Épilogue
Vois-moi, regarde-moi, et ne m'oublie jamais.
~*~
Des mois plus tard...
MARINETTE
Le ciel est beau ce soir, je le regarde du haut de cette colline à la périphérie de New York, allongée sur l'herbe, les yeux rivés sur les étoiles qui scintillent de milles feu. La journée a été longue et très éprouvante, j'ai appris des choses horribles au sujet de Thomas et je suis si dégoûtée que pour éviter d'éclater j'ai dû m'isoler.
J'ai eu tellement confiance en lui, alors pourquoi ne suis-je pas plus déçue que ça ?
Je ne le comprends vraiment pas. Quand on aime très fort quelqu'un, il est sensé que nous soyons peiné lorsqu'il s'en va, n'est-ce pas ? Pourtant dans mon cas, c'est plus... compliqué. Les choses n'ont pas l'air de suivre l'ordre des choses. Je ne suis pas si... triste que ça, au final c'est un peu comme si je m'y attendais. Dans le fond, possible que ce soit vrai. Toutefois, je m'oblige presque à pleurer pour ne pas me voiler la face sur la véritable nature de mes sentiments pour lui.
Il est mon meilleur ami, il faut que j'éprouve un semblant de chagrin, allez !
Dans tous les livres que j'ai lu, la perte est synonyme de larmes, d'une immense tristesse qui attise la relation des larmes. Alors d'être incapable d'en pleurer m'effraie. Je pose mes mains sur mon cœur en fermant les yeux. Pendant quelques minutes, je cherche à régulariser mes battements cardiaques. Il est tard, la nuit est déjà là, je ne dois pas paniquer pour ça. Venant de ma part, pour tout ceux qui y parviennent trop facilement, c'est insultant. J'ai l'impression, même si je suis seule avec moi-même, de me mentir. Je ne parviens à faire la différence entre indifférence et ignorance volontaire ?
Est-ce vraiment moi qui ne veut pas pleurer ou tout simplement mon cœur qui se braque pour ne pas trop encaisser ? Quoiqu'il en soit, je suis une mauvaise amie. J'aurai dû voir que quelque chose clochait, que Thomas n'était pas celui qu'il prétendait, qu'il avait besoin d'aide. Vivre a du être si douloureux pour lui, et moi en tant que meilleure amie, il était de mon devoir de l'épauler. Malgré ça, je n'en ai rien fait. Pour ma défense, il ne montrait jamais rien.
Comme je suis pathétique... Ai-je vraiment osé dire "pour ma défense" ? Ah, parce que j'ai une défense même ? Quelle hypocrite !
— Ça serait plus facile si j'avais quelqu'un à qui parler... soupiré-je la mine triste.
Soudain, je sens quelque chose frôler ma joue, je me redresse aussitôt et regarde tout autour de moi avec ma main posée contre ma joue. Les yeux écarquillés, je me mets à regarder tout autour de moi, mais rapidement je fais le constat qu'il n'y a personne.
J'ai dû rêvé...
— Aaahhh la la, ça commence à devenir long cette histoire de grand amour, entends-je soupirer à côté de moi et en tournant la tête je vois apparaître un garçon vêtu d'un jean bleu et d'un t-shirt blanc de la même couleur que ses baskets.
Les jambes un peu replié et les bras autour de ses coudes, il joint ses mains au milieu de ses mollets et regarde d'une mine paisible l'horizon. Ses cheveux blonds sont d'une beauté qui m'en coupe le souffle et paraissent très soyeux au touché... Son profil est très beau.
Il est exactement comme je l'avais imaginé.
Sans mal, presque immédiatement après l'avoir vu, je l'ai reconnu. C'est mon ange protecteur, Adrien. Celui qui a péri dans l'explosion dans les résidences privées de Winston. Depuis la première fois que Thomas m'a montré pour la toute première fois une photo de lui, les mois sont passés et le temps qui s'est écoulé nous a rapproché. Maintenant, on arrive à se comprendre avec ou sans mots. Pourtant, c'est qu'il apparaisse est une expérience inédite qu'il n'avait encore jamais tenté avant.
