chapitre dix
C'EST LA PREMIÈRE fois que Charles débarque à Nice pour voir Sterenn. Le monégasque n'a jamais réellement pris le temps de s'arrêter dans cette ville chaleureuse du sud. Ses allures de ville américaine est flagrante, mais elle garde son côté français dans toutes ses rues étroites remplies d'histoire.
Il a dû redoubler d'inventivité face à sa compagne pour qu'il puisse parvenir jusque Nice, ce qui n'a pas été une mince affaire.
Le brun se rend à l'adresse indiquée, mal à l'aise à l'idée de rester dehors trop longtemps au risque de se faire reconnaître, malgré le fait qu'il ait conduit avec une voiture plus discrète jusque la ville. Charles se sent tout de suite plus à l'aise quand la porte s'ouvre et qu'il peut pénétrer dans le bâtiment. Troisième étage, comme la bretonne le lui a indiqué.
Un sourire radieux étire les lèvres du pilote en remarquant que Sterenn l'attend sur le pallier. Les prunelles glaciales du brun se réchauffent tout comme son cœur en cet instant. Sterenn a ce pouvoir sur lui et il aimerait de tout cœur comprendre comment est-ce qu'elle fait. Pour qu'en une rencontre il y ait ce contact réel qui se crée entre eux, pas anodin. Ce contact qui les fait devenir proches en quelques semaines biens brèves.
— Salut, déclare la jeune femme, enthousiaste, entre ! Bon c'est un peu petit, désolée.
Charles rit en disant que la taille de son appartement l'importait peu. Il est néanmoins surpris que ses murs soient tapissés de post-it, de feuilles comportant les restes de ses cours étudiés durant l'année. Le monégasque concentre toute son attention sur ces feuilles, qu'il lit attentivement.
— Tu fais des études pour devenir kiné ? questionne soudainement le pilote.
— Comment est-ce que tu as su ?
— J'ai reconnu, puis sur un des post-it il y a marqué "ne pas oublier l'objectif principal : kiné du sport".
— Ah oui, elle rougit un peu, gênée que le brun aperçoive ce pour quoi elle sacrifie sa jeunesse.
Le brun rit à cette réponse, se moquant de sa gêne injustifiée. Sterenn sourit en le trouvant bête. Ses fossettes sont marquées et c'est ce qu'elle remarque en premier, comme lorsqu'ils se sont rencontrés chez Elio il y a de cela quelques semaines. La jeune femme n'est d'ailleurs même pas sûre que ce dernier soit au courant que Charles et elle se voient.
Leurs regards se croisent et tout se déroule à une vitesse inégalable.
Les lèvres du monégasque se scellent à celles de la bretonne qui soupire d'aise suite à cette action. Ce baiser empli de passion ne fait qu'augmenter la tension dans la pièce. Leurs lèvres se mouvent ensemble comme si elles attendaient ce moment depuis des siècles, et Charles en est avide. De sa vie, jamais il n'avait ressenti un tel vide en devant rompre le contact si vite. Le brun l'entraîne sur son canapé, et la jeune femme s'installe à califourchon sur lui en le fixant. Son teint livide l'attire inéluctablement et, de nouveau, leurs lèvres mènent une danse dont elles seules possèdent le secret.
Les mains du pilote se font baladeuses mais respectueuses, tandis que celles de Sterenn se posent sur son torse.
Et les souvenirs reviennent au galop. Dans sa tête, un réel chaos.
La panique le gagne et sans le vouloir, il repousse violemment la jeune femme qui heureusement, se réceptionne sur le canapé. Sa respiration est saccadée et ses mains tremblantes viennent couvrir son visage rougi par la honte, d'avoir ressenti de mauvaises ondes. Sterenn ne comprend pas ce qui lui arrive, mais elle ne lui en tient pas rigueur, l'esprit plein de vigueur.
— Je suis désolé, il prend une profonde inspiration afin de se calmer.
— Tu n'as pas à te justifier ou à t'excuser, mais au vu de ta réaction tout ce que j'espère c'est que tout aille bien, murmure la jeune femme dont le sourire bienveillant n'a pas quitté les lèvres.
