Chapitre 18
_ Tu crois qu'on y arrivera ?
Ma voix se veut forte mais j'ai du mal à y mettre la conviction que je voudrais qu'elle ait. Kasey fait glisser ses doigts sur mon épaule pour me réconforter. Il respire doucement. Il est calme. Ça se voit à la façon dont ma tête monte et descend sur son torse quand il inspire et expire ensuite.
_ Je l'espère. On n'aura pas fait tout ça pour rien, exprime-t'il d'une voix entendue. Tu me promets que tu feras attention, là-bas ?
Il baisse ses yeux vers les miens et insiste en silence pour que je lui donne une réponse. Je lui dis ce qu'il veut entendre.
_ Oui, je ferai attention.
_ De toute façon, je serai dans le groupe qui va t'emmener jusqu'au bureau de ton père. Je veux rester auprès de toi du début à la fin.
_ Kasey...
_ Pas de mais, Nam. T'as pas le choix. Je viens avec toi, c'est tout.
Je me positionne pour me tenir sur mes coudes et le regarde. Qu'est-ce qu'il est beau, avec son bras passant derrière sa tête, faisant ressortir ses muscles saillants sous sa peau douce ! Je me demande encore ce qu'il fait avec moi. C'est vrai, je suis la dernière des filles à être faite pour une relation alors pourquoi il m'a choisi, moi ? Il avait des prétendantes à Osgor, à Laina, à Acropolis et à Faniath. Même ailleurs ! Alors pourquoi moi ?
_ Et qu'est-ce qu'il se passera après ? Quand tout sera réglé ?
Kasey fronce les sourcils et me regarde d'un air inquiet.
_ Eh bien... Après... On rentrera chez nous et on continuera de vivre notre vie...
_ Quel chez nous ? On n'en a pas, on est des nomades...
_ Nam, c'est toi mon chez-moi !
Il glisse sa main sur ma joue et se redresse pour approcher son visage du mien.
_ N'importe-où où tu iras, j'y serai moi aussi.
_ Tu dis ça parce que c'est notre situation qui le veut. Une fois que ce sera terminé, tu iras autre part, moi aussi sûrement.
Kasey ouvre grand ses yeux en relevant ses sourcils.
_ Tu veux qu'on se sépare ?
Sa voix est tellement faible que j'ai besoin de deux secondes pour avaler ses mots. Kasey est trop important pour moi pour que je le laisse tomber. Mais c'est mon point de vue, peut-être pas le sien. La situation nous a rapprochés et, dans un futur proche, on sera obligé de nous séparer. A cause de la mort, ou à cause d'autre chose.
Kasey se redresse complètement et je fais de même en recouvrant mon corps de drap, lui en laissant aussi pour qu'il cache sa dignité.
_ C'est ça, tu veux qu'on se quitte ?, répète-t'il.
_ Kasey, on ne s'en sortira pas indemne, voire pas du tout, connaissant mon père. Ce serait plus simple, tu ne crois pas ? On évitera de souffrir...
_ Nam, prononce-t'il en empoignant mon cou entre ses mains. Je ne pourrai pas t'oublier et faire semblant de ne rien ressentir s'il t'arrivait quelque chose, demain. Je resterai jusqu'à la fin, que tu sois contente ou non. Tu pourras me menacer avec tout ce que tu veux, je n'irai pas plus loin d'un mètre de toi. Tout ce que je veux faire dans ce monde, c'est continuer à te parler, à te voir, à t'entendre, à écouter tes vacheries envers moi. Je ne te lâcherai pas d'une semelle jusqu'à ce que je meure. Et peut-être même encore après. Alors maintenant, tu vas te taire et tu vas accepter tout ce que je viens de te dire en gardant en tête que je suis amoureux de toi et que jamais tu ne réussiras à me faire partir, est-ce qu'on s'est bien compris ?
J'ai la bouche pâteuse tout d'un coup. Je n'arrive presque plus à respirer. C'est la première fois que quelqu'un me dit quelque chose comme ça.
