Le Loup Solitaire

Je me réveillais en sursaut, une perle de sueur coulait sur mon front. Je repensais à mon rêve, ses yeux rouges que j'avais pu voir une fois dans le regard envoutant d'Hadès. Je me levai et regardai par la fenêtre seule la lune éclairée la forteresse, projetant son reflet sur les murs en mosaïque ressemblant à des milliers de petits miroirs. Je décidai alors de sortir de ma chambre et demandai à Hadès :

- J'aimerai aller à la bibliothèque.

- Vous devriez demander une chambre dans la bibliothèque, me dit-il tout en souriant.

Il me prit la main et en un flash nous nous retrouvions dans la bibliothèque. Je commençais à scruter les grandes étagères argentées, incrustées de pierres précieuses. Quand mes yeux se posèrent sur une reliure bleue qui était hors de ma portée, je décidai de l'attraper avec mon don. Néanmoins, je fus surprise lorsque l'énergie qui émanai de ma main, n'attira pas seulement le livre, mais aussi tous les autres qui l'entouraient.

Dans un mouvement de panique, je me retournais, me heurtant maladroitement contre le torse d'Hadès. Les rangées se vidèrent toutes sur nous les unes après les autres telle une cascade. Je restais agrippée à mon garde le serrant comme une bouée de sauvetage, au milieu des ouvrages dispersés sur le sol. Je relevais la tête vers son visage, qui avait l'air amusé de la situation. Je m'écartai de lui légèrement embarrasser puis je me mis à ramasser les livres.

Pendant que je finissais de former une première pile de livres. Je fus poussée par ma curiosité, d'en savoir plus sur Hadès qui était toujours un mystère pour moi.

- Je me demandais quel âge avez-vous ? Et pourquoi avoir voulu devenir garde royal ?

- J'ai cent trente-six ans. Après la guerre, les démons communs n'ont pas vraiment eu le choix... Avec le traité de la trêve, c'était la garde ou la collecte des âmes, me répondit-il avec comme un goût amer.

Il prit la tour que je venais de créer, pour la remettre en place sur l'étagère.

- Vous-Avez perdu des membres de votre famille pendant la guerre ? lui demandais-je tout en continuant de ramasser les ouvrages.

- Ma mère... me répondit Hadès.

- Comment était-elle ? repris-je.

- Elle était belle avec de longs cheveux noirs, toujours souriante et elle arrivait toujours à voir le bon côté des choses, dit-il avec mélancolie.

Après avoir fini de remettre tout en ordre, je m'asseyais exténuée dans un fauteuil près de la fenêtre.

- C'est comment l'enfer ? lui demandais-je.

Il sortit un vieux parchemin de sa veste, et le déroula sur le bord de la fenêtre, laissant apparaitre une magnifique carte. Mes doigts traçaient des itinéraires de part et d'autre, entre les différents royaumes représenter.

L'enfer était divisé en huit royaumes apparents. Mes yeux s'arrêtèrent au centre ou ce situé Le Royaume de Magma, sur une zone volcanique. Au Nord, je vis Le Royaume de Géhenna, un grand portail circulaire y était représenté. Le Royaume des Âmes était dessiné au Sud entouré d'une rivière rouge qui traversait toute la carte. À l'Est, je remarquai le Royaume des Roches Écarlates, mes doigts glissait sur une chaîne de montagnes cramoisies. À l'Ouest, je vis écrit le Royaume des Cendres, au milieu d'un désert de sable noir. Le Royaume des Ombres, représentait un palais dans une grotte sombre remplie de pierres précieuses situé au Sud-Est. Le Royaume Pourpre, au Sud-Ouest était le long des côtes ou débouché la rivière rouge dans une grande étendu d'eau appelée : La Mer du Néant. Enfin le Royaume des Fumées Rouges était visible au Nord-Est entouré d'un nuage rouge.

J'avais la chair de poule comment un tel endroit pouvait être aussi fascinant et effrayant à la fois.

- Où viviez-vous avant ? lui demandais-je aussitôt.

