Episode 43 : Les origines
Retour aux origines. Quand tout commence...
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MARINETTE
Peu à peu, je reprends connaissance et me redresse tout en papillonnant les yeux. Ma tête est un peu lourde et mon coeur tambourine dans ma poitrine, comme si je venais de vivre un évènement tragique.
Tout autour de moi est un horizon purgé de blanc. Quand, je ferme les yeux et en les rouvrant je me retrouve dans un parc. L'atmosphère est paisible, prospère. Une paix d'une puissance indescriptible y règne en maître. Tout s'assemble bien. C'est l'harmonie même.
Finalement, je me relève de la pelouse et me tourne sur moi-même en regardant partout autour de moi. Mais il n'y a personne, je suis la seule humaine. Quand je commence à marcher en direction du pont, je monte les quelques marches avant de m'y trouver en haut.
J'approche du bord pour regarder l'eau coulée. Des poissons y nagent ensembles, c'est beau...
Des papillons volent autour de moi et distrait mon attention, je me mets à les suivre, intriguée. Dans ma poursuite, je descends le pont, et traverse un chemin de fleur, puis m'engage dans une allée faite de gravier, entourée d'arbres et de gazon.
Le ciel au-dessus de ma tête est d'un bleu azur dont la couleur me rappelle les yeux de Luka, un garçon que j'ai aimé, mais qui m'a trahis par intérêt, par égoïsme.
Pourtant, à son souvenir, mon coeur ne se fracture pas. Au contraire, il se réchauffe, mais trop fort, car la température de mon corps augmente et manque de m'étouffer dans son halo. Et pour terminer ma course, j'arrive devant un temple d'origine asiatique. A l'intérieur, je crois bien y voir une personne de dos, une femme qui porte une très belle robe blanche, qui paraît fait de soie. Son style me fait pensée au moyen âge. Raffiné et époustouflant.
Un peu sur mes gardes, j'avance et lorsque j'arrive à seulement quelques mètres d'elle, je la vois se retourner. Un peu plus grande que moi, je lève un peu les yeux pour découvrir avec de gros yeux son visage.
— Mais... C'est impossible. Bafouillé-je, sous le choque.
— Si tu savais comme je suis heureuse d'enfin pouvoir faire ta connaissance, Marinette. Elle me répond d'une voix tendre en me souriant chaleureusement.
Mon coeur loupe un battement.
*
ADRIEN
— Putain de merde, mais tu vas me laisser sortir d'ici, sale S€&@$#€ !
Les poings serrés, fortement agacé, je donne un gros coup de pieds dans les barreaux en fer. Mais le choc est trop puissant et aussitôt une vive douleur m'engourdie le pied. Sans attendre, je m'empresse de le prendre entre mes mains en sautillant sur place.
— Putain de merde, sale f€@#% $% &@%*... !
— C'est une habitude de commencer toutes phrases par "Putain de merde" ? Me lance-t-il finalement.
Assit sur une grosse pierre, tout gris, c'est un tout petit être qui ressemble à un rat/chat tout noir. Il a de grands yeux verts, et depuis tout à l'heure est la source de mes plus grande poussées de colère.
Ma mâchoire se contracte, je repose mon pied par terre et lui lance un regard sombre.
— Écoute moi bien, espèce de rat, si tu ne me libères pas tout de suite, je vais te découper en morceaux. T'entends ?!
— Orgh... me découper ? Souffle-t-il, déçu. Vraiment ? J'attendais mieux venant du dernier de ma lignée.
— Du quoi ? Je lui demande en fronçant le sourcils.
Il se met à pivoter dans les airs lentement, allant de droite, puis revenant à gauche. Jaugeant dans l'invisible devant moi, dans une position qui le met le plus à son aise, je sens me monter une vague de rage insoutenable.
— En tant que mon dernier successeur, tu devrais au moins savoir que la malchance du chat noir manipule la destruction et non le... découpage, déclare-t-il d'une mine dégoûtée. Non mais, t'as cru qu'on était encore au jardin d'enfant ? Me demande-t-il en regardant ses babines comme Chloé le faisait avec ses ongles.
— Je... Mais..., bafouillé-je et j'hausse un sourcil.
— Pourtant, ce n'est pas du tout ton pouvoir... Chat Noir, lâche-t-il lentement.
