17
Nous sortons de la voiture pour nous diriger vers la maison, en briques rouges des Sandoz. Je remercie Reece en lui envoyant un baiser de la main, avant de rejoindre aussi vite que possible Elea.
Je monte les petits escaliers en pierre à la suite de la blonde. Je manque plusieurs fois de me tordre la cheville, n'étant pas du tout à l'aise avec ces échasses.
Nous arrivons rapidement devant la porte d'entrée. Aucune lumière ne peut être perçue à travers les grandes fenêtres blanches, ce qui inquiète quelque peu ma meilleure amie.
--- Ils sont peut-être à l'étage, la rassuré-je.
Elle se contente de mettre sa clé dans le barillet. Tout est calme, nous ne pouvons pas imaginer qu'il y a une supposée fête à l'intérieur.
--- Papa, Maman ! Je suis là, crie Elea.
Aucun bruit n'est audible. Elle dépose son trousseau sur la tablette, près de l'entrée.
Nous avançons au fur et à mesure vers le salon, là où tout le monde est réuni.
Lorsqu'elle passe l'ouverture, je m'empresse d'ouvrir la lumière. Des dizaines de personnes crient surprise, en jetant des confettis de couleur.
Elea met sa main sur sa bouche et ses yeux s'embuent de larmes. Elle laisse son regard glisser sur chaque silhouette, choquée. La surprise a l'air d'avoir eu l'effet escompté.
Son frère arpente le salon pour la prendre dans ses bras.
--- Mais... où sont papa et maman ?
--- C'était une diversion Ele', on avait déjà tout prévu. Joyeux anniversaire, grande sœur de trente secondes.
Elle rigole face aux paroles de son jumeau, les yeux larmoyants. Elle se niche contre lui et ferme les yeux. Quelques gouttes coulent sur la chemise d'Erwan, la rendant transparente par endroit.
--- T'es bête. Joyeux anniversaire, au frère le plus génial du monde, dit-elle, émue.
Erwan sourit contre son cou et cette vue me met les larmes aux yeux. Il embrasse le crâne de sa jumelle et ils restent enlacés, pendant plusieurs minutes.
Bastien me rejoint, plus beau que jamais. Il porte un jean noir qui tombe sur ses hanches et une chemise blanche qui épouse parfaitement son torse.
--- Mais quelle beauté, me complimente-t-il.
--- T'es pas mal non plus, dis-je, en souriant.
Il me prend dans ses bras pour me saluer. Nous sommes très vite rejoint par mon métisse préféré. Il remonte le salon, de façon féline. Son regard est braqué sur moi, me scannant de la tête aux pieds. J'en profite pour le détailler, moi aussi. Il est vêtu d'un jean slim brut, d'une chemise entrouverte, cachée par son éternel veste en cuir. Ses cheveux sont plaqués en arrière, dégageant son doux visage. Il a les yeux qui pétillent et mes joues se mettent à rosir. Mon rythme cardiaque s'accélère progressivement, mes jambes commencent légèrement à flageoler. Jamais personne ne m'a regardé de la sorte. C'est déstabilisant et, à la fois excitant.
Il salue Bastien puis me prend par la taille pour déposer un long baiser sur mes lèvres. Nos bouches mouvent ensemble, rendant notre échange buccal beaucoup plus intense. Nous sommes arrêtés par Bastien, qui claque des doigts à proximité de nos têtes.
--- Bon les tourtereaux, je suis là, hein.
On s'écarte un peu, gênés. Nos lèvres sont rougies par notre baiser. J'ai d'ailleurs mis un peu de rouge à lèvres sur celles de Tony. Je passe délicatement mon doigt afin d'enlever les traces. Même ce simple geste m'appelle à la tentation.
--- Désolé mec, répond Tony.
Mon copain dépose ensuite ses lèvres sur ma mâchoire et me prend par les épaules.
--- Tu es époustouflante, Lizzy, souffle-t-il, près de mon oreille.
Son souffle s'échoue sur mon cou, me faisant frissonner. Je tourne alors la tête vers lui et l'embrasse chastement. Il sourit comme un enfant de deux ans, visiblement heureux d'être auprès de moi.
--- Je te retourne le compliment, Tony.
Les stars de la soirée se joignent à nous, après qu'Elea ait salué l'ensemble de la foule. Je souhaite un joyeux anniversaire à Erwan, qui me prend brièvement dans ses bras pour me remercier.
--- Merci d'être venus, ça me fait plaisir, nous remercie Erwan.
--- Normal, mon frère, renchérit Bastien, en lui donnant une tape virile sur l'épaule.
--- Maintenant, je comprends mieux pourquoi vous avez réagi ainsi au réfectoire, reprend Elea.
--- Tu ne passeras jamais au second plan ma belle, dit Tony.
Elea le regarde, attendrie par ses paroles.
--- Je veux un câlin, tout de suite, fit-elle, en ouvrant ses bras.
On se précipite alors tous vers elle et nous nous serrons les uns contre les autres.
Le DJ enclenche la musique et les lycéens deviennent hystériques. Elea et Erwan se font rapidement entraîner dans une farandole géante.
