33 - Brûlures
× Jimin ×
- Tu devrais venir aussi Jimin, je t'assure que ça te fera du bien.
Je ne bougeai pas d'un pouce.
Ces phrases génériques, je les avais déjà entendues tellement de fois. Exactement les mêmes, prononcées par tellement de gens différents. Elles finissaient par perdre tout leur sens, et leur sincérité quand elles en contenaient, peinait à m'atteindre.
- Jimin...
Je n'arrivais même pas à lui répondre.
Mettre des mots sur ce que je ressentais était trop difficile, et ça n'allait pas avec ma volonté de me couper de la tempête d'émotions qui semblait ne pas vouloir s'arrêter dans ma poitrine.
Mais je ne pouvais pas non plus lui répondre machinalement une banalité. Je n'arriverais pas à dire que tout allait bien et qu'il me fallait juste du temps.
Ce n'était pas vrai.
Qu'est-ce que le temps ferait pour tout ça ?
Oh, il aiderait sûrement, une part de moi le savait, mais pour le moment je n'arrivais pas à le concevoir. Alors le dire était au dessus de mes forces.
Je m'étais à nouveau enfermé dans le mutisme depuis le retour de Jungkook.
Jungkook...
Il s'était effondré sur le pas de la porte une nuit et Hoseok l'avait trouvé le matin en allant s'occuper des chevautruches.
Je l'avais soigné comme j'avais pu malgré mes mains tremblantes d'angoisse et d'appréhension, puis je lui avais posé la question qui me démangeait les lèvres dès son réveil, sans pitié face à son état de fatigue évident.
Il m'avait expliqué.
Pourquoi Yoongi n'était pas là.
Puis il m'avait parlé du baiser, mais j'avais refusé de le prendre.
Embrasse Jimin de ma part... Quel imbécile. Il pensait sérieusement que ça allait me consoler ? Me suffir ?
En plus... Le dernier semblant de contact qu'il m'avait envoyé était un baiser, le mien un coup de poing dans l'estomac par Jungkook interposé...
Cette pensée me rendait malade.
La plupart de mes pensées me rendaient malade.
Alors bien souvent j'essayais de ne pas penser.
À quoi bon ? À chaque fois que je le faisais, je ne pouvais m'empêcher de me dire que tous ceux qui m'aimaient étaient destinés à mourir.
Mon passé était tâché par la mort et la douleur, mon avenir ne m'apparaissait pas plus brillant.
J'en avais assez.
Je préférais rester à la fenêtre, observer le printemps s'installer. De temps en temps, l'araignée qui avait installé sa toile juste là, à l'ombre de la haie, attrapait un insecte et le mangeait lentement. Je n'étais pas bien sûr de savoir ce que ça me faisait de l'observer dans ces moments.
Je ne savais pas si je voulais être l'araignée, inconsciente de la douleur qu'elle provoquait, ni heureuse ni triste, ou le papillon, dont la vie était si courte qu'il n'avait pas le temps de souffrir.
J'aurais bien aimé savoir voler. Je suppose que j'aurais aimé être le papillon.
Une paire d'aile méritait bien quelques sacrifices, une vie courte n'était pas insupportable si on la passait à parcourir le ciel, j'imagine.
Voilà le genre de choses auxquelles je pensais réellement. M'imaginer en train de voleter de fleur en fleur m'aidait à garder la tête au dessus de l'eau. Enfermer tout le reste à clé m'empêchait de ne pas devenir fou.
Depuis combien de temps étais-je prostré ainsi dans ma chambre, oubliant ma faim et le passage du temps...?
Namjoon avait parlé d'un mois récemment, un mois depuis que Jungkook était revenu.
Déjà un mois... Combien en faudrait-il pour que j'arrive à revenir à la réalité ? Combien encore pour qu'elle cesse de me faire trop mal ?
Je laissai échapper un soupir en regardant l'araignée. Ce n'était pas une bonne journée pour elle non plus, elle n'avait rien attrapé depuis que je l'observais. Et j'avais commencé tôt ce matin quand un cauchemar m'avait réveillé.
Tout compte fait, j'étais certain de vouloir être le papillon.
L'araignée ne faisait qu'attendre. Attendre une proie pour avoir la force d'attendre la suivante.
Quelle triste vie.
Seulement, un évènement intéressant survint ce jour là. Intéressant à mon échelle du moins, pas sûr que cela aurait passionné grand monde.
Une petite créature à huit pattes fit irruption sur la toile presque vide.
