Parce qu'évidement, il n'allait pas se contenter de le suivre comme son ombre. Il pénétrerait chez lui, à son insu, pour en savoir plus.

Arrivé dans l'université, au campus énorme, il trouva rapidement le département auquel était rattaché sa person of interest en posant des questions à des étudiants peu loquaces ou zombifiés par leur charge de travail.

Il devait se faire discret, se fondre dans la masse. Rien de plus simple avec une casquette, une chemise à carreau, des fausses lunettes et des Converses. Bon certes, il avait l'air sous‑stéroïdes (et avoir cubé plusieurs cursus) comparé aux autres étudiants mais qu'y pouvait‑il ?

Sam se concentra de nouveau sur son objectif. La filature pouvait commencer.

Il suivit sa cible qui dans cet ordre alla se chercher un dwitch, négocia (ou plutôt implora) un délai pour son mémoire, travailla au labo ses TPs avec d'autres personnes et d'autres trucs pénibles/chiants de nerds.

Bordel, quel enfer... Sam était à deux de doigts de se dépersonnaliser tellement qu'il sentait ses cheveux pousser.

Heureusement, vint 19H00. Sam marqua une pause reddit sur son tel du moment en buvant une boisson dans le café du campus. Puis il se leva subitement.

« Enfin un peu d'action ! »

Lev allait partir du campus. Trop occupé à parler au téléphone, il ne remarqua pas qu'on lui emboîtait le pas discrètement. Punaise, Sam aurait pu être détective privé dans une autre vie tellement il était bon (faux, c'est juste que le mec qu'il suivait était trop occupé pour se douter de quoi que ce fût).

Sam captura quelques bribes de sa conversation, il connaissait son programme à venir : il allait sortir pour se rendre à une soirée.

« Pas très raisonnable Lévi, pour un lundi. »

Ils arrivèrent au lieu tant désiré : chez lui. C'était pas trop loin des deux apparts de Sam, à quinze minutes à pied.

Le mercenaire restait à bonne distance, assis sur le capot d'une voiture avec des écouteurs pour montrer son « indisponibilité ». Il n'aurait pas à attendre longtemps pour que le jeune homme sorte de chez lui. Une fois que ce fut le cas, Sam se décida à faire son office.

Pour entrer ensuite dans l'immeuble, il attendit qu'une autre personne lui ouvre la porte (c'était ça ou sonner chez quelqu'un au pif et se faire passer pour un voisin qui avait oublié son badge). Ce qui arriva plus vite que ce qu'il avait espéré.

Il remercia l'homme et tenait ses clefs pour feindre qu'il était un résident également. Il monta aux deuxième étage et sortit son kit du petit serrurier.

Il était sûr de lui : il faisait nuit depuis une bonne demi‑heure : il n'avait eu qu'à regarder quelle fenêtre s'illuminait lorsque le jeune homme était chez lui pour définir où il vivait.

« Sésame, ouvre­‑toi. », chuchota Sam amusé.

Plus aucun obstacle pour entraver sa route. Il hésita un instant mais prit une grande inspiration et se frotta les mains.