_ Je n'ai pas l'habitude d'entendre ce genre de chose alors la prochaine fois que tu sens qu'un discours tel que celui-là va sortir de ta bouche, préviens-moi. Je pourrai me préparer psychologiquement.
_ Ça veut dire qu'il y aura une prochaine fois alors ?, demande Kasey en souriant.
Son sourire est communicatif. Mes lèvres se retroussent d'elles-mêmes et je baisse la tête pour cacher la rougeur de mes joues.
_ On verra bien.
Kasey approche son visage et m'embrasse. Il me presse contre lui et me force à m'asseoir à califourchon sur ses cuisses. Je me tiens à son torse. Mon corps devient de plus en plus brûlant, pourtant il ne fait pas si chaud que ça. La température est parfaite. Kasey laisse suspendre ses lèvres aux miennes avant de prononcer une dernière fois :
_ Je t'aime, Nam.
Je remets mes lèvres sur les siennes et réponds à mon tour :
_ Je t'aime, Kasey.
*
_ Comment va Jera ?, demandé-je à Kasey en me rhabillant.
_ Il va mieux mais il était incapable de bouger alors Hélène est restée à son chevet.
_ Tu penses quoi d'Aedan ?
Kasey s'arrête en relevant un sourcil vers moi.
_ Comment ça ?
_ Je ne le connais pas... J'ai dû mal avec lui, en fait... Je n'arrive pas à lui parler comme on le devrait, en temps normal. C'était le petit-ami de ma mère.
_ Mon amour, dit-il en s'approchant de moi. Vous avez vécu un truc que personne ne peut comprendre. Il ne t'en veut pas d'être comme tu es, au contraire, il le comprend.
_ Il t'en a parlé ?
_ Non. Je le sais, c'est tout.
Kasey hausse les épaules en me prenant dans ses bras. J'enfonce mon visage dans son cou et soupire bruyamment.
_ Aedan est quelqu'un de bien. Toi aussi, tu es quelqu'un de bien mais la vie a fait que toi et ta mère avez été séparées. Ce n'est pas en moins d'une semaine que vous allez vous parler comme si vous vous connaissiez depuis toujours. Tu te mets la pression, ce n'est pas bon.
_ Je sais. Je ne le connais pas. Je me méfie de tout le monde presque.
_ De moi aussi ?
_ Non pas de toi !, rigolé-je en lui tapant gentiment le torse. Même si au début, je n'étais pas très confiante !
_ Et maintenant ?
Il est sérieux, là ?
_ Après ce qu'on vient de faire, tu doutes encore ?
On rigole ensemble et Kasey m'embrasse sur le front.
_ Tu es prête ?, me demande-t'il.
_ Faut bien...
Je souris quand même en haussant les épaules et il se tourne pour récupérer quelque chose sur le bureau et il me le tend.
Je reconnais l'arbalète que Manny et Bobby m'ont aidé à fabriquer. Je la saisis à deux mains et la pèse. Toujours aussi légère. Sur le bureau, des foyers de flèches ont été fait pour qu'elles tiennent dans mes poches. Je souris.
_ Tu l'avais oublié à Osgor...
_ Ils sont ici ? Les cousins ?
_ Ils sont en bas. D'ailleurs, ils t'en veulent de ne pas avoir été leur dire bonjour plus tôt !
Je rigole et regarde Kasey une dernière fois avant de l'embrasser et de le laisser seul dans la chambre, en emportant les flèches.
Je descends les escaliers et trouve quatre petits groupes de commerçants et de gardes de Faniath en train de discuter à voix basse, dans la rue vide. Dès qu'ils me voient, ils se taisent et me regardent avec un air triste. Je m'avance et cherche les cousins dans la foule. Je remarque la tignasse courte, bouclée et noire de Bobby. Je souris et m'approche de lui.
_ Si vous ne venez pas me voir non plus, on n'avancera pas !, dis-je juste à côté de sa tête.
