chapitre trente
! je ne suis pas une professionnelle en terme de procédures juridiques, mes maigres cours de droit ne m'apprennent pas ça. désolée si je brûle les yeux des étudiants en droit !
LE GRAND PRIX DE MONZA a pris place en Lombardie ce week-end, et Charles a remporté celui-ci avec virtuosité. Depuis la fin de la trêve estivale, il surplombe le championnat et fait son petit bout de chemin afin de rattraper le néerlandais en quête d'un troisième titre mondial. Le monégasque a trois grands prix non-terminés en plus, ce qui n'est pas chose aisée, néanmoins il y croit. Jusqu'au bout, jusqu'à ce que le dernier drapeau à damier de la saison soit brandit.
Pourtant il est persuadé que Sterenn y croit encore plus que lui-même. Sterenn est sa première supportrice et a pris goût au sport automobile. Durant tout le mois d'août, elle a regardé en replay les grands prix de la saison pour le plus grand malheur du brun lorsqu'ils étaient à l'appartement. Le séjour à Madère a été incroyable et tous deux en ont considérablement profité aux côtés de Joris et Elio.
L'étudiante, à présent stagiaire, a débuté il y a deux jours de cela dans la Roca Team, équipe de basket-ball de la principauté, aux côtés du kinésithérapeute de l'équipe. Entrer dans un effectif cent pour cent masculin n'est pas forcément une partie de plaisir, toutefois la jeune femme essaie de se créer une place dans celui-ci tant bien que mal. Elle espère que les stéréotypes ne la suivront pas jusqu'à la fin de son stage.
Épuisée par sa journée, Sterenn souffle en pénétrant enfin dans son appartement. Elle se déchausse et se laisse tomber sur son canapé, esseulée. L'appartement semble vide sans le brun, parti jusque Monaco afin de récupérer quelques affaires. Sa mère est allée les chercher pour lui, ne parvenant toujours pas à entrer dans son appartement après toutes les horreurs passées.
Ces mois de souffrance à outrance.
Ces mois douloureusement dénués de bienveillance.
Sa confiance réduit en miettes, à jeter aux oubliettes l'empêche de mettre un pied dans son domicile. Jouer du piano n'a jamais été aussi tentant. Pourtant, au moindre songe de cet appartement monégasque, les démons resurgissent et soudainement, se brise sa carapace.
Sterenn s'adonne à un repos mérité, de toute évidence. Ses yeux clos font comprendre au pilote que la discrétion est de paire, lorsqu'il rentre une heure plus tard avec un sac rempli de vêtements. Le vingt-cinq mètres carrés est généreusement occupé, mais la saison étant loin d'être terminée, il ne gênera pas la bretonne de trop.
Charles jette un coup d'œil à sa montre et jure en sachant parfaitement que réveiller Sterenn n'est plus une option, mais une obligation. Il se contente de l'appeler plusieurs fois afin de la tirer de son sommeil. Heureusement pour lui, son sommeil est léger.
— Il y a le rendez-vous avec l'avocate, excuse-moi de t'avoir réveillé.
— Ce n'est pas grave, au contraire merci, sinon je n'aurais pas dormi cette nuit. Il faut y aller maintenant ?
Charles se contente de hocher la tête et en quelques brèves minutes, les voici sur la route direction le cabinet d'avocat. Sur le trajet, le pilote de la Scuderia est bien silencieux, douteux mais curieux de connaître la nature de la discussion avec celle qui le défendra lors du procès. Il appréhende et Sterenn le sent. Elle se contente de lui offrir un sourire se voulant rassurant en se garant sur le petit parking, et plus ils s'approchent, plus l'angoisse se fait sentir. Piles à l'heure, l'avocate semble justement les attendre.
— Bonjour, entrez ! déclare Agathe, la cousine d'Elio et donc avocate pour la partie civile, c'est-à-dire Charles.
