !
– Et alors ?
– Je déteste les coréens, répondis-je sèchement.
– Je le suis.
– Alors tu es le seul que j'aime.
– C'est raciste.
– Peu importe.
Ma poupée descendit du comptoir en me poussant légèrement. Merde... je l'ai encore contrarié. Il saisit une casserole et la posa sur une plaque avant d'ajouter de l'eau dedans.
– Tu sais, bébé, je m'y connais de mieux en mieux en yaoi...
Il ne dit rien.
– Et dans l'un d'eux, ils pouvaient faire des enfants. Et comme on en a aussi, ça signifie qu'on est dans un de ces boys loves, donc que tu es un oméga... et moi un alpha. C'est marrant, non ? Le problème c'est que là, je suis en rut donc j'ai besoin qu'on le fasse tout de suite parce que je souffre vraiment beaucoup. Alors... mon magnifique oméga pourrait-il m'aider à calmer cette souffrance ?
Haeli ne répondit rien. Pire, il m'ignorait complètement ! Dos à moi, il se contentait de plonger les nouilles dans l'eau et de les assaisonner en s'absenant de prononcer un mot. En temps normal, je me serais énervé et ça aurait dégénéré mais je ne suis plus le même ; du moins j'essaie de changer.
– Ça ne te plaît pas que je m'intéresse à ce que tu aimes, chéri ? demandai-je en posant mes lèvres sur ses cheveux, inspirant en même temps l'odeur fruitée de son champoing.
– Peu m'importe.
Je soupirai bruyamment avant d'entourer ses épaules de mes bras.
– Arrête de bouder ! Ça me rend triste... et ça m'énerve.
– Je ne boude pas... j'ai juste faim.
Je le relachai alors et allais m'asseoir sur le canapé, trop souffrant de ma blessure au mollet pour rester debout plus longtemps. J'avais prévu d'attendre sagement qu'il fasse à manger, me résolvant à ne pouvoir me nourrir que tard dans la nuit ; mais en apercevant son cul ( excusez moi pour ma grossièreté, mais il faut dire les termes ) parfaitement moulé par ce pantalon noir taille haute qu'il portait en plus d'une chemise blanche rentrée à l'intérieur, je ne pus contrôler mon excitation.
Sa taille fine retracée fidèlement par la ceinture élastique du pantalon coupé droit et cette ample chemise qui ne me laissait pourtant pas de marbre de part le simple fait que je sache ce qui se cache en dessous. Bordel... je meurs de chaud maintenant et mon jean me semble soudainement un peu plus serré. Est-ce que je vais vraiment réussir à attendre des heures supplémentaires ?
– Haeli... j'ai mal.
À ces mots, je le vis réagir discrètement. Tentons quelque chose...
– Tu te souviens m'avoir dis que tu serais toujours là pour m'aider ?
– Hm...
– Eh bien j'ai besoin de toi maintenant.
– Qu'est-ce que tu veux que je fasses ?
– Approche, tu verras, le testai-je.
Prudemment, il avança vers moi, avant de s'arrêter à un mètre.
– Embrasse moi, lui ordonnai-je.
– Non.
Je soupirai longuement.
– Je ne te demande pas la lune ! Juste de me réconforter !
– Tu sais très bien que tu veux plus qu'un simple baiser. Ça va déraper et je ne vais pas pouvoir manger avant longtemps.
– Et moi je ne vais pas pouvoir calmer mes ruts si tu ne viens pas tout de suite !
– On n'est pas dans un omégaverse !
– Et nos enfants alors ?! Coréen un et coréen deux, ils n'existent pas peut-être ?!
Haeli tenta de dissimuler un sourire à travers une expression voulue neutre.
– Juste... un bisou.
– Tu as ma parole, bébé.
