Épisode 9 : Problème de cœur

« L'individu dans son angoisse du péché produit le péché »

~

MARINETTE

Après avoir longuement discuter avec Jana, on est finalement partis à cette foutue fête. Et depuis notre arrivée, autant dire que j'ai le cœur battant. En permanence sur mes gardes, je n'ai jamais été autant sur les nerfs que ce soir. Même lorsque j'ai mes règles, je suis moins à vif. Mais, il faut que je gère tellement de choses en même, c'est très dur. Le regard qu'Adrien m'a lancé lorsqu'il a appris pour la fête, était tellement triste que j'en ai eu le cœur brisé. Mais, maintenant, je m'en fiche -bizarrement.

Je crois que dans le fond, je ne lui ai toujours pas pardonné sa trahison. C'est insupportable de continuer à lui en vouloir, mais je n'arrive pas à passer outre. Ne plus lui en vouloir est au-dessus de mes forces. C'est comme si, le temps que nous n'avions passer à discuter, m'empêchait aujourd'hui d'avancer. En fait, repenser à lui et ses baisers me tourmente bien plus que les cries hurlant autour de moi. La situation est bien trop amoral. Je ne sais plus quoi faire.

Mais ses baisers dans mon cou, sue ma poitrine, mes hanches, mon visage... Tous ces souvenirs font accélérer les battements de mon cœur. Et c'est contre mon gré, que je me prends un plaisir fou à me les ressasser.

Ouhh... L'alcool me fait dire n'importe quoi. Je divague vraiment sévèrement.

Entre temps, Jana est allée retrouver Cameron. Quant à moi, je suis partie retrouver Kagami et Dagwood, et en les retrouvant, j'ai agréablement découvert Jeremy avec eux. Le grand roux est très gentil, et drôle. Ma soirée ne peut être ennuyante en sa compagnie, c'en est certain désormais.

Toutefois, la soirée bat son plein. A présent assise sur un sofa à côté de Kagami avec un gobelet rouge en main, je fixe le vide devant moi. Je ne cesse plus de me tourmenter au sujet d'Adrien. Il ne me sort plus de la tête, et c'est limite aussi insupportable qu'agréable. Je n'arrive pas à l'expliquer, en fait ce soir, vue mon état, je n'arrive à rien à expliquer. Sans m'en rendre compte, les verres ont défilé dans ma main, et son contenu coule, désormais, à flot dans mes veines.

- Tu viens prendre l'air avec moi ? Me demande Kagami en se penchant vers moi.

- Oui, allons-y !

Nous nous levons et sortons sous le regard interrogateurs de Jeremy et inquiet de Dag'. Depuis le début de la soirée, les deux amoureux se sont très peu parlés. Kagami parle avec moi et encore, elle passe plus de temps à boire que de me parler. Et Dagwood lui, il boit en riant avec Jeremy. De plus, ces deux-là ont l'air de bien s'entendre, ça me fait vraiment plaisir pour lui.

Après tout, Dag' est tout le temps avec nous, et le seul moment où il est entouré de mec, c'est au lycée. Alors, peut-être que l'entrée de Jeremy dans l'équipe va aussi le faire respirer. Il va avoir un support masculin. Ceci dit, c'est bien je trouve. Mais il devrait tenté de parler avec Kag', elle ne mérite pas d'être mise à l'écart pour autant.

Par chance, la musique n'est pas aussi forte que l'on pourrait le penser, et les gens ne sont pas tous aussi déchirés qu'on pourrait l'imaginer. En fait, la fête vient à peine de démarrer ce qui est assez drôle vue qu'à Miami, vers minuit tout le monde est déjà complètement shootés. Cependant, il semblerait qu'ici, les choses soient différentes.

Avec Kagami nous nous faufilons entre les gens dans la foule en délire et arrivons, quelques minutes après, à l'extérieur sans beaucoup de difficulté.

Mon cœur se met à battre fort dans ma poitrine, à chaque fois que je bouge dans cet endroit ; j'ai peur de croiser un visage familier. En marchant, même dans le jardin, j'ai une boule au fond de l'estomac tellement je ne suis pas bien.

Pour moi, Luka et tous les autres représentent mon passé, ce sont des personnes que j'aimerais oublier. Mise à part Nino. Du coup, d'apprendre qu'ils sont là, cela me rends triste et vraiment mal. Moi qui d'habitude ne boit pas, j'ai battu tous mes records en une soirée.

