L'Anniversaire
En seulement quelques secondes, je réussi à me défaire de l'emprise du balafré, en utilisant toute ma puissance pour le projeté en arrière. Dans mon élan, je balayai d'un signe de main les trois autres gardes, les faisant tomber comme des dominos. Et me précipitai au bord du mur, où Hadès venait juste de disparaître. Je réussi à l'immobiliser au milieu de sa chute, puis commençai à le hisser lentement vers moi. Les jambes tremblantes et le souffle court, je me sentais faiblir sous son poids. Les bruits de mes agresseurs, commencèrent à m'alerter. Les battements de mon cœur étaient si fort qu'ils résonnaient dans ma tête. Je faisais tout mon possible pour remonter Hadès, qui était toujours suspendu dans le vide, encore trois étages plus bas. Sa vie ne tenait plus qu'à un fil, qui était sur le point de rompre. La fatigue commençait à m'envahir douloureusement comme un poison. Soudain deux mains m'agrippèrent par la taille et me tirèrent en arrière brusquement. Je sentis subitement, le lien me reliant à Hadès se brisait, et mon cœur se déchirer au même instant. Sous le regard silencieux de la lune.
-Dépêchez-vous emmenez la, ordonna le balafré, en immobilisant mes bras derrière mon dos.
Aussitôt les trois autres gardes déployèrent leurs ailes, tout en se dirigeant vers moi. Je ne pouvais pas les laisser m'emmener sans réagir. Ils devaient payer pour ce qu'ils venaient de faire. Ma tristesse se transforma en colère, je puisais dans le peu d'énergies qu'il me restait. Je parvins à détacher mentalement mon papillon accroché à ma robe. Sans utiliser mes mains, je le dirigeai sur mes ennemis. Il transperça l'un d'entre eux, dans la poitrine, du bout de ses ailes aiguisés. Tel une aiguille à coudre, je le fis ressortir pour se planter dans le torse du second garde, qui hurla au contact de l'acier dans sa chair. Le troisième ange, prit de panique, s'envola instinctivement, abandonnant lâchement ses camarades. Enfin, je fis revenir le papillon vers moi, puis à l'aveugle, je l'envoyai par-dessus mon épaule. Une giclée de sang coula sur ma nuque, suivi d'un cri de douleur Ma broche ensanglantée revint se repositionner à sa place.
-Sale garce ! Elle m'a crevé l'œil ! hurla l'ange derrière moi.
Il me retourna pour me frapper brutalement au visage puis au corps. Je n'avais plus suffisamment de force pour contrer ses attaques. Je sentis mes côtes craquer, ma vision devenir flou, puis le sol froid caresser brutalement ma joue. Je crus apercevoir les yeux rouges d'Hadès surgir de la porte et se ruait vers moi, juste avant de fermer les miens.
Quand je repris connaissance, je sentis une immense douleur au visage, ainsi que dans mes côtes. J'étais allongée dans mon lit, Alize se tenait assise près de moi. Mes premières pensées allèrent vers Hadès.
-Où est Hadès ? Il va bien ? demandai-je inquiète.
-C'est plutôt à toi qu'il faut demander, ça fait deux jours que tu es inconsciente. Hadès a veillé sur toi jusqu'à ce soir, mais je lui ai dit d'allé se reposer. La sécurité a été renforcé, il y a desormais trois gardes devant ta porte.
-Ne me dis pas que Gabriel est au courant ? demandai-je en grimaçant de douleur.
-Non, il n'est pas au courant, j'ai dissuadé Alec de le prévenir. Sache qu'il se sent très mal de ce qui t'es arrivée. Il s'est chargé lui-même d'interroger les trois individus, mais ils ne se sont pas montrés très bavards. Tous les gardes et les servantes ont également été questionner. Les seules informations qu'on a pu obtenir, c'est que deux d'entre eux sont arrivés parmi un groupe de nouvelles recrues, la veille de La Lune d'Argent. Et que l'un d'eux a d'étranges cicatrices dans le dos comme si on lui avait arraché ses ailes.
-Les ailes auraient été arraché ? En y repensant l'ange qui m'avait agressé dans ton royaume n'a jamais déployait ses ailes pour s'enfuir, alors qu'il aurait très bien pu semer Hadès s'il l'avait fait. Il doit surement y avoir un lien.
