I - Kill My Mind
réécrit en mai 2022
Comme l'avait conseillé la Saphira du passé, écoutez les musiques éponymes aux titres des chapitres.
Sur ce, bonne lecture à tous.
Chapitre 1 - Kill My Mind
-Harry-
décembre 2019
Cela faisait plusieurs minutes que je tenais ce bout de papier les mains tremblantes. J'avais été tellement surpris par ce geste que je n'avais pas pensé à fermer la porte de ma chambre. Ce n'était pas précautionneux de ma part. Surtout que je ne vivais pas seul, plus depuis un moment...
Mes mains se resserrent autour de sa lettre. Alors après tout ce temps il avait décidé de m'écrire ? Je n'aurais pas parié sur ce moyen de communication. C'est plus mon genre d'être old fashion. Louis a toujours été plus moderne que moi, plus classique, du genre à envoyer un SMS ou MP sur Twitter. Tenir cette enveloppe et ce papier entre mes doigts m'étonnait.
Quel con. C'est maintenant qu'il m'écrit ? C'est que maintenant qu'il décide de me récupérer ?
Ma vision se troubla partiellement. Je ne pouvais pas dire que cet acte ne me faisait rien. Bien au contraire, c'était tout l'inverse. Surtout après toutes ces années, ses nombreuses relations avec Briana, Eleanor et d'autres...
Je m'assis sur le lit, penaud. Comment pouvais-je réagir à cela ?
Il me mettait dans une merde noire. Pourtant, au fond de moi, je savais parfaitement que je devais le repousser. Je ne l'aime plus, et ça depuis quelques années maintenant, même si cela n'a pas été facile, loin de là. Je m'étais battu contre ces sentiments.
Et si je méritais tout cela ? Je n'ai cessé de planter des graines à travers mes chansons, en parlant de lui, de notre amour, notre relation, notre rupture. Bien évidemment, elles ne parlaient pas toutes de Louis, mais presque... C'était dur de le reconnaître, une partie de moi avait honte.
Je devais lui répondre.
Même si je le repousserais, je devais le faire.
Lou,
Non. Cela n'allait pas. Je ne pouvais plus l'appeler de cette façon. Nous n'étions plus aussi proches. Je le savais parfaitement. Pourtant, les vieilles habitudes ont la vie dure. Elles résistent. Les souvenirs perdurent, même si l'on va de l'avant. Ce serait beaucoup trop facile. Et cela se saurait si c'était aussi simple d'oublier son premier amour...
Louis,
C'était déjà mieux, bien mieux.
Louis,
Si tu avais vraiment voulu que cela se passe autrement, tu aurais porté tes couilles. Tu aurais assumé notre amour au grand jour. Tu te serais battu pour nous. Au lieu de ça tu t'es éreinté pour ma seule liberté, te négligeant. Si je voulais être libre, je le voulais avec toi. Mais voilà, tu es parti, tu m'as abandonné. Tu es passé à autre chose très rapidement. Tu as enchaîné conquêtes féminines sur conquêtes, comme si nous n'avions pas exister. Tu es devenu père. Mais surtout, tu es sorti avec elle. Elle, parmi toutes, tu as choisis de l'aimer elle.
Je m'arrêtais dans mon écriture. Cela n'allait pas non plus. Non. J'étais bien trop virulent. Mais en même temps comment oublier ces peines ? J'avais avancé, réfléchi à tout ça, m'être remis en question, m'être reconstruit, être tombé amoureux de nouveau. Certaines souffrances restent. On ne les ressent presque jamais, puis, un jour, un mot, une phrase, un murmure, un souffle, te rappelle celles-ci, te ramènent à elles. C'est ce que je ressens en ce moment même. J'ai l'impression de tout revivre de plein fouet.
Comment osait-il revenir après toutes ces années ? Après toutes ces bouteilles jetées à la mer ? Après tous les cailloux que j'ai laissés dans mes chansons ? Pourquoi aujourd'hui ? La vie n'était-elle pas ironique ? Il me contact au moment où je suis heureux, où je suis passé à autre chose, où ma vie professionnelle autant que privée est merveilleuse, où je suis tombé de nouveau amoureux, et pour de de bon... C'est comme si les énergies de ce monde se jouaient de moi ? J'espère qu'elles s'amusaient bien, car moi non.
Je jetais pour la deuxième fois une boulette de papier froissé dans la poubelle. Malgré son matériau léger, la boule s'écrasa fortement sur le métal, me ramenant à la réalité. Même si mes ongles vernis tapaient toujours le bois du bureau auquel je m'étais installé plus tôt, j'étais plus calme, plus sûr de moi.
