18

Des baisers humides me chatouillent l'épaule. Je bouge un peu, remontant la couverture jusqu'à mon cou.

--- Lizzy, réveille-toi, entends-je.

Des mots incompréhensibles sortent de ma bouche. Je suis fatiguée et n'ai absolument pas envie de me lever.

--- Mon amour ?

Je me retourne brusquement sur la droite puis, ouvre rapidement les yeux. Tony est allongé sur son flanc, les cheveux ébouriffés et un grand sourire sur les lèvres. Il est adorable.

--- Bon matin, Lizzy.

--- Hum, bon matin, dis-je, en me relevant un peu du matelas.

De ses grandes mains, il emprisonne mon visage et m'embrasse. D'abord avec douceur, mais le désir gronde en moi et je ne tarde pas à m'abandonner à son baiser. Mes mains glissent dans sa nuque, agrippent ses cheveux. Enivrée, je ne peux me délecter du goût de ses lèvres pulpeuses. Comme porté par mon élan, il raffermit sa prise, me faisant m'allonger. Plaquée contre son torse musclé, happant ses lèvres avec passion, je me laisse faire. Mon cœur s'affole, une chaleur se loge au creux de mon ventre, sous l'effet de l'excitation. À contrecœur, je le repousse, tiraillée entre la raison et l'envie de m'abandonner dans ses bras puissants.

--- Waouh. Que me vaut ce baiser, si fougueux ?

--- Hier soir, tu m'as frustré. Alors, je me suis vengé ce matin.

Sa tête tombe sur le drap, et il me regarde, en faisant des allers-retours entre mes yeux et mes lèvres. Je lui cache les yeux, à l'aide de ma main, déstabilisée par ses iris.

Son rire sonne doux à mes oreilles, m'obligeant à sourire.

Il retire lentement ma main, puis l'embrasse chastement. Je ferme les yeux à ce contact, tentant de ralentir les battements de mon cœur. Un poids affaisse mon côté gauche. Tony s'est allongé, les mains derrière la tête, fixant le plafond. Je ne peux m'empêcher de l'observer, comme magnétisée.

--- Tony ?

--- Hum ?

--- Qu'est-ce qu'on est au juste ? Je veux dire, on ne s'est jamais vraiment dit les choses, commencé-je, en me triturant les doigts.

Il se maintient sur un bras et prend une de mes mains dans la sienne.

--- Lizzy Harper, veux-tu devenir ma petite-amie ?

Je lâche un rire. Personne n'a jamais fait ça pour moi, c'est tout nouveau. Mais ce n'est pas pour autant que cela me fait peur. Il me regarde, charmeur. Mes pulsations cardiaques s'accélèrent, et des picotements me grattent le ventre. Les poils de mes bras s'hérissent, me donnant la chair de poule.

Sans réfléchir, je lui saute au cou, nous faisant tomber en arrière.

--- Oui, oui, oui !

Je le couvre de baisers et Tony sourit contre mes lèvres, en passant ses mains dans mon dos.

Tony est mon petit ami. Mon petit ami.

***

En début d'après-midi, mon cousin est venu me rechercher. Il a deviné que le garçon qui fait battre mon organe vital, est Tony. En même temps, mon métisse n'a pas été très futé, en m'accompagnant jusqu'à la voiture. Tony m'a également embrassée sur la commissure des lèvres, juste avant de partir. Ce qui a laissé l'opportunité à Reece, de ne perdre aucune miettes de notre échange.

Depuis, il n'arrête pas de me taquiner avec ça.

Aujourd'hui, Papa revient enfin à la maison. Je suis tellement impatiente de le retrouver et de l'écouter raconter toutes les péripéties, qu'il a rencontré lors de son voyage.

En rentrant chez moi, je me suis tout de suite dirigée vers la salle de bain, ressentant le besoin de prendre une bonne douche.

J'ai lancé la première musique qui figure dans ma playlist et me suis déshabillée, pour enfin me doucher.

***

Je suis assise dans le salon, en train de jouer au Puant avec Reece, Lyess et Lyn. Nous attendons tous l'arrivée de papa, qui ne devrait pas tarder d'ailleurs. Pour cette occasion, maman a invité Lyas et sa petite famille, à venir dîner à la maison.

