27
Une bouche rehaussée par un magnifique rouge sang, vient peaufiner mon maquillage. Tony doit certainement m'attendre devant la maison, puisque mon cellulaire ne cesse de vibrer sur le lavabo.
Malgré la dispute que nous avons eu l'après-midi même, j'ai décidé que j'assisterai bien au dîner chez sa mère. La pauvre n'a rien à voir dans ce ridicule conflit, je ne pouvais pas décommander au dernier moment, surtout si elle attendait ce repas depuis longtemps.
Un petit peu de parfum par-ci par-là, et je suis prête. Je m'observe une dernière fois dans le miroir, avant de descendre les escaliers. Ma mère est en pleine préparation du dîner, son tablier rose bonbon autour de la taille.
--- Maman ? Je vais y aller.
Elle pose sa cuillère en bois, et se tourne vers moi. Lorsqu'elle m'aperçoit, elle me sourit tendrement.
--- Comme tu es belle, ma beauté.
--- Merci, mamounette. Ça ne fait pas trop ?
--- Non, du tout. C'est très sobre, ne t'en fais pas.
Je hoche la tête, et la prends dans mes bras pour la saluer.
--- Bonne soirée !
--- À toi aussi, fis-je, en regagnant l'entrée.
Avant de sortir, j'attrape mon manteau, que je dépose sur mes épaules. Les phares allumés d'une voiture, m'indiquent que Tony est bien là. Sans attendre une minute de plus, je me réfugie côté passager.
La lumière de l'habitacle s'éclaire et, je tombe sur deux iris sombres. Tony me dévore du regard, ce qui me fait plaisir, je ne vais pas le nier. Mais, en toute bonne rancunière que je suis, je ne fais rien d'autre que d'attacher ma ceinture.
--- On y va ? demandé-je.
Mon métisse semble revenir sur Terre assez brutalement. Il démarre l'automobile au quart de tour, et quitte son emplacement.
Les rues sombres défilent sous mes yeux, au fur et à mesure que nous avançons. Tony habite à une vingtaine de minutes de chez moi, pourtant, ce trajet me paraît bien plus long. Fort heureusement, un fond sonore vient combler le silence aussi glacial qu'à l'extérieur.
--- Tu n'as pas pris de quoi dormir à la maison ?
--- Je ne dors pas chez toi.
--- Ok...
Aucun de nous ne reprend la parole, jusqu'à ce qu'on soit arrivé à bon port. Sa maison est mignonne et plutôt simplette. Des raies de lumière s'immiscent entre les rainures des volets, nous indiquant qu'une personne est bien présente, ici. Le stress commence peu à peu à se loger, au fond de mon être.
Calme-toi, tout va bien se passer.
--- On peut parler ?
--- Pour dire quoi ? Que t'es désolé ?
--- Arrête d'être aussi têtue, Lizzy ! Tu ne vas quand même pas me faire la tête pour une broutille pareille !
--- Peut-être bien.
--- Non, mais, je sors avec une gamine, en fait.
--- Une gamine ? Tu en es sûr ?
--- Ouais, c'est ce que tu es. Et dire que je suis amoureux de toi, c'est fou quand même.
Avouer être amoureux de moi, dans une situation telle qu'elle est actuellement, n'est peut-être pas la meilleure des décisions.
--- T'as choisi le mauvais timing, Tony.
Puis, j'ouvre la portière et sors. L'air frais m'aide à faire redescendre la pression, jusqu'à ce qu'il se poste à mes côtés.
--- On oublie ? J'ai parlé sur le coup de la colère, Lizzy, tu comprends ?
--- Je n'ai pas envie qu'il y ait une mauvaise ambiance à table, alors je saurais me tenir.
Je distingue sa main se lever, pour venir gratter l'arrière de sa nuque. Jamais nous nous sommes dit des choses comme celles-ci. Nous avons réellement dépasser les bornes.
Nous arpentons l'allée en bitume, avec le claquement de mes bottines pour seul bruit. Tony entre dans la maison, et appelle sa mère. Quant à moi, je contemple cette jolie petite demeure.
De vieilles photos ornent les murs. Sur ces dernières, on peut y voir Tony, lorsqu'il était enfant. Déjà, à cet âge, il était atrocement mignon, avec ses dents de lait en moins. Il faut absolument que je prenne des clichés.
