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--- Et voilà, fis-je en ouvrant la porte.

Mes amis pénètrent tour à tour dans le hall, la bouche grande ouverte.

--- Oh, la baraque de malade !

Lyess et moi pouffons, sous l'émerveillement de Sacha. Il est vrai que nous ne sommes pas à plaindre : notre maison est deux fois plus grande qu'une habitation lambda, c'en est même insensé.

--- Je vous fais visiter ?

--- On attendait que ça ! renchérit Emy.

Ils déposent soigneusement leurs vestes sur le porte-manteaux, situé dans un coin près de l'entrée.

Je porte désormais la casquette de guide, voire d'agence immobilière. Au fur et à mesure que nous avançons, mes amis comblent le silence par de petites interjections, qui me font sourire.

--- C'est super beau, j'en reviens pas !

--- Ma mère sera ravie de l'apprendre.

En effet, c'est elle, en partie, qui a agencé toutes les pièces de la sorte. Rien n'a été laissé au hasard, même ne serait-ce que les détails comme la poubelle de cuisine par exemple. Tout est harmonieux, les couleurs des murs se fondant avec les meubles. Si ma mère n'avait pas fait infirmière, elle se serait orientée vers la décoration d'intérieur. Elle n'a jamais cessé de le répéter ; c'est l'une de ses passions. D'ailleurs, quel bonheur d'avoir une belle-fille, qui exerce le métier qu'elle a toujours rêvé de faire ! Ana, la fiancée de Lyas, l'a beaucoup aidée dans ses inombrables recherches. C'est simple, depuis qu'elle a appris que nous quittions notre petite campagne pour Manhattan, elle n'a pas arrêté de travailler sur ça.

--- On va à l'étage ?

--- Oui, mais, comme il est tôt, je préfère ne pas trop vous le dévoiler. Je vais juste vous emmener dans votre chambre, pour ces vacances.

Ils opinent du chef, comprenant tout à fait les raisons pour lesquelles je ne souhaite pas qu'ils découvrent la partie haute de notre charmante demeure.

--- En tout cas, je suis heureuse de vous retrouver ! dis-je, les yeux brillants.

Il faut que j'arrête d'être aussi sensible. Tout va bien, il n'y a aucune raison que je pleure.

--- Nous aussi, on est extrêmement contents d'être auprès de toute la famille.

Sur ces mots, je tourne la poignée, et leur montre l'endroit où ils coucheront. Les tourtereaux entrent dans la pièce, et scrutent chaque recoin.

--- Bordel ! C'est tout aussi magnifique que le reste !

--- Ça vous plaît ?

--- Bien sûr que oui ! Je crois que l'on va rester vivre ici, répond Sacha.

--- Ça ne me dérange absolument pas, souris-je.

Et, sans que je ne m'en rende compte, mes deux meilleurs amis me plaquent sur le lit, et me bombardent de chatouilles. Je rigole à plein poumons, et tente de me défaire de leur emprise, en vain. Ne souhaitant pas réveiller tout le monde, j'essaie de mesurer l'intensité de mes cris, bien que ce soit laborieux.

--- Ar-arrêtez, bégayé-je entre deux rires.

L'air commence à me manquer, tant je suis prise d'un fou rire. Cela faisait quelques temps que je n'avais pas été aussi comblée qu'actuellement. Je pense que ces deux êtres n'y sont pas pour rien.

--- Alors, dis que je suis le plus beau de la Terre, et le meilleur des meilleurs, et surtout qu'Emy est canon !

--- Pfff, rié-je, je ne vais pas mentir.

Sacha continue d'exercer des pressions avec ses doigts sur mes côtes, me faisant me tordre dans tous les sens.

--- Ok, capitulé-je. Tu es le plus beau de la Terre, le meilleur des meilleurs, et Emy est canon.

Ils arrêtent tout mouvement, et je peux enfin respirer convenablement.

--- Vous êtes fourbes, fis-je en claquant leur bras.

Les amoureux s'allongent de part et d'autre de mon corps, et nous regardons vers le ciel, enfin plutôt le plafond. J'emprisonne leur main, que je porte près de mon cœur, ayant peur qu'ils disparaissent.

