Épisode 32 : Révélations

La mort... Est-elle vraiment morte, elle ?

OMNISCIENT

Ange prépare des sandwichs dans la cuisine, tranquillement. Aujourd'hui est une journée comme les autres pour elle, il n'y a donc aucune raison de s'inquiéter. Tout va bien...

Le téléphone de Jana est posé sur le comptoir de la cuisine, pas loin d'elle. Et quand il vibre, l'écran s'allume. Ange jette instinctivement ses yeux dessus, et repaire un message venant de Cameron. Évidemment, la blonde l'aurait ignoré si celui-ci n'avait pas comporté le mot « disparition ».

Tout bonnement intriguée, et de nature toujours très curieuse, Ange prend le téléphone et lit entièrement le message ne lui étant pas destiné.

De Cameron :
Marinette a disparu. Est-ce que tu l'aurais vu ? D'après Nino, elle serait partie dans la matinée. Il faut aussi que je te parle d'un truc super important, c'est à propos de ta mère. Rappelle-moi vite !

De Cameron :
Si tu ne réponds pas d'ici une heure, je viens te voir.

Ange prend conscience qu'il y a un problème. Elle sent le coup foireux venir. Alors, égoïste et vicieuse, elle décide de répondre à la place de sa fille...

De Jana :
Que veux-tu me dire au sujet de ma mère ?

De Cameron :
C'est elle, le violeur.

De Jana :
De quoi tu parles ?!

De Cameron :
Dane, mon frère... Il me l'a dit.

De Jana :
Il se souvient ?!

De Cameron :
Euh... ouais. Pourquoi tu réagis comme ça ?

De Jana :
Non rien. Je suis juste... secouée .

Et ça c'est vrai. La jeune femme n'en revient pas. L'une de ses victimes -d'ailleurs l'un de ses meilleurs coups- se souvient d'elle ! Elle aurait pourtant juré avoir augmenté la dose rien que pour lui ce soir-là.

Rapidement, et très décontenancée par ce qu'elle vient d'apprendre, Ange s'empresse d'éteindre le téléphone de sa fille.

Évidemment, qu'elle se sent en danger là tout de suite. Mais va-t-elle le montrer ? Ah non, ça surtout pas.

De plus, elle sait qu'elle devrait avouer la vérité à sa fille qui est tranquillement allongée sur son lit dans sa chambre et qui se repose. Mais, cela va de soit qu'elle n'ira jamais lui rapporter les nouvelles. Au contraire, maintenant et -heureusement- qu'elle a été informée des nouvelles, elle peut préparer un plan pour s'enfuir.

Car maintenant elle n'a plus beaucoup d'option. La fuite est la seule chance qu'il lui reste pour échapper aux barreaux de la prison. Maintenant la question suivante est : va-t-elle la saisir au risque de tout perdre ?

La réponse est oui. Avec un grand O.




ADRIEN

On ne connaît jamais vraiment les choses jusqu'à ce qu'on les découvre sous leurs formes la plus simples, la plus lisses, la plus nues. Pour ma part, j'ai toujours fait confiance à Félix -le sorcier-, car après toutes ces années à se tourmenter ensemble, il n'a jamais quitté mon camps. Toujours présent pour moi, il m'a aidé comme il le pouvait. Et même si quelques fois ce n'est pas suffisant, au moins il essaye.

Certains préfèrent s'enfuir, abandonner, se détourner. Et d'un côté, d'avoir autant de facilité à réussir à lâcher quelque chose me pousse à les envier. Contrairement à eux, je suis toujours ancré à ce qui m'anime, me rend vivant. Et puis, peu importe ce qu'il arrive, ce qu'il en advient, ce qui me pousse à le faire, je ne peux jamais vraiment lâcher quelque chose.

Mon cousin est un être détruit, bien trop intelligent pour trouver le bonheur dans notre monde. Cette planète n'est plus un mystère pour lui. Il a le savoir universel qui l'empêche de vivre. En réalité, c'est un condamné au savoir. Il est soumis à son intelligence et lorsqu'on apprend à connaître les profondeurs absolues de son esprit, on se détourne aussitôt et préférons à l'extrême, la stupidité.

De trop savoir, finir par nous rendre fou. Pour de simples mortels, il est impossible de tout enregistrer, de tout entendre et surtout de tout comprendre. La sensibilité que certains ont plus que d'autre, les font parvenir à un niveau plus puissant et fin que la vérité en elle-même. Hélas, certains secrets sont efforcés de rester prisonniers de notre âme pour nous éviter une destruction massive de notre masque.