Ses deux prunelles me visent désormais, alors qu'il a la tête encore penchée sur sa patte.
Toujours sans m'adresser un regard -pensant peut-être arranger les choses en m'ignorant- il continue de vaquer dans l'atmosphère en donnant l'impression d'être aussi léger qu'une plume.
P'tit con va...
— Bon, vu que t'es calmé je pense qu'il est temps de faire les présentations, annonce-t-il.
Et il se redresse pour voler jusqu'à moi, il entre dans la cage en passant par les barreaux et je me tourne dans son élan alors qu'il se poste à la hauteur de mon visage.
— Je m'appelle Plagg, je suis le gardien du miraculous de la destruction. Désenchanté, Adrien Agreste, mon unique et dernier héritier.
Il lève sa petite patte. Lentement, je lève ma main et feignant être sur le point de la serrer (en réalité, je ne pointe que le bout de mon index parce qu'il est carrément trop petit). Et alors qu'il pense que je vais le laisser le serrer, sans qu'il ne s'y attende, je l'attrape dans ma main et le serre pour l'empêcher de s'échapper.
— Eh ! Mais ça va pas, gamin ! Grogne-t-il.
— Fais-moi sortir d'ici avant que je ne te tue !
— Alors là, mon pote ! Si tu crois que tu vas aller où que ce soit, tu peux toujours retourner à ton découpage !
— Putain mais tu comprends pas ce que je te dis ou quoi ? M'épouvanté-je. Je vais te tuer là. T'es mon otage, alors pourquoi est-ce que tu n'as pas peur de moi...
Il soupire et profite dans mon désarroi pour s'enfuir. Je le vois vaciller au-dessus de ma tête et finir par revenir en gardant cette fois une distance plus importante. Pour dire vrai, maintenant il est carrément à l'opposé de moi.
— Mais, tu me prends pour qui ? Je suis Plagg ! Un kwami avec beaucoup de charme et de courage, tu penses vraiment que c'est avec tes menaces que je vais me mettre à trembler ?
— T'es qui à la fin ?! Et qu'est-ce que je fous dans cette cage ?! Pourquoi Marinette n'est plus avec moi ? On est où, ici ?! C'est quel genre d'endroit pour les détraqués, hein ?! M'écrié-je les poings serrés.
— Du calme, du calme. Déjà si tu arrêtais d'être sur la défensive on pourrait discuter.
Plissant les yeux, je tente de lire en lui pour être sur qu'il soit sincère, cependant je finis par abandonner en soupirant et tombe sur le sol en glissant contre les barreaux que j'essayais plus tôt de briser.
Bordel, et dire que j'ai réussis à me faire enfermer dans une cage par un putain de rat/chat...
Mon impuissance m'épuisant, je baisse la tête, tout en ressentant à l'intérieur de moi un mélange de déception et d'agacement. La vérité, c'est que je suis complètement paumé. Je n'arrive jamais à rien de toute façon. Que ça soit dans ma vie professionnelle ou personnelle, j'échoue toujours...
— Nous sommes au paradis, et ici ce n'est pas une cage mais un cube de protection qui t'empêche de te désintégrer. Tu portes du sang démoniaque et comme tu peux t'en douter, il n'est pas la bienvenue ici. Si je te laissais sortir, tu mourrais en moins de quelques secondes. Répond Plagg plus doucement qu'il ne l'avait encore fait depuis le début.
Pourtant, malgré son ton, je ne réponds rien. Il dit que c'est pour mon bien qu'il me garde enfermé ici. Mais peut-être qu'il ment, peut-être que tout ce qu'il me dit depuis le début est un mensonge, comment pourrais-je le croire ?
Dernièrement, j'ai appris que les secrets ne menaient à rien. Mais que les mensonges conduisaient à la perte, et si j'ai déjà perdu Marinette un nombre incalculable de fois à cause de ça, je ne pourrais pas m'en remettre, cette fois.
Parce que je suis sincèrement et profondément amoureux, et que pour elle, je serais capable d'endurer tous les malheurs du monde, sauf celui de la perdre...
— Alors je suppose que je n'ai rien de nouveau à t'apprendre... lâché-je, les coudes posés sur mes genoux. Oui, je suis bien un demi-ange/démon, mais je ne mérite pas ça. Ce n'est pas parce que je suis différent que ça te donne le droit de m'enfermer comme un animal dans un "cube de protection".
