EPISODE #5

Le premier à demander pardon est le plus brave.
Le premier à pardonner est le plus fort.
Le premier à oublier est le plus heureux.

Inconnu

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11 septembre 2015
Ranch des Brothers Of Death


Les pneus de ma Shelby crissent quand je freine un peu trop sèchement devant les portes du ranch. Sans tarder, je sors de ma voiture et monte les quelques marches qui mènent à la grande maison principale.

C'est ici que je suis né et que j'ai passé le plus grande partie de mon enfance. J'y connais chaque recoin, que ce soit de l'immense bâtisse en passant par les quarante hectares de terre ou les granges et hangars de l'activité. Les ressources principales du ranch sont la fabrication du whisky et du bourbon mais ça, ce n'est que sur le papier. Cette entreprise tient pourtant à coeur mon oncle, il la dirige d'une main de fer et est fier de sa production.

Furibond, je pousse la porte d'entrée. D'ordinaire, je frapperais. Même si j'ai reçu une partie du ranch en héritage au décès de mon père, je suis légalement, ou du moins, en partie chez moi mais ce n'est pas ce que je ressens depuis douze ans. J'évite au maximum d'y venir et m'éloigne du mieux que je peux des Brothers.

Mes boots tapent contre le parquet centenaire de l'entrée. Ici, rien n'a changé, hormis les murs des pièces qui ont été rafraichis il y a quelques années. Je peux voir les larges escaliers où je me suis ramassé plus d'une fois quand j'étais gosse et l'énorme cheminée du salon où nous y accrochions nos chaussettes de Noël.

- Devon ? Quelle bonne surprise ?

La voix nasillarde de ma tante derrière moi me fait pivoter sur moi- même. Elle est assise au bout de la table de la salle à manger, entourée par Erick, son mari et Summer, sa fille aînée. Je remarque que ma tante Diana a un verre de scotch devant elle. Ses doigts sont enroulés autour du verre, comme si sa vie en dépendait. Je comprends que ma tante Diana n'est toujours pas soignée de cette addiction et je ne suis pas sûr que vivre dans une fabrique de whisky puisse vraiment l'aider à se sevrer de l'alcool. Mais je ne dis rien, tout ça ne me regarde pas.

Les lèvres des membres de ma famille s'étirent en me voyant et mon oncle s'empresse de se lever pour venir me rejoindre. Sur la table, j'aperçois un plan de table et différents échantillons de tissus.

- Ça fait plaisir de te voir, fiston ! Entre ! Je t'en prie. Tu viens boire un verre avec nous ?
- Je viens chercher Hudson.
- Hudson ? Fait Summer. On ne l'a pas vu.
- Il est sûrement dans la grange, avec Blake et tous les autres, m'informe Diana.

Je pivote sur moi-même quand ma cousine me retient.

- Attends ! M'interpelle Summer. Je n'ai pas reçu ta réponse. Poulet ou poisson ?

Je plisse le front, ne comprenant pas sa question. Et pour être franc, je m'en contrefous. Je veux juste récupérer mon frère.

- Pour le mariage. La semaine prochaine. Dis-moi que tu viens toujours.

Ah oui ! Le mariage ! J'avais carrément zappé. Summer est partie faire ses études à l'UCLA il y a trois ans maintenant et elle y a rencontré son mec, Nate, qu'elle va épouser la semaine prochaine. Ils font tous les deux du droit et mon oncle se réjouit d'avoir un avocat dans la famille, bientôt deux. Il dit que ça peut toujours servir dans les affaires, même si les futurs mariés ont prévu de rester sur Los Angeles pour y vivre et y travailler.

- Oh... Euh... Ouais. Je serai là. Du poulet, ça sera très bien.
- Super ! J'espère que tu réserveras une petite danse à la future mariée.

Elle me fait un petit clin d'oeil et je ne peux retenir mon sourire. J'ai toujours aimé ma cousine Summer. Elle a presque deux ans de plus que moi et j'adorais nos parties de cache-cache dans les champs de maïs quand nous étions mômes. Elle a toujours été très douce et souriante, le parfait opposé de son jeune frère, Blake.