Qu'avais-je à perdre en lui répondant ? En étant plus gentils, plus agréable ? Certes, j'en voulais à Louis, mais je ne pouvais pas cracher sur notre ancienne amitié, je ne pouvais pas cracher sur notre ancien amour, je ne pouvais pas cracher sur nous. Non. Je le refusais.
Ça va aller Harry. Respire. Dis-lui ce que tu ressens sans te censurer pour autant, mais rappelle toi aussi des bons moments.
Une aura douce m'enveloppa. Dans mon espace mentale apparaissait peu à peu toutes sortes de souvenirs heureux avec lui.
Cette lettre ne brisera pas mon couple. S'il m'a écrit, c'est pour une raison. Je dois répondre à cette lettre et me laisser porter.
Je tournais mes nombreuses chevalières autour de mes doigts tout en essayant de me reconcentrer. Puis, je me lançais de nouveau.
Louis,
J'ai hésité longuement avant de te répondre. Je pense que comme moi cela a dû te coûter de m'écrire. Je n'imagine pas toutes les lettres que tu as dû froisser et jeter dans ta poubelle. C'est mon cas aussi, si ça peut te rassurer.
Moi aussi Louis, j'aurais voulu que cela se passe autrement. Mais on ne peut pas réécrire le passé. Par contre on peut construire le présent dans lequel on aurait envie de vivre.
Notre histoire comme tu dis quand tu parles du fait qu'ils l'aient étouffée, cachée, je trouve que tu es gentil et que c'est un euphémisme par rapport à ce que l'on a traversé. Non, ils ne savaient pas. Et je pense qu'ils ne sauront jamais à quel point était fort notre amour. Mais apparemment pas assez, pour qu'ils réussissent à le briser.
Je sais que tu dois me trouver amer, mais je suis parfois rempli de colère, même si tu sais mon envie de paix permanente. On devrait tous vivre dans l'amour et traiter les gens avec gentillesse.
Je suis surpris et en même temps je m'attendais à ce qu'un jour l'un de nous deux fasse le premier pas. Surtout après la sortie de "Fine Line". Comme d'habitude nous nous renvoyons la balle d'album en album. Je suis content que tu l'aies fait. J'aurais pu aussi, mais comme tu le dis plus tard dans ta lettre, je t'en voulais et je t'en veux toujours, même si j'aime me dire que je n'en ai plus rien à faire. Alors merci de me l'avoir envoyée.
Oui, tout n'était pas aussi simple que ça en avait l'air. C'est peut-être pour ça que je ne suis pas si virulent que ça. Je crois que je te comprends, du moins aujourd'hui les années ayant passées, je me mets à ta place et j'essaye.
Si tu savais à quel point cette époque où l'on riait tous les cinq me manque.
Oui, ils ont brisé notre amour et nos cœurs avec. Je ne sais pas si un jour tout ira mieux entre nous, mais je l'espère.
Ton ancien meilleur ami, et bien plus.
Et toi aussi tu l'as toujours su, fais pas l'innocent.
Harry Styles
Je reposais enfin mon stylo. J'étais finalement satisfait de ma lettre. Maintenant je devais prendre mon courage à deux mains pour poster ce morceau de papier. Je devais le faire dans la foulée. Sinon je n'oserais plus jamais. Louis avait fait un premier pas, à moi de faire le second.
-Louis-
J'avais attendu toute la semaine, dès que j'étais à l'appartement, à l'heure où le facteur passe, près de la fenêtre, à l'aguet. Si je n'avais pas pu être en planque, prêt à me jeter sur la boîte aux lettres, je courais jusqu'à elle, le soir, enfin rentré, espérant toujours une réponse de sa part.
Ce soir, enfin, je découvris une enveloppe blanche avec son écriture si délicate. L'enveloppe ouverte, le papier entre mes mains, j'avais peur. J'appréhendais tellement... Pourtant, une partie de moi ne voulait pas attendre plus. Je devais savoir.
Découvrant ses pensées, mon regard se troubla. J'avais besoin de m'asseoir. Je pris la première chaise à portée de main et m'installa. Accoudé à la table, je soupirais, lasse.
Bien sûr qu'il m'en veut. C'était sûr, évident même. J'avais abandonné. Je l'avais abandonné.
