11
Je suis actuellement dans la voiture de mes parents, en route vers l'aéroport. Nous n'avons pas décidé de quitter Manhattan, non. Nous amenons mon père.
Aujourd'hui, est le grand jour. Mon père s'envole pour l'Espagne, dans un peu plus d'une heure.
Il est actuellement cinq heures du matin et, le réveil a piqué. Il n'est vraiment pas facile de se lever aussi tôt, c'est pas humain de toute façon de se lever à une heure pareille. D'ailleurs, je ressens encore le manque de sommeil.
Mon père sera loin de nous, pour une longue semaine. Cela ne me fait pas extrêmement plaisir de le savoir aussi éloigné, mais je cherche à positiver en me disant que les retrouvailles seront meilleures. Comme à chaque fois qu'il est dans l'obligation de nous quitter pour le boulot.
Nous sommes tous réunis aujourd'hui pour le départ de papa. Il ne voulait pas nous réveiller de bonne heure mais nous ne voulions aucunement le laisser partir sans lui avoir dit un au revoir.
À cette heure si matinale, l'aéroport est bien vide. Nous pouvons circuler tranquillement, sans risquer de se faire bousculer et de se retrouver les quatre fers en l'air. Mon père fait enregistrer sa valise. Il est à présent temps pour nous de lui dire au revoir, même si nous aimerions retarder ce moment.
Je suis la première à me dévouer. Je le serre dans mes bras, humant son odeur protectrice.
--- Prends soin de toi, papa.
--- Fais attention à toi, ma fille, dit-il.
Je cède ma place après l'avoir serré une dernière fois dans mes bras. Il n'est jamais facile de laisser papa partir même si je suis plus âgée aujourd'hui.
Je me rappelle des crises que je faisais lorsque nous amenions mon père à l'aéroport, étant plus jeune. Je ne cessais de pleurer, réclamant mon père. C'étaient toujours des au revoir douloureux. Ma mère les craignait, c'est pour cela qu'il y a un moment, elle ne m'emmenait plus avec eux.
Ma mère est la dernière à dire au revoir à mon père. Ils s'enlacent et s'embrassent, ce qui fait réagir Lyn.
--- Ah, c'est dégoûtant. Beurk !
Nous rigolons tous. Je me comportais exactement comme elle, à son âge. Dès que je voyais des adultes s'embrasser, je faisais la même mine de dégoût. C'est dingue ce que je me retrouve en elle. C'est un peu mon portrait craché au final.
Par ailleurs, je pense que lorsqu'elle sera en âge d'avoir un petit copain, elle verra si elle trouvera ça encore dégoûtant...
Voyons Lizzy ! me réprimande conscience.
J'ai le droit de m'exprimer, non ?
Ma mère nous conduit à la maison avant de déposer Lyn à la garderie. Elle commence très tôt le travail aujourd'hui. En fait, ma mère jongle entre l'hôpital et les visites chez ses patients. Elle n'a aucune minute de répit mais elle est tellement passionnée par ce qu'elle fait que ça lui est égal.
Une fois chez moi, je m'installe bien confortablement dans mon canapé, profitant du temps qu'il me reste pour rattraper mes heures de sommeil. Sinon, je crains de m'endormir sur ma table et je ne souhaite pas que cela arrive.
Un léger bousculement me fait ouvrir lentement les yeux. La tête de Lyess apparaît dans mon champ de vision, à quelques centimètres de mon visage. J'émets un cri strident, cri qui a dû lui percer les tympans puisqu'il se bouche les oreilles avec les paumes de ses mains. Il faut dire qu'il m'a vraiment surprise.
--- Tu vas être en retard au lycée, m'avertit-il.
--- Hein ?! Quoi ?! Il est quelle heure au juste ?
--- 7:45 am.
Je me redresse vivement et cours dehors, prenant au vol mon sac de cours. Lyess, quant à lui, arrive tout pépère.
--- Dépêche-toi ! Il ne me reste plus beaucoup de temps avant que mon premier cours ne débute.
Il ricane.
--- C'était une blague Lizzy, finit-il par dire.
--- Comment ça, une blague ?
--- Il te reste encore au moins un quart d'heure avant d'arriver au lycée. Alors, no stress.
Quel imbécile ! Je le hais !
Il déverrouille la portière et on s'engouffre tous les deux dans celle-ci. Il me conduit jusqu'au lycée où j'arrive donc, en avance. Il faut voir le positif là-dedans : je vais pouvoir chercher tranquillement ma salle, sans me précipiter.
Ne connaissant pas mon emploi du temps, je le sors de mon sac à dos. Les allées se ressemblent toutes, comment fait-on pour s'y repérer ? Même avec un peu plus d'un mois passé ici, je n'arrive toujours pas à m'y retrouver. De toute façon, j'ai toujours été nulle, niveau orientation.
Un filet de lumière éclaire le couloir. Je passe ma tête par l'ouverture et découvre notre professeur d'anglais, monsieur Paddington.
Ayant la flemme d'attendre, je rentre déjà à l'intérieur.