Ma compagne de rêverie observa la seconde araignée pendant quelques secondes.
Allaient-elles se sauter à la gorge ? Qui allait vaincre ? Je pariais sur l'intruse, elle était bien plus imposante.
Je fus presque déçu lorsqu'elles se rapprochèrent et qu'elles entamèrent une sorte de balet amoureux.
Même une misérable araignée, à la vie si triste, se débrouillait pour être plus heureuse que moi.
Un peu d'air sortit amèrement de mes poumons dans un souffle court et faussement amusé.
Je quittai la fenêtre, dégouté, et sortis même de ma chambre, un désir urgent de voir un visage familier me prenant brutalement à la gorge.
Mais il n'y avait personne, ils étaient tous partis au marché avec Taehyung, Seokjin et Jungkook.
Je me retrouvai alors accroupi sur le sol du salon, la tête entre les mains et pleurant sans aucune raison valable.
Parce qu'une saloperie d'araignée avait trouvé l'amour.
J'étais pitoyable. Encore une fois. Toujours.
Je me redressai quand mes larmes acceptèrent enfin de s'arrêter, m'appuyant sur une chaise.
Une chaise que je fixai un moment, me souvenant de toutes les fois où Yoongi s'était assis dessus.
C'était mauvais, très mauvais. C'était toute cette maison, cette maison n'allait pas du tout.
Fort de ce constat, je fonçai presque sur la porte, l'ouvrant à la volée pour partir en courant vers le grand portail.
Je n'étais même pas sûr d'avoir refermé derrière moi, mais je m'en fichais, je continuai de courir sur le chemin vers le village, jusqu'à ce que mes poumons crient grâce et que j'entende mon cœur à mes oreilles, accompagné du son étouffé du grand marché de Teiji au loin.
Je m'arrêtai pour reprendre mon souffle, un peu penché en avant et les mains posées sur les cuisses.
Quelque part, ça faisait du bien de sentir son corps souffrir physiquement. La douleur causée par l'effort était très douce comparée à celle qui grandissait en sourdine dans ma poitrine, et elle m'empêchait gracieusement de penser elle aussi.
Un papillon me dépassa, se dirigeant vers la ville. Je l'observai, m'autorisant encore quelques secondes pour respirer, puis je me forçai à courir à nouveau, appréciant presque la sensation de mes muscles grinçant sous l'effort.
J'arrivai au niveau des premiers étals complètement essoufflé et m'attirant plusieurs regards inquiets, mais je les ignorai et avançai dans les allées, ne sachant même pas ce que je cherchais. Rien sans doute.
Le marché, dans sa disposition, ressemblait cruellement au festival du solstice d'hiver.
J'avais envie de courir à nouveau, ou de hurler, je ne savais pas très bien.
J'étais en train de penser, de penser beaucoup trop. Le pendentif glissé sous le tissu de ma tunique semblait me brûler la peau.
Je voulais lui dire tellement de choses.
Mais je n'avais eu le temps de rien.
J'aurais dû aller le chercher moi-même, j'aurais dû y aller, même si son père correspondait cruellement à la description de l'homme qui m'avait mutilé, j'aurais dû...
Mais j'étais resté en arrière, j'avais encore trop tardé, j'avais laissé quelqu'un d'autre s'en occuper.
Pourquoi est-ce que j'étais incapable de protéger ceux que j'aimais ?
Quel était l'intérêt d'être un soldat prodige si ça ne servait même pas à ça ?
- Jimin !
C'était la voix de Taehyung.
Je l'évitais beaucoup depuis le retour de Jungkook, depuis que j'avais appris la nouvelle, j'avais très peur qu'il recommence à me regarder avec ces yeux plein d'espoir.
Il n'avait jamais rien demandé, même pas après le Pôle Nord, mais rien que voir son affection...
Taehyung n'était pas arrivé au bon moment, il était arrivé beaucoup trop tôt. Je ne voulais pas qu'il le fasse cette fois encore.
Je partis dans la direction opposée.
- Non Jimin, attends !
Sa voix était presque paniquée, perdue.
- Attends !
Tiens... Celle de Hoseok aussi...?
Je ralentis le pas, jusqu'à ce qu'une dernière voix me fasse m'arrêter complètement.
- Jimin !
Je restai planté au beau milieu d'une allée, terrifié à l'idée de me retourner et de découvrir que mes oreilles m'avaient une énième fois joué un tour.
Je l'avais vu et entendu partout ces dernières semaines...
