Une balle siffla près de sa joue droite. Il se positionna de nouveau derrière le pilier épais qui lui servait de bouclier de fortune. Bordel de merde ! Dans quoi ils s'étaient encore empêtrés ?

« Facile ! Putain ! On avait dit que ce serait facile ! cria‑t‑il sous le déluge de tirs.

– Quoi ? J'entends pas !»

Bien sûr qu'il ne l'entendait pas, vu le chaos environnant. Et puis, c'était sûr en fait, c'était sûr qu'ils allaient se faire surprendre par des marioles avec des HK416 dans un labo privé aux sujets d'études sensibles !

Calvin s'était presque dissocié lorsqu'il tenta de comprendre comment ils en étaient arrivés là. Puis, l'épiphanie : c'était pour les thunes. Toujours pour une histoire de thunes.

Sam, son associé, tenait les comptes des tirs ennemis. Puis, il fit un geste pour lui signifier que c'était enfin leur tour de faire pleuvoir les balles.

Ils se mirent à découvert et profitèrent du temps de recharges de leurs adversaires pour les arroser. Évidemment, les plus vifs d'entre eux s'étaient mis à l'abri, d'autres n'eurent pas cette chance.

Une fois leurs chargeurs vides, il fallait passer à la seconde étape.

Sam bondit sur l'un des hommes armé, lui planta la main sur un bureau pour qu'il lâche son arme et lui tira dans la tête. Le temps qu'il l'achève, un autre était déjà sur ses côtes mais Calvin en avait fait son affaire en lui tirant dans le genou gauche, le poignet droit et la jugulaire.

Un des derniers opposants encore debout voulu battre en retraite à l'aide de son badge d'accès. Sam l'en empêcha en le plaquant violemment et lui claqua la tête plusieurs fois, assez pour que son sang repeignît le blanc immaculé du mur.

Calvin détacha le badge et l'utilisa pour qu'ils accèdent au local de stockage. Puis il le jeta sans ménagement, car le badge ne les emmènerait pas plus loin que devant la porte qui les séparait de leur objectif.

Les renforts adverses n'allaient pas tarder, ils devaient faire vite.

Pendant qu'il continuait de nettoyer la zone à l'aide d'un fusil de précision (qu'il avait pris à un mort), Sam cherchait la bonne clef dans le trousseau qu'ils avaient subtilisé aux chargés de la sécurité du bâtiment.

« T'as trouvé ?

– J'y travaille. Ah ! Bingo !»

Les deux hommes, en noirs et cagoulés, se rejoignirent. Calvin restait aux aguets devant la porte, ouverte désormais, pendant que Sam y récupérerait l'objet et objectif de leur infiltration.

L'alarme retentissait depuis trois bonnes minutes maintenant. Les informations données par Ava ne précisaient pas jusqu'où le laboratoire privé, qu'ils avaient infiltré, pouvait aller pour protéger ses « biens ».

Sam chercha un de ses multiples smartphones dans l'une des poches de son pantalon cargo et y activa la lampe. Après quoi, il sillonna les rangées où étaient entreposés divers objets suspects. Puis il finit par repérer une capsule en verre avec un liquide luminescent à l'intérieur.

« Allez, on décolle. », ordonna‑t­­‑il en rangeant l'objet dans un sac prévu à cet effet.

Calvin hocha la tête. Ils regardèrent une dernière fois le plan du bâtiment sur son tel. Le plan de base n'était pas compliqué : accéder à une issue de secours pour utiliser les escaliers qui mènent à la sortie puisqu'ils n'avaient que deux étages à descendre.

Ce qu'ils s'apprêtaient à réaliser lorsque Calvin marqua une pause et regarda son biper.

« Tête de nœud, on a un souci. Maman dit que la cavalerie arrive. C'est sûr qu'ils nous attendront en bas si on prend ces escaliers... C'est quoi le plan B ?

– J'ai mieux que ça, répondit­‑il en se tournant vers lui. Tu connais le plan C ? »

Sam remua sous son nez ce qui semblait être un bloc d'argile à modeler surmonté d'un petit minuteur. Ils se regardèrent gravement.