9 - Coeur
Elle était très grande, autant que Namjoon, qui était pourtant le plus grand des Jung.
Ses longs cheveux sombres tombaient lourdement sur ses épaules et elle semblait plongée en pleine conversation avec Daejin.
Jimin avait aperçu la carriole de son oncle par la fenêtre et m'avait discrètement fait signe de venir voir.
Il n'avait rien dit jusqu'à présent, même lorsqu'il m'avait soigné ce matin, et j'avais presque eu peur qu'il soit retombé dans le mutisme, mais il se pencha finalement vers moi pour me parler tout bas :
- Elle est gentille tu sais, et je l'aime beaucoup, mais je n'avais pas vraiment envie de la voir ...
- Pourquoi ? Demandai-je tout aussi doucement pour ne pas attirer l'attention des autres.
- Parce qu'elle amène l'ancien moi avec elle.
Je détournai le regard des presque nouveaux arrivants et avisai son visage fermé toujours fixé sur la fenêtre. Pourtant il ne semblait pas regarder son maître, ses yeux étaient perdus dans le vague, vers quelque chose qu'il était le seul à voir.
Ma voix fut recouverte par celle de Hoseok quand le chevautruche attelé passa non loin de son camarade resté dans l'étable et poussa un cri.
- Maman, ils sont là !
Alors l'agitation dans la maison m'empêcha d'ajouter quoi que ce soit. Jimin passa devant moi et sortit derrière sa tante et ses cousins, me laissant les suivre d'un pas hésitant.
Je ne savais pas trop si j'étais censé me mettre devant avec eux ou rester sur le perron. J'avais beau vivre ici depuis presque un mois, je ne faisais pas partie de la famille.
Jimin se retourna vers moi, semblant me dire d'approcher, mais je restai un pas en arrière. De la même façon que nous ne pouvions plus dormir ensemble, je ne pouvais pas prétendre être plus qu'un invité pour eux.
La carriole s'arrêta devant nous et la femme qui accompagnait Daejin en descendit immédiatement d'un bond souple qui me rappela immédiatement celui d'un félin.
Il était difficile de lui donner un âge, son sourire enfantin la rajeunissait beaucoup, mais je l'aurais plutôt placée dans la petite quarantaine.
Elle s'inclina respectueusement avant de se tourner vers Jimin dont je vis le dos se tendre légèrement.
- Jiminie, ça fait vraiment plaisir de te revoir ! Tu as pris des couleurs !
- Bienvenue Jinyoung, répondit doucement le jeune maître de l'eau.
Son ancien professeur se pencha vers lui et l'attrapa sans retenue, le serrant dans ses bras en le soulevant presque du sol.
Ce faisant, son regard se posa sur moi, et elle finit par lâcher son jeune élève qui souriait doucement, l'air un peu gêné mais plus détendu.
- Tu dois être Yoongi, le fameux ami de Jimin.
Jinyoung se rapprocha de moi, comme si elle voulait attraper mes mains, et mes yeux papillonnèrent vers Daejin, qui avait dû lui parler de moi, et Jimin, qui nous regardait avec une expression à nouveau indéchiffrable.
Je me concentrai à nouveau sur le visage de la maître de l'eau et hochai doucement la tête.
- Je suis un voyageur de passage, me sentis-je obligé de préciser.
Avant qu'un silence ne puisse s'installer et que ces retrouvailles ne deviennent gênantes, les garçons allèrent saluer la grande brune et madame Jung nous invita à tous entrer pour le petit déjeuner.
Hoseok se précipita à l'intérieur et le reste de la famille le suivit.
Je les regardai entrer en restant quelques secondes en arrière.
Quelque chose me faisait mal au coeur. Depuis que j'avais imaginé mon départ hier soir et que mes cauchemars m'avaient à nouveau tourmenté, je ne cessais de penser au moment des adieux à venir.
C'était frustrant, j'aurais aimé pouvoir profiter du moment présent comme avant.
- Viens Yoongi, me lança Namjoon en me tendant une main.
J'étais le seul à paraître triste.
J'étais le seul parce que tous les autres pensaient sûrement que je reviendrais les voir souvent, un peu comme le faisait Jinyoung en ce moment, que je ne serais pas loin, toujours là quelque part.
