19

Lyess vient tout juste de me déposer devant la grille du lycée. Je pénètre dans celui-ci, après avoir accroché les lanières du sac sur mes deux épaules.

Les lèvres relevées vers le haut, je marche jusqu'au banc, où se trouvent mes amis.

Je n'ai pas le temps de dire bonjour aux autres que Tony me tombe dessus. Il m'embrasse chastement, faisant tout de même accélérer les battements de mon cœur. Ce garçon va me rendre dingue !

--- Coucou, toi, dit-il.

Je lui souris, et l'embrasse une seconde fois.
Ensuite, je me décale, pour aller saluer mes camarades. Elea m'enlace, en me chuchotant quelque chose à l'oreille.

--- Je crois bien qu'il est amoureux, le Tony.

Je bouge doucement la tête de droite à gauche, c'est impossible. Cela ne fait pas longtemps que nous sommes réellement ensemble. Il ne peut pas être déjà amoureux de moi, si ?

--- Ne raconte pas de sottises, Ele'.

Elle me lâche et lève les yeux au ciel.

--- On verra bien qui aura raison.

Puis elle s'assoit sur le banc, me laissant à mes réflexions.

Je n'ai pas vraiment eu de relations amoureuses dans ma vie. Personne n'est jamais tombé amoureux de moi. Il y avait peut-être Éric, mais nous étions hauts comme trois pommes à l'époque.

Il ne faut pas que je me torture l'esprit avec ça. De toute façon, Elea a sûrement tord.

--- Et moi, on me salue pas ?

Je souris à Bastien et me réfugie dans ses bras. Il rigole et pose ses lèvres sur mon cuir chevelu.

--- Comment tu vas, Liz' ?

--- Bien et toi, Bast' ?

--- Ça va, ça va. Je suis heureux pour toi. Tony est quelqu'un de bien.

--- Je sais...

Un raclement de gorge nous fait nous séparer. Tony fusille Bastien du regard, les bras croisés. Ne me dites pas qu'il est jaloux de notre ami ?

--- T'inquiètes, mon frère, elle est tout à toi, blague Bastien.

Or, ça ne semble pas le faire rire. Agacée, je souffle. Je n'aime pas les personnes jalouses.
De toute façon, les crises de jalousie ne mènent à rien, à part générer des conflits. Et puis, je ne suis pas un objet ! Aucun individu n'a le droit de dire que je lui appartiens, je suis un humain, et, j'ai besoin d'avoir mes libertés.

Exaspérée, je me recule et pars m'asseoir à l'opposé. Il vient de gâcher le début de ma journée. Moi qui étais de bonne humeur, et sur mon petit nuage, je suis vite redescendue de celui-ci. Je viens de comprendre que les histoires d'amour ne sont pas comme je l'ai pu me l'imaginer, ou comme ont essayé de m'inculquer les films romantiques...

***

Je m'assois lourdement sur ma chaise, montrant mon mécontentement. Le cours de sciences, est celui que je déteste le plus. De plus, être aux côtés de notre Erwan national, y est pour beaucoup.

Je sors mes affaires de mon sac, et décale mon tabouret, le plus loin possible de l'autre. J'appuie ma tête sur ma paume de main, le  regard droit devant moi.

Monsieur Edison écrit des formules de molécules au tableau, que je prends soin de recopier.

J'entends le grincement d'une chaise et tourne la tête sur le côté. Erreur.

Erwan a décalé sa chaise, pour se coller le plus possible à moi.

--- Tu ne peux pas t'écarter ? grincé-je.

Il prend son air innocent puis, déclare tout naturellement.

--- Je ne vois pas ce qui est écrit au tableau...

Je lève les yeux au ciel, ne gobant absolument pas ses bobards, à deux francs six sous.

--- Tiens, je te passe mon cahier, comme ça tu pourras reprendre ta place, réponds-je, en lui tendant mon cahier.

Pris au piège, il est obligé d'accepter. Il instaure alors une distance raisonnable entre nous, me laissant respirer de nouveau.

J'attends patiemment qu'il me rende mon support, chose qu'il fait cinq minutes après avoir gribouillé sur sa feuille. Il glisse alors la pochette cartonnée sur la table faite de carrelages blancs, et j'y découvre un merci, griffonné sur le haut de ma page.

Un fin sourire étire mes lèvres mais je me ressaisis vite, étant consciente qu'il ne fait ça uniquement dans l'optique de m'amadouer.

Monsieur Edison nous rend les feuilles du TP à la sortie. J'espère décrocher au plus un C car j'y ai vraiment mis du mien. Le professeur me tend ma copie, et je m'empresse de regarder la note inscrite dessus.

Je saute de joie et me retourne vers mon camarade de classe.

--- Erwan, on a eu un A. Je n'ai jamais eu de A dans cette matière.

