Chapitre 19 – Lights Up
-Harry-
C'était l'une des plus belles déclarations que j'ai pu entendre. Les précédentes avaient déjà été dites par Louis. Il savait appuyer sur les cordes sensibles. Je crois que depuis que nous entretenons cette correspondance, il ne m'avait jamais écrit une lettre aussi longue.
Pourtant, une petite voix en moi avait peur. Il ne fallait pas que j'aie traversé l'Océan pour rien. Refaire confiance à Louis m'avait pris des semaines entières. Certes, son contrat allait se terminer, mais si malgré cela Louis restait en retrait. Il me disait qu'il m'aimait, qu'il était enfin là, qu'il veut assumer, m'aimer comme il se doit. Mais comment en être sûr ? J'imagine que je ne pourrais que le savoir en le vivant, en prenant le risque, puisque je ne suis pas devin. Mais bon...
Étais-je qu'un lâche qui ne voulait pas se mouiller ? Un dégonflé qui ne voulait pas se lancer de peur de souffrir à nouveau, d'avoir le cœur brisé ?
En même temps, l'autre voix dans ma tête me rappelait qu'il n'y a que lui qui avait la clef pour ouvrir mon cadenas, que lui qui avait la boussole pour guider mon bateau, ainsi que la corde remontant mon encre à la surface, il n'y a que lui qui m'avait dit « Oops » la première fois et moi « Hi », lui les guillemets et moi la phrase : « Je ne peux pas changer », il avait la flèche qui a touché mon cœur, que lui qui avait les oiseaux libres sortis de ma cage : notre rêve, bientôt réalité. Tous ces tatouages, je ne les ai jamais regrettés, ils sont témoins de notre histoire d'amour. Même si les derniers furent les cœurs brisés, les nôtres, nos cœurs brisés. Mais ces tatouages étaient nous : Larry Stylinson. Alors, non, je ne regrettais rien, vraiment pas.
Mon téléphone me coupa dans mes réflexions.
C'était Niall.
« - Niall ? Que me vaut ce plaisir ? Demandais-je enjoué.
- Haz' ! Je suis content que tu aies décroché buddy !
- En ce moment, je suis plus libre. Je fais une sorte de pause...
- Ah bon ? Raconte-moi tout. Je t'appelais justement pour avoir des nouvelles.
- Ah, ah. C'est une longue histoire...
- C'est en rapport avec ta supposée rupture avec Olivia ?
- Oui Nialler.
- Oh. Est-ce que j'ai le droit de rêver ?! Demanda-t-il surexcité.
- Oui, tu peux. Car c'est bien ce que tu espères.
- Mais noooooon ?!!!
- Si. Dis-je remettant nerveusement une de mes mèches derrière mon oreille. Il a repris contact avec moi en décembre dernier.
- Attends, tu n'es quand même pas en train de me dire que ça fait quasiment un an et que tu ne m'as rien dit ?! Fraochán Harry !1
- Je sais, je sais, j'ai merdé. En plus, je te jure que je voulais t'en parler. Je mourrais de tout te dire. Mais j'avais peur que de le dire tout haut à quelqu'un briserait le rêve, car pour moi, ce ne pouvait pas être la réalité.
- Je me doute. Et en vrai, je te comprends. J'imagine bien que cela a dû te déboussoler après toutes ces années, votre rupture, vos différentes relations, le bébé de Louis et les nombreux enterrements.
- Clairement, c'était loin d'être simple. Au début malgré tout le travail que j'avais fait sur moi avec le psy et le recul que j'avais pris, je n'arrivais pas à être en paix. Une colère brûlante était alors ressortie. Je n'ai rien pu y faire.
- Tu sais que pour Louis non plus, cela n'a pas été facile, loin de là. Me rappela-t-il.
- Je sais...
- Il t'a permis d'être libre.
- Même si je l'ai compris, cela ne veut pas dire que je l'accepte. Certes, c'était peut-être mieux comme cela, et on ne peut pas réécrire le passé. Mais merde, j'aurais voulu qu'on continue. Je m'arrêtais brièvement, tremblant. Après, notre couple bâtait quand même de l'œil.
- Oui, mais il ne faut pas que tu oublies que c'était en grande partie à cause de la pression du management et du label.
- Et si ce n'était pas que ça ? Si c'était juste la célébrité ? Et si finalement, il ne s'assumait pas, il n'assumait pas de m'aimer ?
- Alors c'est ça le vrai problème.