- Je ne manquerai ça pour rien au monde.

Son visage s'illumine et ses yeux pétillent alors que je tourne les talons et sors de la bâtisse principale. Je traverse rapidement la cour, celle qui me rappelle tant de souvenirs. C'est ici que j'ai appris à faire du vélo et quand je vois l'immense arbre qui m'a donné droit à une large cicatrice sur l'abdomen, je souris.

Arrivé devant la porte de la grange, j'efface mon sourire en entendant la musique à fond et les rires des gens. Je la pousse sans tarder et scrute la pièce. Ils sont tous là, bien sûr. Blake, une bimbo blonde assise sur ses genoux mais aussi James et Chrys qui semblent bien plus détendus que d'ordinaire ainsi que d'autres mecs qui appartiennent aux Brothers Of Death.

J'aperçois alors Hudson, une bouteille de bourbon familiale à la main, riant avec ses potes comme il le faisait sur Black Rock Road il n'y a pas une demi-heure. Pourquoi se faire chier à monter jusqu'au ranch si c'est pour faire la même chose qu'en ville ?

Quand ses yeux croisent les miens, il manque de s'étouffer avec sa gorgée de bourbon. Ses potes le chambrent mais lui ne rit pas. Il me fusille du regard.

- Oh ! Oh ! Mais regardez qui voilà !

Les conversations tout comme les rires se taisent et les regards sont braqués sur moi. Blake dégage sans ménagement la bimbo sur ses genoux qui n'ose pas protester et se lève du canapé sans me quitter du regard.

- Ça fait longtemps qu'on ne t'a pas vu ici ! Tu te joins à nous pour boire un verre ?
- Non ! J'ai pas le temps !
- Pas le temps ? Quel mec ne trouve pas de temps pour boire un bon bourbon avec ses potes ?

Les rires se font entendre. Je ne vois pas ce qu'il y a de marrant là-dedans. Surtout que je considère aucun d'entre eux comme des potes.

- Hudson ! Je m'écrie. On rentre !

La mâchoire de mon frère se décroche un instant avant qu'il se décide à foncer droit sur moi. Il semble énervé et prêt à me bondir dessus. Blake le retient en passant son bras autour de son cou.

- Eh relax les gars ! Je vous sens tendu ! C'est quoi le problème ?

Furieux, je tourne mon visage vers Blake. Qu'est-ce que ça peut lui foutre ? Ça ne le regarde pas ! C'est entre mon frère et moi.

- Le problème, c'est toi. J'aimerais que tu arrêtes de tourner autour de mon frère pour tes combines de merde. Oublie-nous !

Le sourire de Blake retombe et il relâche Hudson.

- Si je te surprends encore à tourner autour de mon frère, famille ou pas, je t'éclate.

Je sens que les toutous de Blake se tendent derrière lui. Chrys porte même sa main à la ceinture de son pantalon et serre la crosse de son flingue, son regard menaçant sur moi.

J'attrape mon frère par le cou et le pousse dehors sous son mécontentement.

- Grimpe dans la voiture, Hudson !

Il ne bouge pas, ce qui me fait monter la pression.

- Monte dans la caisse, bordel de merde !

Mon frère souffle de rage mais finit par s'exécuter. Il sort de la grange et j'entends la portière claquer depuis l'extérieur. Blake ose un pas et se penche vers moi.

- Je ne sais pas pour qui tu te prends à venir me menacer chez moi mais...
- Ouais bah ici, je suis autant chez moi que toi. Et je suis sérieux, Blake, ne t'approche plus d'Hudson ! Tu as pigé ?

Les yeux sombres de Blake ne cillent pas. Il retrousse sa lèvre en tentant de sourire. Il ne supporte pas que je lui parle comme ça.

Sans un mot, je sors à mon tour de ma grange, sans quitter Blake du regard. Je traverse rapidement la cour et grimpe à mon tour dans ma caisse. Je démarre le moteur et descends rapidement la longue allée qui mène jusqu'à la route, provoquant un nuage de poussière derrière moi.