La partie se joue désormais entre moi et Lyn. Ma petite sœur vient de piocher le valet de pique dans mon jeu. Il ne me reste plus qu'une carte et, j'espère choisir la bonne.  Lyn les mélange soigneusement, et je scrute chaque mouvement qu'elle effectue. Elle me tend son paquet afin que j'opte pour l'une ou l'autre. Je décide de prendre celle de droite lorsque la porte d'entrée s'ouvre. Nous laissons tomber nos cartes et accourons dans le hall.

Je saute dans les bras de mon père, qui est quelque peu déséquilibré. Une semaine est beaucoup trop longue pour moi. Il sent toujours la même odeur, il est coiffé de la même manière que lorsqu'il est parti, mais il a laissé pousser sa barbe. Il referme ses bras autour de mon corps et m'embrasse les cheveux.

Nous sommes rapidement rejoints par Lyn, qui entoure nos jambes. Mon père se détache de moi pour porter la petite dernière, et l'envahir de bisous. Celle-ci est aux anges.

On se dirige ensuite, tous vers le salon. Nous nous installons sur le fauteuil, et Papa prend la parole.

--- Alors, les enfants, comment s'est passée votre semaine ?

--- Pleine de rebondissements, soufflé-je.

Mon père me regarde, d'un air intrigué. Il est un peu mon confident, je peux tout lui raconter sans problème. C'est l'oreille attentive et bienveillante que j'ai toujours aimé avoir. Même s'il est relativement absent, du fait de ses déplacements, il prend toutjours le temps de m'écouter. Il faut dire également que mon papa adore les potins.

--- Il faut dire que, Lizzy, a une vie bien mouvementée, elle pourrait même écrire un livre, ricane Reece.

Tout le monde se joint à lui et, l'enfant mature que je suis, lui tire la langue. C'est vrai qu'on ne peut pas dire que ces derniers temps, ma vie ait été platonique... J'ai tellement vécu de choses en si peu de temps, que c'en est déroutant.

--- Toujours en train de se taquiner ces deux-là, constate mon père, attendri.

--- Et oui, on ne change pas une équipe qui gagne, répond mon cousin, en me prenant par l'épaule et, en me frottant les cheveux avec son autre main.

J'essaye en vain, de me dégager de son emprise, mais c'est peine perdue. Il me lâche au bout de plusieurs supplications de ma part. Je lui ai promis de faire tout ce qu'il voudra pendant vingt-quatre heures, et j'ai bien l'impression qu'il prendra son rôle à cœur.

***

Allie est en train de m'arracher les cheveux, avec sa brosse de princesse. J'ai accepté d'être le modèle de cette chipie, et j'en paye les conséquences. Je suis sûre que j'ai perdu au moins dix mille cheveux. Bon, j'abuse peut-être un peu, mais j'en suis pas loin.

--- Marraine, arrête de bouger.

--- Désolée, ma puce.

--- Ze peux avoir la pince, dit-elle, en me pointant la barrette sur la table basse.

Je la lui donne et elle attache mes cheveux, à l'aide de la bobépine.

--- Et woila, t'es trop belle.

--- Merci, mon p'tit coeur, réponds-je, en la prenant contre moi.

Je la câline tendrement, profitant de ce moment complice, bien trop rare à mes yeux. Reece nous rejoint et réprime son rire, en découvrant ma tête.

--- Waouh, Allie, tu as fait un très beau travail, dis donc.

--- Merci, Isse (Reece), ze peux te coiffer zi tu veux.

--- Oh, j'aurais bien aimé mais je suis déjà beau comme ça, se vante-t-il, en montrant son visage du doigt.

--- Roh, tant pis.

Il lui donne un baiser sur le front et elle revient se lover contre moi. Je la berce, sachant qu'elle ne va pas tarder à s'endormir. Il se fait tard et cette petite puce a besoin de ses heures de sommeil, plus que quiconque.

Toute la petite tribu débarque dans le salon. Lyas s'assoit à côté de moi et récupère Allie, en voyant que cette dernière s'est endormie. Il pose sa veste sur elle, recouvrant son petit corps, afin qu'elle n'attrape pas froid.

Je ne peux m'empêcher de chercher mon cellulaire pour prendre un cliché. Je l'observe, fière du rendu. Ils sont super mignons !

Ana pose un baiser sur le crâne de sa fille et embrasse chastement les lèvres de mon frère. Elle s'assoit ensuite à côté de moi, et m'aide à démêler mes cheveux. Seule, je n'aurais clairement pas pu y arriver. Merci Allie !

