Que vais-je bien pouvoir mettre ? Le jour où j'ai le plus besoin d'être apprêtée, je ne trouve rien qui pourrait aller. Ça m'agace.

Je retourne encore une fois mon pauvre dressing qui se retrouve sans dessus-dessous. Je déniche une petite robe noire à bretelles fines que je n'ai pas mise depuis deux ans au moins. Prions pour qu'elle m'aille encore.

Je cours dans la salle de bain et m'y enferme. Je fais une toilette rapide et entreprends d'enfiler le bout de tissu. On dirait que j'ai pris quelques formes...

La robe m'arrive mi-cuisses et moule mon corps. J'essaie de tirer un peu dessus afin de l'agrandir mais je crois bien que c'est peine perdue. Je suis contrainte de la mettre puisque de toute façon, c'est la seule robe potable que je possède.

Je relève mes cheveux en une queue de cheval haute. Je cache l'élastique avec une mèche de cheveux et laque le tout pour que rien ne bouge. Je mets un peu de mascara et un rouge à lèvres rouge sang. Je me regarde encore une fois dans le miroir en face de moi et descends, mes talons à la main.

Ce soir, je suis de sortie. Un lycéen de Junkyard organise une fête apparemment démentielle, et il a invité tout le lycée. C'est pourquoi je me retrouve habillée comme un camion volé, avec une robe qui laisse apparaître beaucoup trop de parcelles de ma peau à mon goût.

J'enfile une veste en fausse fourrure et fourre mon téléphone et un peu d'espèces dans une petite pochette, on ne sait jamais. J'entends un klaxon et sors rapidement, après avoir prévenu la maison.

Je monte dans la voiture de Bastien qui me complimente sur ma tenue. Il conduit ensuite jusqu'à la maison de Ben, le garçon qui organise la fête.

À peine sommes-nous rentrés dans la gigantesque maison que je me sens déjà de trop. Ce genre de soirée n'est pas du tout fait pour moi.

Je cherche une issue de secours mais Bastien me tire le bras pour ne pas que je le perde. Il arrive à se faufiler jusqu'à un coin en retrait, où se trouve toute la bande. Lorsqu'Elea me voit, elle saute sur elle-même toute excitée.

--- Tu es sublime Lizzy ! Tu vas en faire tourner des têtes ce soir.

Je balaye sa remarque d'un mouvement de tête de gauche à droite et la remercie. Elle porte elle aussi une robe mais un peu plus longue que la mienne. La sienne est rouge et faite toute de dentelle. Elle est magnifique.

Tony vient me saluer à son tour et me complimente. Je rougis une fois de plus, gênée de recevoir autant de compliments.
Erwan reste en retrait à me fixer, une paille dans la bouche.

Il m'offre une fois de plus un regard déstabilisant qui m'oblige à détourner le regard. Je ne sais pas pourquoi il est comme ça avec moi mais je peux vous dire que ces regards me mettent mal à l'aise.

Elea me donne un verre alcoolisé. Je bois une petite gorgée et reconnais le goût de la vodka mélangée à du jus d'orange. Classique mais efficace pour me faire tourner la tête.

La musique me déchire les tympans. Pourtant nous sommes assez éloignés des baffles. Je n'y pense même pas lorsque je me retrouverai à côté des enceintes.

Elea pose nos verres sur la table et me prend la main. Elle me fait tourner sur moi-même et je rigole. Nous nous mettons à danser au rythme de la musique, sous le regard amusé des garçons. Ces derniers nous rejoignent peu de temps après.

La musique commence à se faire plus douce et je sens que quelqu'un m'agrippe par la taille. Surprise, je me détache du corps de la personne dans mon dos. Or, il semblerait que celle-ci ne soit pas du même avis. En effet, je sens que l'on me tire en arrière pour me plaquer contre un torse dur. Il s'agit d'un garçon. Tétanisée, je reste droite comme un piquet, ne faisant aucun mouvement. Le garçon me fait me retourner et je tombe sur deux iris noirs que je reconnaîtrai entre mille. Rassurée, je passe mes mains autour de son cou.

--- Je ne te ferai jamais de mal, murmure-t-il contre mon oreille.

Mes doigts se réfugient directement à la naissance de ses cheveux, avec lesquels j'en profite pour jouer. Il dépose son autre main au creux de mes reins et nous dansons en nous regardant droit dans les yeux. À ce moment précis, plus rien ne compte, uniquement nos respirations se mélangeant ensemble.

Ses cheveux sont doux et soyeux, si bien que je m'amuse à entortiller quelques mèches autour de mes doigts. Tony me regarde encore une fois avec son regard de braise qui me fait fondre. Hypnotisée par son regard, je prends confiance. Je me rapproche de lui, ce qui fait que nos corps sont collés. Aucun espace n'est perceptible entre nous, même une mouche ne pourrait pas se frayer un chemin. Je me dandine sensuellement, toujours les yeux ancrés aux siens. Ses yeux deviennent brillants, il me regarde comme si j'étais l'une des sept merveilles du monde.
Il ferme les yeux un instant et se mord la lèvre. C'est le geste le plus sexy que je n'ai jamais vu. L'ambiance est propice au rapprochement mais je ne veux pas me précipiter. Je ne suis même pas sûre que je sois réellement attirée par lui.

