EPISODE #6
Je suis le maître de mon destin. Je suis le capitaine de mon âme.
Mandela
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18 septembre 2015
Salon de tatouage
Je l'aperçois à travers la vitrine du salon de tatouage. Les coudes posés sur le comptoir, il rit à la blague de son pote qui griffonne sur un cahier à dessin avec entrain. Je ne sais pas ce qu'ils se racontent mais je sais que j'ai devant moi la démonstration d'une amitié sincère.
Je ne connais pas ça, pas même avec Esteban et c'est étrange de voir comment leurs sourires sont si naturels et leur complicité si flagrante. En réalité, c'est agréable à voir. Avec Esteban, nous n'avons pas le même type de relation et je doute que c'est deux-là couchent ensemble.
Esteban et moi, nous ne rions pas autant que ces deux-là. On ne rit pas vraiment. Moi, car je suis stérile de sentiments et lui, parce qu'il est lui. Je crois qu'Esteban est aussi brisé que moi malgré ses airs de dur à cuire. En réalité, on ne parle pas l'un à l'autre, pas de réelles conversations, juste du boulot ou on se retrouve la nuit dans la chambre de l'un ou de l'autre.
Mais eux deux, ce que j'observe depuis quelques minutes à travers la devanture de ce studio de tatouage n'a rien à voir avec le peu que je connaisse en amitié. Devons Thomas secoue la tête en fixant son ami alors que celui-ci rit aux éclats.
Devon Thomas.
Je savais qui il était bien avant de voir son nom inscrit sur le sous-verre en carton de ma bière mais je dois dire que je suis étonnée de l'image que je m'étais faite de lui et de celle qu'il renvoie. Il ne semble pas être le connard dont mon client m'a fait le portrait.
Me renseigner sur lui a été la partie la plus facile. Je me suis tellement renseignée que je le connais presque par coeur, que je le connais même bien plus que je ne me connais moi- même.
Devon Thomas est le fils de Wilson Thomas, le célèbre chef des Brothers Of Death. Mécanicien le jour, tatoueur la nuit, il vit sur Blythe Road depuis des années, dans une maison pourrie avec sa famille, plutôt qu'au Ranch des Thomas, à la sortie d'Ironwood. Je ne sais pas pourquoi ils y sont partis. Sûrement pour un tas de raisons qui n'ont pas réellement d'importance.
Il a ses habitudes. Ses journées, ses semaines sont rythmées avec monotonie, presque avec ennui. Ce mec semble prévisible, cadré, organisé. Bosseur. Depuis presque dix jours, je l'observe, dans l'ombre. Il sort peu, seulement avec son ami tatoueur et une fille métissée de temps en temps et il ne semble pas avoir de meuf. Pas attitrée du moins, ce qui sera encore plus facile pour moi de l'approcher, bien que la concurrence ne me fait pas peur. Pour mener à bien mon contrat, je n'aurai aucun scrupule à lui tourner autour. Qu'il n'ait pas de copine m'a un peu déçu en réalité. Ça en retire le piquant de ma mission, la saveur du défi. Et je dois avouer que je ne comprends pas qu'il n'ait pas une nana à son bras.
Devon est un beau mec. Non, je rectifie, c'est un avion de chasse. Un F-22 Raptor. Ce mec dégage une puissance, une aura qui enflamme plus d'une petite culotte sur son passage. Avec son regard d'un bleu glacial, sa carrure imposante et musclée, Devon Thomas a du charisme et la semaine dernière, j'ai ressenti quelque chose de nouveau quand je suis venue à sa rencontre. J'ai été légèrement déstabilisée quand il a posé son regard sur moi et qu'il m'a offert un sourire charmeur.
La semaine dernière, j'ai rencontré mon client et mon travail est de me rapprocher le plus possible de ma cible. Je dois me renseigner sur lui, m'approcher de lui suffisamment pour qu'il soit en confiance. Et savoir s'il compte reprendre les rênes des Brothers Of Death quand il aura sa majorité.
