Chapitre 21

[Attendre, c'est tout ce qu'il y a faire.]

-PDV JACKSON-

Voilà maintenant 5 heures que nous attendons devant sa chambre. J'étais tellement en colère contre nous de ne pas avoir réussi à la protéger. Comment a-t-on pu être aussi peu vigilant ?

Jaden, lui, est resté immobile comme figé par le temps et paralysé par la peur. Je sais qu'il ressent ce sentiment similaire au mien. Il est en colère contre lui-même comme nous tous ici présents. Nous nous sommes épris de cette petite fille si adorable et si innocente. Si elle venait à rendre son dernier souffle, on serait tous abattus et encore, ce n'est qu'un faible mot. En quelques mois elle a réussi à rendre notre maison et nos vies plus vivantes, plus attrayante et surtout plus apaisées. Nous nous sommes transformés en véritable papas poules et jusqu'ici, tout allait à merveille. On continuait d'exercer notre pouvoir sur les autres gangs, revenant avec quelques égratignures parfois mais notre petite princesse se portait à merveille et allait bientôt faire sa rentrée en école élémentaire. Jaden allait bientôt devenir le représentant légal de son petit poussin tant chéri et couvé. Et il a fallu d'une simple pizza pour remettre tout l'avenir d'une famille en question.

A cet instant précis, le temps se suspendait, la porte de la chambre s'ouvrit lentement, nous permettant d'apercevoir le médecin, la tête basse, la blouse tâchée de sang. Le sang, cette couleur si vive, si symbolique. La mort, c'est tout ce qu'elle représentait dans notre monde. Et pour une fois dans ma vie, j'ai peur. J'ai peur de la mort. J'ai peur pour elle. J'ai peur pour sa vie. J'ai peur du sang.


-PDV JADEN-

Le désespoir, la douleur, le malheur, la mélancolie et tout autre adjectif de ce genre décrivait notre état. L'appréhension et l'anxiété prenant petit à petit sa place, une minuscule part d'espoir éclairait mon regard mais disparut instantanément lorsque la couleur rouge de l'hémoglobine percuta mes yeux. Une peur incontrôlable me prit. Avec mes dernières forces, je me levais et lui faisais face de toute mon ampleur.

"Elle est sauvée. Elle est en vie." lâche subitement le médecin.

On reprend notre souffle, soulagés qu'elle soit vivante mais ce qu'on ne sait pas, c'est dans quel état.

"Sa trachée à gonflée, empêchant l'air de passer. Son rythme cardiaque c'est arrêté et nous lui avons administré un calmant et antibiotique mais nous l'avons perdu pendant plus de 10 secondes. On y a cru, on a cru que c'était la fin mais elle a subitement repris connaissance et nous lui avons rapidement retiré l'intubation. Malheureusement, elle a été prise d'une crise de panique et elle s'est évanouie. Elle a arraché sa perfusion, expliquant la présence de sang sur ma blouse. Alors, messieurs, rassurez-vous, elle ne va pas tarder à se réveiller mais je vous préviens, elle aura certaines séquelles. Ses cordes vocales ont été gravement touchées alors sa voix sera certainement plus grave et... des problèmes cardiaques ont été décelé durant notre intervention. Son cœur a une légère malformation. Pour finir, elle fera de nombreuses crises d'angoisse si elle n'arrive pas à gérer plusieurs émotions en même temps. Il faut donc pour cela, éviter de la stresser et de la brusquer. Soyez doux comme des agneaux et elle se portera plutôt bien malgré sa malformation au cœur."

Voilà le discours du docteur. On ne savait comment réagir entre le fait qu'elle soit en vie et le fait qu'elle soit atteinte d'une malformation au cœur et de crises d'angoisses.

J'hochais lentement la tête, faisant comprendre au docteur que je l'avais parfaitement bien compris mais ne cille pas. Je tourne la tête vers mes frères et je les vois impassible mais à travers leurs yeux j'arrive à déchiffrer leurs émotions. Entre la surprise, la colère et la tristesse, j'arrive tout de même à discerner du soulagement.

On se dirige tous dans sa chambre.

J'entre en premier, suivit d'Alex et vient me poser sur son lit. Je dépose un baiser sur son front et m'affale sur cette chaise inconfortable.


-PDV BROOKLYN-

Je les entends tous mais je préfère me reposer.

Ma gorge me brûle et mes membres sont lourds.

Mon organe vital tambourine dans ma poitrine de manière irrégulière.

Une douce chaleur se poser sur le haut de mon front.

Je m'ennuie d'eux.

Alors que mes paupières papillonnent, je distingue de nombreuses têtes au-dessus de la mienne. Je leur souris doucement et les regarde à tour de rôle. Les cernes sont nettement présentes sur leurs visages, d'habituel frais et reposés. Je fronce les sourcils et espère ne pas être la cause de ses triste valises.

Je les vois m'observer.

J'ouvre la bouche, pensant qu'un son sortirait de ma bouche mais rien.

Mon papou semble comprendre et me regarde chaleureusement.

"N'essaie pas de parler mon poussin. Tu n'en es pas capable pour l'instant. Tu as ingurgité un fort poison qui a endommagé tes cordes vocales et ta trachée." m'explique-t-il doucement.

J'hoche la tête, apaisée par sa voix paternelle et rassurante.

J'aperçois Jackson, derrière tout le monde, la tête basse. Il sent mon regard sur lui et redresse le regard. Je lui souris et lui fais signe de venir. Il se lève hésitant et s'assoit près de moi. Je lui embrasse la joue et lui souris chaleureusement.

"Je suis navré ma blonde. J'aurais du faire gaffe. Je n'ai su te protéger et te voilà dans un mauvais état..." commence Jack' mais je le stoppe.

Je lui assène une légère tape sur la joue et le regarde méchamment. Il lève les yeux au ciel et je lui assène une deuxième tape. Il souffle et je m'apprête à le frapper de nouveau mais il lève les mains en signe d'innocence. Je croise mes bras de mécontentement et ils rient.

Je gonfle mes joues, les bras croisés et je ne le regarde plus.

"Ohh mon poussin, boude pas !" s'exclame Jay'.

Je l'ignore et je l'entends soupirer d'exaspération.

En outre, je les observe tous et me rends compte de la chance que j'ai. Après l'abandon de ma génitrice, ils ont tout fait pour me combler d'amour et de bonheur. Dès qu'un moment de nostalgie me prenait, ils étaient là pour me changer les idées. Et maintenant, quand je suis malade, en "mauvais état" comme dis Jack', et bien ils sont encore là, à veiller sur moi.


Se sont mes anges gardiens.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top