28

Le bruit strident de la sonnerie vient enfin marquer la fin des cours, et donc le début des vacances d'octobre. J'ai tellement hâte de sortir de cet immeuble, aux couleurs qui me donnent la nausée. Et puis, qui dit vacances, dit Sacha et Emy. Ils sont censés arriver demain matin, très tôt. Mais, j'ai décidé que j'allais les chercher, j'ai tellement hâte de les retrouver.

--- Bordel, il pleut, râle Elea.

Effectivement, des goutelettes d'eau viennent s'échouer sur le bitume, et créer de grandes flaques.

Lorsque j'étais plus jeune, dès qu'il pleuvait, je mettais mes bottines jaunes en caoutchouc, et courait dehors. Je sautais à pieds joints dans les étendues d'eau, et rigolais à cœur joie. Ma mère rouspetait mais, je n'en avais rien à faire. J'aimerais retourner à cette époque, où je ne me préoccupais de rien.

--- Génial ! J'adore la pluie ! m'exclamé-je.

--- T'es vraiment bizarre, lance Erwan.

Pour seule réponse, je lève mon majeur en sa direction. Il me bouscule, légèrement, et je manque de me casser la figure.

--- Fais attention, Erwan ! T'as mis toute ta force, m'énervé-je.

--- Mais, n'importe quoi ! Là, je mets toute ma force, dit-il en me poussant fortement.

Déstabilisée, je me rattrape de justesse à Tony. Quel idiot !

--- Cours !

Erwan prend ses jambes à son coup, et ose enfin affronter la pluie. Je le poursuis, telle une gamine, mouillée jusqu'aux os. Ce jeune homme court extrêmement vite, si bien que je suis obligée de m'arrêter.

Essoufflée, je tiens mes côtes et me plie en deux. Cela faisait longtemps que je n'avais pas couru ainsi.

--- Alors, miss, on a un point de côté ?

--- Ferme-là, réponds-je, difficilement.

Erwan se moque ouvertement de moi, tout en s'avançant dans ma direction. Il se poste à mes côtés, et je lui flanque un coup dans l'abdomen. Désormais, il se retrouve, lui aussi, le buste en avant, jurant.

--- On fait moins le malin !

Les autres nous observent sous le préau, un fin sourire aux lèvres. Enfin, Tony a plutôt la mâchoire contractée et le regard noir.

Depuis le dîner chez sa mère, il y a de cela deux semaines, Tony devient de plus en plus difficile à gérer. Il n'arrête pas de me faire la tête, pour un oui ou pour un non. On se dispute assez régulièrement, ce qui m'agace fortement. Je l'aime, mais, ses crises à répétition sont parfois dures à encaisser.

Erin, sa meilleure amie, m'a même confié que c'est la première fois qu'elle le voit aussi jaloux et possessif. Il n'a jamais montré cette facette-ci de sa personnalité, se faisant passer pour un agneau. Or, il cache bien son jeu.

Enfin, depuis ce jour, j'essaie d'éviter les conflits. Je capitule souvent, même si je sais que ce n'est pas ce qu'il faudrait faire.

La pluie s'est arrêtée de tomber, pour le plus grand bonheur de mes amis. Ils sortent de leur cachette, et nous regagnons la sortie, tous ensemble.

--- Tu rentres comment ? demande Tony.

--- En bus. D'ailleurs, il faut que je me dépêche, fis-je, en regardant l'heure sur mon cellulaire.

J'embrasse chastement Tony, et salue mes amis d'une main. Puis, je file jusqu'à mon arrêt, où j'arrive pile à temps. Quelle chance ai-je eu aujourd'hui !

--- Bonjour ! Toujours au même endroit, souris-je.

Le chauffeur acquiesce, et je cède ma place à ceux de derrière. Les rangées sont déjà presque toutes occupées, à mon plus grand désarroi. Je déteste prendre les transports en commun lorsqu'il y a autant de monde.

Un siège, retiré de tous, est vide. Je m'y précipite, et tombe lourdement sur celui-ci, posant mon sac à dos sur le sol.

