Ep17 : Tout est bien qui finit... - P2/P3

Lev et Lorelyne n'étaient plus que tous les deux quand Pacôme se dirigea vers Lev, les bras ouverts pour une accolade chaleureuse et musclée :

« Bon anniversaire beau gosse ! Vingt‑trois ans ! Wow ! Et désolé pour Marek, j'ai su. Ça reste entre nous bien sûr ! C'est juste que, c'est très surprenant.

– Je ne l'ai pas vu venir non plus. Allez, t'inquiète. Je suis content que tu sois venu. Mais Vous... vous êtes rabibochés avec MJ ?, demanda incrédule Lev.

– On a mis les choses à plats et elle va m'assister à titre gratuit pour mes travaux ou me remplacer au Manoir quand je veux m'absenter. J'ai promis de la fermer en échange. Chacun y trouve son compte. »

Ce dénouement semblait étonnant, Lev ne fit pas pour autant de commentaire. Pacôme frappa dans ses mains et annonça :

« Je te laisse papoter avec mademoiselle ! Tu m'excuses, je vais changer la playlist. Jeanina a vraiment des goûts à revoir en matière de musiques. »


Il était de nouveau seul, avec elle. Et c'était, comment dire ? C'était timide entre eux.

Il voulut prendre la parole, elle le fit en même temps.

« Toi d'abord.

– Non. Vas‑y, toi. Tu es l'homme du jour après tout. »

Il eut un rire gêné et reprit :

« Ça doit être dur pour toi. Je suis désolé.

– C'est moi qui devrais l'être. J'aurais dû te parler avant mais nous n'étions pas assez proches à ce moment‑là et.. La Mancie...

– Ce n'est pas quelque chose qu'on peut aborder, comme ça !

– Oui, exactement. J'aurais eu l'air d'une folle. Et on venait de se rencontrer.

– J'aurais dû comprendre, quand tu m'avais parlé de ta famille, l'autre fois. Je suis désolé. »

À leur décharge, ils ne se connaissaient pas. Ça ne servait à rien de remuer le couteau dans la plaie.

Puis il repensa à leur discussion de l'autre fois. Tous les souvenirs d'enfance qu'il partageait avec Marek, elle en avait été exclue.

Lev jouait avec sa fourchette à dessert et se décida à reprendre une bouchée du gâteau dont le goût était vraiment à la hauteur de l'esthétique (kitch c'est vrai, mais réussie). Il lécha la crème qui s'était échappée sur sa lèvre inférieure :

« Et Adelheid ? Ça va ?

– Oh, ma mère ? C'est une force de la nature. Heureusement, elle n'est pas seule. Mon père est là pour l'épauler et l'arrêter quand il faut. »

Il baissa la tête.

« Et hum... ton frère ?

– Il guérit mais il reste très secoué. Je pense, qu'il faut que tout ça décante. Enfin, je te dis ça alors qu'il...

– Non ! Je ne souhaite pas qu'il y ait de malaise entre nous. Parce que... parce qu'il n'y a pas de malaise de mon côté. »

Ses mots s'agglutinèrent trop vite hors de sa bouche pour que ça puisse passer pour sincère. Lorelyne lui répondit par un sourire indéchiffrable, bien que ses yeux trahissent son émotion.

« Et je, j'aime ton frère, se précipita‑t‑il d'autant plus. Il a été un très bon ami. Et, je ? Je ne sais pas comment finir ma phrase ?

– Je sais. Je le sens aussi, quelque chose s'est brisé. »


Ils ne se lâchaient pas des yeux qui devinrent le vecteur de tous les sentiments qu'ils n'arrivaient pas à se dire explicitement. Lev lui prit la main :

« On se connaît depuis peu mais je t'apprécie aussi. Et ça, c'est réel. J'aurais voulu qu'on se rencontre dans un autre contexte...

– Moi aussi, Lev. Et tu as mon numéro. »

Elle serra sa main en retour :

« Ce n'est peut‑être pas le moment, pas le bon timing. Mais après, tu m'appelleras. Pas pour entretenir ce faible truc qu'il y a entre nous ou te forcer à penser à moi parce que tu te sens obligé. Mais vraiment parce que tu en auras envie.

– Je ne peux pas te promettre, je suis très mauvais à ça... et je...d'accord. », céda‑t‑il.

Il ne voulait pas qu'elle croit qu'il avait dit oui sans conviction. C'était autre chose.

« C'est juste que, je suis trop mauvais pour gérer les choses. Si je ne le fais pas, ce ne serait pas parce que je m'en fous...

– Comment on va faire ? On est si nul pour ça toi et moi... »

Il sourit mais ils étaient au point de ne plus arriver à soutenir le regard de l'un et de l'autre. Lev ne pouvait pas continuer cette discussion, il avait une boule dans la gorge qui s'était créée. L'embarras, l'affection naissante qu'il ressentait pour elle, la colère, l'anxiété ; il était envahi et ne savait pas comment gérer.

Lorelyne lui lâcha soudainement la main comme s'il l'avait brûlée.

Puis elle reprit la parole :

« Je vais nous libérer de cette situation qui est dure, dure à gérer, en me levant.

– Je t'en prie, la supplia‑t‑il presque sans la dévisager. Je vais me lever aussi pour débarrasser mon assiette.

Lorelyne ! Viens, on a besoin d'un avis impartial !, l'appela Mabel de l'espace salon.

– Pas besoin d'un avis supplémentaire, passe‑moi la télécommande ! », lui ordonna Pacôme.

Sauvés par les enfantillages de Mabel et Pacôme, ils s'échangèrent un dernier sourire et Lorelyne alla rejoindre le binôme infernal.


Lev déposa son assiette dans l'évier. Puis il releva la tête, faisant face à la crédence de cuisine et se rendit compte qu'il ne voyait ou n'entendait plus Sam.

Il décida de le rejoindre :

« Hey.

– Hey.

– Ça te dit une autre bière ? J'en ai pris une pour moi aussi. »

Sam la prit avec plaisir et le questionna du doigt sur son bonnet.

« J'ai l'air d'un toxico si je l'enlève. »

Lev lui fit la démonstration en enlevant et remettant le bonnet rapidement. Sam ne se priva pas pour en rire. Il eût un silence agréable, qu'ils apprécièrent et trouvèrent confortable.

C'est alors que Sam, sans le regarder, le prit par l'épaule et le serra contra lui.


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