Dans ce clan de connards, c'est à leur majorité que leurs membres se font tatouer le symbole des Brothers Of Death sur l'avant-bras. Et d'après mes renseignements, Devon aura vingt et un an le 31 octobre prochain. Il me reste donc six semaines pour connaitre ses intentions et en avertir mon client.
Prenant conscience que je suis devant le studio de tatouage depuis bien trop longtemps, je prends une grande inspiration et pousse la porte du salon. Maintenant, je n'ai plus qu'à entrer dans mon rôle et faire ce que je sais le mieux faire : jouer la comédie.
Je me pare de mon plus beau sourire. Un faux sourire bien sûr, même si les gens le perçoivent comme sincère et amical. Devon porte une bouteille de bière à ses lèvres et tourne la tête vers la porte quand la petite cloche de la boutique retentit. Ses yeux se plissent un instant. Je feins la surprise, peaufinant mon rôle.
- Salut, me fait son ami depuis le comptoir où il a lâché son crayon.
Ses yeux se baladent sur moi avec intérêt et sans aucune discrétion. C'est un comportement typiquement masculin dont je ne me formalise plus depuis longtemps. J'ai l'habitude qu'on me lorgne ainsi et pour être tout à fait franche, c'est flatteur et j'aime ça. Les femmes qui s'indignent de se faire mater sont des hypocrites. Toutes les femmes aiment se faire lorgner le cul, et encore plus par un bel homme. Un petit sourire se dessine sur ses lèvres.
Devon me fixe toujours, muet et surpris de me voir face à lui. Je savais que je ne l'avais pas laissé indifférente, la semaine dernière. J'avoue que lui non plus, ne m'a pas laissé de glace, chose que je pensais impossible.
- Waouh ! Quelle surprise ! Je feins.
Les lèvres de Devon s'étirent en un sourire mutin. Il semble ravi de me voir entrer dans sa boutique.
- Je ne pensais pas que je tomberais sur toi en poussant les portes de ce salon. Tu es tatoueur ?
- Ouais, répond Devon en posant sa bouteille de bière sur le comptoir. Et je suis le meilleur.
- Autant que derrière un volant ? Ou ça aussi, c'est une légende ? Je le chambre.
Il laisse échapper un petit rire et la secoue.
- Il me semblait que c'était toi la meilleure derrière un volant !
Touchée ! Ce mec m'amuse.
Un raclement de gorge se fait entendre et Devon et moi tournons la tête en même temps vers son ami qui n'a pas loupé notre conversation.
- Euh. Je suis le meilleur tatoueur du coin, me dit-il d'un sourire charmeur.
Il contourne son comptoir et se poste devant moi, un sourire charmeur aux lèvres. Il tend sa main vers moi que je ne saisis pas. Le contact avec les gens n'a jamais été mon truc. J'ai toujours détesté ça et ça, c'est à cause de mon enculé de père.
- Je suis Dallas.
Je l'observe avec intérêt, prends mon air de pétasse que je n'ai pas besoin de forcer pour le faire à la perfection. C'est mon air le plus naturel.
- Ah ouais ? Jamais entendu parler de toi.
Dallas entouvre la bouche, vexé. Il m'observe quelques secondes alors que Devon laisse échapper un petit rire. Dallas lui offre un doigt d'honneur et c'est à mon tour de rire.
- Tu ne me présentes pas ton amie.
- Oh si, bien sûr. Dallas, voici...
Devon m'observe et me demande de l'aide. Volontairement, je ne lui ai pas donné mon nom la semaine dernière. J'aime pensé qu'il a essayé de le deviner depuis la dernière fois. Moi aussi, j'ai pas mal pensé à lui, et ça, pas seulement dans le domaine professionnel. Pas plus tard qu'hier soir, alors qu'Esteban avait sa tête logée entre mes deux cuisses, je me suis imaginée que c'était lui, Devon Thomas, qui était en train de me faire prendre mon pied.