— Euh... je... Bafouillé-je.
Il tourne lentement la tête et soudain cri, surpris de me voir et je crie aussi, brusquement terrifiée. On se recule tous les deux trop brusquement car on glisse mutuellement sur le sol. Mon dos frappe contre la pelouse et soudain, plus aucun son n'est émis. Mon cœur bat la chamade, j'ai peur, je suis heureuse, excitée. C'est tellement... incroyable ! J'ai toujours cru que les anges ne se montraient pas, mais il semblerait que si.
— Co-Comment j'ai fait pour atterrir ici, et comment tu fait pour me voir ?! Il me demande toujours aussi choqué.
Un peu difficilement, je me redresse en posant une main sur mon cou. Je le regarde droit dans les yeux, hypnotisée par sa beauté qui m'en coupe presque le souffle.
— Wouaw... J'aurai jamais cru te rencontrer un jour... Murmuré-je, et j'avance une main vers son visage.
Puis contrairement à ce que j'aurai pu penser, il ne recule pas et me laisse poser un doigt contre sa joue avec un sourire désarmant. Brusquement, il s'avance et me fait basculer en arrière, de positionnant au-dessus de moi en califourchon, nos visages n'ont jamais été aussi près. C'est vraiment... je n'ai pas les mots pour décrire ce que je ressens tellement c'est à la fois floue et intense. Mais j'ai l'impression d'être emportée dans une vague d'émotion qui me consume aussi fortement mais lentement que la flamme d'une bougie.
— Ça ne répond pas à ma question... chuchote-t-il d'une voix rauque alors que son visage n'est plus qu'à quelques centimètres du miens.
Le ciel étoilé en fond, m'émerveille au point que j'en perde mes mots. Mon ange gardien est présent, au-dessus de moi et avec toute la beauté qu'il dégage, je sens des papillons s'envoler dans mon ventre. Mon cœur loupe un battement à l'instant où, bien trop éprise par mes sentiments, je me laisse aller à toutes ses sensations qui me chatouillent le corps et plonge sur ses lèvres.
Il ne se recule pas et appuie même ses lèvres contre les miennes. Un feu d'artifice jaillit dans ma poitrine, quant à ma respiration, elle se saccade à cause de mon cœur qui tambourine comme un fou dans ma cage-thoracique. Le bout de mes doigts aspirent l'air frais et me donne l'impression d'avoir les mains gelées.
Je suis toute chose, c'est terrible.
Notre baiser ne dure qu'un court instant, qui me paraît insignifiant. Pourtant, en rouvrant les yeux, mes iris rencontrent les siennes que la nuit assombrit. Dans ses yeux une lueur de danger traverse son regard. Puissante, passionnée, elle m'invite à le découvrir un peu plus. Ou un peu moins...
— Alors... ? Réponds-moi, comment fais-tu pour me voir ?
— Je... Je ne sais pas... bafouillé-je.
Il esquisse un sourire en coin se redressant. Je le regarde se relever en me redressant. Enfin debout, il me tend sa main afin de m'aider à me relever.
— Très bien, si tu me vois, je ne vois plus ce qui nous retient pour faire connaissance. Qu'en penses-tu, princesse ?
Que pourrais-je bien lui répondre ? Il n'a pas tord. Tous les deux, on se côtoie depuis des mois sans jamais avoir échanger un mot. On se connaît sans se connaître. C'est très étrange, ça me fait bizarre de reconnaître que mise à part tous ces moments que l'on a échangé à travers de longue œillade il n'y a jamais rien eu de plus.
Quand on se perd dans nos rêves, nos illusions, la réalité se dissout très vite. On termine emporté dans un monde qui n'existe pas, dans des sentiments que l'on a imaginé. Pour dire, c'est ce que je ressens pour lui, et sans mentir, ça me déçoit autant que ça m'émeut.