— Écoute gamin, je viens en paix. Et puis, je sais où est ta petite copine... Marinette.
A l'entente de ce prénom, je relève aussitôt la tête et le regarde avec de gros yeux. S'il dit la vérité, il me reste encore une chance de la retrouver.
— Où elle est ? Tu le sais alors dit-le moi ! Lui ordonné-je.
Il détourne les yeux d'un air gêné, et à l'instant où je fronce les sourcils dans l'élan pour insister, il répond :
— Ta petite copine est avec ta mère, Adrien. Et elles discutent ensemble en ce moment même.
Ce qu'il me dit me fait comme l'effet d'un poignard dans le cœur. Je réalise avec difficulté ce qu'il vient de me dire. Une partie de moi refuse d'y croire, car c'est plus facile d'assimiler un autre mensonge que cette bombe qu'il me lâche sans en réaliser les conséquences.
Elle, c'est mon plus gros fardeau, ma plus grande fierté.
Un poids que le temps a su alléger.
— Ma mère ne peut pas être avec Marinette, c'est impossible...
Il ment, je ne veux pas le croire.
— Elle était un ange, il est normal qu'elle soit revenue auprès des siens à sa mort.
— Mais elle avait enfreint les règles en épousant mon père !
— Le clergé lui a pardonné sa mauvaise action, renchérit-il brutalement d'un ton sec.
Le visage de Plagg ne me permet pas de connaître ses émotions, il paraît insensible. Malgré ça, le son de sa voix laisse entrevoir des fragments d'émotions qui semblent forts.
Ce connard de rat/chat me prend pour un con, j'ai l'impression...
— Qu'est-ce que Marinette fait avec elle ?
— Elle l'aide à y voir plus clair.
Comment ?
À y voir plus clair ?
Mais c'est quoi ce bordel...
— Comment ma mère pourrait aider ma petite amie à y voir plus clair, je ne comprends pas ! Aboyé-je.
— Ton défaut à toi, c'est le même que le mien, dit-il calmement.
— Ah bon, et c'est lequel ? L'interrogé-je.
— L'orgueil. Nous ne connaissons pas l'humilité. C'est fou comme nous sommes... insupportablement insupportables.
Je reste dans l'incompréhension.
Il est vraiment sérieux ?
— Pff... Et alors ? C'est un problème de vouloir savoir la vérité ? Lancé-je, une main dans les cheveux.
— Gamin... Arrête de mentir, tu ne me la feras pas à moi, je te rappelle que je suis le gardien de ton don. Par inadvertance on pourrait même dire que c'est moi qui t'est fait. Se reprend-il et il se met à sérieusement méditer sur la question, obscurcissant mon jugement à son sujet.
— Je t'arrête tout de suite, c'est sur et certain que je sors pas d'un rat comme toi.
— Attention à ce que tu dis, jeune homme ! Je ne suis pas un rat mais un chat, bon sang ! Ça se voit pas ?!
Il se met à voltiger sur lui-même. Je garde une mine blasée et hausse un sourcil, en mode : à ton avis ? Si je te le dis ? Ce qui le fait marmonner dans sa barbe en baissant les bras. Un léger sentiment d'amusement s'agrippe à mon cœur alors que je le regarde ronchonner dans son coin.
Son caractère me rappelle vaguement quelqu'un... c'est marrant.
— Dis-moi... Qu'est-ce que je fais là ? Demandé-je calmement.
— Enfin, tu me poses la question!
— Je l'ai déjà fait, hein.
— Oui, mais ce n'était pas de la même manière, rétorque-t-il d'un ton qui me donne envie de lui balancer des baffes. Pour te répondre, c'est parce que je voulais te parler.
Je fronce les sourcils.
— De quoi ?
— Du pouvoir que tu as.
— Et ? Un problème ?
— Pourquoi tu prends toujours tout mal ?! S'agace-t-il les yeux plissés en me dévisageant.
— Parce que je n'aime pas les fouineur dans ton genre, qui s'intéressent à ce qui ne les regarde pas, réponds-je froidement d'un regard noir.
Il reste silencieux. Puis il baisse les yeux et se met à réfléchir quelques secondes avant de relever la tête pour reprendre la parole. Et lors de ce laps de temps, je me demande s'il n'est pas venu jusqu'à moi pour rien ? Si ma mère a demandé à voir Marinette, c'est qu'il y a une raison.