Ce soir, n'est pas vraiment une soirée amusante, c'est même l'enfer. Je nage dans un demi-cauchemar. Bref... C'est tout simplement affreux.

Kagami et moi commençons à marcher dans le jardin. Rapidement, nous trouvons un banc sur lequel nous prenons place sans attendre. En-dessous d'un chêne, au fond du jardin, nous nous sommes mises à l'écart de la foule pour nous reposer un peu. M'évader la tête dans une sonorité moins forte, me fait beaucoup de bien. Ça me repose si bien.

Tandis que j'essaye de maîtriser ma respiration, qui est saccadée, je m'évade dans mes pensées. Histoire de repenser à tout ce que je ne sais que trop bien. Va savoir pourquoi est-ce que je me fais volontairement autant de mal.

Pour le moment, je n'ai pas vue Luka ni Nino. Mais j'ai aperçu Juleka et Nathaniel. Heureusement, eux ne m'ont pas vu. Plus le temps passe, et moins je me sens bien. La seule chose à laquelle je pense c'est Adrien, c'est la seule chose que je veux. Alors que je ne le devrais pas le moins du monde. Pourtant, je donnerais tout ce que j'ai, pour être à nouveau dans ses bras à la place d'être ici.

J'en ai marre de cette fête. J'en ai marre de me casser le coeur. J'en ai marre de souffrir. J'en ai marre de moi. Et de ma vie qui a balancé du mauvais côté. Je donnerais tant pour réparer mes erreurs. Malheureusement, on ne peut pas remonter le temps, et c'est le plus triste...

À force de me prendre la tête, j'ai finis par oublier les raisons qui m'ont poussé à venir ici. Ce qui m'énerve beaucoup. Je voudrais m'en aller. Partir loin d'ici et de tout le monde.
Prendre des vacances. Mais je ne peux pas.

Je tourne vraiment en rond. Adrien par-ci, Adrien par-là... Même si je lui en veux toujours, rien que pour ne plus supporter ce stresse permanent, je m'abandonnerais dans ses bras pour la nuit entière, et même le petit matin s'il le faut.

Avec l'alcool qui se mélange à mon sang, je perds un peu de lucidité et cela m'agace encore plus. Je crois que l'alcool n'a pas un très bon effet sur ma santé mentale, ce soir. Malgré ça, je continue d'en boire. J'apporte même mon verre à mes lèvres, et prends une gorgée de ce breuvage amer qui descend dans ma gorge en brûlant toute zone touchée. Mais, je me sens tellement triste et anxieuse à la fois, que je ne réagis pas à cette sensation désagréable que me fait cet alcool une fois arrivé dans mon ventre.

- J'ai parlé avec Victor. Mais je crois que... ce n'est rien d'alarmant en fait.

- Ah bon ? Alors, qu'est-ce qu'il a ? M'interroge Kagami en gloussant. Elle tourne son visage vers moi, dans un geste pâteux. Sa voix bafouille et rigole un peu.

Ce soir Kagami n'a pas trop fait attention et a beaucoup but. Et je la soupçonne d'avoir volontairement évitée Dagwood à cause de cette fameuse demande en mariage loupée d'hier, dont elle ne m'a d'ailleurs, toujours pas parlé. Mais heureusement, elle n'est pas bourrée, juste un peu assommée. Au moins elle, elle sait mesurer son mal être. Ce qui n'est franchement, pas du tout mon cas. Depuis que je suis arrivée, j'essaye de boire, mais comme je déteste l'alcool d'en boire me dégoute. Cependant, l'effet reposant qui fait effet sur mes muscles, soulage quelque peu ma frustration. Ça fait un bien fou ! J'ai l'impression de flotter à la place de couler. Quel plaisir débordant d'amertume !

Pour tout dire, je ne suis plus totalement sobre, je ne le suis plus du tout même. Comme Kagami, j'ai envie d'oublier quelque chose, alors comme elle, je m'évade avec l'alcool. C'est une technique courante. Boire, pour oublier ses erreurs. Boire, pour oublier tous ceux qu'on regrette, et tous ceux qui nous manque. Boire, pour mieux s'enfuir de la réalité. Boire, pour mieux s'accepter.

