Chapitre 8

                  

_ Tu veux que je t'accompagne ?

         _ Non, ça ira.

         J'embrasse Kasey et m'en vais de la chambre. J'ai décidé d'aller voir Aedan pour lui dire que je suis au courant ma mère et pour qu'il m'explique ce en quoi va consister la milice.

Je n'arrive toujours pas à croire qu'elle était encore là, il y a à peine quelques jours. Je l'ai raté de si peu ! J'aurais pu avoir toutes les réponses aux questions que je me pose depuis si longtemps. Peut-être qu'Aedan m'aidera à y voir plus clair. Même si j'aurais préféré que ma mère me le dise de vive voix !

Je me dirige vers l'église où j'ai rencontré pour la première fois celui qui s'avère être le meilleur ami de ma mère. Jera avait raison. J'ai encore beaucoup de choses à apprendre !

Quand j'arrive devant les grandes portes de l'église complètement délabrée, je soupire un bon coup. Hier, je lui ai parlé en tant qu'inconnu. Aujourd'hui, je vais lui parler en tant que... Je n'en sais rien ! Je secoue la tête et tape du poing sur le bois épais de l'entrée. Aucun bruit à l'intérieur. Je fronce les sourcils en trouvant la salle complètement vide. Je referme la porte derrière moi et avance doucement.

_ Aedan ?, m'exclamé-je.

Ma voix rebondit sur les murs comme une balle. Rien à faire, il n'y a personne ici.

Je décide d'aller jusqu'au fond de l'église pour bien vérifier qu'il n'y a pas une âme. Le silence me le prouve.

En me retournant, mon regard se perd sur une porte dérobée sous une large bande de tissu, style vieux tapis. Je me dirige vers celle-là et la décale pour découvrir la porte en entière. La poignée, ronde et dorée, brille sous l'effet des rayons du soleil à travers le toit défoncé de l'église. Ma main se pose doucement dessus et tourne la boule clinquante. La porte se pousse toute seule et mon regard se glisse à l'intérieur.

Un escalier hélicoïdal, tout en rouages et en écrous de couleur cuivrée s'insère étroitement dans un puit montant sur quelques mètres. Je monte la première marche avec précaution et le reste suit tout seul. La porte se referme automatiquement derrière moi.

J'arrive devant une autre porte, un peu bizarre à vrai dire. Il n'y a pas de poignées, seulement un gros engrenage relié à plusieurs autres plus petits, cette fois. Une grosse flèche partant vers la gauche m'indique de le tourner. J'enfonce mes doigts entre les espaces vides et force un bon coup. Le système d'ouverture grince et finit pour céder. Une grosse fumée poussiéreuse se propulse dans la cage d'escalier lorsque la porte s'avance vers moi. Je balance ma main de haut en bas pour ne pas m'étouffer et tire sur l'engrenage pour pouvoir passer.

Une pièce circulaire, toute sale et sentant le renfermé, éclairée par le soleil passant par le plafond troué. Deux étagères, pleines de papiers vieux comme le monde. Ils ont l'air de ne pas avoir bougés depuis plusieurs années. Plusieurs objets inconnus et très mystérieux surplombent certaines piles de feuilles. Au centre, un bureau jonché de manuscrits écrits à la plume. Une bougie à moitié consumé par une flamme invisible. Et un cadre photo aussi âgé que la forêt de Laina. Je le tourne et essuie la poussière dessus. Une photo d'Aedan, souriant devant un étale de légumes. Et une photo de moi, marchant dans les rues de Laina, avec mon fusil sur l'épaule, sortant pour aller chasser.

         Une envie de pleurer me gagne mais je lève la tête brusquement pour éviter toute larme de tomber. Je repose le cadre doucement et regarde encore autour de moi. Au fond de la pièce, une cage dorée pleine d'ornements renferme une tenue d'un style que je n'ai jamais vu. Je vais pour m'en approcher un peu plus mais un déclic derrière moi me fait sursauter.

         Aedan, brandissant un long canon évasé au bout, me vise avec un air perdu. Dès qu'il voit mon visage, il soupire en baissant son arme.

