bonus 2
OCTOBRE 2024
MONACO
LE RÉVEIL EST LOURD POUR Charles, qui éteint son alarme avec la fainéantise extrême de se lever et de se mêler à la vie en dehors de cet appartement. Appartement monégasque dans lequel il vient d'ailleurs d'emménager, pour son plus grand soulagement. Passer outre cette épreuve est un long processus mais lorsqu'un défi est à sa portée, il se sent obligé de le relever.
Une masse vient s'aggriper à lui telle une moule à son rocher. Encore dans les vapes, il parvient à peine à décrocher un sourire en sentant deux jambes s'enrouler autour de lui. Deux petits bras viennent entourer son torse et il ne peut s'empêcher de se tourner afin d'observer sa bien-aimée dont les yeux sont toujours clos. Ses fossettes apparaissent au fur et à mesure que ses yeux se posent sur la jeune femme, manquant d'enthousiasme suite à ce réveil plutôt matinal.
— Joyeux anniversaire le futur champion du monde, murmure Sterenn à son égard.
— Merci mon étoile, pour simple réponse, il embrasse la commisure de ses lèvres.
La kinésithérapeute s'apprête à se rendormir momentanément, bercée par les caresses du brun sur son cuir chevelu. La fraîcheur soudaine du lit qu'elle est la seule à occuper la fait frissonner et Sterenn n'apprécie pas de voir le jeune homme se lever aussi tôt, surtout lors d'un jour si spécial.
— Même pas de grasse matinée ?
— Andrea m'attend, il veut que l'on aille s'entraîner tôt pour justement avoir ma journée libre.
— Très bien, je vais donc me laisser mourir dans ce lit en attendant ton retour.
— Quel magnifique programme !
Le pilote se penche afin de capturer les lèvres de sa douce, encore trop envieuse de rester au lit pour aujourd'hui. Sterenn se contente de ce maigre contact, elle qui aurait souhaité l'avoir dans ses bras un peu plus longtemps. En entendant toutefois la porte claquer, cette dernière s'extirpe de la couverture et se prépare en ce jour si spécial, n'ayant qu'une hâte ; dévoiler à son bien-aimé tout ce qu'elle a préparé pour son anniversaire. Le soleil est présent malgré les températures automnales.
Excitée à cette idée, Sterenn ne tient plus en place et attend que la matinée passe tranquillement, jusqu'au retour de Charles, ainsi que l'après-midi qui se déroule sans accroc. Sans aucun soucis au niveau de la surprise principale puisque si c'était le cas, elle en serait déçue, elle qui a tant préparé en amont cet anniversaire afin qu'il soit le plus impressionnant possible tout en restant sans la sobriété.
En fin de journée, alors que les deux tourtereaux ont passé quasiment toute l'après-midi dans les bras l'un de l'autre à parler de tout et de rien, Sterenn se lève précipitamment et se poste tout juste devant lui, attisant la curiosité du monégasque qui frotte ses yeux remplis de fatigue, lui qui somnolait presque sous les caresses de la jeune femme dans sa chevelure.
— J'ai une surprise pour toi !
— Je devrais avoir peur ?
— Sûrement oui, fit-elle en s'éloignant en direction de leur salle de bain.
— Tu me dis ça et tu t'en vas ?
Sterenn arbore un sourire rempli de malice avant de disparaître au bout du couloir afin de se diriger vers la salle de bain pour commencer à se préparer. Charles se mord la lèvre et quitte le canapé sur lequel il était confortablement installé avant de pénétrer dans leur chambre, dans laquelle il entend déjà l'eau de la douche couler. Doucement, il toque à la porte et attend l'approbation de la jeune femme pour entrer. Il ne perçoit que sa tête et donc son regard et ce dernier soupire. Il déteste les surprises, et Sterenn en a bien conscience, d'où ses yeux emplis d'espièglerie. Le monégasque la fixe, essayant tant bien que mal de lui faire cracher le morceau.
— Mets une chemise et un pantalon pas trop laid, on va dîner en tête à tête au restaurant, lance-t-elle alors.
Le brun quitte directement la pièce, satisfait d'avoir obtenu ce qu'il voulait et le voici en quelques secondes devant la penderie, de laquelle il sort une chemise blanche et un pantalon bleu ciel. Charles est heureux d'avoir Sterenn dans sa vie, elle qui ne fait que l'égayer depuis des mois. Son quotidien n'est que bonheur et rires et enfin, il se dit qu'il mérite cette vie qui s'offre à lui. Terminant de boutonner sa chemise, il se permet de toquer à nouveau afin d'accéder à la salle de bain. La jeune femme ouvre la porte et le brun se perd dans ses yeux clairs, mais il s'arrête surtout sur cette robe rouge qui lui va à merveille.
— Est-ce que tu peux lasser la fermeture éclair s'il te plaît ? demande-t-elle en lui tournant le dos.
