chapitre dix-huit

MONTRÉAL SOURIT À Charles et à la Scuderia Ferrari. Décidément, l'écurie rouge enchaîne les victoires depuis les améliorations apportées sur la monoplace qui parvient à se battre contre Mercedes et Redbull.

Le monégasque a pu conduire malgré son bras légèrement blessé du premier séjour aux urgences, et malgré la commotion et les contusions. Et heureusement, sinon il ne l'aurait pas supporté. Chloé est encore dans sa vie, après ces terribles nuits. Elle a commencé à s'excuser avant de lui rappeler le chantage dont elle lui a fait part en ce soir de pleine lune. Le brun se retrouve coincé, il ne sait plus quoi faire alors pour le moment, il subit.

Son amour persiste pour la blonde, c'est sûrement ce pourquoi il souffre autant.

En sortant de sa monoplace, il célèbre avec les fans canadiens et son coéquipier qui le rejoint, finissant deuxième. Après avoir posé son casque dans sa monoplace, le monégasque vint se jeter dans les bras de sa team. Tout le monde hurle de joie, et lui n'a que des étoiles dans les yeux, ne se souciant pas de ce que n'importe qui pouvait penser autour.

Secrètement, il n'aurait pas souhaité Chloé au pied du podium. Il aurait souhaité Sterenn.

Le pilote récupère son casque dans sa monoplace et se pèse comme à chaque fin de grand prix, avant d'enfiler une casquette. La sensation de répondre à l'interview de fin de grand prix en étant le premier à passer le drapeau à damier est toujours une sensation particulière que Charles affectionne.

Sa passion le fait oublier le cauchemar qui l'attend à la maison.

Les célébrations continuent chez Ferrari, jusqu'à ce que malheureusement, un verdict tombe dans la soirée venant tout gâcher ; Charles est disqualifié car le poids dans le cockpit n'a pas atteint les quatre-vingt kilogrammes. En deux semaines, il a eu le temps de perdre assez pour que la Scuderia ne soit pas en mesure de rajouter assez de poids dans la monoplace.

La victoire revient alors à son coéquipier. Son visage est fermé quand il félicite l'espagnol, un peu peiné de savoir que la victoire lui revient de cette manière-là.

En sachant qu'il a remarqué d'une certaine façon sa perte de poids soudaine. Le pilote s'éclipse, mais son coéquipier le suit en laissant les ingénieurs célébrer entre eux.

— Charles, je te sens vraiment mal ces derniers temps, est-ce que tu veux en parler ?

— Ça va Carlos, je te jure.

— J'ai... j'ai remarqué ta perte de poids, je m'inquiète un peu, excuse-moi si je suis trop direct.

Il sourit. Il ne mérite pas Carlos, trop humble et bienveillant pour ce monde, certainement. Malheureusement, les mots restent bloqués au fond de sa gorge.

— J'ai juste besoin de souffler un peu, sa voix se brise sur ces derniers mots, je suis désolé.

Carlos le prend dans ses bras et frotte son dos afin de le réconforter comme il le peut. À son échelle. Charles le remercie une énième fois pour ce réconfort et surtout pour ne pas insister puisqu'il n'est pas à l'aise à ce sujet.

Le pilote s'enfuit jusque son motorhome et laisse ses émotions le submerger un peu plus. L'orage gronde dans sa tête, et la pluie s'abat. Il pleut.

Ses sanglots résonnent dans la pièce tant il a mal. Tant cette situation le dépasse, il ne se reconnaît plus et cela le terrasse. Cela fait des semaines qu'il n'a pas vu sa mère, des jours qu'il n'a pas vu ses frères. Il est tellement renfermé et un jour, il finira par craquer.

S'il ne s'échappe pas des griffes de Chloé, ses pensées le laisseront tomber. Doucement, à ses songes, il succombe.

Bientôt arrivera l'hécatombe.

Mais Charles ne veut pas que l'on pleure sur sa tombe, et de lui-même, il ne veut pas devenir l'ombre.

Pourtant, d'une manière ou d'une autre, le mal est déjà fait. La jeune femme est en train de gagner la bataille, petit à petit. Le monégasque espère qu'un jour, tout se retournera contre elle.