         _ Tu m'as fait peur ! Je pensais que c'était un espion !

         _ Toi aussi, tu m'as fait peur !, réponds-je. Qu'est-ce que tu fais ici ?

         _ Tu as déclenché l'alarme en ouvrant la porte de ce bureau. Je suis arrivé aussitôt. Qu'est-ce que tu fais dans le bureau d'Elise ?

         _ J'ai découvert le message de ma mère dans le Wheellock. Elle m'a expliqué pour toi.

         _ D'accord...

         Je hoche la tête et éclaircis ma voix avant de reprendre.

         _ Alors comme ça, c'est son bureau ?

         _ Oui !, dit-il en inscrivant un code sur un boitier à côté de la porte. Elle venait tout le temps là pour travailler. Ou pour être seule. Quand on a su que Kasey t'avais retrouvé, elle est restée ici pendant près de deux jours en priant pour que tu ailles bien. Kasey ne pouvait plus communiquer en dehors de Laina.

         _ De quoi est-elle morte ?, murmuré-je.

         Aedan a du mal à le dire mais il combat son envie de se taire malgré tout. Je sais, c'est dur. Mais j'ai le droit de savoir.

         _ Un convoi de soutien envoyé à Derin. On pensait que l'Armée n'était pas encore passée par là mais on a eu de fausses informations. Ils se sont faits repérés par une troupe de quinze hommes qui les attendaient à l'entrée de la ville. Un seul homme en est revenu.

         Le souffle court, je secoue la tête de haut en bas et me retourne sur la cage. Je fais signe à Aedan de venir à côté de moi, puis reviens sur la tenue.

         _ C'est quoi ça ?

         _ C'est sa tenue en cas d'assaut. Elle la portait lorsqu'elle devait partir pour aller aider les pauvres lors des déplacements de la milice. Le jour où elle est morte, elle ne l'a pas portée. On n'a pas su pourquoi. Il y a une légende dessus maintenant, comme quoi cette tenue protégerait de la mort elle-même la personne qui la porte.

         _ Je vois...

         Je tends les mains, ouvre les grilles de la cage et libère l'accès à la tenue. J'entre dans la cage et je tourne autour d'elle.

         Une sorte d'exosquelette recouvert entièrement d'écailles d'or. Vraiment splendide.

Un casque avec une vitre fumé pour cacher le visage.

Sous ce dernier, un col de près de dix centimètres à trois épaisseurs, dont les bords recourbés. Il descend en V sur le dos et la poitrine. Une plaque de métal doré mouler sur un torse féminin, surmonté d'une boucle de ceinture en or, décore le tout jusqu'au-dessus des clavicules.

Plaqué sur le côté gauche du col, une épaulette de la même matière recouvrant tous les os de l'épaule gauche. Accrochée comme une bandoulière, faisant le lien entre l'avant et l'arrière en passant sous l'aisselle droite, l'épaulette sert aussi de porte-fusil au dos.

Une ceinture entoure la taille. Celle-ci, dont le côté gauche descend sur la cuisse, offre une gaine pour une petite arme. Le bas entoure le dessus du genou pour éviter à l'arme de fouetter la jambe quand la personne est en train de courir pour éviter un sort funeste.

Des chaussures plates, fondues aussi sur l'or, souligne la tenue complète.

Une véritable combinaison !

_ Ma mère a fait ça elle-même ?

_ Oui, avec l'aide d'un ami armurier.

L'image des cousins de Faniath me revient en mémoire et je souris malgré moi. Une fois que tout ça sera finit, j'irai les voir. Les regarder se chamailler pour tout et rien me manque. Mais je n'aurai peut-être pas cette chance.

_ Je pense que tu devrais la récupérer.

_ De quoi ?

Aedan me montre la tenue de sa main en me faisant un petit sourire.

_ Ça ne sert à rien de la laisser croupir sous la poussière alors qu'elle pourrait servir. Tu dois faire sa taille, en plus.

Je fixe longuement la tenue complète. Tout ceci ? À moi ?

