Chapitre 44 : Nouveau souffle
Vivre sans aucune peine, vous imaginez?
✪
MARINETTE
— Marinette, je vais te paraître lourde, mais es-tu vraiment sûre de vouloir faire ça ? Me redemande Émilie d'un regard inquiet mais je lui souris en prenant ses mains entre les miennes.
— Oui, plus que tout. Je ne veux plus avoir à vivre comme ça, j'ai envie de prendre un nouveau départ et c'est la seule solution.
— J'espère que tu sais que ce n'est pas sans conséquence ? Insiste-t-elle.
— Oui... je le sais, acquiescé-je.
Elle me lance un regard perplexe. Ma décision lui paraît inconsciente, et inquiétante aussi -sûrement. Pourtant, je meurs d'envie de passer à autre chose, parce que vivre dans un mal continuel est tout bonnement impossible. Je ne peux pas... je ne le peux plus.
Doucement, elle avance ses mains et les posent sur mes joues. Son regard, me fixe avec peine : elle ne veut pas avoir à faire ça. Malheureusement, je ne lui en laisse plus le choix car je ne l'ai plus. Il est temps d'avancer une bonne fois pour toute et d'abandonner tous les débris d'une vie -d'un passé- qui n'a su apporter plus de peine qu'autre chose.
— Dès que tu te sens prête, ferme les yeux et... et je m'exécuterai. Mais avant, n'oublie jamais qu'au plus profond de toi, rien ne s'efface jamais vraiment. Et si maintenant tu décides d'en finir, ton âme elle, ne le pourra jamais vraiment. Alors es-tu sûre de vouloir continuer ?
Elle dit que plus rien ne sera jamais comme avant. Et elle doit avoir raison. Son inquiétude est compréhensible, moi-même j'ai peur. Mais... Comment expliquer que je suis arrivée à un stade où le passé doit rester passé et où ma rancoeur et ma peine sont deux choses qui ne peuvent plus exister.
Je me sens responsable de trop de morts. Des pertes qui disent eux-mêmes que je n'y suis pour rien. Mais leurs mots n'arrivent pas à suffisamment m'atteindre pour me faire changer d'avis à mon sujet. Je sais qui je suis, ce que je suis, et personne ne pourra jamais rien y changer.
J'ai fait le choix d'aimer un ange demi-demon avec tous les problèmes qui l'accompagne. Une partie de ma vie, de ma jeunesse, je l'ai soumise à lui, avec l'idylle de tout réparer. Mais en recollant les morceaux brisés, j'avais oublié que les cicatrices restent, et qu'en ne prenant pas garde l'on peut se couper avec l'un d'eux...
Et c'est ce qui a finis par arriver : je me suis coupée, tranchée si vivement la peau, que les gouttes bordeaux ont dévalé mes bras, mes yeux, mes poumons, mon cœur et mon âme à vitesse grand V.
Dans cette histoire, qui n'a pas souffert ? Qui n'a pas perdu quelqu'un ? Qui est resté entier ?
Personne... La réponse est, personne.
J'inspire puis expire.
— Je suis prête. Vous... pouvez y aller, indiqué-je les yeux clos, à l'affût du moindre bruit, de la plus tendre des sensations.
Ça ne sert à rien de continuer à en parler. Ma décision est prise et je ne veux pas avoir plus de temps d'y réfléchir au risque de faire demi-tour.
— Lorsque tu te réveilleras, plus rien ne sera comme avant... murmure-t-elle et je sens ses doigts s'appuyer sur mes tempes.
Un bourdonnement s'installe dans ma tête et au moment ou la douleur se concrétise, tout devient noir. Je tombe dans les vapes et replonge dans les rêves, en ayant pour la toute dernière fois, toute ma tête.
Soudain, je me réveille en sursaut dans mon lit. La respiration accélérée, le cœur palpitant, je transpire comme si j'avais couru un marathon. Attendez deux minutes... Alors tout ça n'était qu'un rêve ?
Cette femme, ce garçon... Ils n'étaient vraiment pas réels ?
Et pourquoi sur mes lèvres -je lève ma main et pose mes doigts dessus- ai-je la veine sensation d'y avoir ressentis quelque chose. Comme si, mon âme-sœur était venu m'embrasser pendant que je dormais...
Étrange.
*
ADRIEN
Nous sommes revenus sur terre. Désormais debout dans la chambre de la
Marinette, il fait un peu noir et seul l'extérieur est source de lumière chaude. Pour être honnête, l'ambiance de la pièce est paisible et agréable. Et en même temps... Marinette y est, allongée sur son lit je la vois dormir, insouciante.
En la regardant, je trouve presque le moyen d'oublier ce que j'ai fait. Le choix que j'ai pris, la chance que j'ai laissé filer...
J'abandonne ma place d'origine pour aller à son chevet. Très délicatement, je m'assois à côté d'elle, et veille à ne pas la réveiller. Mais bien trop plongée dans son sommeil, elle ne bouge pas d'un pouce et n'émet ni soupir, ni battement de cils. Au contraire, elle reste calme et endormis -pour mon plus grand bonheur.