De tout évidence, je la déçois, voilà pourquoi elle ne m'a pas choisis...
Ça fait des années que nous ne nous sommes plus vus, et je ne savais même pas qu'il était possible de la revoir un jour. Mais même, quand j'en ai l'occasion, il y un moyen pour qu'elle et moi ne nous voyons pas. Alors, est-ce normal que je sois jaloux de la femme que j'aime pour l'unique raison qu'elle est en présence de la deuxième personne la plus chère à mes yeux ?
J'ai honte d'avouer que la rancoeur que je retiens pour elle, est viscérale et presque maladive. Ma mère et Marinette au paradis. Marinette et ma mère, sans moi au paradis. J'ai la vague impression qu'il y a anguille sous roche.
Quelque chose ne va pas j'en suis certain.
— Adrien, est-ce que tu veux garder ton pouvoir ? Me demande soudainement Plagg.
Je repose mon regard sur lui, un peu surpris par sa question. En le regardant avec insistance, je remarque qu'il est très sérieux et qu'il attend une réponse. Son visage est fermé, et le pelage aux reflets bleus et violets qui recouvrent tout son corps garde mon oeil accroché à lui. Il n'en a l'air de rien, mais Plagg est un petit kwami mignon. Malgré son mauvais caractère, et ses yeux perçant comme ceux d'un lynx.
— Tu veux me retirer mon pouvoir ? Je lui demande, sans lui caché mon étonnement.
— A ton avis ? Tu penses vraiment que je peux faire ça ? Il me balance.
— Bahh... J'en sais rien, réponds-je en haussant les épaules.
— Non! Non, je ne peux pas faire ça. La seule qui le peut c'est ta mère, mais moi non. Tu te rends compte ?! Je suis le gardien et je peux même pas choisir mon porteur, quelle arnaque!
Ses complaintes me font sourire, presque rire. Il a exactement le même comportement que mon ancien ami, Dagwood. Ce traitre qui a tout balancé à Marinette. Franchement, il a vraiment que je ne saurais jamais que c'était lui ? Enfin bon, maintenant ça n'a plus d'importance. Quand même, j'oublie pas de devoir aller lui régler son compte quand toute cette histoire sera terminé et qu'on retournera sur terre.
— Pourquoi me poses-tu cette question alors ?
— C'est pour savoir si tu tiens oui ou non à le garder. Car si non, en repartant, tu te réveilleras sans et tu pourras vivre une vraie vie normal de personne lambda comme tu l'as toujours voulu. Retirer ton pouvoir revient à te retirer tes dons, ton immortalité, explique-t-il.
Devenir mortel... Cela revient à faire ce que j'ai toujours désiré ? Plagg est en train de m'offrir la chance de réaliser mon rêve d'enfant. Mais cela veut aussi dire que je ne serais plus ce que j'ai toujours été.
— Est-ce que je serais toujours un demi-ange demi-démon... ? Tenté-je de lui demander, craignant la réponse.
Et il prend plusieurs minutes à me répondre, dans ses yeux traversent un éclair vert qui m'indique que ce qu'il s'apprêt à me dire ne va pas me plaire. Toutefois, j'ai déjà pris le risque. C'est trop tard pour faire demi-tour maintenant. Et si renoncer à mon immortalité veut dire perdre mon sang angélique, est-ce que ça vaut la peine de tout perdre pour devenir humain ?
Des sacrifices... je n'ai jamais cessé d'en faire toute ma vie. Cette fois-ci ne devrait pas être différente, amers pourquoi est-ce que j'ai l'impression que ça l'est ?
Ma mère ne m'a pas choisis, mon père m'a utilisé et la femme que j'aime n'est pas immortelle. Normalement, mon choix devrait être vite fait. Il y a encore quelques années en arrière, j'aurai dit oui sans hésiter. Seulement, là, je doute... beaucoup.
— Si tu décides de perdre tes pouvoirs, tu perdras tes origines. Par conséquences, non, tu ne seras plus un ni un ange, ni un démon, lâche-t-il calmement qui est suivis d'un silence pesant et lourd de sens...
*
MARINETTE
Est-ce suffisant de dire la vérité ?
Parfois, j'ai l'impression que non. Les mots sont fragiles et éphémères, et en fin de compte, les gestes aussi, le sont.