- De quoi ?
- Le fait que Louis fasse son coming out, l'assume et en sois fier de lui, de toi.
- Peut-être bien...
- Je pense que si Louis est revenu dans ta vie, c'est pour une raison. Dans tous les cas, il faudra bien que tu l'acceptes, que tu l'autorises ou non à faire partie de celle-ci, qu'il te fasse du mal ou te rende heureux. À la fin, tu auras appris quelque chose, tu en ressortiras grandi. Même si je pense que Louis a décidé de prendre sa vie en main, d'être un bon père, un bon frère, et surtout un bon petit-ami.
- Tu crois ?
- Mais oui, même si cela fait quelques semaines que je ne l'ai pas eu au téléphone. D'ailleurs, c'est un vilain petit cachotier. Il a complètement omis de me parler de vous. Fraochán. Je pense qu'il a enfin envie d'être qui il est vraiment, et dans tout cela, tu en fais partie, car il t'aime plus que tout au monde. Je l'ai toujours su, que vous étiez des sortes d'âme sœur. Je suis votre premier fan, premier larry shipper.
- Je devrais alors le rejoindre dans ce café pour le revoir après tout ce temps ?
- C'est toi qui vois Hazza. Il s'arrêta, je n'entendais plus que sa respiration. Sinon au pire, si cela te torture trop, tu lui fais un ultimatum. Tu lui demandes de te prouver que c'est vrai. Que tu peux avoir confiance en lui de nouveau, et que vous pouvez entamer de nouveau une relation saine.
- Je crois que c'est ce que je vais finir par faire...
- J'ai foi Harry. C'est une évidence. Ça va aller. Ça ne peut que finir bien. Vous avez assez dégusté. Vous méritez bien un peu de bonheur.
- Oui, tu as raison. » Dis-je en reprenant confiance, même si au fond de moi, une boule me tordait le ventre.
À peine eus-je raccrocher, je ne perdis pas de temps et me mis à écrire. Il fallait que je sache, que je sois sûr.
Louis,
Pourquoi n'y ai-je pas pensé, le « Beechwood cafe ». Oui, je sais parfaitement ce qu'il représente pour nous. Qu'importe la distance et l'émotion que cela nous provoquera, puisque ce lieu est comme une évidence. Tu l'as dit toi-même, et je suis d'accord avec toi.
Il n'y a aucun doute, le temps est passé, mais tu me connais toujours par cœur.
Pour moi aussi, lors de notre rencontre à mes seize ans, j'ai senti que le monde avait changé. Tout est différent depuis que tu fais partie de ma vie, Louis. Moi aussi, je veux croire en toi, je veux croire en nous.
Déjà, je dois te dire que ce tu as écrit dans cette lettre m'a vraiment ému. Mais toi aussi, toi aussi, tu m'as fait comprendre la vie, l'aimer, l'apprécier, même au plus bas. En plus de ma famille et la musique, tu as donné un sens à ma vie. Les minutes et les heures étaient toujours plus merveilleuses, douces ou encore exceptionnelles à tes côtés. Sans toi, aujourd'hui je ne serais pas qui je suis. Tu as été moteur à un moment charnière de ma vie. Je ne te remercierais jamais assez.
Tu ne peux pas, tout simplement oublier ton fils, Freddie. J'ai si hâte de le rencontrer, Lou. J'espère qu'il m'aimera.
En même temps, Briana ne t'a pas vraiment laissé le choix. Tu n'as pas pu être à ses côtés, elle ne te l'a pas autorisé. Sauf bien évidemment, quand il fut question de la pension alimentaire. Et le principal est que tu aies pu assister à la naissance de ton fils et tous ses premiers moments.
Un héros avec un destin incroyable, comme son père. J'imagine, bien que je n'aie pas eu la chance de connaître ce sentiment. Tu dois être un bon père. Je serais ravi que tu me le présentes.
Moi aussi, j'ai cette certitude que cela se passera comme ça. Je le pense vraiment. Pour l'instant, je n'ai pas envie de trop m'avancer, mais j'ai toujours cru au destin. Et, toi et moi, ça, ça ne peut pas être du hasard, une simple coïncidence. Non, je n'y crois pas. C'est forcément plus. Même si j'appréhende le café, j'ai confiance.
Tu es aussi important, Louis.
