3 - Souvenirs
- Je crois que c'est la première fois depuis son arrivée ici que je le vois montrer de l'intérêt pour quelque chose.
- Qu'est ce qui te fait dire qu'il s'intéresse à moi ? Demandai-je.
Je savais pertinemment que j'avais éveillé l'intérêt du jeune maître de l'eau, et je savais pourquoi, mais j'étais curieux de savoir ce que Namjoon, que je savais à présent très observateur, avait remarqué de changé chez son cousin.
- Il te cherche souvent du regard pour savoir où tu es, ce qui en soit est déjà inhabituel. Et puis même si tu n'es là que depuis une petite semaine, il s'assoit à côté de toi à table, et il reste parfois avec nous alors qu'il avait pour habitude d'être toujours seul. Et voilà que tu me dis qu'il te parle ... Tu ne te rends pas compte ce que ça représente, ça fait des mois que ma mère essaie de lui arracher un mot.
J'avais du mal à me rendre compte de la force de la fascination que j'inspirais à Jimin. J'avais toujours été quelqu'un de discret et banal, personne ne m'avait jamais donné autant d'importance. On en accordait plus à Bongsoo, l'aîné talentueux et séduisant. Qui serait allé se préoccuper du cadet chétif et pâle que se traînait la famille Sim ?
- Pourquoi c'est si important pour lui ... ? Soufflai-je en regardant le soleil finir de se lever derrière les montagnes qui bordant l'horizon, mes genoux ramenés vers ma poitrine.
- Ne te vexe pas surtout ... Mais je crois qu'il aime tout ce qui est un peu brisé, comme lui. Si quelqu'un souffre, ça éveille en lui un instinct protecteur qui atténue un peu sa propre douleur, ou qui la met de côté en tout cas. Il a toujours été comme ça, à faire passer ses problèmes au second plan quand les autres ont des ennuis.
Je hochai lentement la tête en réfléchissant à ce que Namjoon venait de dire.
J'étais une chose brisée aux yeux de Jimin ? Depuis le début visiblement, puisqu'il était venu me parler la toute première nuit.
Le fait que ma famille ait été tuée par des maîtres du feu, tout comme la sienne, avait sûrement achevé de le faire compatir à mon sort.
Depuis que Monsieur et Madame Jung m'avaient proposé de rester à la ferme quelques temps en les y aidant en échange du couvert, Jimin était revenu me parler quelques fois, notamment lorsqu'il venait dans ma chambre pour vérifier l'état de mon épaule.
Elle était encore sensible, mais elle était en bonne voie de guérison, et j'espérais pouvoir bientôt faire plus pour mes hôtes qu'arracher les mauvaises herbes de mon bras libre et passer les haricots à Minjee dans la cuisine.
Et puis, une fois qu'elle serait complètement opérationnelle, je pourrais réfléchir à un moyen d'aider Bongsoo.
Namjoon finit par se lever pour aller s'acquitter de sa corvée de chevautruche, s'étirant de tout son long à côté de moi, devant notre petit banc posé dans le jardin.
- Puisque tu vas être amené à rester ici, et probablement à rester près de lui, déclara le jeune homme en se retournant vers moi, ses bras retombant le long de son corps, il y a quelque chose qu'il faut que tu saches.
Je fronçai les sourcils, ne sachant pas encore si je devais m'inquiéter ou non. Namjoon affichait toujours un air plus ou moins sérieux alors il était difficile de prédire le ton de ce qui allait sortir de sa bouche avant qu'il l'ait prononcé.
- Ne le laisse pas aller dans l'eau Yoongi.
- Pourquoi ... ?
- Il n'en ressortirait pas.
Le nez du brun se fronça légèrement l'espace d'une seconde, comme s'il était frustré de ne pas trouver les mots exacts.