Pour eux, ce n'étaient pas des adieux qui approchaient.
J'avançai moi aussi, n'attrapant pas la main de Namjoon mais lui donnant une petite tape sur l'épaule en passant.
Oui, ils allaient me manquer ...
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- C'est toi qui l'a soigné alors ?
Jimin hocha la tête sans croiser le regard de son interlocutrice qui observait mon bras désormais dépourvu de bandage.
Je ne devais pas forcer avec, mais je pouvais de nouveau bouger mon épaule depuis ce matin.
Et tout le monde s'accordait à dire que Jimin avait fait du bon travail.
Le jeune maître de l'eau n'avait presque rien dit de la journée. Il s'était contenté d'écouter les nouvelles de sa tribu sans paraître vraiment concerné.
En même temps, Jinyoung resta assez évasive, ne donnant aucun nom, jusqu'au soir, lors d'une dicussion juste avant le repas :
- Jimin, la famille de Younghyun m'a demandé de te passer le bonjour, ils s'inquiètent beaucoup pour toi.
La main de l'interpelé s'arrêta au dessus du plateau de païcho et ne posa jamais sa tuile, interrompant la partie que Namjoon était d'ailleurs en train de mener avec une facilité déconcertante.
Son poing se referma et ses jointures blanchirent. Son cousin avait l'air catastrophé devant lui et même Hoseok avait arrêté de couper les légumes qu'il avait sous la main, attendant que quelqu'un réagisse, comme s'il avait peur de faire du bruit.
- Jimin ... Reprit Jinyoung.
- Non, arrête.
- Nier tout ce qui s'est passé n'est pas la solution ... Tu te fais plus de mal que de bien.
- Arrête.
Il se leva un peu brusquement et laissa tomber la tuile de païcho au sol.
- Jimin ...
- Tu n'aurais pas dû venir. Si c'était pour entendre ça, je n'avais pas besoin de toi.
Le regard de Jimin était froid, je ne l'avais encore jamais vu comme ça.
Jinyoung n'osait pas répondre, elle ne devait pas spécialement avoir l'habitude non plus.
- Tu crois que je ne le sais pas ? Tout ce que je demande, c'est du temps ...
Il jaugea du regard tous ceux qui l'entouraient et sembla réaliser que tout le monde le fixait, alors ses traits s'adoucirent et reprirent cet air perdu qu'il adoptait parfois quand il était confronté à une situation trop difficile.
Il fit volte face et se précipita vers l'extérieur, ignorant les appels de son oncle et de sa tante.
Jinyoung, la tête basse, s'excusa auprès des Jung.
J'avais envie de disparaître, mais les regards finirent par se poser sur moi, comme s'ils attendaient que je fasse quelque chose.
Mais quoi ? Qu'est-ce qu'ils voulaient ? Que je rende Jimin dépendant de ma présence en étant celui qui allait toujours le relever ? Que je le rende incapable de se tenir debout sans moi ?
- Yoongi, souffla Namjoon, il est sorti ... S'il va au lac ...
Le jeune maître de la terre parlait tout bas, mais je sentais l'angoisse lui serrer la gorge.
Elle devint mienne lorsque je me souvins de ce qu'il m'avait dit quelques jours plus tôt.
Ne le laisse pas aller dans l'eau Yoongi. Il n'en ressortirait pas.
Je me levai à mon tour. Peu importait mon égoïsme ou l'attachement de Jimin, si sa vie était en danger je ne pouvais juste pas rester ici sans rien faire.
- Où il est ce lac ? Demandai-je.
- Avant d'entrer dans la ville, expliqua Hoseok derrière nous, il y a un sentier qui part vers la droite, ça mène à la berge. Tu devrais le rattraper avant qu'il y arrive.
- J'y vais aussi, déclara Jinyoung en se levant.
Je la comprenais, elle devait se sentir coupable, mais Namjoon secoua la tête et se leva à son tour.
- Sauf votre respect Jinyoung, vous devriez laisser Yoongi y aller seul.
J'aurais préféré qu'elle vienne à vrai dire, qu'elle règle le problème qu'elle avait créé et me permette de m'impliquer le moins possible, mais je n'avais pas envie de perdre du temps à discuter.
Les sourcils froncés, je me dirigeai moi aussi vers la sortie et plantai tout le monde dans le salon.
