Bip, bip, bip
Une douce mélodie me parvient aux oreilles, me mettant tout de suite de bonne humeur. J'éteins le merveilleux appareil qui n'est autre que mon réveil. Je m'étire de tout mon long et attache mes cheveux en un chignon désordonné. Je chausse mes grosses pantoufles toutes douces, réchauffant mes pieds glacés. Je tire d'un coup vif mes rideaux et observe le spectacle qui s'offre à moi. Le soleil commence doucement à pointer le bout de son nez, colorant le ciel magnifiquement.

Je descends quelques instants plus tard, pour me préparer un bon petit-déjeuner. Arrivée en cuisine, je vois déjà Lyess derrière les fourneaux. Il est en train de faire des pancakes. Je m'approche de lui et lui fais un bisou sur la joue.

--- Mais où est passé mon frère ?

--- Ah ah ah, quel humour, Liz'. Figure-toi que j'ai voulu être gentil en préparant des pancakes pour tout le monde.

--- Oh, comme c'est mignon, dis-je en lui pincant les joues comme nous le fait notre grand-mère.

Il me tire la langue. Très mature tout ça.

--- Tu veux de l'aide ?

--- J'aimerais bien que tu mettes la table pour tout le monde et que tu sortes tout ce que tu trouves pour garnir les succulents pancakes que je suis en train de faire.

Je fais tout ce qu'il me dit et je vois ma mère arriver.

--- Bonjour les enfants.

Elle nous embrasse chacun, suivie de près par Lyn. Nous nous mettons à table et nous dégustons les délicieux pancakes. Mon frère m'a caché ce talent.

--- C'est trop bon Lyly, dit ma petite sœur.

--- Content que ça te plaise mon petit cœur.

Il lui embrasse le haut du crâne.
Je finis mon petit-déjeuner sans un bruit. Je débarrasse bien évidemment puis pars me préparer.

J'ai pu constater que les jours commencent à rafraîchir ces derniers temps. Ma saison préférée pointe tout doucement le bout de son nez. J'ai tellement hâte de pouvoir mettre des gros pulls ainsi que des grosses bottines, de m'emmitoufler dans des vêtements chauds et confortables.
J'attrape mon sac que j'ai préparé la veille et rejoins Lyess qui doit sûrement m'attendre dans le salon.
Lyess me dépose sur le parking du lycée et je découvre que mes amis m'attendent.

--- Toujours la dernière, m'accueille Tony.

--- La meilleure pour la fin.

Tony grimace. Je lève alors ma main en sa direction puis me ravise de montrer mon sublime majeur.

La sonnerie nous ramène à la réalité. Je pars donc en cours, entourée de ma bande.

***

Monsieur Lewis distribue des feuilles pour le TP d'aujourd'hui. Il a décidé de choisir les binômes afin que tout le monde travaille. Je me retrouve avec un Erwan mécontent.

--- Ce n'est pas de ma faute si monsieur Lewis nous a mis ensemble Erwan.

--- Il me saoule.

Je souffle, j'espère qu'il va tout de même se montrer coopératif durant ce TP.

Je lis le protocole et le trouve assez simple contrairement à tout ce que j'ai pu étudier auparavant. Je commence alors à mettre ma blouse et les lunettes de protection. J'enfile mes gants et attends que mon voisin daigne faire de même.

--- Erwan, mets-y du tien s'il te plaît, le supplié-je.

Il se lève de son tabouret en bois et revêt  sa blouse. Même avec une blouse toute simple, il reste beau.

Je reporte mon regard sur ma feuille, ne voulant pas être prise en flagrant délit.

--- Bon on doit faire quoi ? m'interpelle Erwan.

--- Il faut qu'on remplisse deux tubes à essai de la solution mère puis dans l'un des tubes, on ajoute quelques gouttes de soude et dans l'autre quelques gouttes d'oxalate d'ammonium.

Je tourne ma tête vers mon voisin et le vois, un fin sourire sur les lèvres.

--- Pourquoi tu souris ? dis-je en remettant une de mes mèches derrière mon oreille.

--- Oh, rien.

Il prend un tube à essai et fait ce que je lui ai dit précédemment. Erwan est tellement mystérieux, je ne parviens pas à le cerner et ça m'énerve. On ne sait jamais sur quel pied danser avec lui. Un jour il est adorable puis l'autre il redevient exécrable.

Erwan me coupe dans mes pensées en passant sa main devant mes yeux.

--- J'ai fini. Il faut qu'on note ce qu'on obtient.

Je hoche la tête et observe la réaction se faire dans les différents tubes.

***

Je mâche ma feuille de salade qui n'a aucun goût. Je regarde envieusement les frites de Bastien. Pourquoi ai-je pris une salade ? 

Je souffle, résignée. Je pose ma fourchette sur mon plateau, n'ayant plus faim. 

--- Ça ne va pas, Liz' ? me questionne Bastien.

--- Oh si ne t'inquiètes pas, c'est juste que la salade a vraiment mauvais goût. 

--- Tu veux un peu de frites ? 

--- T'es sérieux ?

--- Et bien oui, dit-il en haussant les épaules.

Il avance son assiette sous mon nez. J'en profite pour lui en prendre quelques unes, le remerciant par la même occasion d'être si généreux.