-Je vais en informer Alec tout de suite et voir Hadès, il m'a demandé de le prévenir dès que tu serais réveillé, en attendant reposes toi, me dit-elle avant de sortir de ma chambre.
-Merci, dis-je avec reconnaissance.
Je commençais à somnoler quand Hadès apparut une vingtaine de minutes après le départ d'Alize. Il sembla tout de suite soulagé lorsque son regard croisa le mien.
-Vous allez bien, Princesse ? me demanda-t-il en s'approchant d'un pas lent.
-Et vous ? Pendant un instant, j'ai cru que vous étiez mort, comment avez-vous fait ?
-C'est grâce à vous. Quand j'ai senti que vous lâchiez prise. Je me suis jeté à travers la fenêtre la plus proche. Ensuite, j'ai couru aussi vite que j'ai pu dans les escaliers pour vous rejoindre. J'ai pu facilement neutraliser ces vermines, car vous les aviez déjà bien amochés avant mon arrivé, m'expliqua Hadès.
-Ravie d'avoir pu vous secourir Démon.
-Je vais vous laisser vous reposer, Princesse, me dit-il avec un sourire au coin des lèvres.
-Non, attendez, restez, le suppliai-je comme s'il allait de nouveau tomber dans le vide.
-Si c'est ce que vous désirez, Princesse, ajouta Hadès en s'asseyant près de moi.
***
Il était vingt-trois heures trente, mais je n'avais toujours pas sommeil. Nous étions déjà la veille de ma cérémonie, j'avais tellement attendu ce jour, que je n'en dormais presque plus. Les dernières semaines étaient passés plus vite que je l'aurai cru. Mon œil violacé avait enfin repris sa teinte naturelle et mes côtes ne me faisaient plus souffrir. Je m'étais enfin décidé à prévenir Gabriel ce matin, sur ce qu'il s'était passé lors de la fête de La Lune d'Argent. Il m'avait répondu dans l'après-midi, un long message pour me sermonner de ne pas l'avoir prévenu avant, seul ses dernières lignes m'avaient rassurées sur son degré de contrariété :
« Si ce n'était pas ton anniversaire demain, je t'aurais enchainée à mon bras pour être sûre, que l'on ne s'en prenne plus à toi. »
Je passais un peignoir en satin blanc, avant de sortir de ma chambre pour rejoindre Hadès et les trois autres gardes qui ne me quittaient plus mais restaient en retrait.
- Bibliothèque ? me dit-il.
- Non, la cuisine s'il-vous-plaît ! lui répondis-je en lui prenant la main instinctivement.
Après un flash, nous nous retrouvions dans l'obscurité de la cuisine. Je cherchai une bouteille de vin afin de me détendre avant la longue journée qui m'attendait demain. Pendant qu'Hadès allumait des bougies, je fus attiré par un bruit venant d'une pièce au fond de la cuisine. J'ouvris lentement la porte et découvris avec stupeur, Sun le torse-nu embrassant un garde allongé sur lui, au milieu de la pièce entourée d'étagères remplis de bouteilles de vins. Il s'arrêta en me voyant, sans montrer le moindre signe d'embarras contrairement à moi.
-Toi aussi tu as un petit creux ? me demanda-t-il en remettant son haut dorée.
-Je cherchai du vin... lui répondis-je en levant les yeux au ciel.
-Oui, moi aussi je cherchai du vin, me lança Sun, un sourire en coin, avant de disparaitre avec son amant.
Je pris une bouteille et remplis deux verres presque à ras bord. Je tendis un verre à Hadès qui refusa au premier abord, mais après avoir insisté, il finit par accepter.
- Je repensais au jeu de Sun quand on était au Royaume des Roses du Désert, vous voulez vraiment nous faire croire que vous n'avez jamais embrassé personne ?
- Croyez-le ou non mais c'est pourtant la vérité. Après je n'ai pas dit que je n'avais jamais eu de relations, pour moi les baisers sont juste plus intimes, répondit-il en me fixant du regard, il porta son verre au bord de ses lèvres et bu une gorgée.
Sa réponse me surprit et me fit rougir.
- Donc vous n'êtes jamais tombé amoureux ?
- Disons qu'après la perte de ma mère je n'ai pas vraiment pris le temps de m'occuper de ces choses-là.