Et même si l'alcool n'est pas le meilleur remède, au moins il marche. Oui, il marche si bien que moi aussi, je m'en sers pour m'oublier. Miséricorde, mon désespoir est donc grand à ce point...

Tous mes secrets me rongent, ils me dévorent salement de l'intérieur, et je crains fortement qu'ils ne finissent par apparaître de l'extérieur. Parfois, je me surprends même à me gratter la peau sans comprendre pourquoi.

Je suis vraiment pathétique.

- Il est amoureux de toi. M'annonce Kagami en faisant une moue, me regardant de ses yeux noisettes bridés.

- Vraiment ?

Victor ?

- Ouais, il m'a même avoué qu'il prévoyait de te demander de l'accompagner pour le bal du printemps.

Je souris en m'imaginant y aller avec Adrien. Certes ma vue est un peu floue, mais je ferme les yeux en imaginant toute une scène qui me fait sourire. Dans ma tête, je nous imagine descendre d'une limousine face au grand établissement tout rénové. Moi, habillée d'une robe rose de princesse, et lui d'un costume noir, encore plus beau et radieux qu'il ne l'est déjà. Oui, je l'idéalise beaucoup, mais c'est mon rêve alors chuut !

J'imagine qu'il me prenne la main en montant avec moi les escaliers qui nous mènerons droit vers la piste de danse. Et qu'une fois sur la piste, il pose une main sur ma hanche et l'autre dans ma main puis m'entraine dans une valse à couper le souffle. J'aimerais que nous dansions en nous regardant amoureusement alors que les projecteurs seraient braqués sur nous. Tous les regards seraient pointés sur nous sans que n'y ferions attention. La seule chose qui compterait, ce serait nous, et rien que lui et moi.

Dansant en plein milieu de la piste, sur une musique parfaite et douce qui accompagnerait nos pas dans une délicatesse alarmante, nous jouirons de cette exclusivité qui serait la notre.

Ohh j'aimerais tellement que ce rêve se réalise, ce serait tellement... Magique.

- Eh Mari', t'as déjà eu des problèmes au lit avec Adrien ? M'interroge Kagami en me ramenant sur terre.

Ah ?

Je rouvre les yeux et secoue la tête en fixant le ciel étoilé devant moi. Le retour a été brutal pour moi. Mais quel beau rêve tout de même.

Que Kagami me pose cette question me surprend. Mais c'est mon amie, et si elle a besoin de mon aide, je compte bien l'aider ! Qu'elle se lance enfin dans les confidences me soulage. Cela m'assure à penser qu'elle me fait confiance, ça me retire un poids dans la poitrine. De plus, qu'elle n'est pas à s'inquiéter, je compte bien lui apporter toutes les réponses qu'il lui faut.

- Je peux t'avouer un truc ?

- Oui.

- Je ne suis pas assez belle pour Dagwood. Au lit, il ne bande... même plus. Tu te rends compte ? Je ne suis pas assez belle pour le faire bander. Putain... Soupire-t-elle désespérée en enfouissant son visage dans ses mains, vraiment démolie par cet aveux.

Dans sa voix, je sens tellement de souffrance, de regret ainsi que de confusion, que son appel à l'aide m'émeut. Je tente de me mettre à sa place, mais à peine une seconde d'illusion me suffit. Ça fait vraiment mal. Ne pas faire bander celui que nous convoitons, c'est vraiment très démoralisant. Ça amène les doutes, et conclut souvent par des ruptures douloureuses et aiguës.

J'ai beau être encore assommé par l'alcool, je me redresse et me tourne de tout mon long, face à elle. Maintenant, même si je n'ai plus le cœur à rien, je vais prendre plaisir à lui expliquer les raisons du pourquoi Dagwood n'arrive pas à bander. Après tout, j'ai fait des recherches toute la journée. Autant qu'elles portent leur fruit. Afin, que je n'ai pas fait cela pour rien. Et à présent que Kagami me laisse lui expliquer ma science, je ne vais pas me gêner. Alors là... En repartant, elle saura tout sur les problèmes érectiles des hommes.

- Tu sais que peut-être que Dag' est simplement malade et que ce n'est pas forcément toi le problème.

- Dag' malade ? Demande-t-elle les sourcils froncés.

- Bah c'est possible. Est-ce qu'il fait de la dépression ?

