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Le chant des oiseaux me réveille de mon sommeil profond. Je me lève à la hâte, me dépêchant d'aller les voir fanfaronner sur le bord de mon balcon. Le soleil tape contre la baie vitrée et m'éblouit au passage. Je profite des quelques rayons de lumière qui s'offrent à moi puis entreprends d'aller me préparer.
Je connecte mon téléphone à l'enceinte bluetooth de la douche puis lance une playlist au hasard.
Une fois séchée et habillée, je chausse mes converses blanches qui ne sont plus aussi éclatantes qu'avant. Il faut dire que ces chaussures m'ont suivies depuis le collège.
Lorsque je rentre dans ma pièce favorite de la maison, une petite tête brune me saute dessus. Je réponds affectueusement au câlin de ma petite sœur Lyn, et lui embrasse le crâne. Je salue ensuite notre mère ainsi que Lyess qui m'attire dans ses bras, comme tous les matins.
--- Bien dormi, mon coeur ? demande gentiment maman.
--- Comme un bébé !
Elle me sourit et dépose une gaufre dans mon assiette. Je tartine mon péché mignon de Nutella puis parsème quelques fraises fraîches sur le dessus. C'est un régal !
Lyn parle de ses nouvelles copines faites la veille. Elle évoque même un certain Max qui ne cesserait de l'embêter.
--- Si ce Max t'embête encore une seule fois, j'irai le trouver ! s'exclame Lyess.
Ma mère lui fait les gros yeux. Lyess réagit un peu excessivement par moment. C'est d'ailleurs un des traits de son caractère que j'aime le moins.
***
Le trajet jusqu'au lycée a été assez rapide, le bus n'ayant pas trop eu de retard.
Arrivée dans l'enceinte de l'immense bâtiment, Elea me saute littéralement dessus, me prenant au dépourvu. Je lui fais alors la bise et on commence à discuter de tout et n'importe quoi. C'est vraiment une chouette fille !
Au loin, je distingue Erwan qui nous fixe, une cigarette à la bouche. Il est entouré de deux garçons plutôt charmants, un métisse et un petit brun. La copie d'Elea me scrute, sans aucune gêne, de la tête aux pieds. J'ai l'impression d'être analysée au peigne fin, comme lors d'enquêtes criminelles. Je détourne alors les yeux et croise les iris turquoises de ma nouvelle amie.
--- La bande de mon frère t'intéresse, Liz' ?
--- Hein ? Heu, pas du tout !
--- Tu ne me la feras pas à moi ! s'exclame-t-elle. Viens, je vais te les présenter.
--- Ah non non Ele', on a pas le temps.
Malgré mes protestations, je me retrouve déjà devant eux, en train de me machouiller l'ongle, dansant d'un pied à l'autre.
--- Qu'est-ce que tu fous là Elea ?
--- Tst tst, monsieur je me prends pour le roi du monde, oublie pas que je suis sortie avant toi du ventre de maman.
--- De trente secondes seulement, alors arrête de te vanter.
--- Je suis quand même sortie avant !
--- Bon les twins là.
Ils se retournent tous les deux vers celui qui a pris la parole, moi également.
--- Ma belle Ele', qui est cette jolie demoiselle avec toi ?
--- Je vous présente Lizzy, vous savez la nouvelle ?
--- Ah mais oui, celle qui a fait un discours poignant hier, ricane Erwan.
Sa sœur le fusille du regard. Ses amis, quant à eux, semblent gênés. Le brun, à sa droite, passe sa main dans ses cheveux longs, nerveusement. Il me sourit, gentiment puis se présente à moi :
--- Salut Lizzy, s'exclame-t-il, moi c'est Bastien, lui c'est Tony et le seul et l'unique Erwan. Ne t'en fais pas, il peut paraître hautain mais c'est un petit cœur d'artichaut, continue-t-il, en donnant une tape virile sur le bras de son ami.
Je souris amicalement, ne sachant pas quoi faire d'autre. Bastien commence à parler mais la sonnerie l'en empêche. Ouf.
--- On va à la plage après les cours, ça vous dirait de vous joindre à nous ? propose Tony.
--- Ah ouais, carrément ! Dis oui Liz' s'il te plaît, me supplie Elea, insistant sur la dernière syllabe.
--- Si elle veut pas venir moi ça me dérange pas perso, renchérit Erwan.
Mon regard passe d'une personne à l'autre, suivant les échanges, sans intervenir. Erwan n'a pas l'air d'apprécier ma présence, et bien moi non plus. Je ne supporte pas les êtres qui se croient tout permis, ça m'horripile à un point !
--- Qu'en dis-tu Lizzy ?
--- C'est d'accord, mais je n'ai pas de maillot, dis-je, embarrassée.
--- Oh t'inquiètes pas, il y a une petite boutique sur la plage. Tu pourras t'en procurer un sur place.
Piégée, je ne peux plus décliner leur offre.
Pourquoi ai-je accepté ?
--- Super ! réponds-je, avec le peu d'engouement qu'il me reste.
Mon problème est, que je parle, parfois, sans réfléchir. Mon impulsivité prenant souvent le dessus.
Nous partons rapidement rejoindre notre classe, avant d'être en retard.
***
La journée passe étrangement vite et sans encombres, si ce n'est seulement le fait qu'Erwan m'ait lancé des piques à chaque pause, me testant.
Celui-ci nous attend, adossé contre le capot de sa voiture, une cigarette toujours au bec.
Une raison de plus qui renforce le fait que ce jeune homme souhaite se rendre inaccessible.