Au loin, Pierre, ayant observé la scène, se fait énormément de soucis pour le brun. Même sans être en état d'ébriété, sa théorie n'a pas quitté son esprit. Charles semblait très énervé par cette hypothèse lancée par le français, mais ce dernier ne peut s'empêcher de songer au fait qu'il se passe quelque chose avec Chloé. Au-delà du fait qu'il la déteste, il veut surtout aider son ami, quel qu'en soit le prix.

□□□

Charles vient de rentrer du Canada après un week-end réellement mitigé. De nombreuses critiques ont émané des fans de formule un et le brun a eu du mal à faire face à ce flot de haine injustifiée. Sa victoire n'a pas compensé son léger crash en essai libre et sa pauvre septième place en qualification. Puis cette disqualification a énormément fait de bruit. Il déteste leur donner raison. Déteste se concentrer sur le négatif de son week-end.

Heureusement, la Scuderia va lester dans la hâte son cockpit pour les prochaines courses. Malheureusement, son poids sera contrôlé encore plus souvent. Cela l'angoisse énormément.

Le retour sur Monaco est évidemment compliqué. Chloé est exécrable et d'ailleurs, elle débarque dans la chambre qu'ils partagent, énervée alors que le monégasque cherche à récupérer du décalage horaire en faisant une sieste.

— J'avais oublié de te demander qui était la fille avec qui tu parlais au Jimmy'z après ta victoire à Monaco.

— Ça date de plus de trois semaines...

— Réponds à ma question.

— Une amie de la fac d'Elio, on s'est croisé deux fois grand maximum.

— C'est tout ? Et pourquoi tu lui as parlé autant ?

— Je ne vois pas en quoi ça te concerne.

La gifle part directement et le brun encaisse sans broncher. Il touche sa joue et aperçoit un petit peu de sang. Elle l'a griffée avec sa bague. Chloé attend des explications qui ne viennent pas. Au lieu de cela, le brun prend un sac et y plonge quelques affaires à la vitesse de la lumière. Son crâne le martèle de souvenirs, qui l'assaillent et lui font mal.

Il n'en peut plus, il doit fuir à tout pris avant que ses pensées ne deviennent trop sombres et qu'elles soient incontrôlables.

— Qu'est-ce que tu fais ?!

— Je vais faire un tour, et ensuite je vais certainement dormir chez Elio.

Chloé grogne et abdique. Elle ne peut pas se permettre de trop le couver, elle sait que ce comportement commence à devenir suspect d'une manière ou d'une autre. Lorsque Charles quitte l'appartement, il se promet de ne pas remettre un pied ici tant que la blonde s'y trouve.

Il veut se sauver de son piège tendu depuis tant de temps.

Le monégasque s'assoit au volant et laisse les larmes le plonger dans une souffrance inégalable. Les derniers souvenirs de sa chute lui sont parvenus. Le chaos l'a poussé. Il a l'impression de sentir encore ses mains dans son dos le frapper avec violence afin de le faire tomber dans ces escaliers.

Il souffle et réfléchit une minute sur comment échapper à la jeune femme. Ses songes le ramènent à une seule âme.

Certainement pas la meilleure entente mais il n'a besoin de rien d'autre qu'elle en cet instant précis. Alors, il fera la route jusque Nice.

Tout est terminé.

Il ne s'endormira plus aux côtés de Chloé.

Il en a assez de ces colères répétitives qui marquent de bleus son corps détruit. Plus jamais il ne sera manipulé par ses prunelles sombres qui le propulsaient sous les plus violents décombres. Les séquelles de leur amour sont vives mais le monégasque n'est plus ivre d'elle, c'en est fini.

Ses membres endoloris par la violence de ses gestes qu'elle faisait passer pour de l'affection, son cœur dépourvu de couleur tant elle a masqué le bonheur de ses yeux durant des mois. Ses sens dépourvus d'émoi. Il a vu la vie en noir et blanc lorsqu'il n'était pas vigilant mais aujourd'hui les couleurs sont revenues, l'accablant.

Plus jamais il ne confrontera sa haine.

□□□

VOILÀ ! on peut dire que c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase... maintenant la fiction sera tout autre ! j'espère que ça vous plaira <3
je poste depuis ma salle de cours... je n'ai qu'une semaine en février :(

bonnes vacances !!

-alcools

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top