- Non.

- Est-ce qu'il se drogue ?

- Non.

- Est-ce qu'il boit beaucoup ?

- En ce moment oui, beaucoup plus qu'avant.

- Ah bah, j'ai peut-être la réponse à ton problème.

Calmement, je me lève et m'avance vers elle pour l'aider à se relever. Il commence à se faire tard. Et pour tout dire, je me sens un peu fatiguée. Enfin, un peu beaucoup. En plus, l'idée de croiser quelqu'un me donne envie de gerber. J'en ai plus que marre de cette soirée. Je tends ma main à Kagami et elle la prend en s'aidant de celle-ci pour se mettre debout. À vrai dire, elle tient à peine debout.

Heureusement que je suis là, pour l'empêcher de s'écrouler sur le sol. Tout doucement, je passe une main autour de sa taille et prends son bras que j'enroule autour de mon cou. Puis, je reprends la direction vers la coloc pour retrouver Dag' et Jeremy à l'intérieur et enfin pouvoir rentrer me coucher, j'en ai bien besoin en plus.

- Alors, pourquoi est-ce que Dagwood ne bande plus à ton avis ?

- C'est parce qu'il boit trop, tout simplement. Tu devrais essayer de le faire moins boire et tu verras, il va à nouveau bander.

- Comment... tu sais ça toi ? Me questionne-t-elle d'une voix pâteuse.

- Grâce à Google.

- T'as fait des recherches ?

- Hum. Vite fait.

Elle est tellement dans les vapes qu'elle ne me pose pas plus de questions. Et remarque, c'est tant mieux. Partir dans un débat maintenant ne m'aurait pas plu.

Pour moi, l'alcool c'est fini.

Nous entrons dans la coloc et j'arrive sans un peu de mal à me faufiler dans la foule de monde pour retrouver les garçons après quelques minutes à les avoir cherchés. Quand ils nous voient arriver, Dagwood se lève inquiet de voir Kagami aussi shootée et la récupère aussitôt dans ses bras. Ah bah voilà, le premier rapprochement de la soirée. Bon sang, ce n'est pas trop tôt...

Je manque de m'écrouler, mais heureusement Jeremy me rattrape dans ses bras.

- On pourrait rentrer ? Je demande à Jeremy qui termine son verre de coca d'une traite en même temps.

Après ça, il pose son verre sur la table et en fait de même pour le mien, et hoche la tête. Enfin, nous sortons à quatre pour retourner aux voitures et rentrer chacun chez nous. J'embrasse une dernière fois Kagami et Dagwood avant de monter dans la voiture de Jeremy. Sur le chemin, mes yeux se ferment d'eux-mêmes et je me livre un combat intérieur acharné pour les empêcher de se fermer. C'est fini. Plus d'alcool pour moi. Même pour oublier.

Ouais... C'est fini, promis craché. Quoi ? Mais ça ne se dit pas ça ! Argh... J'en ai marre.

Quelques minutes après, j'arrive chez moi, je remercie Jeremy de m'avoir ramener puis ouvre la portière mais me retourne vers lui avant de sortir.

- Au fait, Victor n'a pas des soupçons sur moi, il est amoureux de moi.

- Oui, je sais.

- Ah, ok. Merci encore de m'avoir raccompagnés et désolée pour la soirée nulle de ce soir.

- C'est rien t'inquiète pas. Passe une bonne nuit.

- Merci, toi aussi.

Enfin, je lui souris vaguement puis descends de sa voiture et marche jusqu'à ma porte, en ouvrant celle-ci, j'entends la voiture derrière moi démarrer et s'en aller. Jeremy est parti, je suis définitivement seule maintenant. Avant de monter dans ma chambre, je me retourne et verrouille la porte. Je retire mes talons et les laisse comme de vieux débris dans l'entrée avec mes autres chaussures. Mes orteils me sont douloureux tant ils ont souffert dans ces fichus talons trop serrés.

Puis enfin, je me dirige vers les escaliers que je peine à monter. Mais que je réussis quand même à terminer. Ma tête est de plus en plus lourde. Et mes forces m'abandonnent a vitesse grand V, il faut vite que je me mette au lit maintenant, avant de tomber par terre. J'arrive dans ma chambre et retire mes vêtements puis me mets en pyjama qui est composé d'un short rose avec des soleils et d'un débardeur blanc. Le style est bien présent, mon Dieu.