Il attrape sans plus attendre la fermeture éclair et lasse la robe jusqu'en haut, profitant de ce moment pour embrasser sa nuque avec douceur, arrachant un sourire à la jeune femme qui se retourne pour l'embrasser délicatement. Les deux amoureux se préparent en même temps, se chamaillant sur la musique choisie par l'un ou par l'autre, et riant comme des enfants lorsque Sterenn essaie de mettre sans succès du mascara sur les cils du monégasque. Ayant terminé bien avant, Charles observe la bretonne finir de boucler ses cheveux. Il admire toute sa concentration devant le miroir et ne peut s'empêcher de sourire face à cette vision.
— Tu n'étais pas obligée Sterenn.
— De quoi tu parles ?
— Je te remercie sincèrement pour ce que tu fais vu que c'est mon anniversaire, mais je sais que ce n'est pas forcément facile... les sorties en public.
Sterenn soupire en posant quelques instants son fer brûlant afin de planter son regard anxieux dans celui de Charles. Depuis quelques semaines, les rumeurs se font nombreuses concernant la nature de leur relation et les commentaires néfastes pleuvent par milliers. Le monégasque a observé totalement impuissant sa compagne se faire haïr sans raison apparente et a surtout observé à quel point elle en a été atteinte, bien qu'elle ait tenté en vain de le camoufler.
— Je ne veux pas qu'à cause de moi on ne puisse pas correctement fêter ton anniversaire, elle baisse honteusement les yeux.
— À cause de toi ? Eh, Sterenn, il pose son index sous son menton afin qu'elle le regarde, ce n'est pas de ta faute tout ce qui nous arrive, et tu sais très bien qu'avec toi je me serais contenté de rester sur ce canapé jusqu'à ce qu'on s'endorme dessus comme des retraités.
— Les gens sont juste tellement méchants, et gratuitement, mais je ne veux pas que ça nous empêche de faire ce que l'on souhaite, surtout aujourd'hui.
— Je sais que je ne peux pas contrôler tout ce qui se dit à ton égard, et la dernière chose que je souhaite est que ça te blesse. Alors si tu ne te sens pas apte à aller au restaurant, on n'y va pas, et c'est ok.
— Je veux y aller, souffle-t-elle sans aucune hésitation.
— C'est parfait, dit-il en l'embrassant, avant de se retirer aussitôt, dégoûté par ce qu'elle a mis sur ses lèvres.
Sterenn éclate de rire et essuie le gloss traînant sur les lèvres du brun, en précisant qu'elle mettra un rouge à lèvres sans transfert avant de partir afin d'éviter ce genre de représailles. Charles la prévient qu'il l'attend patiemment, et la laisse terminer sa préparation.
Une petite dizaine de minutes plus tard, la voici fin prête et le monégasque a le regard pétillant en l'admirant de tout son être.
Il tente une nouvelle fois de capturer ses lèvres et est bien plus satisfait du résultat, ce qui fait rire la bretonne. Sterenn lui indique qu'ils iront à pied, ce que Charles trouve étonnant puisque ses talons lui feront certainement mal durant le trajet. Cependant il ne dit rien face à son air déterminé, et les voici dans les rues de la principauté, à se balader en se dirigeant vers le restaurant qu'elle a réservé, qu'il devine sur le trajet puisqu'il connaît par cœur le rocher.
Sur la route, ils ont croisé quelques fans qui ont gentiment complimenté Sterenn pour le plus grand bonheur du pilote, et pour son plus grand soulagement. Comme quoi, la haine ne s'arrête que derrière un écran.
Arrivé devant le restaurant, Charles sent un léger stress entourer la jeune femme alors qu'elle se prononce auprès d'un serveur, les guidant partout, sauf au centre du restaurant comme le brun s'y attendait. Sterenn remercie le serveur et plonge son regard dans celui du brun qui n'est pas sûr de tout comprendre.
— Qu'est-ce que tu as préparé encore ?
Pour simple réponse, elle glisse sa main dans la sienne et ouvre la porte dans un coin reculé du restaurant, un sourire malicieux sur son visage alors que le monégasque pénètre dans la pièce, sans la moindre idée de ce qui l'attend dans celle-ci. Son regard se bloque sur l'immense tablée présente au beau milieu, et surtout, sur toutes les personnes qu'il reconnaît au fur et à mesure que les secondes passent. Des applaudissements jaillissent des invités et, paralysé, Charles ne parvient qu'à se tourner vers Sterenn, qui lâche sa main pour le pousser à saluer tous ceux qui sont présent pour lui en ce jour si précieux.
Le monégasque prend le temps.
Le temps de prendre conscience de tout ce monde présent pour lui. Ses yeux sont larmoyants mais non, il ne laissera pas jaillir la pluie.