Une idée me traverse l'esprit et je marche rapidement en sa direction. Debout, face à lui, il doit bien faire deux têtes de plus que moi. Or, ce n'est pas le moment de me dégonfler.
Il m'observe, un rictus moqueur sur les lèvres. Son tube s'approche doucement de sa bouche, il s'apprête à tirer une taffe. Je chope le roulé et le fait tomber, malencontreusement au sol. Ma basket prend soin de l'écraser, jusqu'à ce que le bout orangé devienne noir.
--- T'es sérieuse ? Tu sais combien ça coûte ? beugle-t-il, énervé.
Intérieurement, je jubile. Je ne le connais uniquement depuis quelques heures, et pourtant il m'en fait voir de toutes les couleurs. À moi de lui rendre la pareille.
--- Hum, probablement quelques dollars. Mais au moins, si tu penses à arrêter d'en fumer, tu pourrais garder ton argent pour t'acheter quelque chose de plus utile. Comme un cœur, tu sais que ça existe au moins ?
Il me regarde d'un œil mauvais comme il l'avait fait la veille lorsque nous nous étions percutés. Notre duel de regard prend fin lorsque Bastien se dirige vers nous en criant mon prénom.
Que me veut-il ?
Arrivé à notre hauteur, il met un bras autour de mes épaules et pose ses lèvres sur ma joue. J'essaie de me dégager de son emprise, mal à l'aise. À Manhattan, les personnes semblent plus ouvertes que dans mon petit village où j'ai habité toute mon enfance...
--- Tu sais que tu m'as manqué toi ?
Je ne réponds rien. Je lui lance seulement un petit sourire qui semble le convaincre de rester collé à moi, telle une sangsue.
Tony arrive un peu plus tard et fronce les sourcils lorsqu'il découvre la proximité que nous avons Bastien et moi.
--- Tu perds pas de temps mon pote !
--- Comment ça ? répond le concerné.
--- À peine elle est arrivée que tu lui sautes déjà dessus.
--- N'importe quoi, on fait juste connaissance. N'est-ce pas Lizzy ?
Le métisse rigole tandis que moi j'essaie de m'enfoncer un peu plus dans le sol. Une silhouette que je reconnaîtrai entre mille, se rapproche rapidement de nous. Lyess, rouge de colère, bouscule Bastien qui manque de peu de tomber.
--- Enlève tes sales pattes de ma sœur toi, grince-t-il, menaçant.
--- Lyess, il ne fait rien de mal, le défends-je.
Bastien se relève doucement et s'écarte le plus possible de mon frère enragé. Je lui lance un regard désolé. Grâce à mon frère, personne ne voudra plus m'approcher. Merci Lyess, franchement, change pas !
Sa poitrine monte et descend de plus en plus vite, signe de son énervement. Il ne prête pas attention à ce que je lui dis et continue de fixer méchamment Bastien. Stressée, je prends mon frère par le bras pour l'emmener un peu plus loin.
--- T'es content ? crié-je. Maintenant, par ta faute, ils ne voudront plus m'adresser la parole. Bon sang Lyess ! Tu ne peux pas te canaliser un peu ?
--- Et bien tant mieux.
Je ricane, amèrement. Il ose me dire ça ?
--- Non mais je rêve ! Sortez-moi de ce cauchemar.
--- Arrête de faire l'enfant Lizzy. On rentre, déclare-t-il, fermement.
--- Je ne rentrerai pas avec toi ! On a prévu d'aller à la plage tous ensemble et je vais prendre un malin plaisir à y aller.
Je me retourne et m'apprête à rejoindre le reste du groupe, qui ne perd pas une miette de notre échange houleux. Lyess me retient par le bras, serrant mon frêle poignet.
--- C'est hors de question. Tu ne sors pas avec ces gars.
Sa prise est douloureuse. J'enlève violemment mon bras de son emprise, remarquant des traces rouges apparaître. Je prends une grande inspiration, essayant de me calmer.
Respire Lizzy, c'est ton frère.
--- Lyess, soufflé-je. Je suis assez grande pour décider avec qui je sors quand même. Lâche-moi deux secondes, tu veux ? Et puis, ils ne vont rien me faire, tu peux en être sûr.
Une réelle bataille doit se livrer dans son cerveau puisque ses traits commencent à s'adoucir.
--- Désolé, confie-t-il. Mais je n'ai pas envie qu'il t'arrive quelque chose petite sœur, je suis juste préventif.
--- Je n'aime pas lorsqu'on se dispute ainsi.
--- Moi non plus, conclut-il, en me prenant dans ses bras.
Il dépose un baiser dans mes cheveux, puis, me laisse partir.
--- Lizzy !
Je pivote mon buste vers lui et attends qu'il daigne ouvrir la bouche.
--- S'il y a un problème, tu m'appelles. Je t'aime !
Un hochement de tête de ma part et un baiser volant, Lyess rebrousse enfin chemin.
Quant à moi, je rejoins mes nouveaux amis, qui osent à peine me regarder.
--- On y va ?
Ils lèvent la tête et acquiescent. Nous nous mettons d'accord concernant le transport et nous partons tous en direction de la plage.
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¡ Holà !
J'espère que vous allez bien.
Je vous retrouve aujourd'hui pour le deuxième chapitre réécrit de Buddies (and more).
N'hésitez pas à me donner votre avis et à voter, c'est très important pour moi de savoir ce qui vous plaît ou non.
Sur ce je vous dis à la prochaine et restez connectés ;)
♡thecatsy
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