Usant alors, dans les dernières minutes, de mes dernières forces, je pars dans la salle de bain les jambes tremblantes. Les mains tremblantes, je me démaquille avec un coton imbibé de lait démaquillant et finis par me brosser les dents.

Quelques minutes après cela, je me faufile sous la couette et pose ma tête sur l'oreille moelleux. Le sommeil m'emporte aussi vite qu'il ne faut pour le dire et je sombre très bas. Rejoignant, le pays des rêves, mais aussi, des cauchemars.



Le lendemain, je me réveille avec un affreux mal de tête. La fameuse gueule de bois. Heureusement, je n'ai pas cours, c'est le week-end. De toute façon, je n'aurais pas assumer une journée de cours après la cuite que je me suis prise hier.

Lourde comme un sac, je me lève tant bien que mal de mon lit en faisant valser la couverture. Je me dirige dans la salle de bain afin de récupérer une boîte de doliprane. Mettant le cache dans ma bouche, je me baisse et ouvre l'eau du robinet puis me redresse en l'avalant. J'éteins le robinet puis décide de faire face à mon affreux reflet. Poua, quelle horreur. J'ai la tête d'un zombie défigurée. La pâleur de mon teint blême attise bien des curiosités. Et c'est sans comparaison aux cernes violacées qui siègent sous les yeux.

Ayant encore les jambes engourdies, je descends quand même les escaliers et me dirige dans la cuisine pour me préparer un petit déjeuner.

Quelques minutes après, je suis assise dans le salon sur le canapé crème, avec un plaid sur les jambes et mon chocolat fourré à la chantilly dans les mains, devant un dessin animé. Oui, je sais, je suis trop grande pour regarder des dessins animés, mais il n'y a rien de mieux pour se remettre d'une gueule de bois que ça ; un bon chocolat -mon préféré- et un dessin animé.

Je reste au moins deux heures devant la télé, et fini par changer la scène pour regarder des séries sur M6. Quand j'étais petite, je faisais ça tous les samedis matins, et c'était super cool. Comme on dit, on change pas les bonnes habitudes. Même si, j'avoue que cela faisait longtemps que je n'avais pas fait cela.

Dans la journée, je m'habille après avoir pris une bonne douche quand je n'ai plus mal la tête. La matinée a été très calme, et me reposer ainsi m'a fortement soulagé. Ma tenue d'aujourd'hui est assez décontractée, je ne voulais pas en faire beaucoup. Donc, j'ai opté pour un legging noir de sport et un t-shirt blanc court aux manches carrées.

Vers une heure, je tente d'étudier un peu car j'ai des devoirs, eh oui. Puis vers 16h, lorsque je vois qu'il y a un beau soleil, je décide de sortir faire un peu de sport. J'attache mes cheveux en deux couettes pour avoir moins chaud et rapidement, je m'équipe de mon téléphone et mes écouteurs avec mes clés, puis pars mettre mes baskets avant de sortir.

En arrivant sur la place ou plein d'équipement de sport est mis à notre disposition, je me place sur celui qui fait travailler les jambes en les balançant d'avant en arrière et m'évade un peu dans mes pensées.

Il faudrait que je pense à aller voir Adrien et à parler avec Jeremy à propos de Victor. Mais maintenant que je sais qu'il est amoureux de moi, les choses se compliquent un peu. Car je ne le connais pas, je ne sais pas ce qu'il veut et pourquoi m'aime-t-il alors qu'on ne s'est jamais adressé la parole, c'est incompréhensible. Mais après, on dit souvent -moi la première- que les sentiments sont incompréhensibles. Alors, je ferais mieux de me taire.

Aujourd'hui, il y a un grand soleil et la température est parfaite pour faire du sport, il fait ni trop chaud, ni trop froid. C'est agréable. Tandis que je change de machine, une personne m'interpelle et quand je me retourne je découvre Nino. Tout mon corps se fige, je manque de m'évanouir et entends mon cœur taper dans ma cage thoracique. Le métis arrive face à moi avec un grand sourire, il semble heureux de me voir. J'avouerais qu'entre lui et moi, il n'y a jamais eu de problèmes, on s'est toujours très bien entendue alors, moi aussi cela me fait plaisir de le revoir après tant de temps. Pour l'entendre, je retire mes écouteurs et arrête la musique.

