Prologue

réécrit en mai 2022


Prologue


-Louis-


13 décembre 2019


Enfin. J'avais enfin des nouvelles de sa part. Certes, via son album, mais c'est comme cela que l'on communiquait ces dernières années, Harry et moi.

Il lui avait fallu deux années pour sortir ce nouvel album. Me répondrait-il avec ses chansons, comme je l'avais fait avec mes textes dans mon dernier album ? Oui, depuis Harry Styles, nous ne faisions que de se renvoyer la balle. Pourtant, nous nous parlions plus en vrai. On s'était à peine vu à l'enterrement de Fizzy, ma petite sœur, en mars dernier. J'avais été heureux de l'apercevoir, sa présence m'avait apaisé le temps d'un instant dans ce noir total. Aujourd'hui, cela allait mieux. Enfin, j'essayais de m'en convaincre. De toute façon, il fallait que je me raccroche à la vie, pour ma famille dont mes frères et sœurs, mais surtout pour mon fils, Freddie. Et puis... j'avais déjà traversé cela avec le décès de ma maman il y a trois années auparavant. Je sais que ce ne sera pas facile. Je ne dis pas non plus que je me suis totalement remis, mais je sais par quelles étapes je vais passer ces prochains mois. Je connais cette douleur affreuse, et je vais la surmonter, car je dois vivre !

Les mots d'Harry tombaient à pic, j'en avais besoin, surtout en cette période sombre. Je m'étais isolé pour découvrir ses nouveaux textes, bien qu'il n'y ai personne dans mon appartement californien. Je m'étais installé aux États-Unis peu après la grossesse de Briana, mon ex... si on veut. Nous n'avons jamais eu de vraie relation, nous étions plus amants. Elle a décidé de le garder, c'était son corps, sa vie. J'ai respecté son choix, car je n'avais rien à dire. Quand mon fils est né, j'étais si heureux, que même si je n'étais pas préparé pour tout ça et que je ne pensais pas devenir si vite père, je savais que ce petit garçon avait changé le cours de ma vie, et en bien. Je ne pourrais plus vivre sans lui. C'est pour cela que je suis venu vivre à Los Angeles en Californie. Je vivais dans la même ville qu'Harry, pourtant, je ne le croisais jamais.

Bien que j'aie déménagé aux États-Unis pour voir plus Freddie, je ne suis pas autant présent que je ne le voudrais. J'essaye vraiment d'être un bon père. Même s'il ne me le reproche pas, l'absence a des torts que rien ne défend. Mes allers-retours pour les tournées, les enregistrements des feat, du nouvel album et autres collaborations pesaient sur ma relation père fils. Je ne voulais absolument pas détruire notre confiance et amour mutuels. Le mal du pays me touchant aussi, j'hésitais à demander la garde totale de Freddie pour qu'il vienne vivre avec moi en Angleterre. Ou alors, une solution moins radicale serait que Briana vienne habiter avec nous à Londres. Pas chez nous, mais dans la ville, comme je l'ai fait avec elle et Freddie. Cela simplifierait tellement de choses.

J'étais dans mon salon, j'avais lancé mon tourne-disque avec le vinyle de Fine Line d'Harry. Les premières notes de Golden envahirent la pièce. Je me demandais s'il allait bien. Je n'osais pas lui envoyer un message. J'ai sacrifié ma vie pour qu'il puisse être lui, Harry. Il a perdu patience devant mon manque d'assurance à m'assumer. Mais à l'époque, je ne voulais pas reconnaître ma sexualité, je n'étais pas prêt. On ne pas pousser quelqu'un à faire son coming out s'il ne le veut pas. Surtout que j'ai été très longtemps dans le déni. Je l'ai blessé en couchant avec de nombreuses femmes, comme pour lui prouver qu'il n'avait été rien, un égarement. Résultat, il est passé à autre chose avec son ex mannequin française Camille. Puis il y en a eu d'autres... son guitariste, et une rumeur courait qu'il fréquentait une actrice. Le label dans cette histoire n'a pas aidé. On a eu chacun nos torts et aujourd'hui je suis rempli de regrets. Alors, oui, je n'ose pas lui envoyer, ne serait-ce qu'un SMS.

J'avais décidé de l'entendre une première fois d'une traite et avec la plus grande attention. Il le méritait. Je notais alors tous ces mots dans ma tête, précieusement. Je décortiquais et analysais la moindre phrase, fidèle à moi-même. Cet ensemble de chansons m'avait captivé dès le départ. Je buvais ses paroles.

Cela remuait énormément de choses en moi. J'étais rempli de contradictions. De la honte, de la culpabilité, de la peur, de l'appréhension, ainsi que de l'excitation et de l'espoir, m'envahissaient. Je bouillonnais, rempli d'un trop-plein. J'accueillais ces émotions au compte-gouttes. Les sons défilaient les uns après les autres : Adore You, Falling et Sunflower.