_ Non, je ne peux pas...

_ Qui la porterait ? Moi ?, rigole-t-il. Je serai très heureux de te voir dedans.

Je regarde Aedan et affiche un rictus au final. Il me ressemble tellement que c'en est flippant !

Je reviens sur la tenue et remarque quelque chose sur le poignet gauche. Une montre. Je regarde celle que j'ai au mien. La mienne que j'ai cassée lorsque j'ai plié en deux ma bagnole, après avoir fait sortir Kasey de Laina. Je soupire à ce souvenir. Tout ça remonte à si loin ! Et dire que ça fait déjà un mois, plus ou moins, que je l'ai rencontré et qu'il a changé ma vie ! J'ai l'impression d'avoir pris vingt ans !

_ Prends-là, sincèrement, Nam.

Je fais un « oui » timide et retire l'exosquelette. Je me tourne vers Aedan et lui demande comment l'enfiler. Il appuie sur la montre et la tenue s'éventre dans le dos. Je m'écarte et inspecte l'intérieur. Tout noir, en écailles.

Je respire un bon coup et saisis les parois. Je mets mes deux pieds et rentre complètement dans l'objet.

_ Je nage dedans !

Soudain, la tenue se referme et se compresse pour se coller entièrement à ma peau. Une fois que la tenue est en place, je saisis le casque. Mon visage n'est pas touché par les parois. Il ne se rétrécie pas. Et, malgré la vitre fumée, j'arrive à voir comme si je n'avais rien devant les yeux.

Aedan s'immobilise. Ses yeux vont de haut en bas et il ne pipe mot.

_ Ce n'est pas bon, c'est ça ?

_ On dirait elle... Même la voix...

Je rougis à l'idée que je ressemble comme deux gouttes d'eau à ma mère.

_ Viens en bas, avec moi ! Il faut que tu te voies !

_ Attends ! Comment je marche ?

_ Simplement. Ce n'est qu'une combinaison.

Je récupère mes vieux vêtements et... C'est fou ! Je me sens presque à poil avec ça !

Je suis Aedan en bas. La porte dérobée se replace derrière le vieux rideau et nous nous avançons vers l'autel. Aedan dévie à gauche et entre dans une pièce à côté d'un des confessionnaux.

Un autre bureau, le sien sûrement. Une pièce l'avoisine, une chambre peut-être. Je regarde autour de moi et me rends compte que ce n'est pas du tout le même style au niveau de la décoration. C'est plus moderne que dans celui de notre mère.

_ Tiens, il y a un miroir dans la chambre. C'est la pièce à côté.

Il s'installe à son bureau en me regardant me diriger vers l'endroit qu'il m'a indiqué quelques secondes plus tôt. Une chambre simple, comme la mienne presque. Je cherche le miroir et le trouve au fond à droite. Je retire mon casque et le coince entre mon bras et mon bassin.

C'est évident, j'ai l'impression de voir ma mère, avec plusieurs années en moins ! Même si je ne l'ai vu qu'en photo. C'est assez flippant d'ailleurs ! Je secoue la tête et reviens dans le bureau pas trop chamboulée.

_ Bon, maintenant que la séance de relooking est finie, on devrait parler de la milice, tu ne crois pas ?, interrogé-je Aedan.

_ Oui. Assieds-toi, je t'en prie.

Je m'exécute et l'analyse le temps qu'il commence à parler.

Il a des ridules aux coins des yeux, à force de rire ou de sourire, peut-être. Mon père, c'est à cause de ses crises et du fait qu'il est tout le temps sur les nerfs, tout le temps en train de contrôler, qu'il les a. Sinon, Aedan a pratiquement tout d'un véritable chef. Une tête à faire peur.

_ La milice a été créée quand Connors a pris le contrôle sur Atorn. Il a éradiqué le pouvoir précédant en impliquant des personnalités très haut placées dans la hiérarchie et a créé de fausses preuves pour les retirer de son parcours. Il s'est fait une réputation de saint, presque. Jusqu'à ces dernières années. Depuis près de vingt ans, il prône le fait qu'il ne doit y avoir que deux classes sociales : les pauvres et les riches. Ces derniers étant ceux qu'il faut absolument protéger. L'autre devrait être éradiquée.