- Alors là, quelle surprise !

Je lui rends son sourire en le prenant dans mes bras à mon tour. J'avais une peur bleu de le revoir, mais je n'avais pas trop de quoi finalement. Rien ne semble avoir réellement changé, il a juste pris un peu de barbe, mais Nino reste un très beau garçon et cela fait plaisir de le voir ainsi. En partant à Toronto, j'avais eu peur qu'il se laisse trop aller. Mais visiblement, il n'a rien fait !

- Salut Nino, comment tu vas ?

- Ça va ! Oh mais putain, ça fait tellement bizarre de te voir ici, qu'est-ce que tu fais dans les parages ?

- Euh... Je fais du sport ! Et toi ?

- Longue histoire. Ça te dit un footing pour que je t'explique ?

- Ok.

Je descends de ma machine et arrête ce que j'étais en train de faire pour me mettre à courir à ses côtés.

Nino s'arrête et je m'arrête aussi, un peu essoufflée. Il s'assoit sur un banc, et j'en fais de même à côté de lui. Le vent vient balayer mes cheveux sur moi visage, et je ferme le yeux lorsque cette tendre et délicate sensation caresse doucement mon visage. Je rouvre les yeux lorsque Nino prend la parole en premier, brisant le silence que la nature autour de nous nous avait imposé.

- Alors, comment tu te portes depuis la... disparition d'Adrien ? Me demande-t-il sans me regarder en posant ses avants-bras sur ses genoux.

- Nino, il faut que je te dise quelque chose.

- Vas-y.

- Adrien est vivant, il est revenu et... Alya est revenue à un moment, mais ça va bientôt faire deux ans que je n'ai plus de nouvelle.

Il ne me regarde toujours pas, même après quelques minutes. Et, je suis tellement paralysée par le chagrin et la peur que je n'ose pas le toucher en posant une main réconfortante sur son épaule.

Je connais sa douleur, je sais ce qu'il endure car je l'ai aussi enduré et je l'endure toujours. Et, j'ai conscience que d'avoir le cœur déchiré n'est pas facile, malheureusement, je n'ai toujours pas trouvé de remède à un tel chagrin. Et, je sais que quoique je fasse, ce sera la même chose. Alors, je préfère me taire, laisser le silence m'engloutir à la place de l'engloutir. Mais, plus je me tais et plus les larmes me monte aux yeux et menacent de couler. J'espère que Nino tient le choque, et encore, je me dis cela tout en sachant que lui aussi souffre.

- Tu sais, il ne se passe pas un jour sans que je ne pense à elle.

- Oui, je sais...

- Et je t'avoue que depuis qu'elle n'est plus là, je me sens vraiment seul.

- Nino, je suis désolée, vraiment.

Il ne bouge toujours pas. De où je me trouve, je descends mon regard vers son visage et vois de profil, une larme couler de son œil et glisser le long de sa joue avant de s'effacer sur le sol. Mais, il ne flanche pas, Nino refuse de se redresser pour me regarder. Il a bien trop de fierté, même si je pense qu'à l'heure actuelle, la fierté ne fait même plus partie du problème, je me dis qu'en me disant cela, je vais être rassurer. Mais en réalité, je suis encore plus inquiète.

- Après son enterrement, je suis reparti vivre chez mes parents, je ne supportais plus l'air de Miami et ses endroits. Tout me rappelait trop, elle. Mais, là-bas, je me suis rendu compte que ça ne changeait rien. Le problème n'était pas Miami, mais moi. Je ne cessais plus de penser à elle, et je passais toutes mes journées à pleurer dans ma chambre. J'ai vécue de long et nombreux mois de dépression. Pour tout dire, je pensais que j'allais mourir. C'était de la torture, ma vie devenait mon propre enfer, je n'avais même pas besoin de me planter un couteau dans le cœur. Non, j'avais juste à fermer les yeux pour voir son visage et la douleur était équivalente. - Il hausse les épaules sans me regarder-. Après, j'ai rencontré Luka, par hasard. Et il m'a proposé un boulot, je n'en cherchais pas spécialement, mais bon. J'étais tellement au bord du gouffre, que je me suis dit : Pourquoi pas ? Ça ne peut pas aggraver ma situation de toute façon. Et j'ai accepté.