Il réduit alors la distance entre nous. J'enroulai impatiemment mes bras autour de sa taille pendant qu'il posait ses mains sur ma nuque et nous scellâmes nos lèvres pour un baiser délicieux. Pendant que nos bouches s'harmonisaient habilement, ma poupée glissait ses doigts dans mes cheveux, les tirants de temps à autre vers l'arrière afin de reprendre son souffle ; tandis que je m'attelais à palper son dos, prenant plaisir à le dénuder maladroitement.
Et, sans que je ne m'y attendes, Haeli posa un genou sur le canapé puis l'autre, avant de s'asseoir sur mes cuisses, les jambes de part et d'autre des miennes. Alors, il se mit à caresser avidement mon buste, s'attardant sur ma poitrine et mes abdos avant de détacher délicatement ma ceinture. Je pourrais simplement profiter de ce plaisir à en devenir, mais la tentation de le taquiner est beaucoup trop forte.
– On n'était pas sensé juste s'embrasser... ? sussurai-je.
– T... Tu savais très bien... ce que tu faisais.
– Donc... j'ai ta permissions pour commencer ?
– Hm...
J'attrapai alors son bassin à pleine main et me mis à le faire bouger sur mon entrejambe, après avoir glissé subtilement le mien en dessous de lui. Je m'amusais à appuyer sa bosse contre la mienne plus qu'à la frotter afin de le titiller gentiment. Lui, lâchait de petits couinements plaintifs et suppliants qui me mettaient en transe. Ensuite, je lui ordonnai de continuer seul afin que je puisse m'extasier à nouveau sur la découverte de son dos. Je soulevai alors sa chemise, la faisant sortir de son pantalon en même temps avant de longer sa colonne vertébrale, le faisant tantôt frissonner, tantôt se crisper.
Étant donné que j'ai déjà expérimenté le "vrai" sexe, ces simples frottements étaient loin d'être assez pour me faire jouir. Néanmoins, pour Haeli, c'est une toute autre histoire. Il semblait à bout à chaque va-et-vient, tant et si bien que ses yeux étaient embués de larmes. Je relevai alors son menton afin qu'il se mette à fixer celui qui le dépucèlera et posai à nouveau mes lèvres contre les siennes pour la simple et bonne raison que j'allais bientôt attaquer la partie la plus compliquée, et qu'il fallait donc qu'il me fasse entièrement confiance.
Nos regards se croisèrent un bref instant où il eu largement le temps de me donner son accord et je glissai ma main dans son pantalon avant de me mettre à embrasser son cou. Je ne laissais pas des suçons, mais simplement un bruit sourd et légèrement aqueux sur sa peau afin qu'il ressente toute la tendresse de mon amour pour lui. Pourtant, pour une raison ou pour une autre, mon regard se tourna vers la cuisine et j'apperçu un cauchemard. Je chassai alors Haeli de sur moi en me levant d'un bond, tentant de rattacher rapidement mon bas et d'arranger ma chemise.
– G... gēge ?!
Debout face à nous, Tao nous fixait avec horreur, des sacs en plastique entre les mains. Haeli, se rhabillant tant bien que mal, s'inclina à quatre-vingt dix degrés, les mains parfaitement plaqués le long de son corps.
– B... bonjour, monsieur, lacha-t-il faiblement.
Sans un mot, mon frère posa les sac sur la table, après avoir marmonné un «rasseyez-vous », il attrapa une chaise et la traîna face au canapé. Hésitant, mais ne voulant pas le contredire, j'exécutai sa demande et ma poupée fit de même.
Cela faisait quelques minutes qu'on était l'un face à l'autre, sans qu'il ne daigne à prononcer quoique ce soit, maintenant sa tête dans ses mains. Alors, impatient, je me décidai à parler.
– Écoute, gēge...
– La ferme.
Tentative échouée. De toute façon, je ne savais pas trop quoi dire. Merde... qu'est-ce qu'il fout là lui aussi ? Il n'était pas sensé ne pas revenir avant demain ? Maintenant comment je suis sensé faire ? Ma poupée a laissé sa famille pour qu'on ne soit que tous les deux mais voilà qu'on est sur le point de se faire engueuler par mon grand frère. Quel merveilleux réveillon !