- Alexis.
- Alexis ! Roucoule presque Dallas. Quel charmant prénom !
J'hausse les sourcils, marquant mon étonnement. Ce mec est en train de me faire du rentre dedans. Sauf que ce n'est pas lui qui m'intéresse. Il n'est pas ma cible. C'est Devon Thomas.
- Que peut-on faire pour toi, jolie Alexis ?
Je secoue la tête, le regard menaçant. Je déteste les surnoms. Personne ne m'en donne, hormis Esteban qui s'évertue à m'appeler Bébé quand ça lui échappe, quand il a sa queue coincée en moi. Mon ami sait que je déteste ça mais il ne l'entend pas ou ignore quand je lui dis d'arrêter ses trucs de puceau. J'ai fini par arrêter de protester depuis des années.
- Euh non. Ne m'appelle pas comme ça. On n'est pas pote, je dis froidement.
Dallas me fixe un instant et finit par exploser de rire. Il croit que je déconne mais c'est loin d'être le cas. Je ne supporte vraiment pas les petits surnoms à la con. Rare sont ceux qui utilisent le diminutif de mon prénom. Je ne l'accorde qu'à deux personnes : Esteban et Andres, le barman du Madness Paradise.
- J'aimerais me faire un tatouage.
C'est à Devon que j'ai parlé car il va s'en dire que c'est lui qui doit me tatouer et pas son pote.
- Umh. Ok, fait Devon. Tu as une idée de ce que tu veux ou...
Je glisse la main dans la poche arrière de mon jean et dépose un papier plié en deux sur le comptoir. Devon le saisit, l'observe avant de relever son visage vers moi.
- OK. Tu veux cette typo ?
- Pas forcément, j'aimerais autre chose. Tu as quelque chose à me proposer?
- Ouais, bien sûr. Viens.
Il se déplace et traverse la petite salle du salon de tatouage. Il s'asseoit devant un bureau où un tas de feuilles, de croquis de tatouages traînent sur le bureau. Devon s'installe sur une chaise à roulettes et agite la souris de son ordinateur qui se retire de sa veille. Il relève son visage vers moi et me fait signe de m'asseoir.
- Installe-toi. On va regarder à ça.
Il utilise sa souris, navigue sur le web puis saisit une paire de lunettes qu'il dépose sur son nez. Je souris aussitôt. Ça lui va bien, ça lui donne un petit air de Clark Kent, le genre petit intello sexy qui se transforme en mâle rempli de testostérone une fois qu'il les retire.
- Un badboy avec des airs d'intello.
Il pivote son visage vers moi, le visage grave et ses yeux bleus dans les miens.
- Je suis loin d'être un badboy. Et encore moins un intello. Bon, on regarde les typos.
Nous restons un bon quart d'heure avant de trouver celle qui me convient. Nous choissisons ensemble la taille de la police et Devon finit par imprimer le résultat.
- Ça te convient comme ça ?
- Ouais. C'est sympa. J'aime bien.
- Et je te le fais où ?
Mes lèvres s'étirent. Il est temps de déstabiliser encore plus ma cible, lui donner envie d'en voir et en avoir un peu plus.
- Juste sous le sein.
Ses yeux se posent sur ma poitrine une brève seconde et il hoche la tête lentement avant de se relever de sa chaise.
- OK. Alors c'est parti.
Je suis surprise par sa remarque. Maintenant ? Merde ! J'espérais qu'il me redonne un rendez-vous dans quelques jours pour me tatouer. Ça m'aurait permis de me préparer à la meilleure façon de l'approcher encore plus.
- Oh ! On le fait maintenant ? Je pensais que...
- Tu flippes ? Rit-il.
Je plisse le front et me ressaisis. Ce mec arrive à me déstabiliser une deuxième fois et je déteste ce sentiment de faiblesse. Je ne suis pas faible. Je suis forte et puissante. Rien ni personne ne peut me faire flipper. Je relève le menton et le défie du regard.