Assisses sur la pelouse, au bord de l'eau, nos jambes flottent dans l'air. C'est un moment léger qui permet à mon esprit de se reposer un peu. Parce que même si j'ai beaucoup de questions dans la tête, je ne panique pas, ou plus... La mère d'Adrien est juste là, à côté de moi. C'est la personne qui compte le plus pour lui, à qui il a beaucoup de choses à dire. C'est pourquoi, je ne comprends pas pourquoi est-ce que c'est à moi qu'elle a voulu parler ?
Je me rappelle de la fois où ses larmes ont coulé pour elle, et de quelle force déchirante elle lui manque encore maintenant. C'est triste et injuste pour lui. D'ailleurs, je m'en veux plus qu'il ne pourrait se l'imaginer -même si je n'ai jamais rien demandé.
— Pourquoi, moi ? Lâché-je du but au blanc.
— Pourquoi, pas toi ? Elle rétorque aussi vite en me regardant avec un doux sourire.
— Car Adrien est votre fils et qu'il donnerait cher pour vous revoir une dernière fois ! Alors pourquoi me choisir moi et pas l'enfant que vous avez mis au monde ? Vous rendez-vous compte de l'injustice que cela fait ? M'emporté-je en me levant, le coeur dans la voix.
Je ne veux plus jamais voir Adrien aussi malheureux que j'ai pu le voir par la passé. Il ne mérité pas ça. Et ce qu'il a fait avec Kagami n'est pas bien, je l'admets, toutefois, je ne peux pas juger ces deux choses au même niveau. Entre la mort et le vivant, la barrière a beau sembler fine, elle n'en est pas moins bien existante. Et si cette femme, que j'ai toujours admiré à ma façon se montre aussi insensible face à la peine de son fils, alors elle ne mérite aucune des larmes qu'il a versé pour elle.
Emilie se lève à son tour, mais plus doucement. Son élan est léger, délicat. Toute sa gestuelle est digne d'une princesse, d'un ange. Je la regarde se positionner face à moi et poser ses mains sur mes épaules. Vêtue d'une longue robe blanche en soie s'arrêtant à ses épaules en de fines bretelles, ses grandes ailes blanches sont repliées dans son dos, mais sont si imposantes qu'elles dépassent au-dessus de ses épaules et les flans du long de son corps.
Elle a les yeux aussi verts et les cheveux aussi blonds que ceux de son fils. On pourrait croire que c'est Adrien, mais en fille avec un visage plus long et une mâchoire moins carrée. Cette frappante ressemblance me laisse toute chose et dubitative.
— Tu es si mignonne. Comme je m'en doutais, tu es aussi pure que ton pouvoir et c'est un honneur pour moi d'avoir face à moi la nouvelle Ladybug, déesse de la création et mère de la vie, confesse-t-elle.
— N'essayez pas de changer de sujet, la rappelé-je plus durement.
Elle laisse échapper un regard cristallin qui entraine une vague de frissons tout le long de ma colonne vertébrale.
— Excuse-moi, je ne voulais pas te donner une mauvaise image de moi. Mais si j'ai fait le choix de te parler à toi, c'est pour te poser une question. Est-ce que tu aimes vraiment Adrien ?
Sa question me surprend, j'écarquille les yeux, les lèvres entrouvertes. Et la surprise s'empare de mon coeur qui s'emballe dans ma poitrine. Elle ne lâche pas mon visage des yeux. Tout à coup, je me rends compte que je l'ai sous-estimé. En fin de compte, si elle me pose la question, c'est qu'elle s'intéresse à son fils.
— Pourquoi cette question ?
— Parce que tu es enceinte, répond-elle.
Dans ma poitrine, je sens mon coeur louper un battement. Est-ce que j'ai bien entendus ? Non, c'est impossible je nage en plein rêve. C'est impossible, je ne peux pas être enceinte...
— C-Comment vous pouvez le savoir ? La questionné-je bafouillante.
Elle sourit.
— Il y a beaucoup de choses que je sais. Mais si tu aimes vraiment Adrien, alors j'ai un conseil à te donner, ne lui annonce pas maintenant la nouvelle. Mon fils est quelqu'un de bien à sa manière... Je ne suis pas sur qu'il le prenne bien.