Il faisait nuit dehors. Les lumières de la cour m'éclairèrent jusqu'au grand portail, mais une fois que je l'eus dépassé, je dus poursuivre un peu à l'aveuglette.
J'avais espoir de retrouver Jimin rapidement et de le ramener à la maison, à supposé qu'il soit vraiment allé vers le lac, mais Namjoon avait l'air un peu trop sûr de lui pour que mon rythme cardiaque accepte de se calmer.
Même s'il n'y était pas allé, mieux valait se préparer à parer la pire option.
Plus j'avançais sans l'apercevoir, plus je l'imaginais flottant dans une eau noire et glacée à mon arrivée.
J'accélérai malgré mon champ de vision réduit, me mettant à trébucher de plus en plus régulièrement mais luttant pour rester debout malgré tout.
J'avais froid, je n'avais pas non plus emporté de manteau, et courir m'aidait aussi à oublier la température fraîche de ce début de soirée.
Les lumières de la ville au loin me permirent d'avaler une grosse portion de chemin beaucoup plus rapidement et j'entrevis le début du sentier, vide lui aussi. Je m'y élançai, manquant de m'étaler sur le sol à cause de la pente, et finis par arriver devant le lac, réalisant que j'y étais en mettant une botte dans l'eau sombre.
Les vaguelettes créées par ma maladresse s'étendirent avec lenteur sur toute la surface lisse sur laquelle je ne distinguais aucun corps.
Je ne savais pas encore si je devais me sentir soulagé ou paniqué.
Ces deux émotions se mélangèrent brusquement en moi quand mon prénom fut murmuré dans la pénombre.
Je me retournai à temps pour apercevoir Jimin se lever derrière moi et apparaître derrière un épais mur de buissons, une lampe à la main.
Cette dernière éclairait un autre chemin à travers les arbres derrière lui, sûrement celui par lequel il était arrivé, et la raison pour laquelle je ne l'avais pas rattrapé en venant.
Il manqua de lâcher la lampe à huile dans les feuilles mortes quand je me retrouvai brusquement contre lui, sans trop comprendre comment.
En quelques secondes, je m'étais retrouvé avec lui dans mes bras, bien vivant et au sec.
- Qu'est-ce que tu es venu faire ici idiot ? Demandai-je sans le lâcher.
- J'avais besoin d'être seul, et j'avais besoin de calme ...
- Je ne peux pas te laisser seul ici, rentre, tu pourras aller dans ta chambre, personne ne viendra t'embêter, j'y veillerai.
Sa main libre se glissa sous mon bras et se serra sur ma tunique dans mon dos tandis que son front s'appuyait un peu plus lourdement sur mon épaule.
- Si j'y retourne tout de suite parce que tu es venu me chercher, j'aurai juste l'air d'un gamin capricieux pas vrai ... ?
- On s'en fout de quoi t'as l'air, tout le monde veut juste te savoir sain et sauf.
- Tu peux rester ici avec moi un petit peu avant qu'on rentre ?
Non, j'aurais dû lui dire non, mais je me contentai de le serrer un peu plus fort.
Mes jambes se mirent à trembler, harassées par l'effort soudain qu'elles venaient de faire et par le soulagement qui faisait peu à peu retomber l'adrénaline dans mon organisme.
Jimin dut remarquer que j'avais du mal à tenir debout et il s'écarta légèrement de moi avant de s'asseoir et de m'attraper la main pour que je fasse de même.
Aussitôt assis sur un tas de feuilles orangées et brunes, je sentis la tête du jeune maître se poser sur mon épaule et ses bras enrouler le mien. Il ressemblait à un enfant accroché à sa mère.
C'était mal, mais je me contentai d'incliner la tête vers lui à mon tour après une trop courte seconde d'hésitation, faisant reposer ma joue sur le haut de son crâne.
Personne ne parla pendant un moment. Je fixai le reflet de lumière produit par la lampe sur la surface de l'eau en essayant de ne pas trop penser et en laissant Jimin jouer distraitement avec mes doigts, jusqu'à ce qu'il ait envie de parler.
- Elle a raison ... Je ne dois pas faire comme si rien ne s'était passé.
- Mais tu as raison aussi, tu peux te laisser du temps.