Temporairement assit sur une chaise en attendant les résultats de mon cousin, je m'amuse à réfléchir à la vie. Même si, entre nous, j'y pense tout le temps. Peut-être trop. Ça m'occupe.

Un soir, ma mère a perdu la vie pour me sauver, moi. Son bien le plus précieux. Et encore aujourd'hui, c'est honteux et muet que je ne parviens toujours pas à comprendre sa décision. Son choix est un mystère à part entière. Tout comme l'amour qu'elle me portait. Alors, est-ce la source de mon brusque intérêt pour la logique pourtant amoral, de la planète ?

Quelques fois, je dis des choses bien trop intelligente pour moi. Parfois, je ne me suis même plus. Mdr.

C'est un circuit qu'il faut suivre, une société qu'il faut respecter pour ne pas être écraser. Avec du recul, on se rend compte que d'habiter en ville est encore pire qu'en campagne. Prisonnier des frontières, entre des sommets d'immeubles plus grands que nous, et pourtant si petits en réalité. Nous sommes piégés dans une cage à requins. Plus doux seront ceux que vous dresserez, extrêmement dangereux seront ceux que vous ne pourrez jamais apprivoiser.

Et la vie reste telle qu'elle est. Aussi lâche, et pourrie, que je le suis.

Si Marinette connaissait mon passé lugubre... Elle me quitterait sur le champ, sans jamais me revenir. Et c'est pour cette raison que j'ai toujours refusé de lui raconter mon histoire avec Bleue. Elle est tellement dure et ce que j'ai fait est si horrible, que je ne me considère même plus comme un homme.

Bon... Je n'en suis pas totalement un. Mais le peu que j'ai m'a poussé à commettre les pires infamies...

Et l'ange qui règne en moi n'est pas aussi puissant et bienveillant qu'il en a l'air. Je suis comme Lucifer. Déchue et rejeté. Ce que je suis n'est qu'un mensonge, une douloureuse désillusions qui poussent tout le monde à y croire. Car il est bien connu qu'un beau mensonge est plus beau à regarder qu'une triste vérité à entendre.

Il faut fuir en acceptant de vivre ce que nous feignons être. Je connais les gens, leur vices, et leur faux sourires. Plus hypocrites les uns des autres, c'est un vrai bordel ! Pour certains, même les putes sont plus cleans que eux.

« Tu es comme un miroir, Adrien. Tu ne renvoies plus que le reflet de ce que tu es. Dans le fond, tout est déjà mort depuis longtemps. »

Ce sont les mots propres de Bleue. Elle me les avait dit, quelques temps avant que je ne la renvoie dans un asile pour les fous. Ce qui est drôle, c'est que je n'ai jamais pu la contredire. Nombreuses sont les fois où j'ai tenté, et légendaires sont celles où j'ai réussis. Bleue m'avait bien cerné. Mais visiblement pas assez pour rester à mes côtés pour l'éternité.

Un cruel gâchis pour l'avancée de la psychologie. Cette fille avait un radar dans la tête pour connaître les autres. Une vraie chienne. Un pitbull. Rapide comme l'éclair, elle savait le satisfaire mais jamais m'attacher. C'est une personne qui vous attire, mais dont la personnalité vous pousse à abandonner l'attirance physique qui vous lies pour un beau demi-tour.

- Ok, alors, déjà tu m'écoutes sans t'énerver. M'annonce Félix en débarquant dans la pièce subitement, je le regarde un peu surpris en tentant de rester calme.

- Ok.

- Alors... Après plusieurs analyse, la science m'a révélé que c'était du à un choque émotionnel récent. Toutefois, heureusement que tu as eu l'intelligence de venir le voir car... Ce qui en découd est tout bonnement, incroyable !

- Crache le putain de morceau, Félix, merde ! M'agacé-je, frustré par tant de suspens.

- J'ai mieux... Regarde-moi ça ! Déclare-t-il en faisant apparaître en un claquement de doigt, une fumée blanche qui me montrait une scène du futur.

Situé à l'extérieur, le bitume gris en fond, attise ma curiosité. En premier plan, on me voit en train de regarder fixement devant. Comme si j'observais quelqu'un avec insistance tandis qu'une lueur d'inquiétude éclaire mes yeux. Enfin, je crois.

