25 (1)
Je vois au loin ma petite sœur, parler avec un garçon de sa classe, qui je suppose est Max. Le petit brun fait de grands gestes avec ses mains, semblant émerveiller ma Lyn. En effet, celle-ci le regarde attentivement, buvant ses paroles.
Lyn est quelqu'un de très à l'écoute, même lorsque le sujet de conversation ne l'intéresse pas. Du haut de ses huit ans, elle est très mature, et comprend absolument tout ce qui l'entoure.
Une fois, lorsque nous étions chez nos grands-parents, Lyas avait amené Ana, afin de la présenter officiellement à toute la famille. Ce jour-là, quand Lyas a annoncé l'aimer plus que sa personne, Lyn a tout bonnement sorti : "Alors vous allez faire des bébés, comme moi ?". Si innocente à cette époque, elle ne savait pas à quel point elle nous avait tous mis, dans l'embarras. Bien que Lyas soit devenu rouge de honte, nous avions bien ri, provoquant le sourire éclatant de cette chipie.
Sacrée Lyn !
Dès qu'elle m'aperçoit, elle court dans mes bras. Ses jambes s'entourent autour de mon buste, et elle m'offre un merveilleux câlin. Nous restons quelques instants comme cela, jusqu'à ce que je n'ai plus assez de forces pour la porter. Il faut dire que Lyn n'est plus le petit bébé que j'avais l'habitude de border, elle a bien grandi depuis, me rappelant à quel point le temps passe vite.
Lorsque Lyn retrouve la terre ferme, Max s'empresse de me saluer. Ses lèvres viennent se poser sur ma joue, me donnant un baiser claquant.
--- Enchantée, Max. Lyn me parle beaucoup de toi, lui avoué-je.
Les joues du frère de Bastien rosissent à vue d'oeil. Il est haut comme trois pommes, et pourtant, il fait déjà chavirer des cœurs. Je comprends tout à fait Lyn : des cheveux bruns maintenus par du gel, des yeux noisette, un nez fin et une bouche en cœur, des grains de beauté parsemés par-ci par-là, il est vraiment beau.
--- Max me parle aussi beaucoup de Lyn, ajoute Bastien.
Lyn regarde Max, en lui faisant un petit sourire timide. Ils sont trop mignons.
--- Donc, Lyn, je te présente Bastien, mon meilleur ami et le grand frère de Max.
Bastien avance sa main vers Lyn. Elle tend la sienne et il dépose chastement ses lèvres dessus, faisant redoubler le sourire de ma petite sœur. Il sait y faire, celui-là !
--- Vous avez faim ? demandé-je.
--- Oui ! s'exclament-ils, en chœur.
--- Bon et bien, je vais vous emmener manger les meilleurs cookies de Manhattan !
Chacun se prend la main, afin de marcher en direction de ce fabuleux endroit. Les petits sont heureux, et balancent leurs bras au rythme de la poésie, qu'ils nous comptent.
***
Nous arrivons devant un petit bar, à la devanture charmante. L'écriture est fine et blanche, ce qui contraste avec la dureté du matériau utilisé, pour la façade. Néanmoins, ce café est un vrai havre de paix.
La cloche émet un tintement, lorsque l'on passe la porte. Les petits courent s'asseoir sur une banquette, leurs sacs à dos sur leurs épaules. Nous les rejoignons avec Bastien, le sourire aux lèvres. Ils semblent bien énervés tous les deux : de vraies piles électriques.
Ils se déshabillent et, un serveur arrive prendre notre commande.
--- Vous voulez quoi ? les questionné-je.
--- Un cookie tout chocolat ! répond ma petite sœur.
--- Un cookie au beurre de cacahuètes !renchérit Max.
--- Pour moi, ça sera un cookie aux trois chocolats, s'il vous plaît. Et toi, Bast ?
--- Je vais prendre la même chose.
Le serveur note le tout, sur son petit carnet.
--- Ça sera tout ?
--- Mettez-nous quatre chocolats chauds en plus, s'il vous plaît.
--- Parfait. Votre commande arrivera, bientôt.
Il nous fait un sourire chaleureux et part prendre la commande, d'un couple et leur petite fille.
--- Vous êtes amoureux toi et mon frère ? me demande, tout d'un coup, Max.
--- Pardon ? Ah non non non, nous sommes juste amis. Bastien est comme mon frère, dis-je, en faisant un sourire au petit.
