#01: Un simple fourreau

Pdv d'Hannah

La matinée commence normalement au manoir Trancy. Je sers son petit déjeuner au maître qui semble de bonne humeur. Soudain il renverse son verre que je m'empresse de ramasser.

- AAAH !!! Cria t'il.

Je relève la tête vers lui pour voire si tout va bien mais il me lança un regard sadique.

- Tu n'es pas censée me regarder Hannah... Tu n'es qu'une simple servante. Je vais devoir te punir.

Il avanca deux de ses doigts vers l'un de mes yeux avant de les enfoncer dans mon globe oculaire et de tourner ses doigts a l'intérieur.

Du sang coula d'entre mes paupières jusqu'au sol sans que je ne laisse s'échapper un cri. Seulement un petit gémissement plaintif.

- Tu comprend Hannah, si je ne t'avais pas punie Claude m'aurais sévèrement réprimandé...

Claude entra à ce moment là. Alois retira sa main de mon oeil. Mon supérieur jeta un oeil aux TimThomCan en leur ordonnant de "nettoyer ce bazar"

Je suppose que le bazar c'est moi... Je me relève, salue le maître et cours m'enfermer dans la salle de bain la plus proche.

Mon oeil est en miette... ou en bouillie. Je pense que bouillie serait plus approprié à l'état de mon globe oculaire.

Je m'empresse de nettoyer le sang qui ne cesse de couler et de passer un bandage pour cacher cette vilaine blessure.

Bien sûr j'aurais pu guérir la plaie... mais Monsieur n'est pas censé savoir que je suis une demone. Alors je vais le lui cacher jusqu'au moment propice.

Alors que je termine mon affaire, Claide entra sans frapper avec un petit sourire diabolique.

- Ah la la Hannah... Tu me donne du fil a retordre... qu'à tu fais pour mériter cette vilaine blessure ?

- J'ai regardé le maître dans les yeux...

- Ce sale gamin est vraiment sans gêne...

- Ne le traitez pas de sale gamin !

- Sinon quoi ? J'ai été assez gentil pour t'accepter dans l'entourage de MON repas alors contente toi de la fermer et d'obéir.

- Il n'est pas un repas...

- Alors quel est-il ? Je ne vois qu'un morceau de viande sur pattes. Tu vois peut-être un enfant que tu dois protéger mais moi je vois une âme absolument délicieuse.

- Vous n'êtes qu'un goinfre.

Il me donna un violent coup de poing qui m'envoya mordre la baignoire.

- Je crois avoir mal entendu. Je suis quoi ?

- R-rien... pardon Monsieur Faustus...

- Je préfère.

Il approcha son visage de mon oreille et susurra:

- N'oublie pas que si je te garde ici c'est uniquement pour l'épée que tu garde...

Il posa sa main sur mon ventre en disant ça.

- Sans cela je t'aurais expédié en enfer par le premier train...

Je baisse les yeux.

- Tu n'es qu'un simple fourreau... répète.

- Je ne suis qu'un simple fourreau... le votre...

Il mordit mon lobe d'oreille avant de se relever et de partir en entendant les appels de notre maître. Je me relève et accours a mon tour.

*   *   *

Le soir, je range le manoir avec Timber, Thompson et Canterburry. Je n'ai plus vu Claude de la soirée, il lit une histoire à Monsieur.

Alors que je pensais aller me promener dans le jardin, mon travail terminé, Claude revint vers moi.

- Où vas-tu ?

- Dans le jardin.

- Je viens avec toi.

- Je ne compte pas m'enfuir vous savez...

- Je ne me souviens pas t'avoir demandé ton avis.

- Pardon...

Nous parcourons les jardins, je cueille les roses fanées et coupe les branches que je juge trop grandes. Je finis par arriver devant un bosquet, près d'un banc où j'ai l'habitude de faire un peu de lecture.

Je sors le livre de mon tablier et m'assois sur le banc sans faire attention à Claude qui me suis et me regarde avec insistance depuis tout a l'heure.

- Que lis-tu ?

- Sheakspears. Roméo et Juliette.

- Ridicule. Je n'aime pas les histoires a l'eau de rose.

- C'est peut-être pour ça que vous ne lisez pas de grands auteurs. Moi j'adore cet auteur alors veuillez me laisser lire en paix.

Alors que je tourne la page, j'arrive a la fameuse réplique de Juliette.

"Oh Roméo, pourquoi es-tu Roméo ?"

Claude qui lisait par dessus mon épaule, posa soudain sa main sur la mienne.

- Ah Hannah... pourquoi es-tu Hannah...

Il donna un coup dans mon livre et me plaqua sur le banc avec la délicatesse d'une brique. Il s'assit sur mes hanches et saisi mes poignets pour m'empêcher de bouger.

- Q-Qu'est ce que vous faites !?

- Je m'amuse, ne te déplaise.

- Lâchez moi...

- Oh non... si tu bouge ne serait-ce que pour ramasser ton livre Alois prendra pour toi...

- Ton contrat...

- Je pourrais transporter une pile de livres et le lâcher accidentellement ou faire trop chauffer l'eau de son bain ou serrer sa cravate un peu trop fort...

- Tu es un lâche...

- Je sais. Mais toi tu es ma poupée... je fais de toi ce que je veux. Répète.

- Je suis votre poupée et vous faites de moi ce que vous voulez.

- Bien...

Il lâcha mes poignets sachant pertinemment que je n'allais pas bouger.

Il s'allongea sur moi et m'embrassa le cou en caressant ma poitrine. Soudain un cri retenti provenant du manoir. Apparemment le maître avait fait un cauchemar. Claude souffla et partit rejoindre Alois comme son contrat l'exigeait.

Je me relève en ne pouvant m'empêcher de verser une larme. Je le méprise...

Mais je sais qu'il a un bon fond... et je l'ai promis à Luka... nos âmes seront réunies toutes ensemble au paradis...

Même si quelqu'un comme Claude mériterait de brûler en enfer.







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