Nicolas Todt, Andrea, Joris, Elio, Norman Nato, Antonio Fuoco, Pierre et sa compagne Francisca, et l'intégralité de sa famille. Sans aucune exception. Durant une quinzaine de minutes, le brun discute avec tous les invités qui ne se privent pas de faire les louanges de Sterenn, qui a tout organisé à l'aide de Lorenzo lorsqu'elle n'avait pas tous les contacts. Une fois attablé, aux côtés de la bretonne, il glisse discrètement sa main dans la sienne et la jeune femme capte son regard pétillant de bonheur.
— Merci, sincèrement.
— Joyeux vingt-sept ans monsieur, elle sourit en sentant les lèvres de son brun se poser avec légèreté sur son front.
Cela fait bien longtemps que Charles n'a pas passé un aussi bon moment lors de son anniversaire. Des années pratiquemment. Les éclats de rires fusent de toute part, les célébrations s'élèvent pour le monégasque et durant quelques heures, tout semble hors du temps. Il a pris soin de remercier des dizaines de fois toutes les personnes présentes, le personnel du restaurant et bien évidemment Sterenn mais il sent que ce n'est pas assez, des remerciements. Pourtant, que faire d'autre ?
Charles est tellement reconnaissant de ce que la vie lui offre depuis quelques mois. Il a l'impression de ne plus se noyer à chaque mouvement. Il n'a plus l'habitude de ressentir du bonheur à chaque seconde de son existence, lui qui se faisait si rare depuis longtemps. Aujourd'hui, il est heureux et il sait pertinemment que Sterenn en est la cause principale. Peut-être que ses choix premiers n'ont pas été corrects envers elle, mais s'il devait recommencer, il ne changerait pas une seule virgule à leur histoire.
Lorsque le repas touche à sa fin, le monégasque a les yeux fatigués, signe d'une bonne soirée et que les verres n'ont pas été forcément comptés, bien que son état ne soit pas des pires parmi tous les invités. Une dernière fois, il remercie sa famille et ses amis avant de les quitter pour retrouver leur appartement.
— Heureusement que Monaco n'est pas une grande ville, tu ne tiendrais pas plus de deux kilomètres à pied.
— Je te jure que ça va ! C'est la fatigue qui augmente un peu tout. Peut-être l'euphorie aussi, la soirée était tellement bien.
— Je suis heureuse que tu aies aimé.
Sterenn presse sa main dans celle du brun, soulagée qu'il ait apprécié cette surprise qu'elle prépare depuis des mois. Le couple parvient enfin jusqu'à l'immeuble alors que deux heures du matin sonnent.
La jeune femme rit en observant le monégasque réellement fatigué, pourtant ses fossettes ne quittent pas son visage. Dans l'ascenseur, il ne peut s'empêcher de détailler sa compagne du regard, mordant sa lèvre au passage. Sterenn capte son regard flamboyant qui fait valser des milliers de papillon dans son bas ventre.
— Ne me regarde pas comme ça.
— Je te regarde normalement.
Sterenn pouffe alors que l'ascenseur parvient à leur étage. Elle quitte la cabine pour se diriger vers le pallier, attrapant les clés dans son sac à main. Les mains baladeuses de Charles lui font de l'effet et pourtant, elle se retient de se jeter avidement sur ses lèvres, ne sachant pas si le monégasque est fin prêt à passer ce cap si difficile après les douloureux événements d'il y a un an et demi. Il n'a guère connu le consentement pendant un temps et parvenir à se défaire de ses démons est toujours compliqué.
Une fois la porte d'entrée fermée à clefs, la bretonne sent ses pieds quitter le sol alors que le pilote la porte jusque leur chambre afin de la déposer sur le lit et de capturer ses lèvres pour un long baiser qui ravive cette flamme dans son regard. Sterenn soupire d'aise pourtant, elle se sent obligée de l'arrêter lorsque ses baisers descendent le long de son cou.
— Est-ce que tu es sûr de le vouloir ? Je ne veux pas que tu te forces en guise de remerciement pour ce soir.
— J'en suis certain, et toi ? souffle-t-il en plantant son regard dans le sien.
Son simple hochement de tête répond à la question du brun alors que son esprit s'adonne à une seule et même personne : Sterenn. Jamais il n'a été plus sûr qu'en cet instant et accorder sa confiance serait comme un automatisme dès qu'il s'agit de sa bien-aimée.
Le combat est enfin derrière lui.
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voilà voilà pour ce deuxième bonus ! je n'ai évidemment pas continué la scène parce que je n'aime ni lire, ni écrire ça mais j'espère que ça vous a plu !
pour moi, l'histoire devait comprendre cette question du consentement, et de la difficulté à accorder de nouveau une pleine confiance en son partenaire après des événements comme il y en a eu dans cette fiction, et avec ce bonus, la boucle est enfin bouclée !
rendez-vous pour le prochain bonus, le dernier, vendredi ;)
-alcools
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