- Même s'il te demande juste de l'emmener au bord du lac, même s'il a l'air bien ... Ne le laisse pas faire. L'eau apaise sa douleur et ses pensées, elle l'aide à oublier, mais il serait tenté d'y rester pour toujours. Depuis qu'il a tout perdu, il est attiré par la mort, comme l'eau l'attire à elle.
Est-ce que Jimin avait déjà essayé de mourir ... ?
Je n'avais pas besoin de poser la question, croiser le regard de Namjoon suffit. Il avait les yeux de celui qui avait vu des choses qu'il souhaitait oublier.
Il me fixa pendant quelques secondes, attendant mon accord muet, puis s'en alla, me laissant seul avec moi même.
Peut être que c'était à cause de son discours, ou peut être juste à cause du regard de Jimin la dernière fois ... Mais j'avais envie d'aider le plus jeune, ou en tout cas je m'en sentais responsable.
Qu'arriverait-il s'il apprenait que j'étais un maître du feu ?
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Le jeune maître de l'eau releva les yeux de sa tâche pour m'observer le plus discrètement possible. Pas assez cependant, j'avais repéré son petit manège depuis un moment.
- Tu penses que tu vas rester combien de temps ? Finit-il par demander, réactivant ses doigts autour de l'aiguille et du tissu qu'il avait entre les mains.
Je relevai la tête de ma carte du Royaume de la Terre. De toute manière, je ne la regardais plus vraiment depuis que j'avais remarqué ses yeux sur moi.
Je ne savais pas trop quoi répondre à cette question, à vrai dire, je n'avais pas la moindre idée du temps que j'allais passer chez les Jung.
Je préférai donc répondre par une autre question :
- Pourquoi tu ne veux pas parler aux autres ? C'est ta famille et ils s'inquiètent pour toi.
Jimin ramena ses mains et son ouvrage vers sa poitrine, me regardant comme si je venais de le menacer.
Je mis un peu plus de douceur dans ma voix, me rendant compte que mon ton direct pouvait être mal interprété.
- Je veux dire ... Tu le fais bien avec moi ...
Il se mordilla les lèvres pendant quelques secondes, donnant à son visage des traits pincés, puis il daigna enfin m'éclairer.
- Si je parle avec mes cousins, ils vont me parler d'Eux, et je n'en ai pas envie. Je veux les laisser dans l'oubli encore un moment, le temps que ça fasse moins mal. Toi tu comprends ça, tu ne poseras pas de questions ...
Je ne risquais pas de lui en poser, en effet, parce que j'avais peur de celles qu'il pourrait me poser en retour. Même si elles seraient difficiles à affronter pour des raisons un peu différentes.
- Et puis ils ont pitié de moi ... Je ne veux pas qu'on m'adresse la parole pour me plaindre toutes les deux minutes ...
- Ils n'ont pas pitié, ils ont mal aussi.
Jimin fronça légèrement les sourcils dans un pli contrarié.
- Tu n'es pas le seul à souffrir Jimin, poursuivis-je doucement, animé par des sentiments que je n'avais même pas conscience d'avoir jusqu'ici, Minjee a perdu sa soeur et Namjoon et Hoseok leurs cousins, et toi tu refuses le dialogue avec eux, tu ignores leur douleur et tu les fais souffrir en leur faisant subir la tienne.
J'avais parlé très calmement, mais le jeune maître de l'eau semblait interloqué, comme s'il avait arrêté de respirer.
Je ne le connaissais pas, je n'avais pas le droit de le juger ...
Mais il avait une famille qui le soutenait ... Il avait une famille et il lui tournait le dos, refusant de les accompagner dans leur deuil, les laissant dans cet état de pause, d'attente ... La famille Jung ne pouvait pas passer à autre chose tant que Jimin ne changeait pas son attitude envers eux. Même s'il était brisé comme le disait Namjoon, je voyais bien que ceux qui l'entouraient étaient importants pour lui, alors je ne comprenais pas pourquoi il s'enfermait ainsi dans le mutisme avec eux.
