PDV Betty

La tête reposée sur mon bureau de travail, je tente en vain de ne pas succomber à la fatigue. Il est désormais vingt-trois heures passées; je donnerais tout pour être dans les bras de Morphée en ce moment. Hélas, inutile que cette pensée traverse mon esprit plus d'une seconde.

Mathématique; littérature; géographie; chimie; anglais et la liste s'allonge. Malgré la quantité innombrables de travaux à effectuer et la fatigue qui fait des siennes, tout cela me tient grandement à cœur. Pourquoi? Parce que réussir mon année scolaire est un but que je veux atteindre haut la main, mais pour y parvenir je bosse intensément chaque soir.

Ce n'est pas tout, afin d'obtenir mon diplôme je nécessite trois activités extra-scolaires. Le cheerleading en fait partie, et également le journal étudiant dans lequel je rédige des articles deux fois par semaine. Une idée a grandi en moi pour la troisième option à ajouter à mon horaire: créer un club de tutorat pour les nouveaux élèves du Southside. Ceux-ci éprouvent notamment plus de difficultés dans divers travaux, et je serais ravie de les aider.

Quoi qu'il en soit, pour le moment je range mes cartables dans mon sac car il m'est impossible de les poursuivre dû à la fatigue; j'enfile ensuite un pyjama confortable; éteins ma lampe de chevet de couleur beige — qui se marie très bien avec les tonalités émeraudes des couvertures de mon lit, mais par dessus avec la dite-couleur minérale de mes grands yeux. D'ailleurs, ces derniers n'ont pas tardé à trouver sommeil.

C'est donc en ce lundi matin d'octobre que je suis décisive par rapport à ma solution de la veille: la création du club où je serai tutrice.

Le sourire aux lèvres, j'attrape une pomme après être descendue au rez-de-chaussée, prépare toutes mes affaires pour le lycée tout en croquant dans le fruit juteux, et termine ma routine en enfilant des vêtements appropriés.

Comme à chaque jour, mes parents ne sont pas présents; encore partis en voyage dans des pays étrangers. Donc, je prends soin de moi-même sans l'aide de personne; ce qui me convient.

Bref, d'une marche assurée, je pars à Riverdale High School, étant accompagnée de mon objet favori: mes écouteurs. En écoutant de la bonne musique des années 80, je marche en direction de l'école sans réellement me soucier des risques potentiels qui m'entourent. Je suis à fond dans mon petit monde à moi, c'est ce qui me coûte le léger évènement fâcheux et honteux qui suit. J'ai maladroitement foncé dans quelqu'un.

- Purée, je suis vraiment désolée! dis-je doucement en riant d'une manière nerveuse.

Après avoir relevé la tête, je croise son regard sombre et à la fois si profond, d'un bleu éclatant qui pourrait me faire tomber dans les pommes.

- Regarde où tu marches, bon sang.

Avec un ton déplaisant et hautain, ce jeune homme m'a grandement surpris. Eh bien, moi qui le trouvait de mon goût! De toute évidence, les plus beaux garçons sont les plus stupides et arrogants — tout comme celui-ci.

Sans rien ajouter, je reprends alors ma route en direction du lycée. Ma curiosité a pris le dessus, j'ai donc dirigé mon regard derrière moi afin de vérifier s'il me suivait. Non, ce n'est pas le cas. Il marche en sens inverse, de dos à moi. Il eut comme un déclic dans ma tête au moment où j'ai vu la veste en cuir qu'il portait. Assurément, il vient du Southside, fraîchement transféré à notre école. Il serait donc probable qu'on se revoit au club que je veux créer — si cette idée est approuvée.

- Bee!!! hurle au loin ma meilleure amie aux cheveux de jais.

Je lui rends son sourire et la serre dans mes bras pendant de longues secondes. Je l'adore!

- Tu as entendu la nouvelle? Le grand Jughead Jones étudiera ici, duh! débute-elle avec excitation et un sourire éclatant.

- Qui? demandais-je en haussant un sourcil.

- Elizabeth Cooper, voyons! Jughead Jones, alias le roi des Serpents, et par ailleurs le mec le plus sexy de tout Riverdale! Bon, c'est sûr que ce n'est pas hyper futé de traîner avec lui quand tu es une fille. Parce qu'il a la mauvaise réputation de "sortir" avec tout ce qui bouge autour de lui, sauf les mecs, rigole Veronica juste avant de soupirer. Au final il finit par toutes les décevoir en sortant son sermon du style je ne veux pas de relation sérieuse, bla bla bla. Bref, je connais plutôt bien sa vie...

- Wow, Ronnie, tu es détective privée maintenant? dis-je en riant à mon tour. S'il a réellement une mauvaise réputation, alors reste loin de lui, tu mérites mieux.

- Ouais... mais je - OH MON DIEU! Regarde!

Je fronce les sourcils et me questionnant sérieusement sur la gravité du problème. Pourquoi réagit-elle comme ça? Se passe-t-il un truc inhabituel, dangereux?! Après avoir tourné la tête, c'est là que je le vois. Ah. C'est lui...!

- Attends... c'est lui ton mec hyper hot? Il peut carrément être qualifié ainsi, mais ça annule tout quand il est aussi irrespectueux et froid.