- Je n'ai peur de rien, je réplique.
Devon semble amusé par ma réponse.
- Je pensais que tu allais me donner rendez-vous demain ou...
- C'est comme tu veux. Mais demain, je suis à un mariage. Je ne serai pas là donc ce sera Dallas qui te tatouera. C'est comme tu veux.
Je pivote mon regard vers son ami qui nous observe, par-dessus son épaule, un petit sourire aux lèvres.
- Non, je préfèrerais que ce soit toi.
Devon hoche la tête, son regard dans le mien. Il me fait signe de le suivre dans une arrière-boutique, sous le regard prononcé de son ami.
- Tu peux t'installer. Je vais en avoir pour une demi-heure à peu près.
Il s'assoit sur un tabouret à roulettes et je l'observe sortir son matériel. Il installe des gants en caoutchouc noir et fouille dans un petit placard et en sort une aiguille neuve et stérile qu'il installe sur son appareil.
Je finis par retirer mon petit top rouge et enlève mon soutien-gorge. Son visage se tourne vers moi et une pointe de surprise trahit son regard. Il semble légèrement gêné et je souris en voyant l'effet que je lui procure. C'est lui qui est déstabilisé maintenant.
- Quoi ? Tu ne vas pas me dire que tu n'as jamais vu de seins de ta vie !
Il lève ses deux mains en l'air en étirant ses lèvres. Ses yeux pétillent de malice. Bien sûr qu'il en a déjà vu. Devon Thomas n'est pas un puceau, un aveugle pourrait le voir. Il dégage de lui un sex-appeal et une confiance en lui. Il doit se taper un millier de filles par mois.
- Tu n'étais pas obligée de retirer ton soutif. J'aurais pu mettre une protection.
- Dis-toi que c'est un avant-goût de ce que tu pourras voir quand tu m'offriras un verre.
Son sourire en dit long et je l'observe. Il semble apprécier ma franchise. Devon Thomas est un putain de mec, sexy et charismatique. Même s'il n'était pas ma cible, je me le taperais sans poser de questions. Qu'il le soit est encore plus simple car je sais qu'à un moment ou un autre, il sera bien logé au fond de moi et que je suis certaine que je prendrai mon pied.
- Tu peux t'allonger. On ne va pas tarder à commencer.
Je m'exécute et m'allonge sur la table. Elle est froide mais je ne m'en formalise pas. J'observe Devon finir de préparer son matériel avec dextérité. Il m'applique un liquide sous mon sein puis installe le stencil de mon futur tatouage.
Au bout d'un instant, il rapproche son tabouret à roulettes de la table et saisit son appareil. Les premières vibrations de son dermographe se font entendre.
- Prête ?
J'hoche seulement la tête, mes yeux rivés aux siens. Sa main gauche se pose alors sur mon corps et un frisson court le long de ma colonne vertébrale. Malgré son gant en caoutchouc, le contact de sa main contre ma peau me donne l'impression d'une douce caresse. Pourtant, ses doigts ne bougent pas, il reste professionnel et je me mets à imaginer quels effets me procureraient ses doigts enfouis au plus profond de moi. Rien que d'y penser, mon bas-ventre se contracte. Oh oui ! Devon Thomas va devoir me sauter. Ca sera le petit bonus de mon contrat, celui qui vaut tout l'or du monde.
- Premier tatouage ?
Je tourne mon visage vers lui pendant qu'il plonge son appareil dans le petit pot d'encre noire.
- Non.
Ses yeux se baladent rapidement sur mon corps, à la recherche d'un autre tatouage.
- Ah ouais ? Tu es tatouée où ?
- Dans un endroit que tu découvriras sûrement un jour.
Il laisse échapper un petit rire en secouant la tête alors que l'aiguille de son appareil me perfore toujours la peau. J'aime me faire tatouer. Je ne ressens presque rien hormis des petits picotements semblables à des chatouillis.