Bobby sursaute et se retourne vers moi en poussant un petit cri. Ses yeux s'arrondissent puis s'allongent ainsi que ses lèvres quand il me reconnaît.
_ Oh ! Comment tu vas, ma p'tite ?
Bobby me fait une accolade et me tape le dos amicalement, voire un peu fort. Je fais de même en rigolant. Bobby s'éloigne de moi et tourne vivement la tête.
_ Eh Manny ! Viens par-là, y a la p'tite à l'arbalète !
_ C'est Nam !, le reprends-je.
_ Ah oui ! Y a Nam, ramène tes fesses, tout d'suite !, ajoute-il en hurlant.
Manny sort d'un immeuble voisin et regarde son cousin.
_ Eh m'crie pas comme ça, mec ! T'fais chier tout le monde là ! (Il pose ses yeux sur moi.) Oh ! Mais c'la p'tite ! Comment tu vas, poulette ?
Je fais une accolade à Manny et rigole faiblement.
_ Ça va et vous ?
_ On n'peut mieux ! Enfin, va y avoir de la baston, hein Manny ?, s'exclame Bobby.
_ Ouais ! Ça f'sait longtemps !
Depuis le soir de la mort de Tania, oui. Fallait qu'ils me le rappellent maintenant !
_ Ouais, un bail ! Eh ! Mais t'as toujours notre bijou ! Elle s'porte bien ?, m'interroge Manny en pointant mon arbalète.
_ Ouais, ça va ! Elle est comme neuve !
_ Fais voir !
Je tends l'arbalète aux cousins et ils l'examinent. Ils s'exclament et poussent de petits cris de surprise lorsqu'ils remarquent certains détails de l'arme. Un truc d'armuriers, j'imagine.
_ T'en as pris soin ! C'est bien ! Hein Manny !
_ Ouaip' !
_ Et vous, vous avez pris quoi comme arme ?, leur demandé-je curieuse.
Avec un grand sourire, ils sortent chacun un Hector 185 d'Angara, la première arme que j'ai utilisé à l'armurerie, le jour où je les ai rencontrés. Je rigole faiblement et les scrute.
_ Vous allez faire des dégâts !
_ Non-stop !, s'écrie Bobby en armant le Hector 185.
Je me retourne et remarque que la rue contient trois fois plus de monde que quand je suis arrivée. Je croise le regard de Tobias et il me fait un signe. Je m'excuse auprès des cousins et m'éloigne d'eux.
Tobias m'emmène un peu plus loin, dans une ruelle, et vérifie que personne ne peut nous entendre.
_ On a trouvé quelque chose dans les affaires de Clark avant qu'il ne s'enfuit. Je ne savais pas ce que c'était avant que Gio ne nous en parle. Voilà ta porte de sortie.
Il me tend une feuille pliée en quatre. Je la déplie et regarde le dessin fait à l'arrache de Clark Hickermann. Deux cubes marron, avec un disque gris sur l'un, et un disque noir sur l'autre. Les deux ont un point noir en haut à droite, qui n'était pas présent sur le plan de la milice.
_ C'est le cube où se trouve la manivelle mais pourquoi le premier disque est rempli et pas l'autre ?
_ Parce que c'est une ouverture. Pour ta main, quand tu auras tes doigts sur la manivelle. J'ai trouvé d'autres papiers et j'ai demandé à des gardes qui ont travaillé avec Hickermann de décrypter ses autres papiers, dont des messages.
_ T'en as parlé avec Gio et les autres ?
_ Non, je voulais t'en parler d'abord. On a trouvé des textes codés. Mes gardes les ont décryptés et ils ont découvert un message derrière.
Tobias me tend un autre papier plus petit et plié en deux. Je l'ouvre et y trouve une écriture élégante, probablement celle d'une femme.
"Le dispositif oculaire est finit et prêt à être installé sur la boite. Le dispositif vocal a encore des progrès à faire mais on y est presque. Les empreintes sont ok."