J'étais bientôt à la fin et j'étais imprégné de doutes. J'étais clairement troublé par ses aveux, ses reproches. En même temps, à quoi m'attendais-je ? Comme je le pensais, il était passé à autre chose. Il y avait une femme. Peut-être cette actrice dont on ne savait pas encore le nom ? Je ne pouvais pas lui en vouloir, surtout que c'est moi qui ai commencé avec mes conquêtes féminines crachant à la gueule de notre histoire. Et je n'ai pas non plus aidé à améliorer la situation quand je suis réellement tombé amoureux d'Eleanor après toutes ces années. J'avais trouvé du réconfort auprès d'elle. Elle avait servi de couverture pendant si longtemps pour que notre couple ne soit pas révélé au grand jour. Encore une idée abject du management et du label. J'avais hâte que mon contrat avec eux soit terminé...

Eleanor me comprenait. Elle avait vécu cette situation avec nous. Elle savait ce que j'avais enduré, ce que nous avions enduré. J'avais alors trouvé un soutien en elle. Petit à petit, en la revoyant après la mort de ma maman, je suis tombé amoureux d'elle, pour de vrai. Ce n'était plus une couverture. Elle m'a aidé dans les premières années de Freddie et continue de le faire même aujourd'hui après notre séparation. Freddie est né la même année que le décès de ma maman, sans lui, je ne sais pas si je serais là aujourd'hui. Pourtant, pour rien au monde, j'aurais voulu laisser mes sœurs et mon frère seuls. Ils avaient besoin de moi, et mon père aussi.

Alors, oui, Eleanor m'a sauvé en partie lors de cette période. Et je ne la remercierais jamais assez pour cela.

Quand les dernières notes de Fine Line disparurent, je ne pus m'empêcher de courir attraper la première feuille de papier traînant dans la pièce, ainsi qu'un stylo et me mis à écrire. J'avais besoin après tout ce temps de lui parler, pour de vrai. Je ne pouvais pas continuer de vivre ma vie avec ces regrets. Je pouvais encore améliorer la situation, la réparer. Tout n'était pas vraiment fini. Du moins, ce n'était pas sûr. Je devais écrire cette lettre, cela ne pouvait pas être un simple message, j'avais besoin de lui dire. Sinon, je ne pourrais plus me regarder en face. Il fallait que je sache que j'ai tout tenté, pour réellement passer à autre chose.

Peut-être que c'était une bêtise. Mais maintenant que je sais réellement ce que je ressens pour Harry. Maintenant, que je suis prêt. Je ne peux pas ne pas essayer. Je commençai à écrire machinalement. C'était...si...si naturel. Je ne réfléchissais plus à qui je m'adressais, ni au sens de mes mots. Cet aveu était comme un appel à l'aide, comme un tourbillon de magma, ou un geyser d'eau bouillante remontant à la surface, ayant été retenu trop longtemps sous terre. Cette même tempête qui menaçait d'éclater dans mon ventre. Je sentais le sang me monter à la tête et mon cœur résonner dans mes tempes.

Je ne pouvais pas être plus en vie qu'à ce moment précis de ma vie. Alors j'inscrivis mes songes au creux du papier tremblant sur le bureau auquel je m'étais installé.

Car c'était lui, le plus grand amour de ma vie.



Cher Harry,


J'aurais voulu que ça se passe autrement.

Alors en ce 13 décembre 2019, j'essaye de donner une seconde chance à notre histoire. Car oui, c'était la nôtre. Ils l'ont étouffé, caché. Mais ils ne savaient pas. Et ils ne sauront jamais l'amour que je te portais. Ils ne sauront jamais l'amour que nous nous portions, toi et moi.

Alors après avoir écouté ton album, la seule et unique chose qui m'est apparu fut de t'écrire. C'est sûrement voué à échouer. Tu es sûrement passé à autre chose. Tu vis ta vie maintenant. Mais je suis un pauvre fou. Alors je fais après tant d'années un pas vers toi.

J'imagine que tu m'en veux. Que tu te demandes pourquoi je n'ai pas fait tout ça avant. Mais tu sais bien comme moi que ce n'était pas aussi simple que ça en avait l'air. Alors, oui, peut-être qu'aujourd'hui, on est loin de l'époque où l'on riait encore tous les cinq. Mais en ce vendredi 13 décembre, je te dis que mon plus grand remord est de les avoir laissés briser notre amour (comme en témoigne notre dernier tatouage en commun, nos cœurs sont brisés.).

Crois-tu qu'un jour tout ira mieux ?


Ton ancien meilleur ami, et bien plus que ça.

Tu l'as toujours su.

Louis Tomlinson.




Hello ! 

On se retrouve après tout ce temps pour le prologue réécrit de Broken Heart. 

Je mettrais à jour, au fur et à mesure les chapitres de BH ici. 

Je bosse déjà sur fanfiction sur les BTS et mon premier jet de mon premier roman originale Sous les étoiles, alors c'est un peu compliqué de tout faire ! ^^'

J'espère que ce prologue bien plus travaillé que le précédent vous aura plu !

Saphira

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