- Comment ça? me questionne Vee du regard.

- Je lui ai accidentellement foncé dedans. Il a été irrévérencieux envers moi après que je lui aie présenté mes excuses, c'était irritant. Pff.

- Il est comme ça, c'est tout. Et au fait, tu me fais rire à toujours employer des mots hors du commun, tu ne trouveras jamais quelqu'un aussi intelligent que toi, Betty Cooper. 

Je rigole légèrement, en réfléchissant à ce qu'elle a dit...  Et concernant Jughead, si Veronica affirme qu'il est comme ça alors je n'ai pas de mal à y croire. Seulement, je ne supporte pas qu'on me traite comme il l'a fait — même si c'était un peu ma faute. Revenons-en au sujet capital!

Je dis à plus à ma meilleure amie qui est tout émue par l'arrivée de son roi des Serpents, puis me rends au bureau du proviseur afin de lui faire part de mon idée.

- Entrez, mademoiselle Cooper, je vous en prie.

J'affiche un sourire chaleureux, puis m'assieds sur le fauteuil disposé devant son bureau.

- Bon matin, Mr. Weatherbee, j'avais une proposition à vous faire parvenir. Comme j'ai essentiellement besoin de mes trois activités extra-scolaires afin d'obtenir mon diplôme, j'aimerais beaucoup avoir la chance de créer un club de tutorat. Ce serait dans le but de venir en aide aux nouveaux élèves, qui ont besoin de bonnes notes également pour passer leur année scolaire. Vous en pensez quoi?

Mon petit discours improvisé n'était pas si mal, mais légèrement négligé. J'espère que cela suffira à le convaincre et qu'il sera ouvert à cette nouvelle idée créative.

- Je n'y vois aucun inconvénients, Élizabeth. J'admire toujours votre désire d'aider délibérément vos proches, c'est accepté, termine Waldo avec un sourire sur le visage.

- Merci beaucoup, je vais prendre en main tout ça, et recruter le plus de gens du Southside possible, ceux qui veulent bien réussir.

Je sors du bureau de Mr. Weatherbee, puis pars annoncer la bonne nouvelle à Veronica. Sur mon chemin j'étais tant excitée que j'ai — encore une fois — foncé dans quelqu'un. Punaise, la maladresse a été créée pour moi. La cerise sur le gâteau, c'est Jughead, pour la deuxième fois en moins d'une heure!

- C'est une sorte de drague c'est ça? Tu fais comme si tu me fonçais dedans pour pouvoir me parler, et créer une conversation. Comme ça je pourrai m'intéresser à toi. Je vois clair dans ton jeu, blondie, dit-il en me faisant un clin d'œil accompagné d'un sourire narquois.

- Q-Quoi? Ça ne va pas!? Pas du tout, j-je suis simplement dotée d'une maladresse incontrôlable, je suis vraiment navrée.

Je ne lui laisse guère le temps de répondre, et accours vers Ronnie. Ce mec est vraiment dérangé, il croit que tout tourne autour de lui? Pff, c'est pas croyable, je suis outrée par cette interaction désagréable.

- Veronica, tu aurais dû -

- - Ne dis rien! J'ai tout vu et tout entendu! C'est une évidence claire comme de l'eau de roche, il craque définitivement pour toi. Bon, je suis jalouse mais je passerai par dessus. rit Ronnie.

- C'est officiel, tu es devenue cinglée, Vee. Tu es définitivement tombée sur la tête!? Ce n'est pas parce que je parle cinq secondes à un garçon que c'est le coup de foudre intégral hein, loin de là! Ugh, parfois tu m'agaces vraiment, toi!

Je l'ai dit sarcastiquement, c'était aussi un fond de vérité. Tout ça me tracasse désormais. Le pire est que je n'arrive plus à penser à autre chose. Ce serait plus évident si ce Jones n'était pas un dieu vivant, roh la la, ai-je pensé ça? Maintenant je suis celle qui est timbrée.

- Hey blondie!

Cette voix me fait sursauter, posant une main sur mon cœur je reprends mon souffle et me retourne vers lui. Que me veut-il?

- Tu as laissé tombé ça.

Il me tend un crayon. Mon crayon porte-bonheur, si vous voulez. Je l'utilise pour tous mes travaux, depuis cinq ans — c'est un critérium.

- Oh, merci. souriais-je alors en m'apprêtant à reprendre mon crayon de ses mains.

Or, il n'y en aura pas de facile, il le met en hauteur pour m'empêcher de l'attraper. Je croise alors les bras sur ma poitrine et perds mon sourire. Qu'est-ce qu'il est chiant.

- C'est bon, je plaisante. dit-il en roulant les yeux.

- D'accord, donc tu me le rends, s'il-te-plaît?

- Non.

Il rigole en me faisant un clin d'oeil, il me tape fortement sur le système. Se croit-il drôle? Après quelques secondes à réfléchir, une idée me vient en tête, je souris malicieusement.

- C'est une sorte de drague c'est ça? Tu fais ça dans le but de pouvoir me parler, comme ça je pourrai m'intéresser à toi. Je vois clair dans ton jeu, Jones... je termine sur un ton fier.

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Coucou 🥰 Je posterai la partie deux lorsqu'elle sera écrite! Sûrement dans quelques jours!