Les conversations reprennent jusqu'à ce que Brittany vienne se joindre à nous. 

Pitié, pas elle... 

--- Coucou mon amour, ça va ? dit-elle en embrassant son Don Juan sur la bouche.

Erwan la prend par la taille et lui lance un petit sourire.

--- Mieux depuis que tu es là, bébé. 

J'ai envie de vomir. 

Elle se force à rire et s'assoit sur une chaise à côté de lui. Elle sort un tupperware de son sac à main qui a dû lui coûter une blinde soit dit en passant. Elle ouvre la petite boîte en plastique et je remarque qu'elle contient du riz, des brocolis et du poulet émincé. Elle emprunte les couverts de son bien-aimé et commence à manger. 

--- Tu n'en as pas marre de manger toujours la même chose ? demande Tony.

--- Pour être la capitaine des cheerleaders, je suis prête à tout et puis regarde comme je suis en forme.

C'est vrai que du haut de son mètre quatre-vingt et de sa silhouette longiligne, elle n'a rien à envier à personne. 

Nous finissons tranquillement notre repas malgré les interventions incessantes de Brittany sur la façon de nous nourrir. 

Qu'elle nous fiche la paix !

On part à l'extérieur, s'installer sur un des bancs de la cour. Je m'allonge sur les genoux de Bastien qui loge automatiquement sa main dans mes cheveux. Il faut savoir que j'adore les papouilles, plus particulièrement celles dans les cheveux c'est vraiment ma passion.

Je commence à somnoler, digérant mon "repas" de ce midi. 

--- Du coup, j'ai pensé à la chanson sur laquelle on pourrait danser pour la prochaine qualification.

Je relève la tête vers mon ami, l'obligeant à arrêter ses caresses. 

--- Tu as une idée ?

--- Oui...

--- Bah vas-y dis-moi, le pressé-je, en m'asseyant pour être face à lui.

--- Et bien je pense que l'on pourrait danser sur le duo Ed Sheeran et Beyoncé.

--- Tu veux qu'on danse sur Perfect ? dis-je hystérique.

--- Oui, c'est ça l'idée. Après je comprends que tu ne veuilles pas parce que c'est une chanson assez forte et c'est plutôt lent mais je pense qu'on peut faire ressentir énormément de choses à travers cette musique.

--- Je suis complètement d'accord avec toi ! J'adore tellement cette chanson ! Il faut qu'on la fasse écouter à Sofia au plus vite !

--- Figure-toi que je lui ai déjà fait écouter.

--- Sérieux ?! Elle a approuvé ?

--- Elle a même adoré l'idée.

--- Ah trop bien, dis-je en sautant partout.

Je prends bien évidemment Bastien dans mes bras.

Je suis juste super giga méga heureuse. Je vais danser sur Ed Sheeran quoi ! En plus j'ai trop d'idées qui fusent dans ma tête. Ça va être d'enfer !

Notre petit moment câlin n'a bien évidemment échappé à aucun de nos amis. Je reçois un regard noir d'Erwan et étonnamment de la part de Tony également. Que lui arrive-t-il ?

Elea s'installe bruyamment sur le banc, si bien qu'il n'en tremble. J'exagère à peine. 

--- Que t'arrive-t-il ?

--- Je n'en peux plus de cette Brittany. Elle a gâché mon déjeuner à parler de son physique extrêmement parfait. 

Je m'assois à côté d'elle et pose ma main sur la sienne.

--- Tu n'as pas à te rendre malade à cause d'elle. Tu es sublime Elea, quelque soit ta taille ou ton poids. 

Elle me regarde, les yeux brillants.

--- N'est-ce pas les garçons ?

Ils acquiescent et son frère vient la prendre dans ses bras.

--- Arrête de dire des bêtises. Tu es la plus belle pour moi, Brittany ne t'arrive même pas à la cheville. 

Elle remercie son jumeau et son sourire renaît sur ses lèvres.

--- On te préfère comme ça !

Elle rigole puis nous partons en direction de notre prochain cours lorsque la sonnerie se met à retentir, agressant mes pauvres tympans.

La journée continue tranquillement. Elle se termine même sur une note positive : j'ai décroché un peu d'argent en sortant les chiens de ma voisine Martine. Cette bonne femme ne peut plus les sortir seule alors je lui ai proposé mon aide. Bien sûr elle n'a pas voulu me laisser partir bredouille. Par conséquent, j'ai gagné un billet qui ira directement dans la tirelire que je possède depuis ma plus tendre enfance. Je me rappelle que Lyess me l'avait cassée une fois puisqu'il voulait savoir qui avait le plus d'argent entre lui et moi. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, haïssant Lyess d'avoir brisé mon petit cochon rose. Pour se faire pardonner, il a recollé chaque morceau de ma tirelire, un à un. Dix ans plus tard, cette tirelire reconstituée fait toujours partie de ma vie. 

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Hello, j'espère que vous allez bien !

Je vous retrouve aujourd'hui pour un tout nouveau chapitre comme convenu.

N'hésitez surtout pas à me faire part de votre avis, cela compte beaucoup pour moi.

Je vous retrouve très très prochainement (comme mercredi par exemple ;)).
Besos,
♡thecatsy