Une fois que j'ai rejoint la route, je ralentis. À mes côtés, Hudson n'a pas dit un mot et cette situation entre nous me gonfle. Il faut qu'on crève l'abcès. On ne peut pas rester comme ça. Depuis que je l'ai frappé la semaine dernière, Hudson ne m'a pas adressé la parole et ça me fait chier. Si je dois m'excuser pour apaiser la tension entre nous, je suis prêt à le faire, même si ça va me demander beaucoup d'efforts.

Je ne peux pas demander à Hudson de changer si je ne suis pas prêt à évoluer moi aussi.

Je m'arrête à un feu rouge et tourne ma tête vers mon frère.

- Hudson ?

Pour seule réponse, il lève son majeur vers moi, sans m'offrir un regard et se tasse encore plus dans son siège. Ouais, il va falloir qu'on mette les choses à plat au plus vite. Et il va surtout falloir qu'il arrête de me faire des doigts d'honneur.

Quand le feu passe au vert, je reprends ma route avant de m'arrêter quelques mètres plus loin devant un drugstore de la ville.

Je sors de la voiture, sous le regard surpris de mon frère qui ne dit rien. J'espère juste qu'il en profitera pas pour se faire la malle et rentrer à pied. Je sais que ce n'est pas son genre, Hudson déteste marcher mais je sais qu'il le ferait rien que pour me faire chier.

Je ne prends que quelques minutes dans le drugstore et en sors avec un pack de Corona fraîches, directement pris d'un frigo. Quand je reviens à la voiture, je suis soulagé de voir qu'Hudson ne s'est pas tiré et sans un mot, je reprends la route.

Je fais demi-tour et prends la direction des hauteurs d'Ironwood. J'ai toujours aimé cet endroit. Quand je suis là-haut, j'ai l'impression d'être une autre personne. Un mec sans responsabilités, sans emmerdes. Un mec libre, prêt à conquérir le monde.

Quand j'arrête enfin ma voiture, après plusieurs minutes de conduite dans un silence de plomb, Hudson se redresse de son siège et fixe le pare-brise, surpris.

- Qu'est-ce qu'on fait là ?

Je retiens mon sourire. C'est la première chose qu'Hudson me dit depuis notre bagarre de la semaine dernière.

- Vas-y ! Descends !

Réticent, Hudson me fixe avec méfiance. Il croit que je vais le buter et l'enterrer dans ce putain de désert ou quoi ?! Je finis par étirer mes lèvres pour le mettre en confiance et sors de ma voiture, mon pack de Corona à la main. Je m'assois sur le capot de ma voiture et cale mon dos contre le pare-brise. Je fixe les lumières d'Ironwood. Je déteste tellement cet endroit, cette ville. J'aimerais un jour la regarder dans le rétroviseur de ma caisse sans aucun regret, le coeur léger. Mais je sais que je ne le pourrai jamais. Mes responsabilités sont bien plus importantes que mes envies.

Au bout de quelques secondes, j'entends la portière s'ouvrir et Hudson se joint à moi. Il s'assoit sur le capot, près de moi. Il reste silencieux un instant, son regard essayant de capter ce que je fixe au loin.

- Qu'est-ce qu'on fait là ?
- Faut qu'on discute.
- De quoi ?
- De toi. De tes attentes. De tes projets.

Mon frère semble surpris mais ne dit rien. Il se contente de sourire quand je lui tends une bière. Il tâte les poches de son jean à la recherche d'un briquet et je lui tends le mien.

Du bout des doigts, il le saisit. Il l'observe quelques secondes avant de relever son visage vers moi.

- C'est le zippo de papa ?

J'opine d'un signe de la tête.

- Tu peux le garder, je dis sans quitter le ciel noir des yeux.

Hudson reste silencieux avant de dire :

- J'sais pas, Devon. C'est le briquet de papa et...
- Et il te revient, il est autant à toi qu'à moi.

Les lèvres de mon frère s'étirent. Il semble heureux. Il décapsule sa bière avant d'en boire une gorgée.