Sterenn est contrainte de poser ses mains dans le dos du brun afin de le faire avancer, ce dernier étant bien trop paralysé par ce rendez-vous qui rend la gravité de ces événements bien trop réelle. Il n'a eu que des appels téléphoniques pour le moment avec l'avocate et il doit avouer qu'il est effrayé par la suite.
— Évidemment nous sommes ici pour monter un dossier en béton, l'objectif est de vous rendre justice et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que cela ait lieu.
— Le dossier est déjà fourni normalement, murmure Sterenn, essayant d'aider tant bien que mal le monégasque qui n'a pas ouvert la bouche depuis un long moment.
— Oui, bien sûr, nous avons imprimé les photographies des ecchymoses, que voici, elle dépose les clichés et Charles sans sa tête tourner à la vue de ceux-ci. Sa main sert fort celle de la jeune femme. Ce sont des preuves évidemment, mais l'avocat de l'accusé pourrait parfaitement détourner ces preuves et les faire devenir... futiles, si je puis me permettre.
— Charles ? Sterenn essaie de le ramener à la raison, lui qui avait le regard dans le vide.
— Oui, excusez-moi, il grimace légèrement.
— Comme vous le savez, les rush des caméras de surveillance de votre appartement ont été visionnées par la police, et après avoir longuement bataillé, je les ai récupéré. Je ne les ai pas visionné et je ne le ferai pas sans votre accord. Est-ce que vous souhaitez utiliser ces preuves à l'encontre du prévenu ?
— Est-ce que je vais devoir regarder les images ?
— Afin de trouver les preuves, certainement...
— Je ne peux pas, déclare alors le brun en se renfrognant sur sa chaise. Je ne peux pas.
— Il n'y a aucun soucis, nous pouvons tout aussi bien patienter quelques mois si jamais vous changez d'avis, ou retirer ces preuves du dossier.
- Et... est-ce que vous pensez qu'il est possible de parler à l'accusé ? questionne Charles après un silence.
— Il est possible effectivement, toutefois les victimes ne le font généralement pas.
— J'aimerais bien une rencontre avec elle.
Sterenn l'observe, les sourcils froncés.
— Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour l'autoriser. Bien que cela soit plausible, sa rareté peut empêcher une rencontre avant la date du procès.
Le rendez-vous se termine après de nombreuses autres questions amenées par le monégasque, et le prochain est fixé dans environ trois semaines, le brun ne pouvant être libre auparavant.
De retour dans la voiture, la jeune femme est toujours aussi perturbée par la demande de son ami. Un silence émane de l'habitacle et Charles est songeur.
Cette situation le dépasse totalement.
— Pourquoi est-ce que tu tiens à revoir Chloé ?
— Peut-être que ça me fera changer d'avis concernant les vidéos...
— Et ? demande-t-elle, se doutant que c'est bien plus profond que ça.
— Je veux savoir ce qu'elle ressent, si elle a honte de ce qu'elle a fait ou non. Voir si elle souffre.
— Ça va te faire du mal plus qu'autre chose. Savoir si elle souffre autant que toi ne te fera pas aller mieux. Le processus est long.
— J'en ai besoin.
Sterenn se contente de hocher la tête, et d'ajouter que quoi qu'il arrive, elle sera là. Charles à ses sens en émoi. Heureusement qu'elle sera toujours là. Elle est devenu un pilier irremplaçable dans sa vie maussade.
Il ne sait pas s'il se voile la face.
En songeant que Sterenn n'est qu'un coup de foudre amical.
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coucou, j'ai failli oublier de poster ahah, mais me voici ! j'espère que vous avez aimé.
n'oubliez pas d'aller lire NIGHT FEVER, c'est une fiction qui m'importe énormément et je suis tellement fière de ce que j'écris (pour la première fois) <3 <3
sur ce, bonne fin de semaine et on se retrouve dans 2 jours !
-alcools
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