Un vendeur parut se sentir concerné par mon arrêt devant son stand. Sa bouche se fendit d'un large sourire et il désigna sa marchandise uniformément vert fade.
- Venez goûter mes choux, mes beaux choux, les meilleurs de tout le Royaume de la Terre !
- Sans... Façon...
Parler à nouveau était étrange, voir autre chose que de la pitié dans les yeux de quelqu'un également. Le vieil homme agacé me lança un regard noir.
- Alors laissez la place aux autres !
J'allais bredouiller des excuses et m'éloigner mais je me contentai de sursauter au contact de deux mains sur mes épaules, pourtant si léger, délicat, hésitant.
- Jimin...
Je me retournai lentement, me demandant jusqu'à quel point une hallucination pouvait être réelle.
Quelques pas plus tard, j'avais quitté le vendeur de chou et je me retrouvai face à une apparition qui me mit comme un coup violent dans la poitrine.
Je ne pouvais pas imaginer cela... Le contact de ses mains sur mes joues et la couleur de ses yeux m'étaient familiers, mais je n'aurais pas pu inventer ce teint hâlé, ces cheveux qui lui tombaient devant les yeux, cette carrure plus affirmée... Et cette cicatrice qui dépassait du col d'un vêtement neutre que je ne lui avais jamais vu.
Un sanglot sec me secoua, ne produisant pas de larmes. Mon corps essayait juste de me secouer pour que je réagisse, mais je ne savais pas comment.
Mais comment ? Pourquoi ?
S'il était vivant depuis tout ce temps, pourquoi ne pas être revenu ? Qu'est-ce qui l'avait retenu si longtemps ?
J'étais sûrement censé me poser encore des dizaines d'autres questions, certaines plus pertinantes sans doute, mais un sourire triste sur ses lèvres éteignit assez brutalement tout mon processus de réflexion et je me retrouvai à le fixer avec un air idiot.
J'avais autant envie de le tuer, que de l'embrasser et de lui faire sauvagement l'amour là, tout de suite, et le mélange de ces trois émotions était assez violent pour m'assomer complètement.
- Je vais te... Te...
Non, je ne savais plus, je ne savais pas quoi faire.
Je me mis juste à pleurer, encore, libérant tout ce que j'avais emmagasiné et bloqué en moi depuis un mois, plus tout ce qui me tombait dessus aujourd'hui, m'effondrant pratiquement dans ses bras, le front sur son épaule.
- Tu peux me faire tout ce que tu veux... souffla-t-il en caressant doucement les cheveux, s'attardant sur les quelques tresses qu'il avait lui même confectionnées et que j'avais refusé qu'on touche. Mes dieux Jimin... Je suis tellement heureux de te revoir, maintenant je peux mourir heureux.
- Si tu parles encore de mourir, croassai-je entre deux sanglots, je te fais avaler un de ces choux Yoongi.
- Je suis désolé, vraiment désolé...
J'essayai d'être encore un peu en colère, vraiment, il le méritait cent fois pour être parti sans rien me dire, pour avoir intégré l'armée sans même me dire au revoir...
Mais je n'y arrivai pas.
Je pleurai juste encore un peu plus après ses excuses, le laissant m'emmener légèrement à l'écart pour éviter d'être bousculés par la foule.
Je mis un moment à me calmer. Il attendit patiemment contre moi dans cette petite ruelle, me tenant contre lui et dessinant de petits cercles dans mon dos comme il aurait pu le faire pour apaiser un enfant.
Il me fallut un moment, mais je réussis à retrouver une respiration à peu près normale et à être à peu près sûr que mes jambes ne me lâcheraient pas si j'arrêtais de m'appuyer sur ses épaules.
J'osai alors lever mes mains vers son visage à mon tour, touchant ses pommettes légèrement plus saillantes qu'avant, juste à peine.
J'avais rêvé toutes les nuits de pouvoir le toucher à nouveau, j'avais réalisé douloureusement tous les matins que je n'y aurais plus droit...
- Dis moi que je ne vais pas me réveiller... S'il te plaît...
- Plus sans moi.
Il ne me lâchait pas des yeux, tout comme moi, un grand sourire tendre semblant refuser de quitter ses lèvres tandis que mon visage à moi ne devait plus ressembler à grand chose. Mais ça ne faisait rien, il me regardait comme si j'étais une espèce de dieu vivant, comme si j'étais littéralement le centre de sa vie.
- Si tu le veux bien... Bien sûr... souffla-t-il en notant mon trouble.