Le conducteur démarre en trombe, faisant vaciller les personnes encore debout. Ce trentenaire est clairement un fou du volant. Heureusement, je n'ai pas à rester une éternité dans ce moyen de transport.

Les autres étudiants chahutent, et mettent la musique au maximum. Ils ne font pas attention à celles et ceux qui voudraient un peu de calme. Bien sûr que non, ce serait contre leur propre volonté, de toute façon.

Blasée, je sors mon cellulaire de ma poche, et branche mes écouteurs à celui-ci. Je les enfonce soigneusement dans mes deux oreilles, puis lance ma playlist habituelle. Malgré cela, je distingue encore les morceaux de métal qu'écoutent les lycéens derrière moi.

Pitié, faites que ces quelques minutes passent rapidement !

***

Je claque la porte de la maison, soulagée. C'était le pire trajet de ma vie, réellement. Lyn accourt dans l'entrée, son doudou à la main.

--- Coucou, petite sœur.

--- Coucou ! répond-elle, en me faisant un bisou sur la joue.

Elle me tend sa peluche, que j'embrasse délicatement. Il faut toujours dire bonjour à doudou, c'est l'une des règles qu'a imposé Lyn.

--- Tu es toute seule ?

--- Bah non, Maman fait du linge.

Je hoche la tête, et la suis jusqu'au salon. Une montagne de jouets traîne un peu partout dans la pièce à vivre. Lyn est vraiment une petite fille bordélique.

--- Il faudra ranger tout ça, hein !

--- Mais oui. Laisse-moi jouer, râle-t-elle.

Quel caractère ! Je lève les yeux au ciel, puis la laisse jouer tranquillement. Le sac à dos sur l'épaule, je monte les escaliers lustrés. Maman a dû nettoyer la maison. Je marche sur la pointe des pieds, ne voulant pas salir.

J'abaisse la poignée de la porte, et entre dans mon cocon. Tout est à sa place, comme ce matin. Mon sac voltige à travers la pièce, et atterit sur mon lit moelleux. D'un geste rapide, je me déchausse, et récupère mes affaires de sport. Il faut absolument que j'aille me défouler.

Quelques minutes plus tard, je suis parée de mon legging lilas ainsi que de ma brassière de la même couleur. J'ai enfilé des baskets de course, que je n'ai plus mises depuis quelques années. Avec l'entrée de la danse dans ma vie, j'ai délaissé tout ce qui concerne l'athlétisme. Pourtant, étant petite, j'adorais faire cela. Je m'étais même inscrite dans un club, où j'ai remporté de nombreuses médailles.

--- Je pars courir ! crié-je, à l'attention de la maisonnée.

Le casque sur les oreilles, je sors de chez moi, et commence à fouler le bitume.

***

Une demi heure plus tard, je m'assois sur un banc du parc, totalement crevée. Je tente de récupérer une respiration plus lente et moins saccadée. Cela m'a fait un bien fou de courir jusqu'à cracher mes poumons. Mine de rien, je pense que je renouvèlerais cette pratique plus souvent. La petite course poursuite avec Erwan a ravivé mon envie pour la course. C'est bien la première fois qu'il sert à quelque chose.

Une fois mon rythme cardiaque calmé, je me relève et décide de faire le chemin inverse à pied.

Le vent frais fouette mon visage, et fait virevolter mes cheveux. Les arbres dénudés de leurs feuilles offrent un paysage magnifique. Cela donne un côté reposant à la ville, bondée de voitures.

Alors que j'allais traverser, les phares d'une voiture m'aveuglent, et je suis tirée vers l'arrière.

Que vient-il de se passer ?

__________________________________________
Hello ! Me revoilà avec un nouveau chapitre 😎

Qu'en avez-vous pensé ?

Qui est le sauveur de notre Lizzy ?

Vous en saurez davantage dans le prochain chapitre, mouahaha 😈

J'espère que vous l'avez apprécié en tout cas !

À mercredi,
♡thecatsy

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top