- Je vivais au royaume des Cendres, c'est l'un des plus beaux endroits de l'enfer, ajouta-t-il en pointant l'endroit sur le parchemin.

- Me feriez-vous visiter quand la paix reviendra pour de bon ? murmurai-je au bord de l'endormissement.

- Si la paix revient, ça sera avec plaisir, Princesse, me dit-il un peu surpris de ma question.

Je sentais sa main toucher la mienne, elle était douce et chaude il me souleva lentement du fauteuil d'un geste naturelle. Un flash retentit, nous nous retrouvions dans ma chambre puis il me déposa dans mon lit. Je l'interpellai avant qu'il ne franchisse la porte pour sortir :

- Demain matin, je veux retourner m'entraîner. Bonne nuit Démon, lui dis-je avant de m'endormir.

-Bonne nuit, Princesse, me répondit-il de sa voix la plus profonde.

Le lendemain, je me réveillai de bonne heure, j'enfilai la tenue de garde qu'Hadès avait dérobé pour moi. Quand je fus enfin sortie de ma chambre, je tombai nez-à-nez avec Gabriel. Il m'attendait devant ma porte aux côtés d'Hadès et de Félix.

- Je peux savoir ce que tu comptes faire ? me dit-il d'un air sérieux.

- Il faut que je m'entraîne, je suis faible et je te rappelle que nous avons été attaqués ! lui répondis-je.

- Les princesses ne s'entraînent pas, de plus avec les gardes ! Surtout que tu n'as pas encore dix-huit ans, me reprit-il les bras croisés.

- Je vais avoir dix-huit ans dans quatre mois et tu n'es pas mon père ! lui répondis-je agacée.

Je passais en force en l'écartant doucement de mon chemin. Gabriel me rattrapa par la main.

- Ne te fâche pas... Si tu veux vraiment t'entraîner allons-y ensemble, finit-il par céder.

Arrivés sur le terrain d'entraînement après avoir descendu les interminables marches de la tour argentée, je commençais à me rapprocher des cibles.

- On va plutôt essayer le combat rapproché. D'après Félix tu sais déjà utiliser un arc, me lança Gabriel.

Je fixai Félix furieuse, qui se trouver en retrait derrière mon frère.

- D'accord, répondis-je en le suivant sur le terrain de combat.

Je me mis en position les poings serrés près de mes joues légèrement en avant, comme j'avais vu les gardes le faire de nombreuses fois. Gabriel me sourit et se mit face à moi.

- Essaie de me faire tomber et n'ai pas peur de me frapper, je ne te ferai pas mal.

Je m'élançai en avant tout en envoyant mon pied sur le torse de mon frère. Ce qui le fit reculer à peine de quelques centimètres et ne semblait pas le déstabiliser. J'enchaînai avec un coup de poing au niveau de sa mâchoire, mais Gabriel réussi à contrer mon attaque, je continuais d'essayais de trouver une ouverture pour l'atteindre au visage. A chaque fois je me heurtais à ses bras qui faisait barrage.

Je tentais de rassemblait mes forces et de le frapper en visant ses côtes, mais il esquivait toutes mes attaques. Puis, je me mis à repenser à Bélial lorsqu'il était sur le point de frapper Gabriel. Je sentais la même puissance resurgir dans mes mains. Lorsque j'envoyai mon poing vers lui, je réussis à le projeter violemment quelques mètres en arrière contre un tonneau d'armes.

Je me dirigeai vers lui avec enthousiasme.

- Désolé mais je t'ai eu ! lui dis-je fièrement en l'aidant à se relever.

- Tu as réussi à me faire tomber uniquement grâce à ton don, me reprocha Gabriel.

-Tu n'as pas précisé de quelle manière, ce qui compte ce n'est pas le résultat ? lui demandais-je.

Il leva les yeux au ciel et ajouta :

- On continuera plus tard je dois envoyer un message à mère en attendant je te laisse t'entrainer tu manques visiblement de puissance physique et de discernement... me dit-il avant de s'en aller.