Sa main serra doucement la mienne.
- Ça fait déjà plus d'un an.
- C'est peu pour une perte comme celle là. Ne t'en fais pas, ça finira par faire moins mal.
Du moins je l'espérais, de tout mon coeur.
Cela voudrait aussi dire que penser à ma mère serait un jour moins douloureux.
- Il s'appelait Younghyun.
Cette simple petite phrase avait parut lourde à porter pour sa voix et ses frêles épaules, et je crus entendre un reniflement, mais Jimin continua, comme s'il en avait besoin.
- Il était gentil et il avait le plus beau sourire que j'aie jamais vu ... Au royaume de la Terre les choses sont un peu compliquées, mais dans ma tribu, deux hommes peuvent vivre ensemble sans problèmes tu sais ... On devait ... On devait se marier.
Il renifla un peu plus fort cette fois-ci et un léger sanglot le coupa. Mon pouce se mit à tracer de petits cercles sur sa paume, pour qu'il se sente moins seul, qu'il arrête de trembler.
Il parlait doucement, à un rythme hésitant, comme si sa voix déjà faible pouvait vaciller et s'arrêter à tout moment.
- Quand les soldats du feu sont arrivés, il m'a dit qu'il allait veiller sur ma famille. Ma mère, mes deux petites soeurs, et mon petit frère, ... Il les a vraiment protégés jusqu'à la fin, mais toute cette partie de la ville s'est écroulée, et ils ont fini ensevelis.
Il s'arrêta pendant un long moment, enfouissant son visage contre moi et cherchant plus de contact.
J'avais beau ne pas être doué pour ce genre de chose et me sentir un peu coupable, il en avait besoin pour le moment, alors j'ouvris à nouveau les bras et il vint se glisser contre ma poitrine pour pleurer un grand coup.
Il pleura longtemps, bruyamment, laissa échapper ce genre de sanglots qui vous laisse tout suffoquant et visqueux, mais je ne le lâchai pas.
S'il s'était éloigné, il aurait vu mes propres larmes de toute manière, et je n'étais pas sûr que ça l'aurait aidé.
D'une voix étouffée par mes bras, il finit par reprendre :
- Je ne l'ai su qu'à mon réveil, des jours plus tard, et on m'a amené dans une grande salle pour les identifier au milieu de rangées interminables de corps ... J'ai cru mourir une deuxième fois ...
- Une deuxième fois ... ? Soufflai-je en constatant qu'il s'était arrêté.
Il ne répondit pas tout de suite et m'obligea à essuyer mes joues en hâte en se redressant.
Je le regardai se lever sans comprendre et essayai de croiser son regard baissé, sans succès.
- Ce qu'on m'a fait, c'est trop dur à dire pour le moment, murmura-t-il si bas que je dus tendre l'oreille, mais je peux te montrer ... si tu promets de ne pas te moquer, ou me regarder avec pitié ...
Je secouai la tête. J'avais peur, très peur, mais je ne pouvais pas me moquer, ou changer de regard sur lui, quoi qu'il me montre.
Je pouvais en revanche mieux le comprendre, peut être m'attacher un peu plus, et ça c'était cruel, mais je ne pouvais pas lui en vouloir ...
Il attrapa la ceinture de sa tunique et je retins sa main avant qu'elle ne la fasse tomber.
- Attends, tu vas attraper froid ...
- Ne t'inquiètes pas, c'est juste pour une minute.
Il attendit que je le lâche, ce que je fis à contrecoeur, puis il retira doucement ses vêtements de ses mains tremblantes.
Ils tombèrent mollement par terre mais je ne les vis pas, mes yeux restèrent accrochés au corps abîmé de Jimin.
Silence.
- C'est ... une personne qui t'as fait ça ?
Le jeune homme hocha doucement la tête en frissonnant.
Je tremblais aussi, mais pas de froid. De colère, de tristesse, de douleur ...
Comment pouvait-on faire ça à un être humain ?
- Ça te fait mal ... ?
- Pas trop, pas au toucher en tout cas.
Comment oublier quand votre corps était marqué de cette façon ? Comment passer à autre chose quand le moindre coup d'oeil sur votre peau vous ramenait invariablement au moment où votre vie avait basculé.
C'était impossible en quelques mois.
