Ep1 : Lev : sa vie, ses amis, son crush, ses angoisses ! - P1/P2
Il regarda le calendrier sur son PC. 21h00, déjà le 25 avril. Et son mémoire n'avançait pas d'un iota.
Ses yeux sombres glissèrent sur la table envahie de bouquins, comptes‑rendus, gobelets de cafés vides... Le désordre qui y était présent était à l'image de son esprit : il saturait.
Lev expira doucement par le nez.
Il prit son portable pour le consulter, lorsqu'il entendit le bruit caractéristique d'une notification. C'était Sam, encore. Sauf que cette fois il ne lui envoyait pas un meme débile ou une suite d'émojis cryptiques mais des photos. Et elles étaient magnifiques. Un soleil qui se couchait, une plage, des cocktails, un décor idyllique.
Il ne s'était passé que deux petites semaines après que lui et Sam avaient rencontré Roderika. Et depuis, Lev avait prévenu son mentor des intentions de la gyromancienne. Pourtant, bien qu'il eût pu lire une inquiétude profonde sur le visage de son professeur, celui‑ci s'était contenté de regarder dans le vague et de hocher la tête... Pour lui demander au terme de leur discussion de n'en parler à personne. Ce qui ne présageait rien de bon. Enfin bref.
Il scrolla de nouveau les photos qu'on lui avait envoyé. Sam serait soi-disant en vacances, il a bien de la chance !
Il n'en avait pas envie mais Lev fit l'effort de lui répondre en lui envoyant pouce en l'air parce que s'il élaborait, il avait peur qu'ils entament une conversation et par conversation, il faut comprendre une cascade de sms de la part de son interlocuteur, dont il avait de la peine à suivre le débit.
Déjà qu'il supportait que le mercenaire le contacte avec une multitude de numéros différents, il n'avait pas non plus envie de gérer son harcèlement « textuel ». Mais ça restait sympa, il l'appréciait de loin.
Tant qu'il y avait une certaine distance, qu'ils ne s'appelaient pas trop ou qu'ils ne se voyaient pas face à face, Lev pouvait gérer la charge émotionnelle de leurs échanges.
Il avait déjà trop d'exubérance à gérer en ce moment. Surtout depuis que Mabel, son amie d'enfance, était venue crécher chez lui ces deux derniers jours.
Pourquoi ? Elle voulait se cacher des foudres de Pacôme après lui avoir piqué du matériel dimensionnel et s'être (allégrement) amusée avec, apparemment.
Lev avait du mal croire que c'était la seule raison. Et il y avait sûrement du vrai, sauf qu'il la connaît bien. Il savait qu'il s'agissait plus d'un prétexte qu'autre chose, son anniversaire arrivait à grand pas et elle était là pour lui organiser. Comme à chaque fois.
En pensant à elle, il espérait qu'elle était encore dans l'appart car il lui a laissé ses clefs. Il aurait voulu lui laisser le double... Or impossible de le retrouver, il semblerait qu'il l'ait perdu et il n'avait pas le courage de le chercher dans son bordel auquel seuls la cuisine et le séjour avaient échappé.
« Je suis crevé, j'en peux plus. », grommela‑t‑il.
Il se leva, puis pensa à Marek dont il espérait avoir bientôt des nouvelles pour enfin concrétiser la réunification du MLM (le nom de leur trio baptisé par Mabel).
Il lui avait envoyé un message mais Marek l'avait lâché en « vu » sans lui répondre. Après, ce n'était pas inquiétant car Lev aussi le faisait.
Passant une main dans ses cheveux pour remettre ses idées en place, il se décida à rassembler ses affaires et quitter la BU.
La nuit était déjà tombée, il faisait frais.
Pourtant la cité scientifique était encore animée. Il y avait un événement organisé par des deuxièmes et cinquièmes années sur le forum, concomitant à plusieurs colloques sur les grands enjeux scientifiques à venir ou comment l'intelligentsia de demain pouvait y répondre...
Bref, des trucs pour lesquels Lev n'avait pas le temps ni l'énergie de s'y intéresser.
Perdu dans ses pensées, il releva enfin les yeux et c'est là, qu'en voulant se diriger vers la sortie de l'agora, il la vit. Elle attira tout de suite son attention : une femme au teint olive et aux cheveux longs clairs qui marchait les bras croisés et semblait chercher quelqu'un ou quelque chose.
Confus, puis se rendant compte qu'il l'avait dévisagé trop longtemps, Lev détourna son regard.
Il aurait voulu lui sourire ou lui parler mais il se ravisa. Puis les yeux de la jeune femme, qu'on discernait à peine à cause de sa frange, se posèrent sur lui. Il se figea car elle ne lui paraissait pas inconnue.
Puis il reprit son chemin en se disant qu'on peut en croiser plein des gens qui attirent notre attention, que ce n'était pas pour autant qu'il fallait suivre son impulsivité...
Il inspira en levant les yeux au ciel, déplorant son manque de courage, quand on l'interpella :
« Hey ! »
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top