La douleur s'entend dans sa voix. A travers chaque syllabes qu'il prononce je ressens tout se chagrin que je ne connais que trop bien. Parfois, l'absence d'une personne peu transformer cette personne en souvenir qui ne cesse de nous hanter. Je n'ose même pas imaginer tout ce que Nino à du ressentir en perdant Alya. Il l'aimait vraiment de tout son cœur. Et même si j'ai vécue la même chose que lui pendant un temps, moi mon amour a fini par revenir. Alors que pour lui, l'amour ne lui ai plus jamais réapparu. Il s'est éteint avec la personne magnifique qu'était Alya.

Encore aujourd'hui, je me surprends à penser à elle parfois. Hélas, mon souvenir d'elle se lasse et se mélange au mal qu'elle a fait. Déformant ainsi, la réalité.

- Ce job... C'est pour lui que tu es New York. N'est-ce pas ?

- Ouais, en effet. Et... Et je me suis complètement planté. J'ai naïvement cru qu'en partant à plus de deux mille kilomètres de Miami, j'arriverais à remonter la pente, mais non, ce n'est pas trop ce qu'il s'est passé. Pour tout t'avouer, je suis infiltrer dans un lycée, Marinette. Et hier à la fête, quand je t'es vue, j'ai replongé.

Mon corps se fige et ce que je redoutais arrive. Nino m'a donc vue. Je m'en doutais, c'était trop bizarre que je ne me sois pas fait repérer, surtout en partant hier, je n'étais pas très discrète avec ma robe rouge bordeaux. C'est définitif, j'arrête l'alcool.

- Nino écoute, je veux que tu saches que...

- Mais ça va, car je me suis renseigné et toi aussi, tu cherches ce que je cherche. Mais tu n'as pas à t'en faire, je n'empiéterais pas sur ta mission. Me coupe-t-il en tournant son visage vers moi avec un doux sourire.

Il se redresse et je reste confuse face à lui. J'aurais crue qu'il m'en voudrait ou même qu'il tenterait de me dissuader de continuer ma mission, mais c'est tout le contraire. Il ma laisse même le champs libre, en m'assurant que tout va bien.

- Si tu veux, je peux t'aider.

Il me propose même son aide alors que je n'ai pas encore dit un mot. Néanmoins, je ne vais pas nier avoir une mission, surtout que cela ne servirait à rien vue que je sais qu'il sait et inversement. Calmement, je lui souris et il me le rend. Mais, avant que je n'ai ouvert la bouche, mon téléphone sonne. Un peu honteuse de devoir couper court à notre discussion, je souris brièvement en m'écartant tandis que j'amène mon téléphone à mon oreille.

- Oui, allô ?

- Marinette, j'ai besoin de ton aide. Résonne la voix de Jana.

- Je... Qu'est-ce qu'il se passe ?

- C'est... Cameron, il...

Elle réprime un sanglot et je comprends immédiatement que quelque chose ne va pas, je raccroche de suite en me rapprochant de Nino pour lui faire la bise en lui expliquant en même temps qu'il faut que je parte de toute urgence. Cependant, il m'arrête en me demandant si l'on peut échanger nos numéros. J'hésite car Jana a vraiment besoin de moi et grimace. Mais, il prend mon téléphone et entre son numéro, ce qui me fait penser que je devrais mettre un code de déverrouillage. Après ça, il me souhaite bonne chance et je m'empresse de partir en direction de chez Jana.

Bon sang, je m'inquiète tellement pour elle. En entendant sa vue, elle avait l'air si démunie, j'espère que tout va bien, ou du moins, que ça ne soit pas aussi grave que je le pense.



Hey salut !

°Je voulais vous annoncer une nouvelle très importante qui concerne le rythme de publication ! J'ai décidé de publier un chapitre par semaine, certainement tous les dimanches.

°N'hésitez pas à me donner vos avis de ce chapitre, en commentaire !

°Bonne chance à tous ceux qui ont repris les cours (comme moi 😭).

Bref... Bisous ❤️

[ DES MOIS APRÈS
Bonsoir. Je tiens juste à vous informer que je me suis mise à corriger, mais plus réécrire ce chapitre. Il n'est pas encore terminé. Mais sachez que je garde la base. Je vous embrasse très fort. Bonne lecture de la suite 🖤

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top