- Merci.
- Ne le perds pas !

Hudson souffle d'agacement. Pourquoi je me suis senti obligé de faire cette réflexion ? Hudson sait que ce briquet est important. Ma mère me l'a donné quelques jours après la mort de mon père et il nous reste peu de choses de lui. Hudson sait qu'il doit en prendre soin.

- Tu vois ? Tu te sens toujours obligé de me prendre pour un gosse !
- Je suis désolé Huddy !
- Ah putain ! J'aime pas quand tu m'appelles comme ça !
- Je suis désolé pour ça aussi.

Mon frère semble choqué. C'est vrai que je ne m'excuse jamais. J'ai bien trop de fierté pour ça.

- Putain ! Tu t'es excusé deux fois ! Et tu as reconnu tes torts deux fois.

J'hausse les épaules avec un petit sourire au coin des lèvres.

- Bordel ! Il va pleuvoir de la merde ! Me chambre mon frère.
- Te fous pas de moi, Huddy ! Je fais des efforts.
- Je vois ça !

Mon frère et moi portons nos bières à nos lèvres en même temps. Il sort alors un joint de la poche de son sweet. Il me le tend et je le sermonne du regard.

- Depuis quand tu fumes, toi ?

Il hausse les épaules. Je prends son joint et tire dessus. Je ne fume jamais, quoi rarement. Ado, je passais mon temps à me défoncer la tête mais le jour où j'ai quitté le lycée pour prendre mes responsabilités, j'ai arrêté ces conneries. Je me devais d'être le plus droit possible et Dan a été clair le jour où j'ai poussé la porte de son garage pour le supplier de m'offrir un job : pas de drogues.

- Ça va, elle est bonne.

Je lui rends son joint et plie mon bras sous ma tête. Je fixe les étoiles. Hudson m'imite et nous restons silencieux un moment. Maintenant que Hudson sait ce que j'attends de lui, je n'ai plus qu'à attendre qu'il parle. Je sais qu'il ne faut pas le forcer, qu'il le ferait de lui-même car il déteste ce genre de situation.

- Tu sais, Devon, ce n'est pas facile de grandir à côté d'un frère parfait.

Je tourne mon visage vers lui mais lui continue à regarder le ciel étoilé. Il tire sur son joint.

- Je ne suis pas parfait ! Je dis en fixant à nouveau le ciel.

- Aux yeux de maman, si ! Tu es celui qui assure, qui est responsable. Moi, je suis...

Il s'interrompt, incapable de trouver le bon mot ou de pouvoir en dire plus. Et je comprends alors. Hudson a peur de ne pas être à ma hauteur. Pourtant, je pense ce que je lui ai dit, je suis loin d'être parfait.

- Maman t'aime, Hudson. N'en doute pas.
- J'en doute pas. C'est juste que ce n'est pas facile d'être le petit frère de Devon Thomas.
- Crois-moi, ce n'est pas facile d'être Devon Thomas non plus.
- Ouais mais toi, on ne te voit pas comme un branleur qui fait que des conneries.
- Pourtant je l'ai été aussi. J'ai juste mûrir et compris que le mieux est de rester dans le droit chemin.
- C'est ce que j'essaie de faire.

Je tourne mon visage vers lui. Non, il ne peux pas me dire ça alors que j'ai été le repêcher au ranch.

- Je dois te rappeler où je viens d'aller te chercher ?
- Je ne faisais rien de mal. C'était juste une soirée.
- Ne t'approche pas des Brothers.
- Ils sont notre famille.
- Non. On a peut-être le même sang mais on est loin d'être comme eux. Plus tu les éviteras, moins tu te détourneras du droit chemin.

Il ne répond rien, tire une nouvelle latte de son joint. J'en profite pour sortir mon paquet de Marlboro et m'en allume une.

- Moi aussi, je peux assurer, souffle- t-il.

Mon visage pivote vers lui et je me redresse lentement. Mon frère roule des yeux, comme si ma réaction n'était pas évidente. Pourtant, ce qu'il vient de lâcher est tout sauf évident. Je ne comprends pas ce qu'il veut dire.