Mais soudain, un bruit retend. Celui d'un coup de feu. Marinette intervient et reçoit en plein cœur une balle... Son corps s'écroule contre le mien tandis que je m'empresse de rattraper son corps. Je m'agenouille sur le sol en allongeant doucement son corps avec moi. L'on m'entend crier, tenter de la réveiller. J'essaye de la maintenir en vie. Seulement.... Elle finit simplement par me regarder dans les yeux, une larme s'écoule de son œil et c'est alors que ses yeux se ferment peu à peu....

Une brume noire recouvre la fumée, et finit par se refermer pour définitivement reprendre mon futur de ma portée. Aussitôt celle-ci terminée, je relève la tête et fixe Félix.

- Dis-moi qui c'est. Je veux savoir ! Marinette meurt ?!! Va-t-elle s'en sortir ?!

- Adrien... Tu sais bien que je ne peux pas te le dire. Me rappelle-t-il légèrement embarrassé et très embêté.

Le savoir universel à lui aussi ses règles. Et l'une d'elles inculque bien qu'il est interdit de dévoiler d'autre information que ce que la vision nous montre. Mais là, c'est différent. Merde, il est question de Marinette !

- BORDEL, JE SAIS ! Putain, évidemment que je le sais... Mais vas-y, tu... Soufflé-je en passant mes mains dans mes cheveux, me relevant de ma chaise pour faire les cents pas, le cœur battant. Félix ! Dans le flash Marinette est au sol, elle agonise, alors dis-moi simplement si elle meurt ou pas. Lui fais-je en me battant pour garder mon calme. Je me tourne face à lui et plante mon regard dans le sien. Alors que je tente de cacher la panique qui s'empare un peu plus de mon corps, j'essaye de rester calme.

Face à son silence, j'ai l'impression que je vais exploser. La rage qui enflamme mon corps est d'une brûlante froideur. Un souffle pourrait exterminer n'importe qui.

- Putain de merde, je veux juste savoir si ma petite amie va mourrir, c'est pas compliqué ?! M'agacé en élevant à nouveau la voix. C'en est trop pour moi, il doit l'ouvrir ! Pour une fois que je veux qu'il parle, qu'il le fasse merde !

- Je ne peux rien te dire. En revanche, il ne faut jamais que tu oublies qu'une douleur de cœur est souvent reliée aux souvenirs qui la hantent. Par conséquent, si tu veux avancer, il faut accepter. On a tous nos démons, Adrien. Malheureusement, les tiens vont s'emparer de ton bien le plus précieux. Alors sache que... Je serais toujours là pour toi, petit couz'.

- Vas-y tu m'as pris pour un poète ? J'ai la tête d'une personne intelligente pour deviner ce genre de merde ? Lui demandé-je assez hérité.

Ces mots me touchent, ils me transpercent et me défoncent l'intérieur du cœur. Identique à une explosion, les sous-entendus de ses mots ne font pas qu'un écho dans mon esprit... La réponse qui en ressort, ne fait que guetter de loin la tempête qui menace de tout détruire. Et de laisser mon futur agir de la sorte, sans rien faire, alors que j'ignore si je vais perdre la seule femme que j'aime, ça me tue. D'ailleurs, c'est aussi cette raison que je l'agresse aussi violemment. Car derrière cette colère acariâtre, se cache une brûlante douleur trop profonde pour n'être qu'une simple entaille. Puisque oui, en réalité, c'est un grand trou béant, ancré au milieu de mon cœur déjà en morceaux.

Comme c'est moche d'arriver à retomber aussi bas en pensant avoir réussis à remonter. Je n'ai pas envie de me revoir plonger. Pas dans les abîmes lugubres du mon pire cauchemar. Je ne veux pas retourner au trou. Revivre l'enfer qu'était mon existence avant Marinette.

Hélas. Pour l'énième fois depuis un moment, j'ai pour la première fois depuis l'accident, cette peur écorchante... Sa signature a brûlé ma chaire, et fondue dans ma peau ; je l'ai dans le sang à présent. Quand j'ai perdu ma mère, c'est à cette période que ce chagrin orgueilleux et vaniteux est venu à rencontre. Sans sympathiser, il m'a bien baisé la gueule. Tranchant en fine lamelle le reste de mes espoirs, engloutissant pour l'éternité mes rêves et mes amours.

Putain, non... Je n'y survivrais pas.

À ce jour, je ne peux plus me permettre de reperdre la seule personne que je n'ai jamais aimé. Et même si c'est égoïste. Je refuserais toujours de me soumettre aux ténèbres une seconde fois. Plongé, je l'ai fait. Remonté, j'ai réussis. Et ce n'est pas après tous ces efforts que j'ai l'intention de remettre tout ce bordel sur la table.