Je pris une longue gorgée et m'assis sur le rebord de la table de la cuisine me retrouvant à la même hauteur que lui. La lueur des bougies éclairait son visage si parfait.
- Vous avez partagé votre lit avec plusieurs femmes ?
- Assez pour que je ne les compte plus, dit-il en s'approchant.
- Pourquoi toutes ces questions princesse ? me demanda-t-il avec un regard perçant.
-Vous préférez peut-être les poser ? Il me semble que vous n'avez pas eu le temps d'utiliser vos questions lors de la soirée de La Lune d'Argent ? lui dis-je droit dans les yeux.
-C'est vrai, j'en avais justement quelques-unes à l'esprit, comme par exemple, qu'aimeriez-vous faire après votre cérémonie ?
-J'aimerai voyager à travers les royaumes et même aller sur la lune si j'en ai la possibilité, lui dis-je.
-La lune ? Le plus simple serait que je vous y emmène, me reprit Hadès.
-Vous pourriez faire cela ? Je ne pensais pas les démons communs capables de s'y rendre, lui dis-je pensive.
-Les anges ont tendances à sous-estimer mes semblables, d'ailleurs j'aimerai savoir que pensez-vous des démons ?
-Je n'ai rencontré que trop peu de démons dont un qui a essayé de me tuer. Je ne pourrais vous fournir un avis objectif sur le sujet.
-Et que pensez-vous de moi ? ajouta-t-il suivis d'un regard intense.
Je sentais mon cœur s'emballer. Tout en buvant mon vin, ne laissant seulement que quelques gouttes au fond du verre. Hadès tendit sa main près de mon visage, replaçant une mèche de mes cheveux en arrière, effleurant ma nuque de ses doigts.
Je pris la bouteille et me resservis un grand verre.
-Pour être sincère je vous trouve troublant.
Je ne sais pas si c'était le vin qui me montait à la tête mais j'avais de plus en plus chaud.
-C'est-à-dire ?
-Ça fait trois questions démon, et il est minuit, ajoutai-je d'un ton espiègle.
-Et bien, joyeux anniversaire princesse ! Que désirez-vous ? me demanda Hadès tout en me défiant du regard.
Je tendis ma main près de son visage et caressa sa barbe naissante. Je sentais des picotements sous mes doigts, ce qui ne faisait qu'augmenter la chaleur qui m'envahissait petit à petit.
- Vous... dis-je en le défiant du regard.
Je fini mon verre et le posa à côté de moi, Hadès me fixait avec ses yeux sombres et intenses.
Il se pencha un peu plus vers moi, lentement... comme s'il hésitait puis
comme s'il ne pouvait se contrôler plus longtemps, il posa ses lèvres sur les miennes. Ses mains autour de mon visage, me caressant d'une grande tendresse, comme s'il avait peur de me briser. Je mis mes mains autour de son cou. Mon rythme cardiaque était tellement fort que j'avais le sentiment qu'il résonnait dans toute la pièce. Sa langue rentra dans ma bouche caressant la mienne avec douceur. Elle avait encore le goût du vin. La sensation de ses lèvres me donnait des décharges électriques dans le ventre.
Je commençais à descendre mes mains sur sa chemise enlevant un à un chaque bouton. Mes doigts glissèrent sur ses abdos, puis grimpèrent dans son dos. Il enleva le nœud de la ceinture de mon peignoir tout en continuant de m'embrasser comme s'il ne pouvait plus s'arrêter. Ce qui était sûr c'est que j'en étais incapable. Ses mains s'agrippèrent à mes cuisses, me faisant frémir.
Un flash retenti et nous nous retrouvions dans ma chambre, sa bouche toujours collée sur la mienne, Hadès me porta vers mon lit, tout en me tenant fermement. Il me déposa sur les draps, enleva sa veste et sa chemise déboutonnée à la hâte. J'enlevai mon peignoir, laissant apparaître mon chemisier en soie. Il s'allongea sur moi, s'arrêta un instant, pour me regarder fixement.
- Vous êtes sûre de vouloir continuer, princesse ? me demanda-t-il sérieusement, comme si j'allais le repousser.
- Ne vous arrêtez pas, lui ordonnai-je, en l'attrapant pour l'embrasser passionnément.