Euphorique, je lui saute au cou. Erwan me soutient à l'aide de ses bras et nous rigolons en chœur.

--- Qu'est-ce qu'il vous arrive ? s'exclame Bastien.

Je tourne ma tête vers eux et remarque qu'ils ont les sourcils, froncés d'incompréhension. Gênée, je demande poliment à Erwan de me remettre sur mes pieds.

--- Nous avons eu un A, vous vous en rendez compte ?!

--- C'est super ! Je suis contente pour vous, nous félicite Elea.

Je souris comme une enfant. Tout le monde va entendre parler de cette magnifique note, je les plains d'avance.

Tony reste à l'écart, les bras croisés, appuyé contre le mur. Il a un léger sourire sur les lèvres, le rendant moins détestable. Il m'énerve avec sa belle gueule d'ange ! Comment je fais pour continuer à le bouder ?

Je décide de mettre de l'eau dans mon vin et j'avance lentement vers lui. Il est surpris mais, ne cache pas son contentement pour autant.

Postée à quelques mètres de lui, je le défie du regard.

--- Tu arrêtes d'être jaloux pour rien ?

--- Je vais essayer.

Je hoche la tête, j'espère en tout cas qu'il fera des efforts...

--- Qu'est-ce que tu attends pour venir alors ?

Il franchit les quelques mètres qui nous séparent et m'embrasse tendrement les lèvres. Je pose ma main sur sa joue et profite de ce baiser de réconciliation.

--- Je suis désolé, s'excuse-t-il, entre deux baisers.

--- Tu es pardonné, continué-je.

Il me serre contre lui et mes pieds décollent du sol. Il me fait tourner dans les airs, oubliant le fait que nous soyons en public.

--- Je suis heureux pour toi, Lizzy. Tu le mérites tellement.

Ce jeune homme est merveilleux.

Il me relâche et me prend la main. Je regarde derrière moi mais ne trouve plus Erwan. Il a dû partir fêter cette bonne nouvelle, avec Brittany.

--- Bon, les amoureux, vous venez ? appelle Elea.

Nous nous dépêchons de les rejoindre avant qu'ils ne partent sans nous.

J'entre dans la salle de monsieur Paddington, qui me regarde d'un oeil averti. Je m'assois dans le fond de la classe avec Tony.

Je sors mes affaires et monsieur Paddington prend la parole.

C'est parti pour un long et ennuyeux cours.

***

Assise dans les gradins du gymnase, j'assiste à l'entraînement de football des garçons. Tony a insisté pour que je vienne voir, ô combien, il joue magnifiquement bien.
J'ai bien évidemment accepté, ne pouvant rien refuser à ce garçon.

Le coach leur fait effectuer toute sorte d'échauffements, allant des montées de genoux, à la course fractionnée. Ils s'entraînent ensuite avec un ballon au pied. Je regarde Tony effectuer des passes avec Erwan. Il me lance quelques fois des regards, voulant être sûr que je sois toujours là.

J'en profite pour me rincer l'oeil, son short bleu foncé lui moulant le fessier à souhait. Tony est un sportif dans l'âme, cela se voit.

Au bout d'une heure, il rentre aux vestiaires, accompagné de ses coéquipiers. Je décide d'aller l'attendre à l'entrée du bâtiment. Sur mon chemin, je croise Alexis.

--- Salut, ma belle ! Qu'est-ce que tu fais là ? demande-t-il, en me prenant brièvement dans ses bras.

--- Je suis venue voir, à quoi ressemblait un entraînement de football.

Il grimace.

--- Tu veux nous quitter ?

--- Non, jamais je ne vous laisserais tomber, ricané-je.

--- Tu m'en vois soulagé.

Nous rigolons ensemble jusqu'à ce que Tony arrive. Je salue Alexis, qui m'embrasse la joue et, rejoins mon footballeur préféré.

--- Voilà, mon footballeur préféré, dis-je, en m'approchant de lui.

Tony ne réagit pas. Que lui arrive-t-il ?

--- Il y a un problème ?

Il plante ses yeux dans les miens puis, dit froidement :

--- C'était qui lui ?

Je souffle. Il ne va tout de même pas recommencer avec ses crises de jalousie, quand même ?

--- C'est un ami, qui est dans mon groupe de danse. Arrête d'être jaloux, Tony, je n'aime pas ça.

Il s'apaise quelque peu, et me prend par la taille.

--- Désolé.

Il dépose ses lèvres rosées sur les miennes, doucement.

Nous sortons alors main dans la main. Il m'emmène jusqu'à sa voiture, où il m'ouvre, tel un gentleman, la portière.

Il s'assoit côté conducteur et me conduit jusqu'à chez moi.

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Hello, je vous retrouve avec un autre chapitre !

J'espère que cela vous plaira ☺

J'ai hâte d'avoir vos retours !

Je vous souhaite une bonne fin d'après-midi,

♡thecatsy



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