Mais c'était pour lui que je m'étais sacrifié, que j'avais sacrifié notre amour. Je n'étais pas prêt. Il méritait d'être libre, d'être qui il est vraiment, un homme bourré de talent, engagé, pour la paix, plein d'amour, différent, qui ose, qui brise les convenances, les codes. À côté qu'étais-je ? Rien. Ce demi-mensonge n'était pas si grave. J'aime et j'ai toujours aimé les filles. Et puis si je suis réaliste et honnête, seul Harry comptait. Bien sûr, j'étais déjà eu des crush, des coups de cœur pour certains garçons. Mais jamais ils ne m'ont fait ressentir le quart de ce que j'éprouvais pour Harry. Non, jamais.
Alors, oui, j'avais opté pour la facilité, tout nié, comme si Larry Stylinson n'avait jamais existé, piétinant notre amour au passage. Je ne dis pas que cela a été simple, bien au contraire. Mais j'ai mieux réussi à le protéger, à le préserver. Et puis, je me répète, mais je n'étais pas prêt, non vraiment pas. J'avais alors préféré raconter que c'était un complot, une conspiration comme celles que l'on peut trouver sur Apple et les iPhones.
Harry fait référence à l'époque d'X-Factor, quand tout à commencer. J'avais rencontré Harry bien avant la formation du groupe, bien avant les auditions solo. Je l'avais vu, là, rigolant avec sa grande sœur Gemma dans la file. Sa maman, Anne, était partie leur chercher à manger et à boire. J'avais vu ses boucles brunes ondulées avec les mouvements que faisait sa tête, il était mort de rire. Je m'en souviens comme si c'était hier. Gemma m'avait au bout d'un moment remarqué, puisque je les fixais. Elle avait fait un signe à Harry. Il s'était alors retourné plongeant ses magnifiques yeux vert émeraude dans les miens d'un bleu céruléen. Ses pupilles, depuis ce jour, je ne les ai jamais oubliées. J'en rêve encore, parfois, la nuit. Il s'était alors approché se présentant, il souriait, il était gentil, bienveillant. Il m'avait alors accueilli naturellement, me proposant à ma maman, Johanna et moi de venir manger avec eux.
Harry était à l'époque un garçon plein d'idéaux, de valeurs, d'envies de révolutionner le monde. Encore aujourd'hui, il reste fidèle à tout cela. Il avait cette insouciance en lui, cette candeur. Hazza, comme je le surnommais à l'époque, était encore en pleine adolescence à peine âgé de seize ans. Il était drôle, intelligent, pas pudique du tout, se baladant H 24 à poil dans le bungalow de son beau-père où nous vivions tous les cinq lors des répétitions : Niall, Liam, Zayn, Harry et moi. La nuit aussi il dormait nu, n'aimant pas le contact des vêtements sur sa peau. Son exhibitionniste est vite devenu contagieux au grand damne de Zayn, il était gêné par ce genre de comportement.
On s'est très vite rapproché, surtout le jour où l'on a été appelé, croyant que nous étions éliminés des auditions solo. Harry avait tout de suite émis une hypothèse sur le fait que cette mise en scène ridicule était là pour faire de l'audience, que cinq jeunes hommes pleurant attendriront le public, que les gens aimaient le drama. Et il a eu raison. Ce fut la réaction des spectateurs. Il était déjà si mature pour son âge. Pourtant, au début, il avait encore plus de joie, de crédibilité. À la fin de tout ce cirque, ils nous avaient expliqué que nous étions éliminés en solo, mais pris pour la compétition en groupes, que nous serions désormais les One Direction.
Quelques semaines auparavant nous étions cinq garçons de régions ou pays différents, ne se connaissant pas, puis des amis, des frères, et voilà où nous en sommes aujourd'hui, des connaissances ou des amis éloignés, si ce n'est pire... Pourtant, les gars étaient tout pour moi à cette époque. Je ne sais pas si j'aurais pu vivre aussi bien le boys band sans eux.
Bon... Je dois lui répondre. C'est moi qui ai initié cette correspondance entre mon ex petit copain et moi-même. Je devais prendre mes responsabilités, comme je l'ai fait ces dernières années, avec mes frères et sœurs, avec mon fils.
Certes, Harry était réticent, énervé, il m'en voulait. Je le comprenais, car moi aussi, je m'en veux... Mais je m'en serais encore plus voulu si ce soir-là je ne lui avais pas envoyé cette lettre. Je peux me regarder en face dans le miroir.
Prenant le premier stylo qui trainait, m'installa à la table du salon, je pensais commencer par aborder l'une de nos rencontres fortuites post-rupture.