_ Je sais ce que pense mon père. Ce que je veux savoir c'est ce que la milice a à voir avec tout ça.

Aedan soupire et finit par se lever pour faire les cents pas derrière son bureau.

_ La milice a été fortifiée deux ans avant que ta mère ne parte de la Capitale. Jera en est le fondateur et Elise en était la dirigeante. Depuis sa mort, c'est moi qui suis aux commandes.

_ Je vois. Qu'est-ce que vous comptez faire maintenant ?

_ Nous sommes en train de mettre au point un plan d'attaque sur Acropolis. Comme tu dois sûrement le savoir, Clark Hickermann a conçu le Pluratium et Connors veut l'utiliser sur les villes du Sud. Seulement, ils ont eu du retard sur la production. Quelques-uns de nos hommes ont réussis à s'introduire dans leur base et à détruire les machines qui lanceront les ogives. Nous avons gagné seulement quelques jours de répit mais ça ne durera pas éternellement.

_ Et qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ?

_ Il faut que l'on sache quand vont être lancées les ogives, où et pour quelle destination.

_ J'ai peut-être quelqu'un qui pourrait nous aider à savoir.

_ A qui tu penses ?

_ Turner, le chef des gardiens à la prison.

_ Turner a été replié au Sud, il n'est plus là-bas. On l'a fait évacuer en même temps que Gio et Iori, le soir de l'émission.

Voilà pourquoi je ne le voyais pas pendant tout ce temps !

_ Où est-il ?

_ Après tout ce qu'il a fait pour nous, il est retourné auprès de sa famille. Nous les avons fait déménager, au cas où l'Armée voudrait retrouver sa trace. Il vit sur une des îles des Contrées. Eren, je crois.

_ Je vois.

Les îles des Contrées sont des îles perdues en mer, au Sud. Il y a tout un archipel là-bas mais il est très difficile d'y accéder, sauf par voie maritime.

_ Nous avons une équipe de hackeurs qui travaillent sur le projet des ogives. Ne t'en fais pas, dit-il en s'asseyant à l'avant de son bureau devant moi.

_ Et si jamais ils ne trouvent rien ?

_ Nous devrons passer à l'offensive.

Il a un regard triste quand il emploie ses mots. Il redoute cette situation. Mais malheureusement, si jamais son équipe de hackeurs échoue, ça sera peine perdue pour nous. Et nous devrons faire face à des morts, dans les deux camps. Que ce soit des riches ou des pauvres. Ce sera véritablement la guerre civile. Et pas qu'au Sud.

_ Pourquoi vous n'êtes pas venus me chercher après être partis d'Acropolis ?

Aedan est dérouté par ma question. Il racle sa gorge et glisse sa main dans ses cheveux, qui retombent sur les côtés de son visage.

_ Nous voulions te récupérer. Nous avons tenté notre chance plusieurs fois. Seulement on nous a tout le temps barré la route.

_ Et après que je sois partie ?

_ Tu avais la puce ! Nous n'avions pas mis encore en place tout notre système défensif ! Nous ne pouvions pas t'accueillir ici !

_ Et alors ? Dans une autre ville ? Près d'ici ?, m'exclamé-je en me levant.

_ Nam, s'il-te-plaît...

_ Pourquoi vous n'êtes pas venus me chercher ?!

Aedan soupire et ouvre la bouche pour me dire la chose que je ne voulais entendre depuis que j'ai compris que ma mère était morte. Enfin partie, quoi...

_ Parce que tu étais trop importante pour que l'on te mette en danger ! Quand tu vivais seule, tu n'existais plus pour Connors vu qu'ils avaient perdu ta trace ! Mais quand il a appris la rumeur comme quoi une milice avait été formée, et quand ta puce a été réinitialisée, il a voulu remettre la main sur toi ! C'est à ce moment-là que Kasey et son père t'ont trouvé ! C'était pour te sauver ! Connors te voulait pour tuer tout espoir de paix ! Il ne pouvait pas te tuer comme ça, alors il t'a forcé la main en te proposant indirectement les duels ! Et t'as foncé tête baissée !