Je fronce les sourcils et regarde Tobias, complètement perdue.
_ C'est à ça que servent ces points ?, dis-je en pointant les cercles noirs des dessins.
_ Nam, la milice voulait faire un moule de ta main pour avoir tes empreintes mais ils ne peuvent pas prendre ton œil. Ta voix, oui, mais ton œil, c'est plus difficile. Ils ont eu une fausse information. On a été pris de court.
_ Connors est au courant de tout.
Doucement, les informations se mettent en place. Et je comprends enfin pourquoi ça n'aurait pas été si simple de désamorcer les ogives. Je savais que mon père allait tout faire pour me tuer. Mes simples empreintes, ça aurait été trop facile à contourner comme embûche.
Et voilà, j'avais raison depuis le début. Je le savais.
Je vais mourir.
_ Comment je suis censée m'y prendre ?
_ Nam, tu vas mourir ! On le sait, tous les deux !
_ Je sais et toi, comme moi, savions que c'était inévitable. Mais je n'ai pas le choix, là ! On n'a plus le temps de faire mon empreinte rétinienne, un moule pour mes mains, peut-être mais... C'est trop tard pour le reste...
_ Écoute, je serai là de toute façon...
_ Dis-moi comment on fait, Tobias.
Tobias soupire fort et sort un nouveau papier. Une autre copie d'un message décrypté.
"Œil, voix, main."
Je prends les trois papiers et demande un briquet à Tobias. Il me le tend et je brûle les trois bouts. On les regarde brûler en silence et nous nous taisons, voyant mon destin fumant grimper vers ma tête.
_ Il faut que tu protège Kasey. Je ne m'en sortirai pas, mais il faut qu'il vive. Il le mérite. Et ne préviens personne par rapport à tout ça. Tu lui diras que je l'aimais et que je veux qu'il refasse sa vie.
_ Ok.
Les papiers finissent de brûler et je fouille dans mon sac deux billes roses et j'en tends un à Tobias. On les pose sur nos langues et on laisse le chocolat et les fraises descendre dans nos gorges. Je m'apprête à refermer mon sac quand je vois les billes noires rouler entre deux munitions. Je les sors et les tends à Tobias.
_ Tiens. Au cas où. Pour toi et Kasey. Je n'en aurais pas besoin...
_ D'accord.
Tobias récupère les billes noires et les enfonce dans sa poche. On n'entend plus les gens parler. On sort de la ruelle et nous regardons ce qu'il se trame. Gio et Iori sortent de l'immeuble avec Kara. Aedan se poste à côté de moi, sa tige argentée et fumante pendant à ses lèvres. Une fumée sort de ses narines et il nous regarde.
_ Tobias, tu peux nous laisser seuls, s'il-te-plait ?
_ Oui.
Tobias m'adresse un regard entendu et s'éloigne. Je me tourne vers Aedan qui me regarde avec un air indescriptible.
_ Je vais guider le premier groupe. Je ne pourrai pas te protéger. Alors fais attention à toi.
_ Tobias et Kasey seront dans le groupe qui va m'escorter. Ne t'en fais pas.
_ Tu sais, on peut encore bricoler un moule de ta main.
J'ai envie de lui dire tout par rapport au cube et au dispositif pour désamorcer les ogives. Mais non, c'est hors de question. Je ne veux pas l'inquiéter.
_ Non. Personne d'autre que moi ne peut faire ça. Je ne laisserai plus personne mourir à ma place.
Je le sais maintenant. J'en suis sûre. Même s'il ne peut pas l'admettre parce qu'il ne le sait pas. Mais moi, au fond de mon âme, je le sais que c'est avec lui que j'aurais dû grandir, parce que Connors n'a jamais été mon père. Aedan laisse encore une fois la fumée sortir de sa bouche et il acquiesce de la tête.
_ Met-toi en selle.
Je fais oui de la tête et siffle un petit coup pour appeler Furie. Des gardes passent des bâtons dans les rangs, noirs mates long de trente centimètres. Quand l'un deux fouette l'air avec puis le plaque contre son mollet, je comprends à quoi ils servent.