Ce serait tellement bien si les choses restaient pareilles. Comme au début, où tout était simple. À l'époque où, nous étions que des ados, de jeunes adultes. À l'époque où, nous étions encore peu médiatisés. À l'époque où, nous pouvions être nous-même. Avant que l'on ne nous prive de notre liberté.
Aujourd'hui, je suis si libre Louis. Qu'attends-tu pour briller ?
Alors, oui, j'aimerais aller là-bas, à « Beechwood cafe ». Mais toutes les lumières ne peuvent pas pousser les ténèbres qui courent dans mon cœur. Les lumières s'allument et ils savent qui tu es. Mais toi, sais-tu au fond qui tu es Lou ? Assumes-tu enfin qui tu es réellement ?
Brille maintenant.
J'ai confiance.
En vrai, c'est tout ce que je te souhaite de réussir de ta musique tout en étant qui tu es vraiment. Tu sais comme j'aime t'entendre chanter...
Brille, mais je ne viendrais pas. Du moins pas tant que tu ne sauras pas qui tu es.
Montre-moi que tu assumes vraiment.
J'ai confiance en toi, en moi, en nous.
Je t'aime.
Harry
-Louis-
Alors, il doutait. Un sourire triste s'installa sur mon visage. Je portais mon café à mes lèvres, puis reposais la tasse. Je soupirais lasse. C'était complètement normal. On avait fini par se déchirer, se fuir. Après la maturité de l'âge adulte nous a permis d'être là dans les moments difficiles, comme le décès de son beau-père ou les miens dans ma famille. Mes mains resserrèrent sa lettre. Malgré les mois, la douleur était toujours là, virulente. Je savais pertinemment qu'elle finirait par se calmer, mais que le manque resterait. Bien sûr, j'aurais aimé qu'Harry accepte ma proposition sans douter. Mais c'était complètement légitime de sa part. Il ne fallait pas oublier qu'il avait confiance. Moi aussi, j'ai foi. De toute façon, cette mascarade n'avait que trop durer. Je devais rétablir la vérité. Je pris mon portable que j'avais laissé sur la table de la cuisine. J'ouvrais Twitter et écris.
Louis Tomlinson @Louis_Tomlinson . 11 juil.
J'espère que tout le monde va bien ! Je voulais juste vous faire savoir que Syco Music et moi avons convenu de nous séparer
Louis Tomlinson @Louis_Tomlinson . 11 juil.
C'est encore moi. Je voulais aussi enfin briser le silence depuis tant d'années. Je suis bi, et Larry était réel.
La bombe avait été lâchée.
Mon téléphone vibra. Déjà ? Je m'attendais à des réactions, mais je pensais que j'aurais au moins une seconde de répit.
Mon cœur dans ma poitrine battait la chamade. J'avais chaud. Mais pourtant un sourire sincère et cette fois-ci joyeux pris place sur mon visage. Peu importe ce qu'il pourra se passer, je suis fière de moi. Je suis qui je suis, et c'est bien comme ça. Cela faisait bien après toutes ces années d'enfin dire la vérité. Je me sentais libéré d'un poids énorme. Je me levais d'un bout de ma chaise et partis allumer mon tourne-disque. Les notes de (What's the Story) Morning Glory ? d'Oasis résonnèrent dans l'appartement. Je me mis alors à danser et rire. Je me sentais léger comme l'air. J'étais libre, enfin.
Mon téléphone continuait de vibrer. Je n'allais pas laisser ces notifications gâcher mon moment. J'entrepris de le mettre en mode avion. Quand je le pris, je vis deux appels manqués de Liam. Je n'ai même pas le temps de le rappeler que...
Appel Entrant : Liam
Je décrochais dans la seconde.
« - Allô ?
- Allô, Louis ? Alors, ça y est, tu l'as fait mec. Putain, si je m'y attendais. Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ? Me demanda-t-il.
- Le temps Liam, le temps. Je me suis vachement remis en question il y a plusieurs mois. Je me suis vu dans le miroir, et ce n'était pas moi. Je ne pouvais pas croire que j'avais tourné le dos à tant de choses qui sont précieuses pour moi. Lui confiais-je.
- C'est Harry ?
- Même pas, je ne lui avais pas parlé depuis le décès de Fizzy. Mais c'est en partie pour lui que je l'ai fait. Puisque c'est surtout pour moi. Je voulais pouvoir me regarder dans la glace sans avoir honte, pitié ou en colère.