Par la suite, je commence à lui poser toutes les questions qui me traverse l'esprit. Je suis confuse, et en même temps je la crois. Toutes les deux, on ne s'est jamais rencontrée, c'est la première fois, mais j'ai tellement entendus parler d'elle que c'est un peu comme si... Je la connaissais déjà.
Mais d'un autre côté, je n'arrive pas à encaisser la nouvelle, j'ai énormément de mal à me dire qu'un être vivant grandit dans mon corps. Qu'à l'intérieur de moi, il y a de la vie, une bébé qui est le fruit de mon histoire d'amour avec Adrien.
Emilie m'apprend que l'énorme explosion vient d'une incantation dirigée par Ange dans le but de retourner en enfer et de ressusciter sur terre Lucifer. Cependant, afin d'empêcher cette apocalypse, elle est intervenue et à contrée le sort en recevant tous les dégâts causés par la puissance et les paroles du sort d'Ange.
En plus de ça, elle m'annonce que Cameron et Jana n'ont pas survécu, mais qu'ils reposent en paix au paradis, entourés tous les deux par tous ceux qu'ils aiment. Emilie n'hésite pas à me rassure à propos de Jana.
— J'ai un message à te transmettre venant d'elle, m'apprend-elle. Elle veut que tu saches qu'elle ne regrette aucun moment qu'elle a passé avec toi, et qu'elle gardera toujours un oeil sur toi du ciel. Elle t'aime et te dit de toujours croire en toi, car tu es une personne extraordinaire qui mérite plus que n'importe qui d'être heureuse. Aussi que tu n'as pas à t'inquiéter, car elle repose en paix auprès de celui qu'elle aime.
A la fin, les larmes débordent de mes yeux, quand je revois son doux visage me sourire de l'autre côté du fleuve, un sentiment d'impuissance et de manque immense me creuse le coeur. En moins de deux secondes, mes larmes coulent, je lui rends ce sourire à elle comme à Cameron qui sont ensembles, de l'autre côtés. Ce ne sont que des illusions de leurs esprits que j'ai non loin de moi, mais je suis comblée de pouvoir les revoir une dernière fois.
— Pardonne-moi, Jana... Je n'ai pas été assez forte pour te protéger, si tu savais comme je suis désolée, je donnerais tout ce que j'ai pour vous ramener toi et Cameron. A tous les deux, par pitié pardonnez-moi..., sangloté-je en baissant la tête, désormais effondrée. J'ai été incapable d'être la meilleure amie dont tu avais besoin. Je t'ai mentis, trompé, et pourtant... Si j'ai fait tout ça, c'était pour te rendre justice, pour te protéger, toi, la personne qui a été la seule à me rendre le sourire après tout ce que j'ai pu traverser. J'aurais dû te sauver, car tu méritais de vivre une vie heureuse telle que tu te l'étais toujours imaginée...
Délicatement, je sentis la présence de Jana. Elle me prend entre ses bras, et j'en fais de même en pleurant. Un sanglot s'échappe de ma bouche et je la resserre contre moi, du plus fort que je peux, pour la toute dernière fois que je le peux encore. Leur mort, à elle comme à Cameron est abominable, et je compte bien organiser des funérailles en leur honneur.
— Être Ladybug n'aura servis à rien. A quoi ça sert d'avoir des pouvoirs super puissant s'ils ne nous permettent pas de sauver ceux qu'on aime...? Demandé-je la voix tremblante.
— Arrête Mari... Ne te fait pas plus de mal, tout est terminé maintenant. Et la seule chose que ej te demande, c'est d'être heureuse. Vie enfin la vie que tu as toujours rêver d'avoir avec l'homme de tes rêves et quoiqu'il arrive, ne pleure plus jamais de chagrin. Est-ce que tu peux me le promettre ? M'interroge-t-elle d'une voix douce et rassurante.
— Jana..., murmuré-je.
— Mari, s'il te plaît, c'est la toute dernière chose que je te demande. Insiste-t-elle calmement.
—.... c'est d'accord, je te le promets, accepté-je et je me recule pour la regarder dans les yeux.
Ses pupilles ont à leur coin des perles d'eau qui contrastent très rapidement avec le fin sourire qu'elle m'offre. Son visage est d'une beauté époustouflante et d'une peine déchirante. Elle me fait réaliser durement que les derniers moments passés avec elle ont été si vains par rapport à tout ce que je ressens pour elle. Elle est avant tout une amie, une meilleure amie. Et je l'aime tellement...