Donc merde, on arrête tout ça ! On avance pour ne pas regretter. Les remords bousillent le bonheur. Après l'avoir fréquenté plus de dix ans, je sais de quoi je parle.

Il ne fallait pas t'attacher. Tu aurais dû écouter ton père. Regarde où tu en es maintenant. Idiot. Incapable. Tu as été égoïste... me souffle une voix qui me fait froid dans le dos. C'est cette petite voix diabolique qui s'appelle Doute, qui installe la confusion dans mon esprit. Elle sème le trouble et épaissis le brouillard dans mes souvenirs pour modifier ce qu'elle veut. Pour elle, c'est comme un jeu. Mais ça n'a rien de drôle. Et la vérité, c'est qu'elle fait ça pour me faire du mal. Parce qu'elle est vicieuse et jalouse du bonheur.

Tapissée dans l'ombre, sa place n'a jamais été ailleurs que dans les ténèbres et le chagrin. Nourris de ça, ce n'est qu'un monstre. Plus petit que moi, mais aussi puissant.

Marinette va mourir par ta faute. Pour te protéger, et te montrer qu'elle t'aime, elle t'offre sa vie... Tu n'as pas honte de lui faire ça, hein Adrien ? Tout le monde le sait, tu tues tous ceux qui s'approchent de toi. Tu aurais dû la laisser. Elle ne méritait pas ça... Tu ne l'as jamais mérité.

Assume maintenant. Accepte la vérité. Tu n'es qu'un bâtard. Un menteur, un voleur. Un meurtrier.

- Ne soit pas irrespectueux, Adrien. Peste-t-il, les sourcils froncés, la voix froide.

- Je le suis si je veux. Ta merde, c'est du chinois mon vieux. Assume de me dire n'importe quoi ! Même l'arabe c'est plus facile à côté de ça là... Tss. Soupiré-je désagréablement, sans lâcher ses yeux, bien trop vaniteux pour cela.

J'ai une image à tenir. Et une fierté à soutenir.

- Fait attention à toi. Et... à Marinette aussi. Me fait-il avant que je ne sorte de chez lui en furie, extrêmement furieux.

- C'est ça, fous-toi bien de ma gueule... Sifflé-je au bord de l'explosion interne.

Il ne m'aide pas. Alors que, Marinette va peut-être -très prochainement- mourir dans mes bras. Sous la lumière du jour, alors que le vent de l'extérieur me frappe un peu, je reprends la route en direction de la maison de Marinette.

Une petite étincelle apparaît quand je monte dans ma voiture et ferme les yeux en soupirant. Le visage de ma belle et douce Marinette jaillit. De son beau visage, sa mine juvénile et frêle me sourit alors que quelques larmes perlent au bord de ses yeux.

Je serais bien tenter de lui demander pourquoi est-ce qu'elle pleure. Mais la réponse est évidente. C'est de ma faute. Je l'ai trompé avec sa meilleure amie. Je l'ai trahis. Comment pourrait-elle me pardonner après tout le mal que je lui ai fait ?




✪✪✪

🌟🍧 Hey !! 🍧🌟

J'ai un très gros projet sur le feu, qui va peut-être m'obliger à mettre cette histoire en pause. Mais je vous tiens au courant 😢

« Colocation avec Lui » est en réécriture. J'ai l'intention de supprimer un maximum de faute, et d'incohérence. Aussi, il est sûr que certains passages vont disparaître. Ce qui veut dire que certaines révélations ne sont plus nécessaires ici. Donc... Je vais écrire un chapitre exclu pour expliquer toutes ces petites incohérences disparues. Mais posez vos questions si vous en avez, ça sera plus rapide !

En attendant, désolée pour les fautes, j'espère que ce chapitre vous aura tout de même, plu ❤︎

D'ailleurs, j'ai déjà fait un sondage sur Instagram. Mais je vais aussi en faire un ici (je l'avais dit sur mon babillard hier). Alors enregistrer mon livre « Tags et Annonces » dans vos bibliothèques car le sondage va bientôt sortir (soit aujourd'hui, soit demain). Après ça vous pourrez supprimer le livre de votre bibliothèque. C'est juste pour le sondage, lolipop 🍧

N'hésitez pas à me donner vos avis de ce chapitre, ou même, de l'histoire en commentaire. Ça me fait toujours super plaisir de vous répondre.

Bref...

Bisous ♥️

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