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Actuellement en cours de mathématiques, je griffonne des dessins sur mon cahier, à la couverture rose.
Je me remémore la conversation que j'ai eu la veille avec Bastien, à propos de Tony. Mon regard divague sur ma droite, se posant sur le brun ténébreux. Il est lui-même en train de me regarder. Je rougis lorsque je rencontre ses deux iris noirs, lui décrochant un sourire.
Un papier volant atterrit directement sur mon pupitre, m'obligeant à me reconcentrer sur la passionnante leçon. Je zieute à droite et à gauche, cherchant le propriétaire de ce bout de feuille déchirée. Personne n'a l'air suspect. Je déplie donc le papier et y découvre un petit message de la part d'Erwan.
Demain soir fête surprise chez moi pour notre anniversaire. J'espère que tu seras là.
Erwan, xx
Sentant le regard d'Erwan dans mon dos, je me retourne, pour lui faire face. Un simple hochement de tête de ma part, lui fait comprendre que je suis d'accord. Ses lèvres charnues se relèvent sur un coin, comme à son habitude.
J'essaye de suivre le cours, tout en étant plus attentive et, de ce fait, moins rêveuse. Je me concentre du mieux que je peux, donnant même parfois des réponses justes au professeur, qui semble fier.
Après avoir soigneusement rangé mes affaires, je quitte la salle. Tony me hèle, me faisant m'arrêter.
--- Je peux te parler ? demande-t-il, en passant sa main dans ses cheveux.
--- Oui, bien sûr.
Il me prend la main et m'emmène dans un couloir peu éclairé.
Que va-t-il me faire ?
--- Je ne vais pas te faire de mal, Liz', j'en suis incapable.
Je me détends, attendrie par ses paroles. Tony a un caractère si doux, que je doute qu'il puisse faire du mal à une mouche.
--- Quelque chose ne va pas ?
--- Je dois te dire quelque chose.
Il commence à me faire peur, j'espère que ce n'est rien de grave. Mon anxiété commence à revenir, peu à peu. Je tente de calmer mon rythme cardiaque, en me remémorant les paroles d'Erwan.
Que vient-il faire dans ma tête, à cet instant précis ?
--- Je...
Il est coupé par la voix d'Erwan. Toujours là au mauvais moment celui-là.
--- Ah, vous êtes là !
Tony serre les poings, énervé. Je décide de lui prendre la main afin de le calmer. Cela semble marcher puisqu'il se décrispe, enveloppant ma main de la sienne.
--- Qu'est-ce que tu veux ? dit agressivement Tony.
--- On vous attend pour manger.
--- On arrive, réponds-je.
Je fais comprendre à Erwan qu'il doit partir en un seul regard. Il se retourne alors et reprend son chemin, non sans se retourner.
--- Bon où en étions-nous ?
Sans attendre, Tony entoure mon visage de ses mains et m'embrasse du bout des lèvres. Surprise, je ne réponds pas à son baiser, ce qui le fait reculer.
Voyant qu'il s'apprête à s'excuser, je rapproche sa tête et l'embrasse plus ardemment qu'il l'a fait précédemment.
Une douce chaleur se loge dans mon bas ventre, me procurant un plaisir intense. Jamais je n'aurais pensé embrasser Tony, l'un des plus beaux garçons que je n'ai jamais vu.
On se sépare à bout de souffle, les lèvres gonflées par notre échange. Tony dépose tendrement ses lèvres sur mon front puis me prend la main.
--- On rejoint les autres ?
J'acquiesce, encore déboussolée par ce qu'il vient de se passer. Cela veut-il dire que nous sommes ensemble ?
Tony s'occupe gentiment de garnir mon plateau de toutes choses bonnes pour la santé : du soda, un beignet, et bien sûr une part de pizza quatre fromages, qui est ma préférée !
Alors que tout se passe tranquillement, Elea évoque un sujet qui va nous mettre tous dans l'embarras, sauf elle.
--- Au fait, vu qu'Erwan n'a rien prévu à priori pour notre anniversaire, j'aimerais bien qu'on passe la soirée ensemble.
--- En fait, commence Tony.
Je lui donne un coup dans le tibia, ce qui lui fait échapper un petit cri pas très virile.
--- En fait, j'emmène les gars en soirée, continue Bastien.
Je lui fais les gros yeux, sachant pertinemment que cette réponse ne plaira pas du tout à Elea.
--- Et nous ? dit-elle.
Je l'avais dit...
--- Vous n'avez qu'à faire une soirée pyjama ou je sais pas quoi, propose Erwan.
Je sens qu'Elea la tornade va exploser dans peu de temps...
Elea claque ses couverts sur son plateau, si bien que tout le réfectoire est averti.