— Je veux que tu sois heureuse, Jana... J'ai peur que si j'accepte d'être heureuse sans toi, c'est comme si je te crachais dessus, confié-je un noeud dans la gorge.
Elle pose une main sur ma joue et essuie du revers de son pouce une larme.
— Ne soit pas aussi pessimiste, Mari. A présent, je suis ici, au paradis avec l'homme de mes rêves et je serais malheureuse que tu te prives d'un bonheur qui t'es du. N'est pas peur pour moi, tout va bien, je suis heureuse et enfin libre. Tu sais très bien, que sur terre je ne me sentais plus à ma place depuis longtemps. En mourant, j'ai retrouvé la paix et j'ai abonné dans ma vie tous les malheurs que j'y ai vécu là-bas, m'explique-t-elle.
—.... Très bien, si c'est ce que tu veux, alors je vais... le faire, inspiré-je pour me redonner un peu d'allure.
Elle me sourit et quand je sens qu'il est temps pour nous de nous dire adieu, je n'ose plus cligner des yeux par peur qu'elle ne disparaisse quand je les rouvrirais. Difficilement, j'étire mes lèvres. J'ai envie de pleurer, et je le fais. Mais une partie de moi est rassurée de la savoir aussi pleinement en paix avec elle-même et de pouvoir lui dire mes derniers maux m'apaise. C'est une chance que je saisis sans rechigner. Mais qui dans le plus profond de mes silences s'éveillerait encore pour hurler sa douleur à qui pourra l'entendre.
Une douce braise caresse la peau de mon visage et me fait fermer les yeux en connaissance de cause. Sa présence s'affecter accompagner de celle de Cameron. Leur perte est tendre, douce et amer. Elle rappelle des souvenirs qui sont à ce jour, enterrés pourtant bien présents. J'ai perdu tellement de monde qui m'était cher, à qui je tenais... Malgré tout, j'ai continué de m'attacher parce que je ne voulais pas me laisser abattre, car je n'en avais pas envie.
Il faut profiter de la présence des autres tant qu'il en est encore temps, avant que la mort ne les rattrape et nous les arrache pour de bon.
C'est toujours quand on perd les personnes que l'on aime qu'on se rend compte à quel point on les aimait. Le vide est un manque, une cicatrice, que l'expérience ne me permet pas de mieux supporter. Désormais... Je suis arrivée à la fin. Toute cette aventure... elle est terminée. Jana et Cameron l'en ont payé de leur vie. Ce fut deux morts de plus.
De trop...
Bien décidée à mettre un point final à tout cela, je me retourne face à Emilie et plante mes yeux dans les siens.
— J'aurais un service à vous demander, lui annoncé-je.
— Euh, oui, je t'écoute ? Elle me répond un peu surprise.
— Est-ce que vous accepteriez de me retirer... ********** ?
Elle écarquille les yeux en entendant ma demande. Je sais qu'elle n'est surement pas d'accord avec moi, et elle aurait tous les droits de refuser, mais pour reprendre un nouveau départ il faut que je me débarrasse de ça. Je ne peux pas le garder, il est la chose qui me relie à mon passé et temps que je ne l'aurai par retirer, je continuerai à vivre un enfer. Je ne suis pas apte à assumer les conséquences. Je n'en ai pas la force. Et la seule solution, c'est de m'en séparer...
— Tu es sure de toi ?
— Oui, acquiescé-je en hochant la tête.
Il est possible que je le regrette plus tard, c'est même certain. Toutefois, parfois il faut savoir faire des sacrifices et celui-ci sera le dernier. Je le jure.
Plus jamais, je n'assisterais à l'enterrement d'une personne qui m'est cher.
Maintenant, ce n'est plus un "non" que je réponds, mais un stop, direct et net.
🌀🌀🌀
Qui sait l'abruti qui a écris à la place de réviser ?
Ui, c'est bien moi ! (purée, je devrais avoir honte, sérieux... °(**')° )
Bref. J'espère que ce chapitre vous aura plu ! Il doit y avoir de nombreuses fautes et je m'en excuse ! je les corrigerais plus tard. N'hésitez à me dire en commentaire ce que vous en avez pensé !
Bonne journée, bisous.
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