J'aurais tout donné pour avoir encore au moins un membre de ma famille à mes côtés, mais je n'avais jamais connu mon père, ma mère était morte et mon frère unique me détestait depuis sa cellule s'il n'avait pas déjà rejoint notre génitrice dans l'au delà.
Je voulais aider le jeune homme à aller mieux, mais le point de départ devait venir de lui, et cela ne rimait à rien de le faire s'ouvrir seulement à moi, qui plus est alors que je n'allais pas rester ici indéfiniment, et que j'étais la dernière personne vers qui il aurait dû aller.
Jimin se leva, posant fermement les vêtements troués qu'il reprisait sur la table en face de moi.
Sans m'adresser un mot de plus et après m'avoir foudroyé du regard, il fila hors de la pièce.
Je ne me levai pas, me disant qu'il désirait tout sauf ma présence pour le moment.
Puis les mots que Namjoon m'avait adressé ce matin me revinrent en mémoire et je me levai d'un bond, lâchant ma carte à côté de son ouvrage inachevé et essayant de le rattraper pour ne pas le perdre sur la grande propriété.
Je ne savais pas à quel point il pouvait être instable, mais l'ébranler autant n'était peut être pas une excellente idée, même si ça n'avait pas été mon intention à la base ...
Je n'avais que très moyennement envie d'avoir une deuxième mort sur la conscience.
Le bruit de ses pas me mena jusqu'à la porte fraîchement claquée de sa chambre, que j'ouvris après une brève hésitation.
Je n'étais jamais entré ici avant, et si on ne m'avait pas dit lors d'une visite de la maison qu'il s'agissait de la chambre de Jimin, je ne l'aurais jamais deviné.
La pièce était assez vide et très impersonnelle, il n'y avait que le strict minimum, la même chose que dans la mienne. Pourtant cela faisait plusieurs mois qu'il vivait ici.
Le jeune homme était roulé en boule sur le flanc, posé sur son matelas, les yeux brillants et tournés dans ma direction.
- Je suis désolé Jimin ... Je comprends que ça puisse être dur ...
Je m'approchai du matelas pour essayer d'arranger la réaction violente que j'avais provoquée chez lui, mais il secoua assez brutalement la tête, me faisant m'arrêter dans mon élan.
- Non, je pensais que tu comprenais mais tu ne sais pas toi non plus ... Voir des camarades et des ennemis mourir, voir les cadavres de presque tout ceux qui comptent à tes yeux, te le rappeler à chaque fois que tu fermes les paupières, à chaque fois que tu bouges, à chaque fois que tu vois ton reflet ... Je ne vais pas bien, je les vois partout et je revis toujours la même journée, tu crois vraiment que je peux parler avec les autres comme si de rien n'était ?
C'était la première fois qu'il parlait autant et avec autant de facilité, alors que, paradoxalement, c'était quelque chose de très dur à dire.
Avant, sa voix portait toujours cette légère hésitation, comme s'il se demandait jusqu'où il pouvait aller.
Cette fois, peut être que j'avais entraperçu le Jimin d'avant, mais en tout cas, il semblait être allé trop loin, ses yeux trempèrent ses joues, puis son oreiller beige.
- Tu ne voudrais pas ... Leur dire tout ça justement ? Tentai-je. Personne ne te demande de faire comme si de rien n'était et de porter un masque heureux, tu pourrais partager ça avec eux ...
Il secoua la tête à nouveau, se mordant les lèvres jusqu'à les faire blanchir, incapable de dire un mot de plus à ce sujet.
Je ne savais pas quoi faire, j'étais désemparé par ce garçon si proche du gouffre. Il semblait prêt à basculer du mauvais côté à tout moment, à chaque action ou chaque mot de travers.
- Jimin ... Tu n'es pas obligé de tout exprimer, tu peux y aller petit à petit. Et en attendant, puisque tu t'es déjà confié à moi et qu'on est dans le même bateau, tu peux continuer de me parler quand tu en ressens le besoin.
