Ep10 : Retour en arrière et on suit le POV de Lev P2/P2
Lev la dévisagea, incrédule, voyant à quelle affaire elle faisait allusion.
« Non, impossible. C'est tellement pas probable... Et cette affaire avait l'air d'être inventée de toute pièces. Je suis sûre que ce sont juste des personnes qui avaient des comptes à régler.
– C'est vrai qu'il n'y a pas plus magique que de se faire mutiler et tuer par armes à feu. », ironisa Adelheid.
Puis elle appela Pacôme de la main, qui les rejoignit. Lui et Lev se connaissaient bien car l'enthousiaste alchimiste consultait souvent les livres du Manoir.
« Je voyais que vous étiez dans une grande discussion, je voulais pas déranger.
– Nous parlions de l'essence matérialisée dans des artéfacts, figure‑toi que Lev en a tenu une dans les mains.
– Ah c'est pas vrai ! Faut que tu me racontes. »
Lev ne s'attendait pas à raconter cette histoire une deuxième fois, parce que la première était un accident. C'était un non‑événement qui prenait maintenant des allures « d'enquêtes ». Qui plus est, il n'avait pas trop envie de développer une discussion avec Pacôme car il avait peur qu'il ne fît que de lui parler de MJ, les deux avaient un gros litige en cours. Et MJ était en tors, du coup, il ne voulait pas s'en prendre plein la gueule par association.
Lev plissa les lèvres et s'exécuta en précisant qu'il était préférable que ça reste entre eux. Parce qu'à la base, ça lui paraissait anecdotique. Et deux personnes au courant en moins de quinze minutes... Lev passerait, près de Dan Harbigal, pour un concierge incapable de se taire !
« Ah et c'est quelqu'un qu'on connait qui est venu ? »
Adelheid allait répondre mais il lui coupa l'herbe sous le pied pour ne pas à avoir à décrire (encore une fois) le gars et passer pour un inconscient trop loquace :
« Pas moi. Harbigal. C'est son ami ? Je crois.
– Quand on te ramène des artéfacts de ce type, la procédure veut qu'ils soient confinés, expliqua l'alchimiste. Parce que les pontes en ont ras‑le‑bol de leurs transits entre la dimension miroir et ici.
– Ah. J'étais pas au courant.
– Après c'est l'officiel, officieusement on s'en fiche. Sauf que...
– Sauf ? », répéta Lev.
Adelheid pouffa de rire lorsqu'elle vit la mine déconfite du pauvre jeune homme qui suppliait Pacôme de mettre fin au suspense à deux balles qu'il voulait installer.
« Il y a une rumeur plus ou moins sérieuse qui dit que des excommuniés les récoltent car ça leur permet de retrouver de la magie, ou un truc obscur dans le genre. Après t'as pas à t'inquiéter, si c'est l'un des nôtres, il veut sûrement juste la stocker. »
Adelheid lança un regard furtif vers Lev qui hocha la tête, feignant de valider la dernière assertion de son interlocuteur. Puis il mit fin à la discussion quand Pacôme tenta de parler de MJ en indiquant que son père était là (merci la providence) et qu'il devait aller le voir.
« Au fait, t'as vu Jeani...
– Désolé Pacôme, mon père est arrivé ! »
Il soupira intérieurement.
En vérité, Lev n'aimait pas ses réunions mais il s'était résigné pour son père. Pour son père, c'était très important car sans le soutien des autres manciens d'ici, il aurait pu se laisser se consumer. Il leur était reconnaissant et mettait un point d'honneur à leur rendre, à s'investir dans le groupe. Et si la participation de son fils dans ce processus était nécessaire, qu'il en soit ainsi. Lev s'était engagé à l'accompagner quoi qu'il advienne.
Puis, comme ça, son père lui en voudrait moins si Lev oubliait de l'appeler...
Il resta une demi‑heure de plus avec son père, afin qu'ils discutent de choses et d'autres, et finit par partir, refusant la proposition de Pacôme de le déposer chez lui grâce à une perle dimensionnelle qui le téléporterait chez lui.
Lev n'aimait pas ça car le voyage lui donnait envie de vomir. Du coup il se contenta de revenir dans notre dimension en traversant une porte au hasard qui l'emmena à l'arrière‑boutique d'un pressing à cinq minutes de chez lui. Kerenski, le gérant, le salua sans même se retourner, habitué des allées et venues fréquentes de comparses manciens :
« Привет, Лев. »
Lev lui sourit en faisant un mouvement de la tête.
Près de l'arrêt de bus, à deux cent‑mètres de chez lui, le jeune homme regardait vers le ciel pensivement. Il avait été très content de revoir son père et Adelheid. Même si Adelheid avait fini plus par le stresser qu'autre chose. Mais c'était son truc, elle aimait exagérer les événements insignifiants.
Parce que, la probabilité que ce fût aussi important était ridicule. Puis il serait jamais amené à revoir ce soi-disant mercenaire... Il sortit de ses pensées quand un homme à la carrure imposante et à la voix familière lui dit :
« Salut Lev.
– Ouais, salut. »
L'homme marqua une pause, comme s'il ne s'était pas attendu à ce qu'il lui réponde. Lev qui avait répondu plus par instinct que par réel intérêt le toisa du regard.
Oh non, c'est quoi encore cette histoire ? Lev l'interpella :
« On se connait. T'es le gars d'hier. Tu fais quoi dans le coin ! »
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