***

La voiture de Lyas s'engage sur la chaussée et ne devient au fur et à mesure, qu'un seul point dans la pénombre. Oui, dans la pénombre puisqu'il est un peu plus de vingt-deux heures, et je peine à rester éveillée. Mes paupières commencent à devenir lourdes, signe de fatigue. Je décide tout de même d'aider ma mère à faire la vaisselle avant d'aller au lit. C'est l'occasion aussi pour moi, de pouvoir passer un moment avec elle.

Après avoir essuyé  le dernier verre, je monte me mettre en pyjama. Je me brosse les dents, puis me rince le visage.

Je rentre dans ma chambre, et remarque mon lit défait. Lyn a sûrement dû dormir ici, cette nuit. Ma petite sœur n'aime pas lorsque je découche. Elle ressent ce besoin de m'avoir auprès d'elle, lorsqu'elle s'endort. C'est pourquoi, lorsque je dors chez une amie ou autre, elle se réfugie dans ma chambre afin d'être imprégnée de mon odeur. Elle fait cela depuis qu'elle a l'âge de dormir seule, dans un lit de "grand", comme elle aime l'appeler.

J'éteins la lumière du plafonnier et saute dans mon lit.

Je me faufile telle une chenill,e et ne tarde pas à m'endormir.

***

Bip, bip, bip

Je tâte ma table de chevet, à la recherche de mon réveil. Une fois en main, je tape sur celui-ci afin de l'éteindre. Je suis épuisée. J'ai si hâte que les vacances scolaires daignent se montrer.

Je me convaincs de me lever avant que mon cerveau ne souhaite se rendormir. Je m'étire de tout mon long et m'extirpe de mon cocon douillet.

Ah si tu savais à quel point je t'aime mon lit, je suis si triste à l'idée de te quitter...

Je rabats ma couverture histoire de ne pas être tentée d'y retourner, puis pars ouvrir mes volets.

Les arbres sont presque dénudés de leurs feuilles, ce qui me rappelle que l'on rentre bientôt dans la période de l'hiver. J'aime beaucoup cette saison, uniquement parce que c'est Noël ! Nous avions l'habitude de célébrer cette fête chez mes grands-parents, malheureusement, j'ai bien peur que cette année nous dérogeons à cette règle. En effet, mes parents ont énormément de travail et n'ont pas prévu de passer les fêtes de fin d'année dans un autre État... Nous nous contenterons de les fêter en famille, à Manhattan.

Je décide d'aller prendre mon petit-déjeuner au moment où j'entends mon ventre émettre des petits gargouillements. Je descends les escaliers, rencontrant Lyess au passage. Ce dernier, n'étant pas du matin, me snobbe littéralement. Je n'y prête pas plus attention que ça, il a dû se lever du mauvais pied.

Lorsque je pose un pied dans la cuisine, j'y découvre mes deux parents, en train de se chamailler pour une tartine.

--- Je te signale que j'avais préparé cette tartine pour moi, se plaint ma mère.

--- Enfin, Maria, tu ne vas pas en faire tout un plat, renchérit mon père.

--- Et pourquoi pas ?

Mon père souffle. Pour ne pas réveiller la lionne qui sommeille en sa bien-aimée, il décide de lui faire une tartine.

--- Comme ça, on est quitte, se défend-il, en lui tendant la tartine.

Elle l'attrape puis, la fourre dans sa bouche. Mon père lève les yeux au ciel, pour enfin, lui embrasser tendrement la joue.

C'est à ce moment que je décide de faire mon entrée, tout comme Lyess.

--- Bonjour, les enfants, lance papa.

On les salue, avant de prendre place autour de la table.

--- Vous avez bien dormi ? demande gentiment maman.

J'hoche la tête, trop occupée à déguster mon morceau de pain.

--- Et toi, mon chéri ?

--- M'ouais, répond mon frère, grincheux.

Ma mère ne relève pas, comprenant que mon frère n'est pas très coopératif dans ces cas-là.

--- Je te dépose au lycée ? demande tout de même Lyess.

--- Si ça ne te dérange pas.

Il acquiesce puis je range ce que j'ai pris, avant de filer me préparer.

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Hello, surprise ! 🎉

Ce chapitre était prêt alors je me suis dit pourquoi pas le poster maintenant ?

J'espère que cette petite surprise vous aura plu 😁

Qu'en avez-vous pensé ?

Heureux(se) concernant la concrétisation de Liony ?

Hâte d'avoir vos retours !

Je vous souhaite un joyeux lundi de Pâques. Ne mangez pas trop de chocolats haha

♡thecatsy

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