Tao relevait de temps à autre la tête vers nous, nous regardait tour à tour, avant de soupirer et de replonger dans ses mains. Je n'osais même pas regarder Haeli. Vu sa sensibilité des plus... sensibles, je crains qu'il ne soit déjà en larmes. Et vous savez comme je déconne lorsque je le vois dans cet état.
– Donc, commença enfin Tao, tu es gay ?
Ouh la... je m'attendais à tout sauf à ça.
– Pardon ? Ah... Hum... c'est... compliqué... on va dire, balbutai-je.
Il me fixait avec incompréhension.
– Qu'est-ce qu'il y a de compliqué ? Tu préfères baiser des gars ou des meufs ? C'est ça la question.
– J... je ne sais pas... je... j'y réfléchis.
Tao leva les yeux au ciel avant de les poser sur ma poupée, me faisant faire de même. Ouf... il ne pleure pas. Haeli maintenait son regard sur le sol en se mordillant la lèvre inférieure.
– Et toi ? Tu es gay ?
– Gēge ! m'indignai-je.
– Ou... oui, rétorqua malgré tout Haeli.
– Je vois. Et vous êtes ensemble du coup ?
– C'est exact, lui assurai-je, confiant.
Il laissa échapper un ricanement.
– Ok alors si j'ai bien compris, toi tu ne sais pas trop ce que tu aimes, lui il est casé mais vous êtes quand même en couple ?! Je veux dire... tu te mets avec un gamin parce que t'es indécis ?!
– Je ne suis pas un gamin, rétorqua Haeli, j'ai seize ans.
Tao le fixa, surpris avant de hausser les sourcils.
– Bref. Pourquoi tu es avec... lui si tu n'es sûr de rien ?
– Parce que je l'aime.
Il m'observa un moment avant que son visage ne s'éclaire.
– Attend... ne me dis pas que c'est lui "la personne que tu aimes" ?! Celle dont tu me parles depuis deux ou trois mois !
– S... si.
Il rit alors sans joie.
– Et ça ne t'ai jamais venu à l'esprit de me dire que c'était un homme ?
Je ne répondis rien.
– Peu importe à présent. Bon, j'imagine que vous l'avez déjà fait.
– Non.
– Si, rétorqua Haeli instantanément.
Tao resta un moment silencieux, agacé.
– Oui ou non ?
– On... n'est pas allé jusqu'au bout, rectifiai-je.
– Donc vous avez déjà essayé... ici.
– Ou... oui.
Je voyais que chaque mot que je prononçais l'énervait encore plus.
– Vous avez intérêt à vous protéger.
– B... bien sûr !
Gēge resta un moment à fixer Haeli qui maintenait sa tête baissée.
– Regarde moi, lui ordonna-t-il.
Bouclette exécuta sa demande, légèrement hésitant. Tao plongea alors son regard dans le sien et scruta son visage, intrigué.
– Putain... on dirait une poupée ! remarqua-t-il soudainement.
– N'est-ce pas ?! m'exclamai-je. C'est vraiment l'homme le plus beau du monde ! Mais lorsqu'il sourit, il est encore plus magnifique ! Tout est parfait dans son visage ! Ses yeux, ses lèvres, son nez, ses cils, ses...
– Shun, arrête, prononça brusquement Haeli.
Je remarquai alors que Tao me fixait, plus sérieux que jamais. Et merde... j'ai manqué l'occasion de me taire !
– Laisse moi seul avec lui, déclara-t-il.
– Que... quoi ?
– Je dois parler à...
– Haeli, dit ma poupée.
– Merci. Shun, va dans ta chambre jusqu'à ce que je t'appelle.
– Quoi ? M... mais...
– Ça ira, me rassura Bouclette.
Je me levai alors, à contrecœur, les regardai tour à tour et déclarai avant de m'en aller :
– T'as pas intérêt à le faire pleurer.
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Fin du chapitre 25.
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