Une femme, à la peau café au lait, entre dans le hall, un torchon de vaisselle à la main. Elle arbore un sourire magnifique, qui me met tout de suite à l'aise. À l'aide de sa main droite, elle relève ses boucles ébène qui lui tombent sur le front.
--- Bonsoir, je suis ravie de vous rencontrer, commencé-je.
--- De même. Lizzy, c'est ça ?
--- Tout à fait. Comment puis-je vous appeler ?
--- Oh, ne me vouvoie pas, voyons ! Je ne suis pas si vieille que ça ! blague-t-elle. Appelle-moi, Leïla.
--- D'accord, Leïla, souris-je.
La mère de Tony sourit, elle aussi. Cette femme est vraiment gentille, elle est si douce.
--- Je vous laisse vous installer dans le salon, je retourne aux fourneaux.
--- Tu veux de l'aide ?
--- Non, ne t'en fais pas, ma belle. Profite !
J'aurais tellement voulu l'aider à préparer le repas, cela m'aurait éloignée quelques temps du responsable de mes maux.
--- Elle t'adore, murmure-t-il, en se rapprochant de moi.
--- Tu as de la chance de l'avoir dans ta vie, avoué-je, en m'écartant.
Il souffle. Et oui, mon coco, tout ne se passera pas comme tu le souhaites.
--- J'aime pas être loin de toi.
--- Il fallait réfléchir.
--- C'est cruel, ce que tu me fais vivre.
--- Oui, je sais, je suis une gamine, répété-je. Tu retiendras peut-être la leçon.
Sur ces mots, je rejoins le salon, tout aussi charmant. Cette maison regorge de souvenirs, ce qui la rend vivante. Il a dû s'en passer des choses.
--- Tu peux t'asseoir, dit Leïla, en entrant dans la pièce.
--- Merci.
Elle dépose un plateau rempli de petits fours, sur la table basse en bois. Cela sent divinement bon, et mon ventre émet des gargouillements.
--- Vas-y, sers-toi, rigole-t-elle.
Gênée, je récupère une mini pizza, que je déguste. C'est succulent !
--- Tu es un vrai cordon bleu.
--- Ce n'est pas si compliqué à faire.
--- Je suis certaine que je n'arriverais jamais à faire mieux.
--- Je t'apprendrais, fit-elle, en me lançant un clin d'œil. Et puis, il est important que mon fils mange bien.
Sa réplique a le don de me mettre mal à l'aise. De plus, le fait que Tony pose sa main sur ma cuisse n'y aide pas. Mon corps est tendu comme un arc. Je souris, enfin plutôt grimace, et lance un regard foudroyant à mon petit-ami. À quoi joue-t-il ?
Tony en profite pour m'embrasser la joue, sachant pertinemment que je ne dirais rien devant sa mère. Quel idiot !
Leïla nous regarde, attendrie. Elle semble si heureuse pour son garçon, c'est super touchant.
--- On passe à table ?
--- Oui, on te suit, réponds-je.
J'attends qu'elle se lève et qu'elle parte avant nous, pour sermonner Tony.
--- Espèce d'idiot ! l'insulté-je, en lui flanquant un coup sur la poitrine.
--- Hé, doucement, tigresse ! continue-t-il, en encerclant mes poignets.
--- Tu m'énerves !
--- Toi aussi.
--- Alors, arrête de tout faire en ta défaveur.
--- Je le fais pas exprès, reprend-il, en avançant davantage vers moi.
--- T'es chiant.
--- Tu arrêtes de me bouder ?
--- J'ai le choix ?
--- Non, dit-il, en fondant sur mes lèvres.
Il emprisonne ma bouche, d'abord chastement, puis, il la dévore avec passion. Son baiser est si intense, qu'il m'a déboussolée.
--- Ça m'avait manqué, chuchote-t-il, en embrassant le dessous de mon lobe.
Je lâche un soupir, je suis faible. Quoiqu'il advienne, je n'arrive pas à lui tenir tête plus d'une journée, c'est grave.
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Hello les p'tits loups ! Chose promise, chose due c:
J'espère que vous avez apprécié ce "court" chapitre !
N'hésitez pas à me laisser votre avis, dans les p'tits comm's.
Bonne soirée,
À dimancheeeee
♡thecatsy
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