Je me faufile avec Bastien jusqu'au bar. Il me sert un verre de soda. Monsieur m'interdit de toucher à une seule goutte d'alcool. Ce n'est pas lui qui va me dicter ce que je dois boire ou non, mais pour ce soir, je ne dis rien. J'aimerai tout de même éviter de faire quelque chose que je pourrais regretter.
Ah oui, comme la dernière fois où tu as commencé à faire un stri-
Chut, conscience. On avait dit que ça restait entre nous.
Faites comme-ci je n'avais rien dit, les chatons.
Je bois mon verre de Coca-Cola, en bougeant au rythme de la musique. Bastien me regarde en souriant. Il passe un bras autour de ma taille et me ramène davantage contre lui. Nous restons comme ça un petit moment, jusqu'à ce que je me fasse inviter par Tony, ce piètre danseur.
--- Je te retrouve enfin, chuchote-t-il.
***
Il est à présent minuit. Les jumeaux décident d'ouvrir leurs cadeaux. Pour ma part, j'ai offert un fin bracelet en plaqué or avec nos initiales gravées dessus, pour ma meilleure amie. Concernant Erwan, je lui ai acheté un pull Calvin Klein, j'ai pu remarquer qu'il affectionne beaucoup cette marque.
En ouvrant le pochon, Elea fonce directement en ma direction, pour me remercier. Elle me serre tellement fort dans ses bras que j'ai l'impression d'être une petite poupée fragile. Erwan, lui, me lance un sourire en coin, rien de plus. Du Erwan tout craché...
Quelques papiers déchirés plus tard, la soirée reprend son cours, avec un jeu lancé par l'homme de la soirée, Erwan. Il propose à ceux qui le veulent de jouer à Action ou Vérité, le jeu qui finit toujours mal qu'on se le dise.
Je ne suis pas spécialement partante, ne voulant surtout pas être au cœur d'histoires. Toutefois, Bastien et Tony se sont avérés très convaincants. Tony a même promis que si quelque chose se passait mal, il interviendrait. C'est pourquoi je me retrouve assise dans le cercle, aux côtés des deux garçons. Des personnes dont je ne connais pas le nom se joignent également à la ronde.
Erwan commence à faire tourner la bouteille, cette dernière atterrit sur une fille qui m'est inconnue.
--- Action ou Vérité, Natacha ?
--- Action, dit-elle, le regard joueur.
Erwan fait mine de chercher un gage, en frottant son menton avec ses doigts.
--- Tu dois boire cinq shots de vodka.
--- C'est comme si c'était fait, s'exclame-t-elle.
Son voisin lui passe un verre à shot et la bouteille de vodka. Elle avale le liquide incolore d'une traite puis enchaîne avec les quatre autres. Elle a l'air d'être en forme, ce qui est assez déroutant. Je n'aurai clairement pas pu réaliser ce défi, j'aurai vomi tout ce que j'avais ingurgité.
Le jeu reprend son cours, et la bouteille tombe sur moi. Brittany me pose la fameuse question.
--- Action ou Vérité ?
Je suis tentée de répondre Vérité mais je crains les questions assez intimes, auxquelles je ne voudrais pas répondre. Toutefois, choisir Action n'est peut-être pas le choix le plus judicieux...
Elle me regarde, un sourire mauvais sur les lèvres. Tout le monde est pendu aux miennes, attendant ma réponse. Je ne réfléchis pas plus longtemps et donne mon verdict.
--- Action, réponds-je, peu sûre de moi.
Elle semble surprise mais se contente de me sourire maléfiquement.
--- Hum... tu dois embrasser Charles.
Le dit Charles se lève et se rapproche dangereusement de moi. Je regarde Tony, attendant une quelconque réaction de sa part. Il serre les poings, si bien que ses jointures blanchissent. Son regard est beaucoup plus noir qu'habituellement. Il fulmine. Cette vue me fait presque peur. Tony se lève brusquement et bouscule Charles, qui devient déséquilibré. Ce dernier réplique et donne un coup dans la mâchoire de Tony. Sa tête bascule sur le côté et la personne que j'ai sous mes yeux, n'est pas mon Tony.
Il est enragé. Je ne comprends pas pourquoi il se met tant en colère pour une chose qui ne s'est pas passée. Je me ronge les cuticules du pouce, me faisant saigner. J'aimerai intervenir, mais j'ai peur des conséquences.
Tony s'apprête à taper Charles. Horrifiée par cette scène, je me relève et entreprends de retenir Tony.
Toutefois, je suis arrêtée par Bastien, qui me tire en arrière.
--- Lâche-moi, Bastien. Il faut que je l'en empêche.
Mais mon meilleur ami n'en fait qu'à sa tête.
--- Laisse-le, il sait ce qu'il fait.
Impuissante, j'assiste au combat de coqs qui se déroulent sous mes yeux. Les coups fusent, amochant un peu plus le si beau visage de Tony.
Tony prend le dessus et plaque Charles au sol.
--- Ne pense même pas à t'approcher d'elle, crache-t-il.