J'étais moi aussi au bord de ce gouffre, les deux bras tendus, prêt à le rattraper s'il glissait, suspendu à son visage et pesant le moindre de mes mots.
Il renifla et passa l'une de ses longues manches sur son visage trempés avant de hocher timidement la tête, me laissant détendre mes épaules.
- Tu peux parler aussi ... Souffla-t-il tout bas. Tu as l'air de surmonter ça mieux que moi mais je sais que les apparences ne veulent rien dire.
J'acquiesçai à mon tour et m'approchai un peu plus de lui, le faisant se redresser sur un bras.
- Quand tu dis que tu te rappelles de ce qui est arrivé quand tu vois ton propre reflet ... Qu'est ce que tu veux dire ... ?
Je ne voulais pas aborder trop de détails avec lui, mais celui-ci avait retenu mon attention. Cela ressemblait à une pointe de culpabilité, et étant donné que la mienne menaçait de m'engloutir dès que j'y songeais un peu trop, c'était quelque chose dont j'aurais aimé discuter avec Jimin.
Mais le brun me fit signe qu'il n'avait pas envie de parler et son visage se ferma à nouveau.
- Assez de déballage pour aujourd'hui ... J'ai besoin de me reposer.
- Tu viendras manger avec tout le monde ce soir ?
Il hocha la tête et je compris que la discussion était close et que la crise était passée.
Alors je me redressai et m'éloignai, la tête pleine de questions qui n'auraient sans doute jamais leur réponse.
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Les yeux de Madame Jung manquèrent de sortir de leurs orbites et elle reposa son verre en terre cuite pour ne pas le lâcher sur la grande table en bois.
- Pardon ... ? Fit-elle d'une toute petite voix.
Jimin ignora tant bien que mal les regards braqués sur lui d'Hoseok et de sa mère et ceux, plus discrets mais tout aussi concrets, de Namjoon et de Monsieur Jung.
- J'ai dit bon appétit ... Répéta le plus jeune occupant de la pièce en fixant son assiette, juste avant de prendre une première bouchée.
L'atmosphère resta tendue pendant quelques secondes, mais le père de famille commença à raconter sa journée et l'attention se reporta sur lui, soulageant le maître de l'eau d'un poids.
Les regards de tous, sauf celui de Namjoon, qui croisa le mien avec une expression que je ne saurais déchiffrer.
Il devait penser que je n'étais pas pour rien derrière cette évolution. Et il avait probablement raison.
Jimin se détendit de façon visible quand son oncle lui sauva la mise et il se laissa même aller à quelques petits sourires lors des moments forts de l'histoire.
Alors c'était aussi simple ?
Il avait suffit de quelques mots pour qu'il glisse du bon côté du ravin ? Qu'il accepte de nouveau de s'ouvrir à sa famille ?
En voyant cela, j'avais envie de garder espoir pour mon propre cas, mais ce n'était pas aussi simple.
Il ne me suffisait pas de me laisser aller et de déballer mon sac pour que les choses s'arrangent, au contraire.
Alors qu'est ce que je devais faire ?
Essayer de gagner le pardon de Bongsoo, à supposé qu'il soit en vie, était peine perdue, quand à oublier complètement ma vie d'avant jusqu'à tirer un trait dessus ... Je ne m'en sentais pas capable.
Même s'ils m'avaient rejetés, même s'il n'y avait plus rien d'autre à regretter qu'un tas de cendres, je chérissais tous ces souvenirs et je n'arrivais pas à m'en détacher. Et puis je n'abandonnais pas l'idée de venir en aide à mon frère, qu'il veuille de moi ou non.
L'idée de tout rayer de ma mémoire et de commencer une nouvelle vie, de devenir quelqu'un d'autre, le Yoongi que je voyais à travers les yeux de Jimin, ... Tout ça était tentant.
Mais je n'avais jamais été très doué pour jouer un rôle ...