Harry,
Je me rappelle à quel point tu étais un cauchemar sur la piste de danse. Et ce soir-là quand je t'ai croisé dans ce bar, certaines choses ne changent pas, dont le fait que tu ne danses pas hyper bien (quand je te vois sur la scène de ta tournée aujourd'hui, je me dis qu'heureusement pour tes fans, tu t'es amélioré, lmao). Quand j'ai croisé ton regard, je me suis rappelé à quel point tu me détestais. Mais j'en voulais toujours davantage. Tu es une totale distraction. Alors j'ai attendu ta réaction.
Ce soir-là, j'avais l'impression que le démon dans ma tête murmurait mon nom.
Je pouvais l'entendre me dire « Ah, ah, ah, je peux soulager la douleur. Juste un aperçu et tu ne pourras plus te passer de moi. » Cette douleur je la ressens tous les jours.
Je regrette tellement Hazza... Je ne sais même plus si je peux t'appeler comme ça. Je regrette de t'avoir rejeté, d'avoir rejeté notre amour. Moi, à ce moment-là, je ne pensais qu'à ta liberté, à te rendre libre, pour que tu puisses être : Harry Styles.
Tu m'étourdis. Tu ramènes mon corps à la vie. Et je ne sais pas ce que je ferais sans toi à présent. Ça a toujours été le cas Harry. Je ne sais pas comment je fais sans toi tous les jours. Tu m'as maintenu en vie.
Tu es venu aux nombreux enterrements malgré nos différends. Malgré le fait qu'on était plus ensemble.
Tu m'as maintenu en vie, d'une prison faite du passé, en mission juste pour me faire sentir exister, comme quand tu m'avais embrassé, pourquoi ? Oui pourquoi fais-tu ça ? Pourquoi est-ce que tu m'avais embrassé ?
Est-ce que j'ai encore le droit de penser qu'il y aura de nouveau un nous ?
Lou
« - Papa ! Papa !!!
Déboula ma furie blonde préférée : mon fils, Freddie.
Cet amour me sauta dans les bras. Je lâchais la lettre que je venais de finir d'écrire sur la table en bois du salon, pour le porter. Je l'asseyais sur mes genoux.
- Qu'est-ce qu'il y a bonhomme ?
- J'ai faim !
Je regardais ma montre : vingt heures.
Déjà ?
Le temps était passé si vite. Briana m'avait déposé Freddie vers dix-huit heures trente. Je l'avais pour la semaine.
- On va regarder ce qu'on peut faire à manger ? Lui dis-je tout souriant.
- Tu faisais quoi papa ? Demanda Freddie
- Euuh... Papa écrivait à un ami. Lui expliquais-je.
- Je peux voir ?!
Il courra jusqu'à la table.
- Non Freddie ! C'est un secret de papa. Je te le raconterais que si mon ami est d'accord. Et que si, on redevient vraiment ami... Finissais-je d'une voix morne.
- Pourquoi ? Vous êtes plus ami, lui et toi ?
- Non.
- Vous vous êtes disputé ?! Moi, j'aime pas les disputes.
Je souris face à la candeur de mon fils.
- C'est ça. On s'est disputé il y a plusieurs années, et papa voudrait de nouveau être ami avec.
- C'est lonnnnng plusieurs années ! Comment vous avez fait ?! Moi, je ne pourrais trop pas avec Max ! C'est mon super copain !
Je rigolais. Parler avec mon fils me faisait un bien fou. C'est pour ces moments-là que je m'étais rapproché de lui et Briana. J'étais heureux de ce sacrifice. Mais j'avoue que j'aimerais retourner vivre à Londres pour faire découvrir l'Angleterre à Freddie. Dans un premier temps la capitale, puis Doncaster, ma ville natale. J'espérais que Briana me comprendrait, ne serait-ce que quelques années...
- C'est vrai que c'est long... Soupirais-je. C'est pour ça que papa écrit à cet ancien ami.
- D'accord ! On manga papa ?
- Oui.
Je regardais le frigo, les placards et mon talent médiocre de cuisinier en face.
- Hum. On va commander ce soir Freddie, tu veux ?
- Trop bieeeeen ! On peut manger McDonald's ?! S'il te plaît papa ?!
Il me fit de nouveau sourire. Je ne pouvais pas lui tenir tête avec cette bouille d'ange. Il faudrait que je sois plus dur parfois. Mais aujourd'hui, lui comme moi, on l'avait bien mérité. Et ça changerait de son régime de légumes chez sa maman.
- C'est d'accord. Acceptais-je.
- Youpiiiii !!! »
Bonjour tout le monde !
J'espère que vous allez bien et que la réécriture vous plaît.
Que pensez-vous de la réaction d'Harry ?
La réponse de Louis ?
Sa relation avec Freddie ?
Son rôle de père ?
Bisous
Saphira
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