Le bâton se déploie autour de la jambe et monte jusqu'à la tête du garde en laissant des traînées d'étincelles doré le long de l'ascension du métal or sur ses vêtements. Le soleil se reflète dessus et je dois plisser les yeux pour voir la fin du processus. Un casque se forme autour de la tête du garde, mi-métal, mi-verre, ou un composant encore plus résistant. Le garde secoue sa tête de haut en bas une fois et la partie transparente devient opaque.
J'ai déjà vu quelque chose d'aussi incroyable. Et c'est ma montre. Je clique sur elle et toute ma combinaison se déploie. Mon casque se forme et je le retire quelques minutes. Quand j'entends l'aboiement de Furie, je sursaute en sortant de mes pensées.
_ C'est Jeb qui les a conçus. Pour que tu te fondes dans la masse des soldats de l'Armée.
_ C'est de l'art ! Il sort ça d'où ?
_ Il s'est inspiré des villageois de Faniath. Ce sont des exo-squelettes, comme le tien. C'est des nanobots et de la dent de bernique.
La Tour Nord d'Acropolis.
_ Jeb a travaillé sur la Tour Nord à la Capitale ?
_ Oui. Comment tu sais ?
_ La tige qui soutient la villa en haut est faite du même matériau. C'est Kasey qui me l'a dit.
_ D'ailleurs...
Aedan agrippe mon bras et me force à le regarder.
_ Fais gaffe à Kasey. Ne le fait pas souffrir. Il en a déjà assez bavé.
Furie aboie encore et je tape deux fois dans mes mains pour qu'il prenne sa taille adulte. Je regarde Aedan sans lui répondre. Sa remarque ne me laisse pas de marbre. Iori s'approche de moi avec mon Wheellock et mon fusil. Merci de l'avoir mise dans ma vie, Seigneur !
_ T'allais oublier ça !
_ Merci Iori.
Je lui souris et positionne mon fusil dans mon dos. Mon Wheellock se coince dans le côté arrière de ma ceinture et mon arbalète s'imbrique au-dessus de mon fusil, formant une croix. Je la serre contre moi et lui fais un bisou. Elle s'éloigne et me laisse seule avec Aedan.
_ Essaie de survivre, d'accord ?, lui dis-je en mettant mon casque.
_ Reste en vie, toi aussi.
Aedan s'éloigne et attrape une barre pour mettre l'exo-squelette. Je le regarde un instant, pensive. Je ne suis pas sûre de pouvoir tenir mes promesses, moi.
Furie s'allonge et je grimpe sur son dos. Je m'avance avec lui vers le centre de la foule où Kara, Tobias, Iori, Gio, Aedan et Kasey se trouvent avec d'autres personnes. Rapidement, un rassemblement se fait et Gio entre dans un cercle formé par le groupe.
_ Nous allons passer par les galeries. Souvenez-vous, il y a que deux choses à faire, repérer les ogives (il se tourne vers moi et me regarde fixement) et les désamorcer.
Furie bouge un peu, me secouant à peine.
_ Le groupe trois protège Nam. Elle a un casque différent du vôtre. Vous la reconnaitrez grâce à ça. Ils passeront par les toits. Les autres, reprend Gio, foutez le bordel !
Les gardes et les villageois crient longuement en levant leurs armes. Moi, je me tais. Kasey s'approche de moi et me sert la main. Il porte aussi un exo-squelette.
_ Fais attention.
_ Toi aussi.
Il secoue la tête pour rendre le verre de son casque opaque. Il s'éloigne et Furie passe entre les gens. Certains commencent à courir assez rapidement. Plus rapidement que des humains ne pourraient le faire. Furie hurle et s'élance dans une course au milieu des soldats de la milice, de la Garde et des villageois. Nous sortons rapidement de la ville et nous entrons dans le désert à nouveau, guettant l'entrée des galeries.
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