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- Toi Yoongi tu seras le guerrier de la Nation du Feu ! Lança la voix haut perchée d'une des amies de mon frère. Qu'est ce que tu en penses Bongsoo ?
La jeune blonde, couleur de cheveux assez inhabituelle dans les parages pour que leur propriétaire soit considérée comme une des beautés du village, se retourna vers mon aîné qui me regardait avec un air assez indifférent.
Je tentai de le supplier du regard, ne voulant pas incarner le rôle d'un maître du feu, mais il se contenta de hocher la tête, donnant l'autorisation à sa bande d'amis de me taper dessus durant une bonne partie de l'après midi.
J'étais différent. J'étais le dernier de la famille, petit, pâle, les cheveux trop noirs, les yeux trop en amande, le nez et les lèvres très fines. Mon frère était grand, châtain et avait des traits marqués et séduisants. Il ressemblait fortement à notre père d'après les anciens du village.
Notre père qui était mort avant ma naissance lors d'une des premières attaques des maîtres du feu dans la région.
Ils avaient régné dans les parages par le sang et ils s'étaient tout de suite fait détester. Notre ville, comme beaucoup de ce côté de la forêt, était sous leur occupation depuis des années maintenant. J'avais toujours connu leur présence dans les parages, et ma mère m'en avait toujours dit tellement de mal, qu'en incarner un, même pour jouer, me donnait envie de vomir.
Ça, Bongsoo le savait, mais il ne s'intéressait pas vraiment à moi, prétextant qu'il fallait que je me débrouille tout seul pour grandir et être fort que lui.
Mais nous avions sept ans d'écart et ce but me semblait impossible à atteindre, même sans parler de ma carrure en dessous de la norme pour notre famille.
A chaque fois que je rentrais de ces après midi que ma mère nous forçait à passer ensemble pour renforcer nos liens fraternels, je faisais en sorte de ne rien montrer, pour ne pas qu'elle s'inquiète.
Ma mère était une femme un peu distante, mais très douce, et elle se souciait sincèrement de ses fils.
L'inquiéter m'avait toujours parut la pire chose à faire, elle qui avait toujours l'air si fragile ...
Maman ...
Tes larmes furent si dures à supporter, tes cris déchirèrent mon âme, mais le pire de tout, ce fut ce regard. Ce regard vide que tu avais quand tu me regardais parfois, et qui avait finit par prendre tout son sens ...
- Yoongi, j'ai voulu te tuer tellement de fois quand tu étais bébé ... Tu lui ressemblais beaucoup trop ...
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Mon coeur fit un bond violent dans ma poitrine, éclipsant les mots de ma mère ainsi que mon sommeil.
Je me relevai sur ma couchette, les joues humides et les doigts légèrement tremblants.
Je commençais à avoir l'habitude des cauchemars. Ils ne me déstabilisaient plus autant qu'avant.
Je n'étais même pas sûr qu'on puisse les appeler ses cauchemars d'ailleurs, il s'agissait de bribes de souvenirs, rien de plus ...
Je me passai une main sur le visage pour l'essuyer et soupirai en essayant de chasser les dernières images de ce rêve de mon esprit.
Je n'avais clairement pas envie de replonger dedans dès que je refermerais les yeux.
Même si je l'avais voulu, je n'aurais pas pu oublier mon passé. Il s'accrochait à moi autant que je m'accrochais à lui, et nous n'étions pas prêt de nous quitter lui et moi ...
Je me souvenais encore des mots qui étaient sortis de la bouche de ma mère juste après ceux du rêve.
Les prononcer dans un souffle me parut un bon moyen de les laisser s'en aller sans les ressasser, comme s'ils avaient besoin de rouler sur ma langue et de s'envoler dans l'air ambiant pour cesser de me tourmenter :
- Ton nom, ton vrai nom, c'est Min Yoongi ...
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Min Yoongi, et pas Sim Yoongi, ça paraît plus logique maintenant :3
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