- Pourquoi ce tatouage ?
"Never a failure, always à lesson*". C'est ma façon d'avancer. Avec toutes les merdes qui me sont tombées sur le coin de la gueule dans la vie, j'ai besoin d'avoir un mantra pour garder la tête haute. Entre la mort de ma mère, ce que m'a fait subir mon père, je suis déjà beaucoup trop brisée. Une femme vivante mais à l'âme déchirée. Une femme qui respire un peu plus difficilement à chacun de ses pas en direction de la mort.
- Et toi, pourquoi ce tatouage ? Je demande, préférant changer de sujet.
Je pointe du doigt un carré d'as tatoué sur son bras gauche mais que je peux facilement déceler malgré l'ourlet de son tee-shirt noir.
- Je ne parle pas de mes tatouages.
- Pourquoi ?
- Parce que c'est mon histoire. Et qu'elle ne regarde personne.
Ses yeux me fixent et je ne le lâche pas du regard. Je pensais que m'approcher de lui serait un jeu d'enfant, du fric facile qui me prendrait que quelques jours mais je viens de comprendre que Devon Thomas sera l'un des contrats les plus difficiles. Il est quelqu'un de compliqué à cerner en réalité. Il montre l'apparence d'un mec sûr de lui mais je vois au plus profond de ses iris qu'ils a de multiples secrets qu'il protégera coûte que coûte. J'aime ça ! J'aime le défi.
Nous ne disons rien et il se remet à me graver la peau avec son appareil. Le silence se fait entendre et seuls les bourdonnements de son dermographe comblent l'apaisement de la pièce. De temps en temps, il relève les yeux vers moi alors que les miens ne le lâchent pas durant toute la séance.
- En fait, qui a gagné vendredi soir ?
Je relève mon visage et le fixe, un petit sourire aux lèvres.
- La question ne se pose même pas.
Il laisse échapper un petit rire puis secoue la tête.
- Si j'avais couru, tu ferais moins la fière.
- Si tu avais couru, peu importe le gagnant, toi comme moi, on sait comment ça aurait fini.
Je soutiens son regard et je le vois s'humidifier sa lèvre inférieure. Je l'ai harponné. Je sais que je ne le laisse pas indifferent et que je lui plais. En réalité, il me plaît bien aussi, ce petit brun aux yeux bleus. Je me demande ce qu'il vaut au pieu et j'ai vraiment hâte de le découvrir.
- Je t'avoue que j'ai été un peu déçue, l'autre soir.
- Ah ouais ? Car je n'ai pas pu courir.
- Non. Parce j'avais vraiment envie de boire un verre avec toi. Et qu'on apprenne à se connaître.
Son sourire en dit long. Il aime que je le charme et doit sûrement apprécier ma franchise. Et j'ai très envie que Devon aime autant jouer que moi. J'ai envie qu'il joue avec moi.
- Alors je crois qu'on va devoir courir bientôt. Histoire de voir qui va payer le verre à l'autre.
Mes lèvres s'étirent, satisfaite de sa réponse. La première phase de mon plan vient de réussir.
Et bientôt, je connaîtrai tout de lui. Je m'en fais la promesse. Devon Thomas doit se préparer à l'ouragan destructeur que je vais provoquer en lui.
* Jamais un échec, toujours une leçon.
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Coucou mes BrothAddict !
Comment allez-vous ? Je ne vous ai pas trop manqué lundi ? Oui, je devais publier mais avec le SDL, je n'ai pas pu finir le chapitre. Je m'excuse pour le retard.
Sinon, ce petit chapitre ? Le deuxième point de vue d'Alexis. J'espère qu'il vous a plu. En tout cas, on peut dire qu'elle sait ce qu'elle veut celle-là. Et clairement, elle veut Devon !
Je vous laisse, je file à mon chapitre 7.
Bisous
L
(DeathWriter)
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