Hadès enleva lentement mon chemisier, dévoilant mon corps nu. Il se glissa entre mes jambes. Ses lèvres glissaient le long de mon cou, tout en descendant, il mordilla le bout de mon sein. Enfin il se redressa et enleva le reste de ses vêtements.
- Vous ne savez pas à quel point je vous désire, me dit-il juste avant de rentrer en moi.
La chaleur de son contact contre ma peau était semblable à des braises ardentes. Son regard intense reflétait une grande tendresse. Chacun de ses mouvements, me laissaient échapper des petits gémissements. Je sentais son souffle caressé ma gorge, avant que ses lèvres ne s'empares des miennes. Son parfum épicé, enivrait mon esprit. Mes doigts glissaient sur ses cicatrices pectorales et s'agrippaient à lui. Je profitais de chaque instant, me délectant de toutes ces nouvelles sensations pour la première fois. Jusqu'à ressentir une profonde volupté.
Hadès vint se reposer près de moi, il semblait épanoui et bouleversé à la fois. Nous étions tous les deux profondément troublé par la limite que nous venions de franchir.
C'est à peu près vers trois heures du matin que nous nous endormîmes l'un contre l'autre.
Je fus réveillée par de grands coups dans ma porte. C'était Gabriel, Hadès et moi se levions en sursaut. Je lui murmurai de s'éclipser rapidement et demandai d'envoyer immédiatement un garde. Il passa par la fenêtre et disparut, je mis mon chemisier et mon peignoir avant d'aller ouvrir.
- Bon anniversaire Nora ! me dit Gabriel accompagné de Félix.
Il me prit dans ses bras et me serra très fort.
- Merci ! lui répondis-je un peu embarrassée.
- Où est ton garde ? Il devrait être devant ta porte avec les trois autres, me dit-il en cherchant du regard dans le moindre recoin de ma chambre.
- Il est parti s'entraîner, il m'a prévenu hier soir, improvisais-je rapidement.
- Il devrait y avoir un garde en plus pour le remplacer ! me dit Gabriel furieux.
Quelques minutes après, un garde arriva juste devant la porte, qui était toujours grande ouverte.
- Ah et bien voilà le remplaçant, lui répondis-je un peu nerveuse.
Au même moment, Alize arriva avec Alec et Sun.
- Joyeux anniversaire Nora ! me lancèrent-ils tous en cœur.
Ils me prirent dans leurs bras à tour de rôle, Alize avait un tout petit paquet mauve orné d'un ruban doré, Alec et Sun aussi avaient un paquet chacun dans leurs mains.
- Ouvre le mien en premier ! Ce soir tu n'auras pas le temps de le faire ! m'ordonna Alize en déposant son cadeau dans mes mains.
Je l'ouvris délicatement et en sortis une magnifique paire de boucles d'oreilles argentées, avec des plumes parsemées de diamants, tombantes.
- Je les adore ! Merci Alize, lui dis-je avant de l'embrasser.
- Bon Alec m'a un peu aidé mais c'était mon idée ! m'avoua Alize ravie que son cadeau me plaise.
Sun se rapprocha et me tendit son paquet. Il était jaune orné d'un ruban argenté.
Je devinai à sa forme que c'était un gros livre. Je déchirai l'emballage, c'était bel et bien un livre, intitulé : « Les gardes à travers l'histoire ». Il me fit un clin d'œil accompagné de son sourire moqueur habituel. Je l'enlaçais pour le remercier et lui pinçais l'épaule.
Alec se tourna vers moi et me donna son cadeau argenté. C'était une plaque métallique où mon portrait était dessiné, ou plutôt gravait dans l'argent. Il était étonnamment réaliste.
- Merci c'est vraiment très réussi ! dis-je à Alec en lui faisant une petite étreinte.
Enfin, Gabriel se rapprocha de moi et sortit une petite boite de couleur bleu.
- Et bien, vu que tout le monde t'a offert son cadeau, je vais te donner le mien, me dit-il.
Je découvris un bracelet en argent. Au centre, il y avait une paire d'ailes déployées, qui brillaient comme des étoiles. Je demandai à Gabriel de m'aider à mettre la chaine autour de mon poignet, avant de le prendre dans mes bras.
- Merci Gabi, tu m'as manqué.
- Nous n'allons pas tarder à partir, prépare-toi, on se retrouve au sommet dans une heure pour le départ, dit Gabriel en sortant de la chambre avec les autres.
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