Je commençai par ouvrir la bouche mais sentis que j'allais, soit devenir incohérent, soit devenir mielleux à un niveau à la limite du supportable, alors je me pressai juste un peu plus contre lui et écrasai mes lèvres contre les siennes.
Dieux ce que ça faisait du bien.
Je pleurais encore un peu, et je laissais échapper de léger rires nerveux par moment tandis que lui souriait toujours, me serrant contre lui avec beaucoup plus de force désormais.
Notre baiser de retrouvailles était bordélique et inespéré, mais il me rendit plus heureux que n'importe quel autre dans ma vie.
C'était la première fois que cette dernière me rendait quelque chose qu'elle m'avait pris, c'était une sensation encore inconnue...
- Ça veut dire oui ? souffla-t-il dans un rire lorsque je le laissai enfin respirer.
Nos fronts toujours collés, j'observai ses yeux aussi trempés que les miens.
- Ça veut dire bonne chance si tu essaies à nouveau de me fausser compagnie. Tu ne vas plus pouvoir aller nulle part sans moi pendant un moment, je risque même de te suivre aux toilettes.
- J'ai à ce point abîmé ta confiance...?
Il se renfrogna légèrement mais je secouai la tête.
- Non... Tu pourras aller aux toilettes tout seul si tu veux.
- Jimin...
- Oui tu m'as fait mal, qu'est-ce que tu croyais...? Tu m'as quitté et je t'ai cru mort... Tout le monde s'est inquiété pour toi.
Il recula légèrement, les sourcils froncés et les lèvres pincées. Je n'étais pas en train de l'accabler, je voyais bien qu'il avait eu aussi mal que moi, mais nous devions asbolument nous dire les choses si nous voulions repartir sur des bases saines lui et moi.
- Je ne comptais pas partir aussi longtemps... Je voulais juste qu'il soit loin de vous tous, qu'il ne vous fasse plus de mal.
Sa détresse et sa voix tremblante, ses doigts ne pouvant s'empêcher d'effleurer ma peau pour garder un contact constant, son regard humide,... Je ne savais pas ce qu'il avait vécu, mais Yoongi semblait prêt à se briser au moindre coup supplémentaire.
- Je sais Yoon, j'ai lu ta lettre...
- C'était lui, au Pôle Nord... C'était mon père.
- Je sais... Mais ne pleure pas, il est mort maintenant...
Il hocha doucement la tête et mon attention fut attirée sur son cou.
Ma main glissa d'elle même sur sa peau, traçant les contours visibles de la blessure qui semblait avoir cicatrisé récemment.
Elle n'était pas aussi profonde que la mienne, mais ça me tuait qu'il ait dû traverser cela à son tour...
- Sans ça, je serais revenu beaucoup plus tôt... Mais le temps que j'arrive seulement à me réveiller, toute la garnison était déjà sur les routes, et déserter n'est pas si facile...
Je repensais au visage en larmes de Jungkook quand il m'avait décrit la scène. J'étais bien heureux que le Général soit mort, ou j'aurais été capable d'aller le tuer moi-même.
Un sourire presque sincère fleurit sur mes lèvres lorsque je réalisai.
C'était précisément ce que Yoongi avait fait.
- Je ne t'ai jamais demandé de me venger... Mais je te remercie de l'avoir fait. Et je comprends, je comprends pourquoi tu es parti, mais s'il te plaît, ne repars plus sans moi... Promets moi.
Je rencontrai encore une fois ses yeux et il hocha fermement la tête.
- Je te le promets.
Je posai une main sur ma poitrine pour sentir le relief du petit pendentif maintenant familier sous mes vêtements, il suivit mon geste des yeux et sourit, semblant comprendre.
Toujours ensemble.
- Je t'aime, lâchai-je enfin. Je te déteste toujours un peu mais je t'aime.
Ses épaules se relevèrent, comme s'il était soudain libéré d'un grand poids et ses bras vinrent m'entourer à nouveau.
- Je t'aime aussi.
Il ne me laissa pas le temps de réagir et m'embrassa à nouveau. Je répondis aussi passionnément à ce baiser qu'au premier, même si j'avais eu le temps d'apercevoir les visages de Jungkook et Seokjin à l'entrée de la ruelle derrière lui. Ils devaient avoir fini par se demander si tout allait bien là bas et avaient envoyé du monde.
Avec ça, cela dit, ils comprendraient.
Je n'aurais pas dit que tout allait bien, mais tout allait tellement mieux.