--- Hello, Sir.*
--- Good morning, Miss Harper. I'm very surprised to see you here now.**
--- Indeed, it's weird, but I'm there and it's the main thing.***
Mes pas me guident tout naturellement vers le fond de la salle, là où je me sens le mieux.
La pièce se peuple de plus en plus, mes camarades de classe étant presque tous présents.
Mes affaires posées sur le bureau, marqué par les multiples traits de compas, j'attends patiemment que la sonnerie retentisse.
Au bout de quelques minutes, celle-ci s'actionne et le dernier arrivé, s'occupe de fermer la porte.
La casquette rouge vissée sur le crâne, Erwan déambule entre les tables, pour finalement s'asseoir à mes côtés.
Ennuyée, je fais mine de ne pas le voir et me concentre sur les paroles de notre professeur.
Stylo en main, je copie les différents mots qui pourront m'aider lors des révisions.
Le blond à ma gauche, me donne un coup de coude, me faisant par la même occasion, déraper. Un trait bleu barre le milieu de ma feuille.
--- Quoi ? dis-je, agacée.
--- T'as pas une feuille ?
--- Sandoz n'a pas ses affaires ?
--- Comme tu peux le remarquer. Bon, t'en as une ou pas ?
J'arrache une feuille et la lui tends. Il me remercie et suit le cours que donne monsieur Paddington.
Le menton posé sur la paume de ma main, j'écoute bien sagement les dires du quadragénaire, notant ce que conte mon très cher professeur, minutieusement, ne loupant aucun détail.
Erwan s'agite de plus en plus sur sa chaise, m'obligeant à zieuter en sa direction.
--- Qu'est-ce que tu as ?
--- J'ai envie de pisser.
C'est dit avec une telle délicatesse...
--- Tu peux pas te retenir et arrêter de gesticuler ? C'est agaçant.
--- Désolé princesse, je suis pressé.
Lorsqu'il prononce ce surnom détestable, surtout venant de lui, je lève les yeux au ciel. Monsieur semble prendre ses aises tout à coup.
--- Tu n'as qu'à demander à sortir.
Il s'apprête à répliquer mais monsieur Paddington le coupe dans sa lancée.
--- Miss Harper and Mister Sandoz ! crie notre professeur.
--- Yes ?
--- J'en ai marre de vous entendre piailler. Vous dérangez mon cours. Alors vous prenez vos clics et vos clacs et vous sortez d'ici, now.
--- Monsieur, je vous promets que l'on va arrêter de parler, le supplié-je.
--- Dehors. Tout de suite.
Rageusement, je range le peu de fournitures sorties, et sors de la salle. Erwan trottine derrière moi.
--- Lizzy !
Je fais mine de ne pas l'entendre, saoulée. C'est de sa faute si je me retrouve virée de cours. J'espère que l'administration ne sera pas au courant et donc, qu'ils ne préviendront pas mes parents.
Mes géniteurs sont très pointilleux, concernant les études. Ils ne tolèrent pas le fait que l'on se fasse remarquer en cours, au point d'être viré. Ils ont eu du fil à retordre avec Lyess, alias le caïd. Ils étaient la plupart du temps convoqués dans le bureau du proviseur, puisque mon cher frère a fait toutes les conneries qui puissent exister : comme ramener des chèvres dans l'enceinte du lycée pour "tondre" la pelouse, ou encore remplacer le liquide pour laver les sols par de la colle forte, et j'en passe. Bref, niveau comportement, mon frère n'était pas une perle. Heureusement qu'il s'est assagi en vieillissant. Enfin, c'est ce que tout le monde croit.
Erwan me rattrape et marche à mes côtés. Rien que sa présence m'agace.
--- Tu n'avais pas envie d'aller aux toilettes ?
--- Si.
--- Qu'est-ce que tu attends alors ? réponds-je, sèchement.
Je me suis arrêtée, le fixant, les bras croisés. Son regard me jauge, mais je ne démérite pas. Lui qui voulait tellement se vider, il en prend du temps.
Voyant que je ne plaisante pas, Erwan tourne les talons et, se dirige vers les toilettes.
Bon débarras !
La sonnerie retentit, faisant apparaître des centaines de jeunes dans les couloirs. Je me mêle à la foule, me dirigeant vers ma prochaine leçon. Cette fois-ci, je ne compte pas me faire distraire par des énergumènes tels qu'Erwan, par exemple.
* Bonjour monsieur.
** Bonjour mademoiselle Harper, je suis vraiment surpris de vous voir ici.
*** En effet, c'est bizarre mais j'y suis et c'est l'essentiel.
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Hey hey ! Comment allez-vous ?
Je reviens aujourd'hui vers vous avec un nouveau chapitre ! J'espère sincèrement qu'il vous plaira.
N'hésitez pas à me laisser un petit commentaire, ça me fait toujours plaisir. ♡
Que pensez-vous de Lian ?
Que pensez-vous lire dans le prochain chapitre ?
Je vous fais plein de bisous et vous remercie d'être de plus en plus à me lire !
Je vous retrouve incessamment sous peu,
♡thecatsy
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