--- Roh, tu es jolie pourtant. Mais Lyn est encore plus belle, reprend ce dernier.
Lyn se transforme en coquelicot. Tiens, tiens, on est pas sœurs pour rien.
--- Merci, toi aussi tu es très beau.
Ses lèvres s'étirent de nouveau vers le haut, faisant ressortir ses fossettes. Je l'aime déjà ce petit. Il est aussi attachant que son grand frère.
Le serveur de tout à l'heure, dépose notre commande sur la table puis, s'en va après avoir déposé le ticket de caisse.
Les petits monstres s'attaquent de suite à leurs cookies. Des bruits de contentement animent la tablée.
Après avoir payé l'addition, on passe un petit moment au parc, à quelques mètres du café. Des balançoires vides, appellent les enfants à aller y jouer. Pressés, ils laissent en plan leurs affaires, et font la course jusqu'à la structure en ferraille.
--- Je cours plus vite que toi ! s'exclame, fièrement, Lyn.
--- C'est même pas vrai ! se défend Max.
Lyn continue de le charrier, ce qui ne semble pas plaire au brun.
--- Vous êtes tous les deux très forts en course, dis-je, pour les calmer.
D'un hochement de tête entendu, leur dispute n'y paraît plus. Ils s'empressent de poser leur fessier sur le morceau en plastique, servant d'assise. Ils enroulent leurs mains potelées autour de la chaîne et entament, une fois de plus, une course.
Bastien et moi nous asseyons sur un banc, non loin d'eux, nous permettant d'intervenir en cas de problème.
À un moment, je trouve que Lyn se balance beaucoup trop vite, à mon goût.
--- Lyn ! Doucement, crié-je.
Cette dernière ralentit et mon cœur se remet à battre normalement.
--- Tu serais une très bonne mère, entends-je.
--- Pardon ?
--- Tu serais une très bonne mère, je n'en doute pas un seul instant. Tu as les mêmes réactions, que pourrait avoir une mère.
--- C'est gentil, merci, Bastien, fis-je, en lui embrassant la joue.
Ce dernier me prend par l'épaule, pour me serrer contre lui. On reste comme ça un moment, à regarder nos frères et sœurs respectifs en train de se chamailler, comme le font des parents.
***
Il est un peu plus de dix-huit heures, lorsque le car nous dépose à l'arrêt, près de chez nous. Lyn s'est endormie sur mon bras, durant le trajet, bavant sur mon nouveau haut. La pauvre petite puce, est vraiment fatiguée, si bien qu'elle en zigzague sur le trottoir.
--- On est bientôt arrivé ? demande ma sœur.
--- Oui, encore quelques pas et, à toi le gros dodo !
Elle ne réagit pas, se contentant d'avancer, tel un zombie. Je me l'imagine bien, avec ses cheveux décoiffés et la bave qui dégouline le long de son cou.
À peine avons-nous passé le pas de la porte d'entrée, que Lyn se réfugie directement dans le salon, snobbant notre mère.
--- Que se passe-t-il ? s'inquiète maman.
--- Elle est épuisée.
Les traits de son visage se détendent, et elle soupire.
--- Tu devrais te reposer, toi aussi.
--- Je ne peux pas, qui va gérer la maison, les papiers, les courses, les repas ? souffle-t-elle.
--- Hé, mum, tu es à bout de nerfs. Tu ne peux pas tout porter sur tes épaules, laisse-nous t'aider. Je sais que c'est dur lorsque tu es seule à t'occuper de nous, mais, on est grands, on peut t'aider. D'accord ?
--- Merci, ma puce, dit-elle, en me prenant dans ses bras.
--- Allez, va te reposer un peu, ça te fera du bien, chuchoté-je.
Elle m'embrasse tendrement le front, et s'exécute. Quant à moi, je vais m'occuper du dîner. Il n'y paraît pas mais j'aime beaucoup cuisiner, cela est peut-être dû au fait que ma Mima, me l'ait appris.
Je me souviens du premier vrai repas que j'ai fait, il s'agissait d'un poulet au curry. C'est la recette fétiche de Mima.
Je suis montée sur le tabouret, puis j'ai passé mes mains potelées sous le jet d'eau, éclaboussant mon tablier vert pomme. Mima a rigolé, et j'ai froncé le nez, mécontente.
--- Oh, petit cœur n'est pas contente ?
Ma tête tourne de gauche à droite, plusieurs fois. C'est ma manière de parler, du haut de mes cinq ans.
--- Bon, tu viens m'aider ?