Il se relève et essuie rageusement le sang qui coule de son nez. Tony part à grandes enjambées du salon et je ne peux m'empêcher de le suivre. Il monte les escaliers, avant de s'engouffrer dans une pièce que je reconnais être la salle de bain.
Il est assis sur le rebord de la baignoire, la tête entre les mains. Je me rapproche de lui et prends son menton entre mes doigts. J'observe les dégâts causés par les poings de Charles, en grimaçant. Des tâches de sang presque séchées, sont présentes sous son nez et sur sa lèvre inférieure. Son arcade sourcillière est légèrement ouverte. Un bleu commence déjà à apparaître le long de sa mâchoire carrée. Il en est presque déformé.
--- Tu n'avais pas à te battre, Tony, soufflé-je, en faisant le contour de ses blessures avec mon index.
Il ferme les yeux, sourcillant légèrement lorsque mes doigts frôlent d'un peu trop près ses plaies.
--- Il fallait que je lui fasse comprendre une bonne fois pour toutes de quel bois je me chauffe. Et puis, jamais je ne l'aurai laissé t'embrasser.
Je comprends que cette bagarre n'est pas due uniquement à cause de ce jeu stupide. Je ne pose pas plus de questions, même si ce n'est pas l'envie qui m'en manque.
--- Je vais soigner tout ça, fis-je, en pointant son visage du doigt. Où sont les désinfectants et pansements ?
Il fait un mouvement de tête dans mon dos. J'ouvre le placard et prends la trousse de secours. La compresse dépliée, je l'imbibe de lotion.
--- Ça va piquer, le préviens-je.
Il acquiesce et je pose doucement le coton sur ses plaies. Il grince des dents lorsqu'il ressent une douleur.
--- Voilà, c'est fini.
Je jette le tout à la poubelle. Tony m'attire ensuite entre ses jambes. Mes bras entourent son cou, et je pose mon front sur le sien.
--- Merci, dit-il, doucement, en m'embrassant le bout du nez.
Je fronce celui-ci, reculant légèrement ma tête. Il en profite pour échanger quelques baisers. Je réponds avec joie, bien que le goût métallique du sang s'immisce parmi ceux-ci.
--- On redescend ? questionné-je, en tendant ma main.
Il accepte et nous sortons de la salle de bain, main dans la main.
La musique bat son plein à nouveau, le jeu devant être achevé. Je découvre mes deux meilleurs amis en train de danser au milieu du salon, comme deux fous.
Un sourire naît alors sur mes lèvres, ils sont adorables. Bastien me remarque et vient me chercher par la main. Je me joins à eux, volontiers.
Le DJ lance une musique dont tout le monde connaît la chorégraphie.
Attention, trois... deux... un... eh macarena !
***
Je n'en peux plus, j'ai les pieds en feu. J'ai dû enlever mes escarpins et finir la soirée à pieds nus. Danser avec mes meilleurs amis m'a coûté un bel échauffement des pieds. Mais, j'ai tellement ri.
Il est un peu plus de trois heures du matin, le reste des invités est parti. Il ne reste plus que Bastien, Tony et moi, dans la demeure des Sandoz. Nous dormons sur place, comme convenu.
Tony me retient par le bras, et me plaque contre son torse. Mes mains se retrouvent sur ses pectoraux. Je passe celles-ci autour de sa taille.
--- Tu ne veux pas dormir avec moi ?
Son doigt caresse ma pommette, délicatement.
--- Désolée, j'ai déjà prévu de dormir avec Elea et Bastien.
Sa lèvre inférieure s'avance, sa mine est boudeuse, me rendant la tâche plus difficile.
--- Mais, je veux être avec toi.
--- Je suis avec toi.
J'approche mes lèvres des siennes, et le taquine, en frôlant sa bouche pulpeuse.
--- T'es maligne, souffle-t-il.
--- On me le dit souvent.
Puis, je me dégage de son étreinte et monte les escaliers.
--- T'es sérieuse, Lizzy ?
--- Bonne nuit.
Le sourire aux lèvres, je rejoins mes amis, dans la chambre d'Elea. Elea vient, d'ailleurs, d'installer des matelas sur le sol, afin que cela fasse un gigantesque lit, pour que l'on dorme tous ensemble. Elle nous donne chacun un coussin et une couverture, même si je doute qu'on ait froid.
Je m'allonge entre mes deux acolytes, qui m'enlacent pour me souhaiter une bonne nuit. Je ferme les yeux et je sombre rapidement dans les bras de Morphée, rêvant de cette soirée et du beau métisse.
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Bonjour bonjour, comment allez-vous ?
Me revoilà avec un nouveau chapitre qui fait plus de 2000 mots, je me suis un peu lâchée, je l'avoue 😅
J'espère que la soirée d'anniversaire des jumeaux vous aura plu.
N'hésitez pas à me glisser votre avis dans les commentaires, je lis et réponds à tous.
Je souhaiterais aussi vous remercier pour les plus de 1000 lectures, cela me fait extrêmement plaisir. Vous n'imaginez pas à quel point ♡
Je vous fais d'énormes bisous,
♡thecatsy
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