- Y'a pas que toi qui est un mec dans cette famille. Moi aussi, j'aimerais être là pour maman ou Allyson.
- Pourquoi tu ne le fais pas ?
- Parce que tu m'en empêches, Devon. Tu m'étouffes et tu me prends pour un gosse.

Alors là, je tombe de haut. Jamais je n'aurais pensé ça. Moi qui pensait qu'il ne voulait aucune responsabilité. Que la vie pour lui n'était que fêtes, alcool et filles.

- Regarde ! Rien que pour cette putain de pelouse. La seule fois où j'ai voulu la tondre, tu m'as pris pour un con qui ne sait pas faire. Tu as un putain de besoin du contrôle qui m'étouffe. Qui nous étouffe tous.
- Qui nous étouffe tous ?
- Ouais. Quand maman veut ouvrir un bocal de cornichons, tu te sens obligé de lui prendre des mains et...
- Elle est malade, Hudson.
- Je le sais. Mais elle n'a pas besoin que tu lui rappelles dès qu'elle commence à faire quelque chose. Elle ne dit rien mais je vois que ça la frustre.

Putain ! J'ai l'impression que je viens de me prendre un bus de plein fouet ou que Hudson vient de prendre dix ans de maturité dans la gueule.

- Je ne savais pas, je souffle.
- Tu contrôles nos vies, Devon. Tu décides pour nous, sans savoir si on est ok ou pas. Tu t'es mis en tête que je dois aller à l'université après le lycée mais tu ne t'es pas dit que je ne voulais peut-être pas y aller ? Ça, c'est ton délire, ton rêve, Devon. Pas le mien. Les cours, ça m'emmerde, c'est pas mon truc. S'il y a bien quelqu'un qui peut le comprendre, c'est toi, bordel !
- Je veux juste te donner la possibilité de quitter cette ville. Que tu puisses voir autre chose que ce désert de merde, cette ville de merde et...
- Mais c'est à moi de décider de partir d'Ironwood ou pas ?

Je le fixe. C'est vrai que je ne lui ai jamais demandé. J'ai décidé pour lui ce qu'il devait faire de sa vie.

- Et c'est ce que tu veux ? Partir d'ici ?
- Je ne sais pas.
- Et c'est quoi tes projets ?
- J'en sais rien. Je n'ai aucune idée de ce que je veux de la vie, Devon. Ça fait des années qu'on me le demande mais ça me paraît tellement abstrait. Je ne sais pas de quoi sera fait demain, comment je pourrais savoir ce que je ferai dans cinq ans, ou même dix.

Je le fixe, silencieux. Je le comprends en réalité. À la mort de papa, ma vie était toute tracée. On avait décidé pour moi et j'ai dû supporter mon fardeau. Je le supporte au quotidien. Je dois prendre soin des miens et je n'ai jamais cherché d'autres alternatives pour gérer tout ça. Mais si j'avais eu le choix, je n'aurais pas choisi cette vie. Elle aurait été autrement.

Pour Hudson, je veux qu'il ait le choix sauf que c'est moi qui ne lui laisse pas prendre ses propres décisions en réalité. Je fais à Hudson ce qu'on a fait pour moi, le jour où j'ai perdu mon père. Je choisis sa vie à sa place.

- Pour toi, ça a été facile. Tu étais nul en cours, tu as pris la décision d'arrêter le lycée mais tu savais que tu voulais toucher aux caisses pour gagner ta vie. Tu savais que ton rêve était de devenir tatoueur et tu l'as fait.

Et lui est intelligent. Il n'est pas comme moi. Avant qu'il ne commence vraiment à déconner, il avait des supers bonnes notes. En math, il était un petit génie, tout comme en sciences.