Je passai la matinée sur le terrain, je commençais par faire la course avec Hadès qui me battu trois fois d'affilés. Ensuite je choisis de faire du tir à l'arc, et réussi à mettre une flèche sur cinq au centre de la cible, sans utiliser mon talent. Après j'essayais de faire voler des objets plus de trois minutes sans les faire tomber, plus ils étaient gros plus c'étaient compliqué. C'est seulement vers midi, que je m'arrêtai, Gabriel avait envoyé une servante me rapporté un panier repas, je m'installais seule avec Hadès dans un espace ou des gardes manger et buvaient de l'eau de vie. J'aperçus Alec qui était surun des remparts penchés sur une grande sculpture métallique. Je décidais de lerejoindre après avoir terminé mon repas.

Il était en train d'assembler avec ses yeux, de fines pointes de métal sur l'immense statue de loup argentée, les détails étaient incroyablement réalistes.

-Je voulais vous remercier encore une fois, pour m'avoir accueilli chez vous, cet endroit est vraiment fascinant, lui dis-je reconnaissante en arrivant derrière lui suivi d'Hadès.

-Ne me remerciez pas, même si je n'ai pas l'habitude d'avoir de la compagnie ici, c'est assez plaisant. Ce sont mes parents qui ont bâti ses lieux, il y a plusieurs siècles maintenant, me répondit-il en s'arrêtant.

-C'est vraiment magnifique ! lui dis-je en admirant son travail.

-Merci, c'est ma sœur qui m'a appris à façonner les sculptures. Elle arrivait à transformer son armure en panthère en quelques secondes et à lui donner vie, m'expliqua-t-il.

-Je suis impressionnée, elle avait un talent remarquable. Je serai curieuse de voir ce loup prendre vie, lui dis-je.

A ces mots, la statue se mit à se mouvoir, elle s'élança sur ses quatre pattes, le long des remparts d'une démarche mécanique, elle parvint au bout du chemin de ronde en quelques secondes, puis revint se poster devant nous. J'observais de plus près, ses yeux brillants formaient de deux pierres lisses et noires. Sa gueule ouverte, laissait apparaître ses canines ressemblant à des poignards, sa fourrure qui l'entourait, était faite de milliers de tiges fines métalliques.

-J'ai mis plusieurs années avant de réussir à finir de sculpter ce loup, et encore de nombreuses autres, afin de pouvoir le faire se déplacer comme un être vivant. Il me rappelle sans cesse, cette nuit où j'ai perdu toute ma famille. J'avais cinq ans, quand un groupe de démons ont fait leurs apparitions en pleine nuit, dans un flash assourdissant. Ma sœur, m'a enveloppé instinctivement dans ce loup, qui se trouvait au bout du lit, afin de me camoufler à l'intérieur, juste avant que le démon n'arrive dans notre chambre. Il venait de tuer nos parents, leurs sangs étaient encore sur ses mains. J'ai regardé à travers les yeux du loup, ma sœur luttait avec sa panthère comme une vraie guerrière. Se tenant devant moi pour me protéger, même s'il n'avait pas conscience de ma présence.

Sa panthère maintenait l'homme au sol avec ses griffes qui étaient plantées dans sa chair. Alors qu'elle enfonçait sa lame luisante dans son torse pour l'achever, il réussit à attraper un poignard, avec l'aide de sa queue. Au moment où l'arme était sur le point de toucher le cœur de ma sœur. Elle se heurta contre la panthère, qui avait repris sa forme d'armure sur la poitrine de Serena. Quelques minutes après, une démone aux cheveux rouges et au teint laiteux fit son apparition. Elle hurla à la vue du démon mort, ses yeux virèrent aux rouges, je ne sais comment elle plaqua Serena contre le mur. La maintenant prisonnière de son armure, elle finit par lui trancher la gorge. Avant de partir elle prit soin de ramasser le corps du démon et se téléporta.