J'attrapai la main de Jimin pour qu'il s'approche de moi et que je le voie de plus près.
Il résista une seconde par automatisme puis avança à petits pas, osant enfin me regarder.
Je sentis mon visage se mouiller à nouveau quand mes yeux parcoururent la marque du jeune maître.
Elle partait de son avant bras droit, la partie que j'avais vue l'autre soir, et descendait jusqu'à l'épaule qu'elle recouvrait à moitié. La peau était noire également sur la moitié de sa poitrine et de son ventre, puis se perdait à nouveau sous son pantalon, mais la jambe relevée du vêtement montrait également une cheville striée de marques sombres.
La brûlure, car s'en était une, n'était pas régulière, elle formait comme une grande tâche très animale sur le corps de Jimin, aux contours sauvages et douloureux.
La peau n'était pas lisse, contrairement à la partie gauche de son corps encore immaculée, elle était légèrement plus rugueuse au toucher, mais elle était encore vivante.
Ce n'était pas une brûlure classique, et je devinais que Jinyoung avait fait tout son possible pour rendre son corps à son protégé. Seulement je me doutais que la blessure était plus qu'une simple différence de pigmentation.
Je lâchai sa hanche sur laquelle j'avais doucement posé la main et lui tendis ses vêtements pour qu'il se rhabille.
Une fois qu'il eut tout enfilé, il revint se coller à moi, frigorifié.
Avant même de parler, il passa ses pouces sous mes yeux pour essuyer mes larmes.
- Ne pleure pas ...
Je m'efforçai de sécher mes larmes, mais j'avais un peu de mal à les commander, la fatigue, le froid et le choc me faisant à moitié perdre le contrôle de mon corps.
Il me laissa le temps de me calmer doucement.
Nous avions l'air de tout sauf de brèves connaissances, enlacés ainsi à la lumière d'une lampe à huile, lui caressant mes joues et moi les bras autour de lui dans une tentative pas très utile de le réchauffer.
C'était peine perdue, j'allais repartir de ce village en morceaux ...
- Dis Yoongi, elle était comment ta maman ?
La respiration enfin plus calme, je réfléchis quelques instants à ce que je pouvais dire sans trop l'attrister.
Ce mélange de haine, de culpabilité et de peine que je ressentais pour ma génitrice était de toute manière trop difficile à décrire ...
- Ma mère ... Elle était magnifique, vraiment, et elle était douce et gentille avec tout le monde. Mon grand frère et elle étaient très proches, moi un peu moins. J'ai jamais été proche de personne en fait, avant.
Avant que ce petit maître de l'eau me tombe dessus sans prévenir et que je me retrouve à avoir besoin de quelqu'un entre mes bras pour dormir, de quelqu'un sur qui veiller pour me sentir utile, de quelqu'un à qui parler, ... Pas de quelqu'un, de lui.
- Jimin, soufflai-je, le cœur en miettes, je vais pas y arriver ...
Se méprenant sur le sens de mes paroles, Jimin me prit une dernière fois dans ses bras, me serrant contre sa petite poitrine blessée.
- Ça ne fait rien, rentrons, tu pourras en parler une autre fois si tu veux.
Il y a tellement de choses dont je voudrais te parler Jimin si tu savais ...
Des choses qui me terrifient, des choses qui te feraient peur aussi, des choses qui feraient mal, d'autres qui feraient du bien sur le moment mais deviendraient acides au moment de partir.
Mais je ne pus rien dire.
Tout resta coincé dans ma gorge et mourut avant même que nous soyions de retour chez les Jung qui manquèrent de mourir de soulagement en nous voyant arriver.
Ma langue brûlait, tout comme mes yeux qui en avaient assez de pleurer.
Mes yeux qui évitèrent ceux de Jimin une fois notre repas terminé quand il essaya sans un mot de me demander s'il pouvait revenir dormir avec moi cette nuit.
Pardon. Pardon Jimin, mais je ne vais pas y arriver ...
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J'ai un peu sommeil au moment où je vous envoie ce chapitre, mais paraîtrait que je suis trop gentille :')
(Scusez les éventuelles fautes rencontrées, j'ai plus les yeux en face des trous ;-;
Nenuit tout le monde, je vais commater quelques heures et je vous dis à demain ^^
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