Dans ma tête, j'ai tellement pensé à lui...
— Alors, tu n'es pas d'accord ?
— ... si. Ça me paraît même être une très bonne idée.
Timidement, le corps tout frêle, je pose ma main dans le veux de la sienne. Sans quitter son regard, il me hisse vers lui et je termine debout, mes mains désormais posées dans les siennes. Face à face. Sous le ciel étoilé comme seul témoin de notre échange que je trouve un peu... romantique.
Son sourire est contagieux et fortement intimidant, néanmoins, je le lui rends.
— Pour commencer, je m'appelle...
— Tu t'appelles Adrien, je sais.
Il semble surpris, mais agréablement.
— Je vois que madame est bien renseignée.
— Pas vraiment... J'ai juste une bonne mémoire pour certaine chose, avoué-je embarrassée.
Le cœur battant comme un fou, je remet une mèche rebelle derrière mon oreille et détournant le regard. Il se rapproche de moi et quand il arrive à ma hauteur, je suis forcée de lever la tête pour le regarder.
— Donc tu sais que je sais qui tu es ?
— O-Oui, réponds-je en haussant les épaules.
Il reste très sérieux en gardant un regard mystérieux pointé sur moi avant de sourire et de rire. Nous partons sur un petit moment de rigolade qui détend davantage l'atmosphère. On finit par s'asseoir sur l'herbe, l'un à côté de l'autre.
— Comme ça, tu es mon ange gardien ?
— En quelque sorte. Normalement, tu n'es pas sensé pouvoir me voir.
— Ah oui... Comment ça se fait que je puisse te...
— J'en sais rien, et c'est justement ce qu'on va essayer de comprendre ! Déclare-t-il en croisant ses bras derrière sa tête.
Assise juste à côté de lui, les bras autour de mes genoux je le regarde fixer l'horizon les yeux brillants, avec un sourire plaqué sur les lèvres. Ainsi tenu, il est vraiment craquant.
— Bon eh bien, enchanté Marinette !
Il me tend sa main, un bras toujours derrière sa tête. Un peu étonnée par ses dires, j'alterne mon regard entre sa main et ses yeux. Pour terminer, par la prendre en souriant timidement.
— Pareillement, Adrien.
Nos regards se cadenassent l'un à l'autre et le temps semble s'arrêter tout autour de nous. J'ai la vague sensation d'être le plus beau joyaux du monde, ses yeux d'un vert hypnotique m'enflamme l'âme et me carbonise tout entière.
Désormais, nous nous sommes parlés. On s'est même dit de découvrir la raison pour laquelle j'arrivais à le voir. Est-ce le debut d'une aventure ?
Je le crois très fort ! Et si, cela veut dire que nous allons nous côtoyer plus fréquemment qu'auparavant, je n'y vois aucun inconvénient. Au contraire, j'en suis heureuse et ça me fait très plaisir.
Ce soir, sous ce ciel étoilé, nichée en haut d'une colline face à cette horizon magnifique de New York, j'ai la fâcheuse impression que ce renouveau n'est que le début d'une très très longue histoire...
Mais cette fois, elle ne sera pas racontée.
FIN (pour de bon)
⬜️◾️🟪◽️⬛️
Bonjour. Ça me fait vraiment plaisir de pouvoir vous présenter l'épilogue qui clos (pour de bon cette fois) la fin de Broken.
Cette histoire m'a aidé à y voir plus clair. Au fil des mots, j'y ai laissé des secrets, des peurs... pour toujours. Et de la terminer une bonne fois pour toute me comble de bonheur, même si j'ai certes un petit olé au cœur 🤧. J'espère que vous aurez passé un aussi bon moment que moi, et y aurez pris autant de plaisir que j'ai eu à l'écrire !
Je vous fais d'énorme bisous en vous souhaitant tout le bonheur du monde.
À bientôt j'espère, byee ♥️
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