Je suis resté toute la nuit dans ma cachette seul, à attendre paralyser par la peur. Le lendemain, les servantes sont venues me trouvais, je n'osais toujours pas sortir. Ils ont dû ouvrir le loup en deux pour m'extirper de là. Je regrette une chose, c'est de ne pas avoir eu le courage de sortir, pour aider Serena, me confia-t-il avec une immense peine dans son regard. 

-Je suis sincèrement navrée de ce qui est arrivé à votre famille. Je n'ose même pas imaginer ce que vous avez dû ressentir. Mais vous ne devez pas vous torturer ainsi, vous étiez bien trop jeune. Votre sœur souhaitait que vous puissiez survivre quoi qu'il arrive. Vous avez fait ce qu'il fallait en restant cacher cette nuit-là, lui dis-je profondément touché par son histoire.

Je restais un long moment avec lui. Il continua de parfaire son animal en métal, et me donna une pièce d'argent, pour que je puisse m'exercer. Je tentai de fabriquer une rose comme il me l'avait expliqué, en visualisant mon objectif. Je réussis tout juste à former une grossière bille aux bords ondulés. Quand la nuit tomba, nous retournions dans la tour pour aller dîner. 

Je suivie Alec dans la grande salle à manger qui se trouvée au rez-de-chaussée. Un grand lustre argenté, décoré de plumes en métal, éclairée la grande table de fer. Le roi s'installa en bout de table, Gabriel s'assit à sa droite et moi à sa gauche. Les gardes étaient postés le long des murs pendant que les servantes défilaient avec les plats et des bouteilles de vin.

- Quelles sont les dernières nouvelles ? demandais-je à Gabriel.

- Mère va bien, ainsi que la famille du Royaume des Roses du Désert. Hormis le roi, qui a été blessé par une flèche du soleil, sont état est pour le moment stable, me répondit-il en se servant un verre de vin.

- Des recherches, ont était effectué dans leur palais ? demandais-je.

- Des éclaireurs sont partis explorer les ruines mais il semblerait qu'il n'y ait plus personne, me répondit Gabriel en buvant une gorgée. Je vais devoir rentrer, mais mère préfère que tu restes ici encore quelques temps.

- Pourquoi devrais-je rester ? Notre palais est un endroit sûr avec le bouclier, lui lançais-je en me servant aussi un verre de vin. Ce qui fit froncer les sourcils de Gabriel.

- Je ne voulais pas t'en parler avant, mais il semblerait que les portes de l'enfer ne soient plus scellées, m'avoua-t-il. D'après les gardes, les Anciens Démons auraient trouvé le moyen franchir la barrière. Leur attaque au Royaume des Roses du Désert s'étant soldée par un échec, je doute qu'ils en restent là. C'est pourquoi, je veux aussi que tu restes ici tant que tu n'as pas encore dix-huit ans, tu es encore vulnérable et je pense qu'ils ne se doutent pas que tu sois là. Profites-en pour t'entraîner avec Hadès, me confiait mon frère.

- Je ne vais quand même pas rester ici jusqu'à mes dix-huit ans ? lui répondis-je inquiète.

- Vous êtes ici chez vous, Princesse. Si je peux me permettre, votre frère a raison, il serait plus prudent que vous restiez au moins jusqu'à vos dix-huit ans, ajouta Alec sereinement en buvant une longue gorgée de vin.

Je pris mon verre et le bu d'une traite.

- Puisque tout est déjà décidé je vous prierai de bien vouloir m'excuser, je vais me coucher, dis-je en me levant de table.

Je me dirigeais vers les escaliers suivit d'Hadès.

J'essayais de me détendre et oublié ma frustration, en allant prendre un bain, dans une baignoire argentée qui brillait comme un miroir, une servante y fit couler de l'eau chaude et y versa du lait et des pétales de roses. Puis je retournai vers ma chambre, au moment où j'ouvrais la porte Hadès me retint par la main

- Vous verrez Princesse, ça va passer vite, quatre mois d'entraînement intensif avec moi, vous n'aurez même pas le temps de voir le temps passé, me dit-il avec un léger sourire.

- Bonne nuit Démon... à demain.



Petite carte des royaumes de l'enfer :


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