Prudemment, je descends les quelques marches qui me séparent du sol. Je cours rejoindre Mima, derrière le plan de travail, faisant virevolter mes nattes.
--- Doucement, papillon. Tu vas tomber, m'avertit ma grand-mère.
Sur la grande table, sont présents toutes sortes d'aliments, dont le gros poulet.
--- Poulet ? fis-je, en pointant du doigt l'animal dénudé.
--- Évidemment. Nous allons faire le poulet au curry, m'informe Mima.
--- Hum, réponds-je, en traînant sur le "m".
Mima saisit le manche du couteau et tranche des rondelles de carottes. Ensuite, elle dépose le poulet dans un plat, avec du beurre et des oignons.
--- Tu t'occupes de recouvrir le poulet de sauce ?
--- Oui !
Impatiente, je me munis du pinceau et peinture le dos de la volaille.
--- Bravo, petit cœur.
Je souris de toutes mes dents, plissant les yeux. Ma grand-mère émet un petit rire et, m'embrasse le haut du crâne.
--- Allez, zou ! Au four !
Un sourire triste vient étirer mes lèvres, elle me manque tellement.
***
Une heure plus tard, le repas est prêt et, nous passons à table. Lyn ne s'est pas réveillée, nous l'avons donc directement couché.
--- Il est excellent ! s'extasie maman.
--- Merci, c'est la recette de Mima.
Un sentiment de fierté la gagne, et ses yeux se mettent à briller.
--- Mima fait toujours de bons plats, ajoute Reece.
--- Oh que oui ! approuve Lyess.
Après que nous ayons fini, je débarrasse la tablée et, file dans ma chambre. À peine ai-je posé un pied dans mon lit, que mon téléphone vibre.
Je me dépêche de le saisir, afin de répondre à l'appel de...Tony.
--- Allô ?
--- Hey, ça va ?
--- Heu, oui et toi ? Il y a un problème ?
--- Super ! Non, pourquoi donc ? Je n'ai pas le droit d'appeler ma petite amie ?
--- Bien sûr que si, je n'ai pas dit le contraire. C'est juste que tu ne m'appelles jamais, habituellement.
--- J'avais envie d'entendre le son de ta voix.
--- Dis pas de bêtises !
--- Tu me prends jamais au sérieux, c'est fou !
--- Parce que tu n'es jamais sérieux, banane.
--- Oh, je suis offusqué. Tu as touché mon pauvre petit cœur.
--- J'en suis désolée, ce n'était pas voulu, enfin, peut-être bien que oui.
--- Tu ne perds rien pour attendre, Lizzy Harper.
--- J'ai peur, Tony James.
--- J'ai quelque chose à te dire.
--- Quoi donc ?
--- Demain soir, dîner chez moi.
--- En quel honneur ?
--- Je souhaite présenter la fille qui me fait vibrer, à ma famille.
--- Tu sais que tu n'aurais jamais dû me dire ça ?
--- Je sais. Je t'aime.
Je n'ai pas le temps de répondre quoique ce soit, qu'il raccroche. Dîner, famille, dîner, famille, sont les seuls mots qui tournent en boucle dans ma tête. Je ne suis absolument pas prête pour cela.
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Bonsoir la compagnie !
Voici la première partie du chapitre vingt-cinq. J'ai décidé de le segmenter en deux, puisqu'il fait plus de 3000 caractères, ce qui est un gros chiffre 😅
C'est pourquoi, je vous poste la première partie ce soir, et la suite... demain ?
Oui, demain, c'est bien ça !
Désolée pour le gros manque d'inactivité, je suis overbookée en ce moment 😕
D'ailleurs, je tenais à dire un gros MERDE à tous ceux qui passent des examens cette année, je crois en vous ! Je sais que c'est difficile, mais il ne faut rien lâcher ! C'est la dernière ligne droite !
Et puis, pour les autres, vous êtes des petits chanceux haha 😆
L'histoire avance dans ma petite tête bien remplie, j'ai déjà la fin ! D'ailleurs, le décompte commence à être lancé, mais je ne vous en dis pas plus (gardons un peu de mystère 😉).
Sinon, j'espère que vous avez tenu jusqu'à la fin de cet énorme pavé puisque maintenant, c'est la partie questions 😌
Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
Avez-vous des idées pour la suite ?
Des remarques à me faire parvenir ? (Sur les persos, le contenu, etc...).
Bisous, et à demain,
♡thecatsy
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