Désolé il l'était

Des regrets il avait

Revenir en arrière il voudrait

Une peur l'enchaîné

Prisonnier depuis de longues années

Il ne savait comment s'en détacher

Il voyait ses yeux remplis d'espoir

Ceux de son amour abandonné

Les siens se fermaient pour échapper à cette cruauté

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Jeno observait, un peu perdu, ce qui l'entourait. Haechan l'avait amené chez lui, pour le soigner et discuter. Il habitait dans un petit studio, proche de l'université. Le jeune homme tourna le regard vers la fenêtre, observant la pluie qui s'abattait sur la ville. L'hôte du lieu revint de la salle de bain avec une trousse à pharmacie et s'assit à côté de lui.

- Je vais mettre de la crème mais tu vas garder les bleus quelques temps.

- Ne t'inquiète pas, ça fait des années que j'ai pas vu ma peau sans blessure.

Haechan releva les yeux vers lui, inquiet de ses paroles. Il appliqua la crème sur la zone bleutée et remit correctement le tee-shirt de son invité. Celui-ci le remercia discrètement, et décida de lui demander son identité.

- Tu es Haechan ? Je confonds peut-être mais est-ce qu'on était ensemble au lycée?

- Oui, je suis resté quelques mois en seconde, j'étais dans ta classe. J'étais plus ami avec Jaemin mais on a parlé ensemble quelques fois.

- Désolé de ne pas t'avoir reconnu tout de suite.

- Pas de problème. Dis-moi, ce qu'il s'est passé tout à l'heure, c'est habituel?

Un silence lui répondit, Jeno avait le regard dans le vide, cherchant ses mots pour expliquer sa situation. Haechan l'avait connu avant que toute sa vie bascule, il n'avait connu que l'ancienne version de celle-ci. La nouvelle, remplie de violence, d'humiliation et de tristesse lui était inconnue.

- Oui, depuis cinq ans c'est mon quotidien. Disons que la société n'accepte pas ce qui est différent... Je pense que les gens ont peur de ceux qui sont hors des cases, comme moi. Alors pour se protéger ils frappent, insultent, sans chercher à comprendre.

- Jeno... C'est pas normal que tu subisses ça. C'est à eux d'évoluer et de changer leurs mentalités !

- Je sais, c'est eux qui sont en tort. Mais j'ai pas envie de riposter, j'ai l'impression que je m'abaisse à leur niveau si je frappe en retour.

Haechan hocha la tête, comprenant le point de vue du garçon. Il se doutait bien de la raison de son harcèlement.

- Ils font ça parce que t'es pas hétéro je suppose ? Tu peux me le dire, je suis loin de l'être aussi.

- Oui, enfin c'était au début. Maintenant je suis juste devenu un punching ball, certains ne savent même plus pourquoi on me frappe.

- Écoute, je me souviens de toi quand on était au lycée, t'es quelqu'un de gentil, généreux, et je comprends que tu ne souhaite pas te défendre. Je te propose une solution. En général, lorsque que tu es avec une ou plusieurs personnes, c'est beaucoup plus compliquer qu'on s'en prenne à toi. Donc, si tu acceptes, j'aimerais rester avec toi. C'est peut-être pas très utile mais je pense que ça peut t'aider.

Jeno ne réfléchit qu'une seconde avant de donner son accord. Il avait longtemps espéré que quelqu'un vienne le sauver de son enfer quotidien, et peut-être qu'il n'avait pas attendu la bonne personne. Haechan était arrivé de nul part, sortant du passé, en lui promettant un avenir meilleur. Jeno avait enfin décidé de ne plus s'accrocher aux vestiges d'une relation qui l'avait dévasté.

- Et Jaemin, il est devenu quoi ?

- Je sais pas, désolé, j'ai plus aucun contact avec lui...

- Ah, vous étiez proche pourtant. Il me semble l'avoir croisé dans les couloirs de l'université, j'aurai dû lui dire bonjour.

- Si tu restes avec moi il risque de te fuir.

- Pourquoi vous êtes en mauvais terme ?

- C'est plus compliqué, je te raconterai une prochaine fois, je dois rentrer chez moi, merci pour tout Haechan.

- De rien, à demain !

Jeno sortit de l'immeuble, la pluie le frappa de plein fouet, comme un retour à la réalité. Le plus gros problème dans sa vie n'était pas l'harcèlement qu'il subissait. Il ne voulait qu'une chose, retrouver la seule et unique personne qui faisait battre son cœur. Retrouver cet homme qui l'avait regardé avec les yeux plein d'amour. Ces mêmes yeux qui étaient maintenant fixaient sur le sol, honteusement, à chaque fois qu'ils se croisaient. Jeno savait qu'il espérait trop. Sa raison lui hurlait de se détacher de lui, son cœur lui criait d'aller lui parler. Un long débat qu'il entretenait avec lui-même depuis cinq ans. Cinq ans qu'il observait, impuissant, son unique raison de vivre le fuir.

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J'ai aucune de ce que je fais avec cette histoire oopsi