--- Non mais vous êtes sérieux, les gars ? Y'a pas qu'Erwan dans la vie, je suis là aussi, au cas où vous auriez oublié. On a quand même dix-huit ans demain et vous osez encore me dire d'aller faire une soirée pyjama ? Vous êtes pas croyables ! Sachez que ça me déçoit énormément en fait, on se connaît depuis Adam et Eve pratiquement et voilà comment on me considère : comme uniquement la sœur de votre meilleur pote, explose-t-elle, les larmes aux yeux.
Elle tamponne ses yeux avec sa serviette, ne voulant pas montrer ô combien ça l'atteint. Elle reprend son discours de plus bel.
--- Mais sachez qu'on ne fera pas de soirée pyjama, on va sortir nous aussi avec Lizzy, et notre soirée sera bien meilleure que la vôtre !
Puis elle prend son sac ainsi que son plateau, et part.
--- Bien joué, les gars, je ne vous félicite pas, dis-je en faisant de même.
Je cherche ma meilleure amie du regard. À cette heure-ci, il n'y a personne dans les couloirs alors il ne devrait pas être difficile de la remarquer. Pourtant, je ne vois aucune trace d'elle.
Où peut-elle bien être ?
J'avance prudemment, guettant tous les coins de cet immense couloir. Des bruits me guident vers un renfoncement, plutôt sombre. La vue qui s'offre à moi me brise le cœur. J'accours immédiatement vers elle, la prenant dans mes bras. Elea est assise, la tête enfoncée dans ses genoux. Elle sanglote, son corps effectuant des soubresauts.
--- Calme-toi, Ele', la rassuré-je, en lui frottant le dos.
Sa manche est inondée, lui collant à la peau. Elle renifle, essuyant rageusement son nez qui coule, avec le dos de sa main.
--- Je... je..., débute-t-elle, avant d'être coupée par une nouvelle vague de larmes.
Je la serre un peu plus contre moi, essayant de la rassurer du mieux que je peux. Si seulement elle savait que tout ça n'est qu'une mascarade et qu'au contraire elle vivra le plus bel anniversaire qu'il soit...
Malheureusement je ne peux pas lui dire. Je suis obligée de la voir souffrir. Parce que oui elle souffre, et ça me bouffe de la voir ainsi.
Après une dizaine de minutes, elle semble se calmer.
--- Ça va aller ?
--- Je crois que oui... En fait non, ça ne va pas. Je les considère comme des meilleurs amis voire des frères et j'ai l'impression que pour eux, il n'y a qu'Erwan qui compte. Ce qu'ils m'ont dit m'a vraiment blessée...
--- Je suis sûre qu'ils ne pensaient pas ce qu'ils disaient.
--- J'espère...
--- Mais oui ! Allez sèche-moi tes larmes de crocodiles. Et puis, on n'a pas besoin d'eux pour s'amuser ! m'exclamé-je.
--- T'as raison. Ils vont voir de quel bois on se chauffe !
Je souris, j'ai retrouvé ma Elea. On se lève et on part aux toilettes parce que je cite : "il faut absolument que j'arrange cette tête maintenant."
Nous n'avons pas revu les garçons, jusqu'à ce qu'on retourne en cours. Ils n'ont pas essayé de nous joindre durant la pause de midi, et il vaut mieux qu'ils ne tentent pas.
Nous sommes assises devant la porte de notre prochain cours, chacune un écouteur dans l'oreille. Nous nous laissons bercer par la musique, en attendant que le professeur arrive.
***
Je claque la porte de la maison, montrant mon arrivée. Tony vient de me déposer devant chez moi, avant de partir rejoindre son entraînement de football.
Je pose mes clés sur le meuble dans l'entrée et me déchausse. Ces chaussures me font un mal de chien, je suis sûre que j'ai des cloques. J'enlève mon manteau d'une main telle une pro, quoique... Ouais non, peut-être pas.
--- Besoin d'aide, bibou ? demande Reece, en faisant son apparition dans l'entrée.
--- Non, ne t'inquiètes pas.
Je sors mon bras de la manche et le pose sur le porte-manteaux. Je lui donne ensuite un bisou sur la joue pour le saluer.
Je m'assois sur le tabouret de la cuisine en face de Reece.
--- Alors ta journée ?
--- Nickel, dis-je.
--- Au vu de ton sourire, je dirais qu'un garçon se cache là-dessous.
--- Peut-être bien, fis-je, en haussant les épaules.
Reece me regarde suspicieusement, attendant que j'en dise plus.
--- Je vais me doucher, annoncé-je, en sortant de la cuisine.
--- Tu ne perds rien pour attendre, Lizzy Harper.
Je souris, montant les escaliers qui mènent à l'étage supérieur de la maison.
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Coucou tout le monde ! Vous allez bien ?
Je vous retrouve aujourd'hui avec un tout nouveau chapire qui j'espère vous aura plu.
N'hésitez pas à me laisser votre avis et à voter. Cela me ferait très plaisir et surtout ça ne coûte rien 😊
Alors, heureux(se) pour Liony ?
Je ne vous embête pas plus longtemps.
Rendez-vous dimanche !
Besos,
♡thecatsy
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