- Faut juste que je trouve quoi faire de ma vie. Et avant même que tu poses la question, non, je ne compte pas me faire tatouer le symbole des Brothers Of Death sur le bras. Même si mes potes sont cools, je suis suffisamment intelligent pour savoir que je ne veux pas d'emmerdes.
- OK Hudson, je veux bien te faire confiance sur ce coup, mais me le fais pas regretter. Prends le temps de réfléchir à ce que tu veux faire de ta vie mais en attendant, passe au moins ton diplôme et fais tes cours à domicile. Peu importe ton choix, que tu ailles à l'université ou pas, je ne m'y opposerai pas. Mais si tu veux quelque chose, tu t'y tiens jusqu'au bout.

Hudson hoche la tête, son regard dans le mien. Il prend une dernière gorgée de sa bière avant de la poser sur le capot. Je finis la mienne et c'est à son tour de me tendre une bière.

- Pourquoi ce n'est pas moi qui irait chercher Allyson à son école le vendredi ?
- Tu es sérieux ?
- Bah ouais. J'ai du temps de libre maintenant. Il suffirait que je vienne chercher ta caisse au garage en début d'après-midi et je viendrais te chercher après le boulot ou...
- Non, je demanderai à Dallas de venir me chercher. Ça sera plus simple.
- Attends. Tu es sérieux ? Tu serais ok ?

J'hoche la tête. Il veut aider et il n'a pas tort dans ce qu'il m'a dit. J'ai pas mal merdé en le prenant pour un gosse. Il est temps que je lui fasse confiance.

- Tu veux plus de responsabilités ? Tu veux que Maman, Allyson ou moi, on puisse compter sur toi ?

Il hoche la tête avec un petit sourire aux lèvres.

- Alors, ouais c'est d'accord, je reprends. Et le vendredi matin, tu m'emmeneras au boulot et tu accompagneras maman au supermarché pour aller faire les courses.

Mon frère grimace.

- Ah ça, je sais pas. C'est pas trop mon truc et c'est pas vraiment...
- Pas vraiment cool ? C'est vrai. Ça m'éclate pas plus que toi de faire les courses. Mais ça aidera maman. Et les responsabilités, ce n'est pas que les trucs sympa. C'est aussi les galères. Tu veux que je puisse compter sur toi, je ne te demanderai pas autre chose. Déjà le vendredi, tu me ferais gagner du temps et je pourrais gagner un peu plus en faisant des heures au garage ou au salon.

Il semble comprendre et il me sourit à nouveau.

- Alors ça marche. Plus de responsabilités et je te fais confiance pour décrocher ton examen de fin d'année. Et en échange, je te promets que je ne te foutrai pas la pression et que je serai plus cool avec toi.

Je tends ma main vers mon frère, plein d'espoir. J'espère qu'il va accepter ma proposition. J'ai fait pas mal de compromis, plus que lui en réalité mais ça a peu d'importance. Mettre sa fierté de côté a parfois du bon.

- Deal ?

Il observe ma main une seconde avant de la prendre dans la sienne.

- Deal !

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Hello les Broth'Addict ! Comment allez-vous ? Le week end s'annonce et comme beaucoup le savent, je pars en virée "salon du livre de Paris" avec les coupines. Je ne suis pas sûre de revenir indemne de Paris et j'ai hâte de rencontrer quelques LoveAddict et Broth'Addict.

Ma carte bleue risque de mourir de combustion aussi et j'ai déjà préparé mes arguments pour assurer ma défense quand je vais devoir expliqué ma crise dépensière à mon chéri. Souhaitez-moi bonne chance !

Bon, trêve de plaisanterie ! Ce chapitre ?
Bien ? Bof ? À revoir ? Ça va pas du tout ça ?

Devon qui vient provoquer et menacer Blake directement au QG du gang devant tous les membres des Brothers Of Death. Pas sûre que ce soit l'idée du siècle ça. Mais Devon est un impulsif, il assumera les conséquences plus tard.

Quant à sa discussion avec Hudson ? Les frères avaient pas mal de choses sur le coeur. Surtout le plus jeune. En espérant qu'il change réellement. Et avec maturité !

Allez, je vous embête pas plus les Broth'Addict, je file vous écrire la suite.

Bisous bisous

L
(DeathWriter)

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