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Le lit de Lyess est recouvert de piles de vêtements. J'ai dévalisé son dressing, emportant sur mon passage toutes les tenues, que je souhaite le voir porter.

--- Tu vas commencer avec celle-ci, dis-je, en lui tendant les cintres.

--- Lizzy, mes vêtements me vont toujours...

--- Arrête de parler, et pars te changer !

Mon frère saisit les vêtements et se dirige vers la salle de bain, en traînant les pieds. Quant à moi, j'essaie de confectionner divers styles.

--- T'en penses quoi ?

Absorbée par mon activité, je n'ai pas entendu Lyess arriver. Je pivote sur ma droite et observe la silhouette de mon grand frère.

--- Tourne sur toi-même, fis-je, prenant mon rôle très à cœur.

Il s'exécute, n'ayant pas le choix.

--- Hum, essaie plutôt celle-là, commencé-je, en lui montrant une autre tenue.

Une moue agacée prend place, sur le doux visage de mon aîné. Je le foudroie du regard, lui faisant comprendre, par la même occasion, qu'il ne faut pas qu'il chipote.

Des dizaines d'assortiments vestimentaires plus tard, Lyess entre dans sa chambre, vêtu de ma tenue coup de cœur. Un chino rouille tombe sur ses hanches, assorti à une chemise blanche oversize, ouverte sur le haut. Il porte des mocassins noirs. Il ressemble à un mannequin, tout droit sorti d'un magazine, dont je feuillette régulièrement les pages.

--- Quel beau gosse ! C'est la tenue, dis-je, en insistant sur le déterminant défini.

Lyess s'admire dans le miroir de sa chambre, et constate le fait que je sois une professionnelle.

--- C'est vrai que je suis beau, se complimente-t-il, en replaçant quelques mèches de cheveux.

Je laisse échapper un rire. Lyess et la modestie font deux.

--- Bon, monsieur je me trouve le plus beau, tu ne devrais pas penser à partir ?

Paniqué, mon frangin lance un oeil sur son radio-réveil. Il se dépêche de prendre une veste et ses clefs de voiture.

--- Que pourrais-je lui offrir ? me demande-t-il, avant de passer la porte.

--- Des roses, les filles en raffolent.

Il hoche la tête et disparaît dans le couloir.

--- Bonne soirée ! crié-je.

J'entends mon frère descendre les escaliers à vive allure, puis le bruit d'une porte claquer. Sacré Lyess !

***

LYESS

Le GPS m'emmène au marchand de fleurs, le plus proche de la maison. Heureusement que, Lizzy est là pour me sauver la mise.

Je gare ma voiture sur le parking et sors rapidement, afin de me rendre dans la petite boutique florale.

Un tintement retentit lorsque j'entre dans le paradis des fleurs.

Une vieille dame est assise derrière le comptoir, en train d'arranger un bouquet de jonquilles. Son corps est courbé vers l'avant et de fines mèches grises s'échappent de sa queue basse.

--- Bonjour, jeune homme. Que puis-je faire pour vous aider ? demande-t-elle, d'une voix douce.

--- Bonjour, vous reste-t-il un bouquet de roses ?

--- Oui, je vais vous préparer ça.

La dame disparaît dans l'arrière-boutique. Pendant ce temps-là, je regarde l'heure qui s'affiche sur mon cellulaire. 6:30 pm.

Notre rendez-vous est fixé à sept heures, j'espère sincèrement ne pas avoir de retard.

La sexagénaire porte un énorme bouquet de roses dans ses mains frêles. Elle le dépose sur le comptoir, rempli de pétales et, pianote sur sa caisse automatique.

--- Cela vous fera dix dollars, mon garçon.

Ses yeux vitreux se posent sur moi, et je me dépêche de la payer. Je récupère ensuite ma jolie composition et, salue la fleuriste.

Les roses couchées délicatement sur le siège passager de la voiture, je peux enfin démarrer, en direction de chez Ruby.

Le trajet est assez rapide, j'arrive pile à l'heure. Je commence à avoir les mains moites, signe de mon anxiété. Jamais je n'ai invité une fille à venir dîner avec moi, jamais.

Mes poumons se remplissent d'oxygène et je souffle au fur et à mesure, que je gravis les marches, qui mènent à la demeure de ma blonde préférée.

Elle habite dans un petit quartier, côté sud de la ville. Des arbres fruitiers sont plantés sur le parterre de verdure, devant sa maison. Cette dernière est moderne et de taille moyenne.

Je profite de cette contemplation pour retarder au maximum le moment où, je me retrouverai devant elle.

Les mains tremblantes, je lève un doigt, pour appuyer sur la sonnette. Une mélodie joyeuse se déclenche, faisant aboyer son chien, Karl. C'est un beagle nerveux et hyperactif, d'après les dires de Ruby.

Je l'entends d'ailleurs derrière la porte, en train de réprimander son animal de compagnie.

L'énorme bouquet me cache le visage, si bien que je ne vois pas lorsque Ruby ouvre la porte. J'entends seulement les clés tourner dans la serrure.

--- Ruby Callister ? dis-je, en tendant mes fleurs.

Ses petites mains s'enroulent autour du papier et, frôlent la mienne. Une douce chaleur se loge au creux de mon ventre, me procurant un sentiment de bien-être.

Débarrassé de l'encombrant boqueteau, je peux désormais observer la magnifique fille, devant moi.