--- Merci d'être là, lâché-je.

Le brun entoure ma taille de l'un de ses bras, tandis que ma rousse pose sa tête sur mon épaule. Je suis sûre que de l'extérieur, ce tableau est magnifique. C'est vrai, il n'y a rien de plus beau qu'une amitié aussi forte que celle-ci. Je mesure la chance que j'ai, d'être entourée tous les jours de personnes formidables.

***

Nous prenons notre petit-déjeuner tous ensemble, autour de l'îlot central de la cuisine. Ma mère cuisine, pour l'occasion, de délicieux pancakes, que l'on tartine de choses aussi sucrées les unes que les autres. Mon régime est comme parti aux oubliettes, on dirait.

--- Le voyage n'a pas été trop long ? demande maman, la poêle à la main.

--- On a connu pire, ricane Sacha.

--- Je n'en doute pas une seule seconde, répond ma génitrice.

J'enfourne un gros morceau dans ma bouche, lorsque mon téléphone vibre sur le plan de travail. Mes yeux s'attardent sur l'écran, et je remarque que j'ai un appel de Tony. Sans attendre une minute de plus, je quitte la table afin de m'isoler. J'avale rapidement mon pancake, puis décroche au dernier moment.

--- Allô ?

--- Lizzy ! Je croyais que tu n'allais pas répondre.

--- Et bien, il faut croire que tu as eu tort.

Je crois distinguer qu'il marmonne dans sa barbe, comme à son habitude. Notre relation est en train de se dégrader, au fil des jours qui passent, et ça me fend le cœur. J'aime vraiment ce garçon à la peau métissée, mais j'ai comme la fâcheuse impression que l'on ne se comprend plus. De même, cette nuit, j'ai rêvé d'un tout autre homme que lui, et ça ne m'était jamais arrivé. Peut-être est-ce un signe ?

--- Honey, tu m'écoutes ?

Bien que nous soyons plus distants, je ressens toujours ces mêmes picotements au niveau du bas ventre, lorsqu'il me surnomme ainsi. Mon cœur s'emballe, et des bouffées de chaleur me montent aux joues. Je suis amoureuse, c'est inévitable. Sinon, que serait-ce ?

--- Désolée, j'étais perdue dans mes pensées. Tu disais ?

Il souffle derrière le combiné, et je me rends compte que je ne fais aucun effort. Une vilaine sensation de culpabilité me ronge, et je m'insulte mentalement. Dans le fond, c'est peut-être de ma faute si nous en sommes arrivés là.

--- Ce soir, il y a une soirée pour Halloween chez les Sandoz. J'aimerais beaucoup que tu viennes, enfin, qu'on se prépare ensemble. Tu peux demander à tes amis de venir, ce serait sympa d'apprendre à faire leur connaissance.

--- Pas de soucis, tu passes pour quelle heure ?

--- Dix-sept heures trente, ça te va ? Ça te laisse du temps pour profiter de tes invités.

--- Parfait. À ce soir !

--- À ce soir, bella. Je t'aime, ne l'oublie pas.

--- Moi aussi, Tony, je t'aime.

Puis, il met fin à notre échange, me laissant toute pantoise. Ces deux mots sont si significatifs, qu'à chaque fois qu'il les prononce,  j'en suis toute retournée. C'est dingue l'effet qu'il peut avoir sur moi.

Remise de mes émotions, je regagne la cuisine, et avertis la tablée :

--- Ce soir, nous sommes de sortie. J'espère que vous aimez Halloween !

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Coucou les p'tits potes, comment allez-vous ?
Et voici un autre chapitre, tout frais, et court comme le précédent.

Je le poste une fois de plus très tard, mais comme ça vous aurez un peu de lecture à votre réveil. Si ce n'est pas beau ça :p

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

Que va-t-il se passer à cette fameuse soirée ?

Dites-moi tout, j'adore lire vos petites réactions !

À bientôt,
Jessy ♡

(pour les petits curieux, c'est l'un de mes prénoms, mais vous pouvez m'appeler ainsi, ou déchiffrer mon pseudo haha ;))

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