Lorsqu'il ouvre de nouveau les yeux, la chanson est finie. Il avance dangereusement son visage près du mien et alors que je pensais qu'il allait m'embrasser, il est propulsé en arrière.

--- Je te l'emprunte, intervient Erwan, en me prenant par la main.

Quelqu'un peut-il m'expliquer ce qu'il lui prend ?

Je tente de me défaire de l'emprise d'Erwan mais n'y parviens pas. Il m'entraîne un peu à l'écart des autres, à l'extérieur de la maison. Un courant d'air s'abat sur mes bras nus, me donnant la chair de poule.

--- Tu m'expliques ?

--- Ce n'est pas un mec pour toi Lizzy.

--- Depuis quand tu te permets de donner ton avis sur mes relations ? Je n'ai aucun compte à te rendre.

--- Depuis que tu es entrée dans ma vie.

Pardon ?

Ben nous appelle pour jouer à divers jeux mis en place dans le jardin. Je décide d'aller jouer à un Beer-Pong avec des gars que je ne connais ni d'Adam ni d'Ève.

Ma balle tombe dans un gobelet adverse et je saute en levant les mains en l'air, oubliant le fait que ma robe remonte. Mon adversaire est donc obligé de boire le contenu du verre cul sec. Il me défie du regard et avale le tout en une seconde tandis que moi je le regarde en souriant niaisement. La partie continue ainsi, chacun buvant à tour de rôle.

Je crois que ce jeu m'est un peu trop monté à la tête. Mon équipe a bien évidemment remporté la partie. Nous donnons alors un gage aux perdants qui consiste à sauter nus dans la piscine. C'est puéril oui, mais amusant.

Je rentre ensuite dans la maison où règne une odeur désagréable. L'alcool et la transpiration ne font pas bon ménage... Je me surprends à avoir un haut-le-coeur. J'essaie de me diriger au plus vite vers la cuisine, sans me casser la figure avec ces échasses. À peine ai-je eu le temps d'arriver à l'évier que tout ce que j'avais ingurgité, sorti du plus profond de mes tripes. Je m'accroche au comptoir et tente de reprendre mes esprits.

--- Tout va bien ?

Je tourne la tête sur le côté et découvre Erwan. Il ne manquait plus que ça...

--- Va-t-en ! articulé-je.

Il s'avance vers moi, n'écoutant pas un piètre mot de ce que je dis. Je me penche à nouveau en avant et crache dans l'évier. Ça m'apprendra à boire autant.

Erwan se place derrière mon dos, réchauffant tout mon corps au passage. Il saisit mon corps et me porte.

--- Qu'est-ce que tu fais ?

--- Je vais te mettre dans une chambre, tu seras beaucoup mieux.

Il traverse le salon et monte à l'étage, m'ayant toujours dans ses bras musclés. Ma robe est totalement remontée, dévoilant un peu plus mes jambes. Des lycéens nous jettent des regards salaces auxquels Erwan répond par un regard menaçant.

Il ouvre une porte et entre dans la chambre vide. Il me dépose sur le lit et je me contente d'abaisser ma robe. Il part dans une autre pièce et revient avec une bassine et une bouteille d'eau. Comment sait-il où tout cela se trouve ?

Il semble avoir lu dans mes pensées puisqu'il me répond presque aussitôt.

--- Je suis déjà venu maintes et maintes fois chez Ben, je connais sa maison comme ma poche.

Je ne réponds rien, m'emmitouflant dans la couverture. Erwan me rejoint et me passe la bouteille d'eau. Je bois quelques gorgées puis la repose sur le sol.

Nous restons un moment sans parler jusqu'à ce que je l'invite à venir à mes côtés.

--- On peut dormir ici ? J'ai sommeil...

Erwan hoche la tête. Il enlève ses chaussures et ses vêtements afin de se retrouver en boxer. Je rougis à cette vue. Il est sacrément bien foutu ! Je détourne le regard lorsque je me rends compte que je suis un peu trop insistante.

--- Arrête de mater, me taquine-t-il.

Exaspérée, je prends un coussin et lui lance à la figure. Il le rattrape de justesse puis se dépêche de s'installer dans le lit. Ce dernier est assez grand pour quatre personnes, il ne devrait donc pas être collé à moi.

Je ferme doucement mes yeux et sens une présence dans mon dos.

--- Bonne nuit Lizzy.

--- Bonne nuit.

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Coucou, vous allez bien ?

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre caliente ?😅
Vous êtes plutôt team Liony ou Lian ?

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Je vous dis à mercredi pour la suite.
Besos,
♡thecatsy