Et Charles se demande qui l'a mis sur son chemin. Les rencontres pareilles se comptent sur les doigts d'une main. Il se rassoit et passe une main sur son visage sans oser regarder Sterenn dans les yeux. La bretonne comprend son malaise et change de sujet comme si rien ne s'était passé entre eux.
Comme s'ils n'avaient pas partagé un moment hors du temps dont tous deux ont su s'en délecter.
Le téléphone de Charles vibre alors entre eux deux, une notification d'un membre de sa famille. Sterenn pose ses yeux par mégarde sur le cellulaire du brun et remarque quelque chose de bien étrange... qu'elle n'aurait pas dû voir d'ailleurs.
— Pourquoi je m'appelle "Joris", dans tes messages ? demande-t-elle innocemment alors qu'elle sent la supercherie arriver.
Supercherie qui se confirme quand en face d'elle, la seule réaction que le pilote parvient à faire est un bégaiement. Sterenn n'est pas dupe, elle s'est faite rouler en beauté et attend, les bras croisés, des explications qui ne viennent pas.
Tout ce qu'il s'est passé n'était que mascarade, alors.
— Est-ce que tu es en couple, Charles ? elle pose cette question d'un ton grave, déçue de l'homme qu'elle venait de rencontrer.
— Oui, murmure le monégasque qui, aussitôt, s'en veut. S'en veut d'avoir joué avec le feu. Sterenn, je-
— Suis désolé ? Désolé de quoi ? De profiter de ta notoriété pour aller voir ailleurs parce qu'une seule personne ne te suffit pas ? crache-t-elle et le brun encaisse ces mots totalement valables à son égard.
Charles ne tente même pas de se justifier, sachant parfaitement que ce comportement est pitoyable. À son immense surprise, son cœur se serre en lisant la déception sur le visage de la bretonne. Ses yeux pourtant si clairs d'habitude ont pratiquemment pris la teinte de ses cheveux tant ses prunelles pourraient lancer des éclairs.
— Ce n'était pas une bonne idée de continuer à se voir après cette soirée, je pense qu'il est préférable qu'on en reste là, tranche la jeune femme après quelques secondes de silence pesant.
— Sterenn, c'est la seule chose qu'il parvient à sortir et il se sent aussitôt ridicule.
— Non. Il va falloir choisir entre ta copine et moi. Charles, ça fait combien de temps que vous êtes ensemble ? Des années je suppose ? Ne l'abandonne pas, juste oublie-moi, oublions ce qu'il s'est passé.
— Qui te dit que j'ai envie de la choisir elle ?
— Tu ne vas pas me dire que tu pourrais tout plaquer pour quelqu'un que tu connais à peine, raille-t-elle sans lui laisser le temps d'ajoutet quoi que ce soit. je ne suis pas dupe. Je me demande pourquoi tu es encore là.
Sa bouche s'entrouvre sans qu'aucun son ne sorte de celle-ci.
Que répondre ? Que choisir ?
L'amante ou la toxicité réconfortante ?
Ses pas l'amènent jusque la porte de l'appartement qu'il prend aussitôt, laissant une Sterenn dégoûtée, assise sur son canapé sur lequel ils avaient échangé un baiser au goût de l'interdit.
Charles va retourner à Monaco plus tôt que prévu et il en est effrayé. Assis au volant de sa voiture, il n'ose pas démarrer, n'ayant pas le courage de rentrer sur la principauté.
Bien qu'il va retrouver Chloé, qu'il aime par dessus tout, et qu'il va choisir en dépit de cette nouvelle rencontre. Ces deux baisers étaient une erreur, se dit-il. Pourquoi aller voir ailleurs alors que Chloé est si parfaite, elle ne mérite pas ça et une immense culpabilité envahit aussitôt son corps.
Le pilote cherche juste un moyen de s'évader, même s'il veut tout, sauf se l'avouer.
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hello hello, petites complications du côté de charles et sterenn, une idylle qui se termine vite mais en même temps, tromper, mentir, c'est mal ! j'espère que vous avez apprécié le chapitre <3
s'il vous plaît, allez lire Collision de -Mordicus- ! c'est tellement prometteur et il faut qu'elle ait l'ampleur qu'elle mérite <3
à dimanche, bon week-end !
-alcools
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