Jungkook parlait à nouveau avec son frère, Namjoon essayait de me cacher qu'il voyait Sujin pour ne pas me renvoyer ma solitude en pleine figure, Hoseok se préparait à reprendre une grande partie des activités de la ferme, Taehyung s'adouciçait au contact du jeune dragon et Yoongi était dans mes bras.
Il y avait encore beaucoup de larmes au milieu de tout ça, mais j'étais confiant sur ce point, elles finiraient par se tarir.
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J'avais eu beaucoup de mal à lâcher Yoongi plus de cinq minutes. Je comprenais bien sûr qu'il n'avait pas manqué qu'à moi, mais les heures qui suivirent notre retour à la maison me donnèrent juste envie de le voler et de partir m'enfermer avec lui dans ma chambre pour l'avoir pour moi tout seul.
Ce que je finis par faire, bien après la fin du repas, après l'avoir largement assez laissé profiter des autres.
Quand il se retrouva allongé sur mon lit je me sentis un peu mieux, maintenant je pouvais le toucher comme je voulais.
C'était très égocentrique mais j'adorais quand il ne regardait que moi.
Parfois, il le faisait même quand il y avait du monde autour de nous, et dans ces moments là, dieux ce que je pouvais avoir envie de lui sauter dessus.
- Ça fait tellement du bien d'avoir un matelas... Ça fait des semaines que je dors par terre avec une petite couverture...
Je vis ses yeux papillonner légèrement et j'attrapai fermement son visage entre mes deux mains.
- Si tu crois que je vais te laisser dormir tout de suite, tu te fourres le doigt dans l'œil Yoongi.
Tout à coup il me regarda autrement.
Nous avions déjà eu certaines discussions à propos de... Mon appétit de ce côté là. Au début, il craignait de ne pas réussir à suivre mon rythme.
Je reconnaissais que j'étais difficile à satisfaire, ou en tout cas que je prenais beaucoup d'énergie, mais jusqu'ici Yoongi ne m'avait jamais donné aucune raison de me plaindre.
Et ce soir il n'avait plus l'air si fatigué.
Je suppose que nos retrouvailles avaient dû plus ou moins réveiller deux mois de libido refoulée chez lui aussi.
Je lâchai son visage et m'adoucis légèrement en défaisant le col de sa tunique. Il y avait quelque chose que je devais absolument voir.
Il me laissa retirer lentement son haut, semblant légèrement gêné mais pas complètement rebuté par le contact comme j'avais pu l'être au début avec ma propre cicatrice.
J'admirai la grande marque rougeâtre sur son torse bronzé, l'effleurai du bout des doigts.
- Elle te fait mal...?
- À moins que tu tires vraiment dessus, non, ça va.
Je continuai de le fixer malgré son regard fuyant et finis par souffler :
- Tu es beau, arrête de t'en faire.
Je retirai ma propre tunique en quelques gestes, m'installant plus confortablement sur son bassin avant de me glisser sur lui, peau contre peau.
Quatre couleurs se mélangeaient entre nous, et si on oubliait la souffrance que certaines représentaient, d'un point de vue purement esthétique, j'aimais assez.
Nous allions bien ensemble. J'avais toujours trouvé que c'était le cas, mais aujourd'hui cela semblait encore plus flagrant.
- Jungkook m'a parlé d'un message que tu avais pour moi... soufflai-je tout près de ses lèvres. Je n'ai pas voulu le prendre à ce moment là, mais puisque tu es là, tu ne voudrais pas me le répéter ?
Le bout de ses doigts sur mon dos me fit frissonner et son sourire me mit des papillons dans le ventre.
Pour la millième fois de la journée, la réalité me frappa. Il était vivant, il était là pour moi.
Je n'attendis même pas qu'il m'embrasse, je vins à sa rencontre, avide de me sentir vivant moi aussi.
Si j'avais été un papillon, Yoongi aurait été mes ailes, cette petite chose qui faisait que tout le reste en valait la peine.
Bien sûr il n'y avait pas que lui, ma vie était composée de quantité de fleurs, mais j'avais besoin de lui pour les atteindre.
J'aimais bien ce genre d'analogies, mais pour le moment, elles furent chassées de mes pensées. Il n'y avait plus que Yoongi et moi.
Nos lèvres, nos cœurs, juste nous.
Et quelques brûlures.
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Devinez quoi.
On est déjà dimanche :)
À tout de suite pour un Épilogue :D
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