Ruby porte une robe bleu marine, qui lui arrive un peu au-dessus des genoux. Elle a des petites sandales à talons aux pieds, ce qui lui rajoute quelques centimètres de plus. Ses cheveux dorés sont relevés en une queue de cheval haute, dégageant son visage angélique. Ses lèvres pulpeuses sont soulignés par un rouge à lèvres prune, contrastant avec la blancheur de sa peau. Elle est splendide.

--- Tu es magnifique, soufflé-je.

Ses joues rosissent, lui donnant un air mignon. Cette fille va me rendre dingue, ce n'est pas possible.

--- Toi aussi, tu es très beau.

Flatté, je ne peux m'empêcher de sourir, comme un gamin.

Nous restons pendant quelques minutes à nous observer, dans le blanc des yeux, souriant comme deux idiots.

C'est lorsque son chien me saute dessus, que je reviens à la réalité.

--- Karl ! crie mon ange.

Le chien s'excite contre ma jambe, me rendant mal à l'aise. Ruby se passe la main sur le visage et souffle, visiblement agacée par le comportement de Karl.

--- Je suis désolée, lâche-t-elle, en le tirant par son collier rouge.

--- Ce n'est pas grave. Au moins, je sais que ton chien m'apprécie, plaisanté-je, pour détendre l'atmosphère.

Un léger rire s'échappe de sa gorge, provoquant un sourire de ma part. Je deviens fou, fou d'elle.

--- On y va ? lui proposé-je, en tendant mon bras.

Elle décroche son manteau dans le placard et ferme la porte derrière elle. Elle s'accroche à mon bras, et nous avançons bras-dessus-bras-dessous, en direction de ma décapotable.

Tel un gentleman, je lui ouvre la portière. Elle s'assoit sur le siège en cuir, en me remerciant. Je m'empresse de monter côté conducteur, afin de ne pas la laisser attendre trop longtemps.

J'allume le chauffage, voyant que ses dents commencent à s'entrechoquer. Il ne faudrait pas qu'elle tombe malade, par ma faute.

Nous roulons une vingtaine de minutes, jusqu'à un restaurant italien assez réputé.

--- On pouvait très bien aller au McDonald's, commence-t-elle, une fois que nous sommes garés.

--- Je ne voulais pas t'emmener dans un fast-food, lors de notre premier rendez-vous, réponds-je.

--- Ah, parce que tu crois qu'il y en aura d'autres ? reprend-elle, le regard joueur.

--- J'espère bien ! m'exclamé-je.

Ses belles lèvres s'étirent et, c'est à ce moment que, je décide de sortir. Elle me suit, ne m'ayant pas laissé le temps de faire quoique ce soit. Elle est maligne.

Nous marchons, côte à côte, jusqu'à l'entrée du restaurant. Je donne mon nom à l'accueil, ayant réservé au préalable une table pour deux.

L'aimable serveuse nous conduit dans un coin en retrait, où des musiciens s'exercent. Les tables sont recouvertes d'une jolie nappe cirée, sur lesquelles sont posés des éléments de verrerie. Nous pouvons d'ailleurs nous contempler à travers ceux-ci.

Curieuse, Ruby promène son regard sur toute la salle, avant de le poser sur ma personne. Ses yeux émeraude s'ancrent aux miens et, je me perds dans ceux-ci.

La notion du temps m'échappe, tellement je suis envoûté par cette fille. À cet instant précis, je me rends compte qu'elle a pris possession de mon cœur, et que je ne peux plus rien faire.

Je suis tombé amoureux de Ruby. De sa voix. De son sourire. De ses yeux. De ses lèvres pulpeuses. De son nez en trompette. De ses longs cheveux blonds. De ses courbes. De son caractère. Je suis littéralement fou d'elle.

Pressé, je me lève de ma chaise et me positionne devant elle. Ma main se loge sur sa joue rebondie et, je réduis l'espace qu'il y a entre nous. D'abord doux et timide, notre baiser devient de plus en plus fougueux. Nos lèvres mouvent en symbiose et nos langues se titillent. Elle passe sa main autour de mon cou et happe mes lèvres avec passion. C'est bon et sincère. Tous nos sentiments refoulés se font ressentir à travers notre échange si bien que j'en suis tout chamboulé.

Nous nous séparons à bout de souffle, le sourire ne quittant pas nos lèvres gonflées.

Ruby passe délicatement son doigt sur mes lèvres, faisant réagir mon corps instinctivement.

--- Tu avais un peu de rouge à lèvres, souffle-t-elle.

Je pince ma lèvre inférieure et dépose un délicat baiser sur la bouche de ma copine. Cette appellation a le don de me faire réaliser que, je ne lui ai toujours pas demandé.

Ni plus ni moins, je pose un genou au sol et saisis sa main.

--- Ruby Callister, veux-tu prendre le risque d'être ma petite amie ?

Elle se lève de sa chaise et me saute au cou. Je l'attrape facilement et la serre contre mon corps. J'hume son parfum fleuri, me délectant de toutes sensations qu'elle me procure.

--- Seulement si tu veux de moi, chuchote-t-elle, à mon oreille.

Pour toute réponse, je me contente de la serrer davantage dans mes bras.

Ruby Callister est ma petite amie. Putain, ce que je suis heureux !

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Hey ! Comment allez-vous ?

J'ai essayé d'écrire sous un nouveau point de vue, à savoir celui de Lyess. Qu'en pensez-vous ?

Heureux(se) pour notre Lyessounet ?

J'espère sincèrement que ce chapitre vous aura plu.


Bisous,
♡thecatsy

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