_ Mais j'ai réussi à en sortir ! Ça, ça compte !, dis-je fortement.

_ Et tu t'es admirablement conduite, là-bas !

Mais pourquoi ? Pourquoi moi ?

_ Quel est le lien ? Pourquoi je suis censée être votre porte de sortie ? Pourquoi ?

Aedan se lève et passe à côté de moi.

_ Viens avec moi, je vais te montrer.

Aedan sort de son bureau et je le suis à contrecœur. J'en ai marre d'attendre pour que l'on me donne mes réponses. Mais si le suivre est le seul moyen d'apprendre la réponse à ma problématique, je le ferai.

_ Oh, au fait ! Sors de la combinaison. Les gens ici seront trop surpris de voir quelqu'un porter ça après ce qu'il s'est passé.

Je m'exécute et en sors. Aedan appuie sur la montre une fois et la combinaison se contracte pour disparaître dans le bijou.

_ La nanotechnologie !

Aedan me remet le bracelet et sort de l'église. Je mets la montre et je le suis. À peine ai-je mis un pied dehors que tout le monde s'arrête en me fixant avec de gros yeux. Je fronce les sourcils et continue ma route auprès d'Aedan. Plusieurs personnes – pour ne pas dire toutes – se retournent sur moi en faisant des messes basses en regardant mon poignet. Je baisse la tête pour ne pas voir les gens me regarder comme si j'étais une bête de foire.

Au bout de cinq minutes, nous entrons dans une maison plein pieds. Plusieurs hommes armés l'ont élu comme domicile. Aedan passe devant eux sans ciller alors que moi, je continue de baisser la tête, sentant tous les regards braqués sur moi.

Aedan ouvre une porte menant à un escalier qui descend au sous-sol. Je le suis et je vois Jera nous attendre en bas de ce dernier, avec Kasey, Hemming et Furie.

Lorsque j'arrive à la hauteur de Jera, il me regarde avec un petit sourire nostalgique envers la montre.

_ Tu l'as trouvée ! Le portrait craché de ta mère...

_ Je l'avais remarqué ! Depuis que je suis sortie de l'église, tout le monde n'arrête pas de me fixer !

Kasey s'approche de nous et me sourit. Il me prend la main et m'entraîne un peu plus loin.

_ Comment tu te sens ?, me demande-t-il.

_ Plutôt bien. Je vais enfin savoir pourquoi tout le monde compte sur moi.

_ Tu n'es pas obligée, si tu ne veux pas.

_ Kasey, on n'a pas fait tout ça pour rien. Alors...

Il fait une moue et finit par m'embrasser le front pour me laisser aller vers Aedan, qui nous regarde bizarrement.

_ T'es prête ?

Je lui fais « oui » de la tête. Il appuie sur une touche d'un clavier posé devant lui et sur un écran transparent, l'image d'un gros cube percé d'un unique trou tourne sur elle-même.

_ D'après nos taupes aux laboratoires de l'Armée, ceci est le dispositif de déclenchement des ogives. (Il appuie sur un autre bouton et la vue du cube devient une vision explosée de l'objet). En réalité, il s'agit d'une manivelle qui doit être tirée pour être désamorcée.

Je vois distinctement la manivelle. Aedan zoome dessus pour bien que je la discerne.

_ Qu'est-ce que ça a à voir avec moi, tout ça ?

Aedan regarde autour de lui et Jera s'approche de moi pour se poster à ma gauche.

_ Ceux qui ont conçus les ogives et le système d'éjection du Pluratium ont eu un ordre venant de ton père, poursuit Jera. Une seule série d'empreintes digitales peuvent désamorcer les ogives.

Mon sang se glace quand je réfléchis deux secondes à qui appartiendraient ses empreintes. Eh merde...

_ Ne me dites pas que...

_ Oui, Nam. Ce sont les tiennes.

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