- Je comprends. J'ai vécu quelque chose de similaire à la fin des 1D. J'ai enfin pu respirer et faire ce que je voulais vraiment. Je n'ai jamais compris pourquoi on avait des contrats si différents.
- Je ne sais pas. On aurait sûrement du plus réfléchir avant de signer. Mais en même temps, c'était notre rêve. Et nous n'étions que des gamins.
- Oui... Dit-il de manière nostalgique. Et pour Harry, tu as prévu de le revoir ? De te remettre avec lui ?
- C'était carrément le plan. Mais je ne veux pas obliger en rien Harry. Je voulais juste tenter, lui montrer que c'était lui qui comptait, qui avait toujours compté, mais surtout m'excuser d'avoir été une merde avec lui.
- Tu as bien fait. Entre-moi et Harry, ça n'a pas toujours été rose, mais c'est quelqu'un de bien. Certaines parties de lui me hérisse le poil, je ne sais pas comment tu fais. Mais ce que je sais, c'est qu'Harry et toi, vous vous êtes aimé comme je n'ai jamais vu quelqu'un le faire. C'est unique ce que vous aviez. J'espère que vous l'avez toujours, et que malgré tout ce qui a pu se passer, vous aurez votre deuxième chance, vous le méritez.
Les mots de Liam me firent rire, me touchèrent et en même temps, ils me rappelèrent à quel point rien n'était sûr.
- J'espère aussi Liam.
- En tout cas, si j'étais Harry, que j'avais vu ces tweets, ainsi que tout ce que tu as fait, je n'hésiterais pas. Tu es quelqu'un de bien Lou.
- Merci Woody. Dis-je faisant référence à Toy Story avec ce surnom qu'il affectionnait particulièrement.
- C'est normal. Après quelques secondes, il reprit. Bon, je dois te laisser, mais ça m'a fait plaisir de te parler.
- Moi aussi Liam. Passe une bonne soirée.
- Toi aussi. Prends soin de toi.
- Toi aussi. Bye.
- Bye. »
-Harry-
Je faisais ma tournée des réseaux de la journée, Twitter n'y échappait pas. Rien d'inhabituel dans tout ça, sauf les hashtags en TT que je vis en ouvrant l'appli'.
Attends quoi ?!
#LarryStylinson
#LarryIsReal
#LouisTomlinsonBi
#LouisTomlinsonGay
#HarryStylesGay
#HarryStylesBi
#LarryShipperWasRight
J'hallucinais complètement. Qu'est-ce qu'il se passait. Mais surtout pourquoi ? Au bout de quelques secondes, je trouvais la source cet engouement : les tweets de Louis. Comment avais-je pu les louper ?
Il l'a fait. Wow. Il l'a fait.
Si je m'y attendais.
Il l'avait dit au monde entier, il ne pouvait plus reculer.
Et moi non plus d'ailleurs.
Comme si l'univers m'envoyait un signe, parmi les centaines de notifications habituelles de mon Twitter, l'une d'elle attira mon œil. C'était un nouveau tweet de Louis, mais cette fois-ci, il m'était directement adressé. Si je m'y attendais, merde.
Louis Tomlinson @Louis_Tomlinson . 12 juil.
@Harry_Styles Come please
Il voulait dire au Beechwood café. Tout le monde pensait que c'était le Beachwood café à L.A., sauf que ce n'était pas celui-là, bien que je l'appréciais énormément. Peut-être parce qu'au final, il me rappelait celui auquel Louis et moi allions si souvent. Il était à plus d'une demi-heure de Doncaster, la ville de Louis. Quand nous rentrions à Londres, que ce soit ensemble ou séparément, nous nous arrêtions toujours là-bas. C'était notre endroit. Malgré son allure vieux jeu, il était clairement chaleureux et réconfortant les jours de pluies ou d'hiver. C'est de cet endroit que Louis tient son tatouage de cerf. Les gérants, qui d'ailleurs étaient adorables, avaient mis au mur un papier peint cliché avec des têtes de cerfs en silhouettes, ainsi que des nappes avec des dessins de cerfs. Ça parait stupide sur le papier, mais pour nous cela comptait énormément. C'était l'un de nos endroits.
Je souriais niaisement. Tous ces souvenirs me mettaient du baume au cœur. J'avais envie de croire Louis. Après cela, je ne pouvais plus reculer. Donc je vais avancer.
Je vais venir, Louis
Harry Styles. @Harry_Styles . 12 juil.
@Louis_Tomlinson Ok, H
Fraochán : merde en irlandais
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