Repose-toi bien, ma petite princesse. Tu le mérites.
Sa respiration est régulière, les traits de son visage sont plus fins, elle paraît plus jeune. Je me remets à l'analyser comme je l'ai toujours fait, et remarque avec surprise que sa jolie lèvre inférieure est ouverte. Un pincement au cœur me prend, et éprit d'une folie qui m'est dû, je remets une mèche derrière son oreille en approchant mon visage.
Une main posée sur sa joue, ma bouche n'est plus qu'à quelques centimètres des siennes. Et tendrement, je ferme les yeux en les déposant. C'est un baiser doux, auquel elle ne peut répondre. Et qui surtout, à mon contact soigne immédiatement sa plaie.
Puis je me recule en gardant mon front coller contre le sien.
— Je t'aime, Marinette... soupiré-je amoureusement les yeux fermés.
Ensuite, je me redresse et caresse du revers de mon pouce ses belles fossettes. Tout en ne parvenant pas à détacher les yeux d'elle, je rappelle à mon cœur avec peine la décision que j'ai prise. Parce qu'à présent que nous sommes là, tous les deux, réunis et pourtant séparés, les choses sont véritablement différentes.
Pour moi, qui en connaît les raisons, c'est doublement réprimant et attristant.
— Quoiqu'il puisse arriver, dans cette vie ou d'en une autre, je continuerais toujours de t'aimer à la folie. Alors n'oblige pas ton cœur à m'oublier, s'il te plaît.
Mes mots sont lents, ma voix un peu tremblante et fragile. Tout est présent pour que je craque, et mes larmes ne sont pas loins. Mais si je pleure je ne veux pas que ce soit de chagrin, car elle, elle est heureuse. Et notre histoire d'amour n'est pour elle, à présent, que le début d'un grand bonheur.
Cette fois-ci, elle sera heureuse. Et avec personne d'autre que moi.
— En attendant que ton âme se régénère et que tu me reviennes, je t'attendrais. Je veillerais sur toi tout le temps, faisant de mon maximum. Car à présent, le nouveau challenge est le suivant : te refaire (re) tomber amoureuse de moi alors que la barrière entre la vie et la mort nous sépare. Le défi est de taille ! Mais je n'ai pas peur. Je nous fais confiance et j'ai foi en nos sentiments. Nous nous retrouverons un jour, j'en suis certain. Que ce soit ici, ou dans les cieux, même dans un autre monde. Les âmes-sœurs finissent toujours par se retrouver, c'est leur destin. Le notre, complété-je et en accompagnant ces dernières paroles, je dépose un baiser sur son front.
Après ça, je me relève et m'approche de la fenêtre. Je lève la tête et contracte mes muscles. Deux ailes à plumes blanches s'étirent dans mon dos et n'hésitent pas à prendre la place imposante dont elles ont besoin.
Et voilà, mon secret est enfin dévoilé...
— Il y a une contrepartie ? J'interroge Plagg.
— Oui. Avant que tu ne puisses devenir humain, il faut que ton âme-sœur t'embrasse et retombe amoureuse de toi alors qu'elle ne peut pas te voir. M'annonce-t-il.
Et j'ai tout de suite la mauvaise habitude d'ouvrir la bouche pour lui crier qu'il est dingue. Mais, au dernier moment je la referme et me mets à réfléchir.
— Et, c'est tout ?
— Non, il faut aussi que tu fasses tes preuves et prouve au Ciel que tu mérites cette mortalité. Et quand tu auras ces deux choses, si tu les réussis, tu réaliseras tes souhaits les plus chers, déclare-t-il d'un ton dur.
Il me faut quelques secondes pour comprendre clairement ce qu'il me dit. Afin de ne pas oublier un détail, partant du point à la virgule, je décide de reprendre la parole une fois les informations bien enregistrées.
— Très bien. Je t'écoute, qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour devenir humain ?
Plagg me lance un regard perplexe, puis rouvre la bouche, il poursuit :
— La transition va te séparer de ton sang démoniaque, et je te préviens la douleur risque d'être hardcore. Tu pourrais même ne pas en survivre. Ensuite, si tu passes cette étape tu deviendras officiellement un ange, avec le pouvoir et les honneurs qui vont avec. Enfin, tu retrouves ton âme-sœur, vous échangez un baiser sincère, et tu réussis à accomplir une grande chose et avec de la chance : tu parviens à devenir humain. Explique-t-il en accélérant le mouvement à la fin.
— Bon... bah si c'est que ça ! Soupiré-je avec de gros yeux, stupéfait par la complexité de la chose.
Décidément, quand il s'agit d'échange, les anges comme les démons ne savent pas faire dans la simplicité. Il faut toujours qu'ils se compliquent la vie...
Putain, j'en ai pas finis moi.
À présent que j'ai passé l'étape de transition, il est vrai que j'ai bien cru y passer. Vraiment, ça fait un mal de chien ! J'ai eu l'impression qu'on m'arrachait tous les os un par un, pour me découper les couilles en rondelles juste après. Mais bon, c'est un sacrifice que je fais parmi mille autres.
Si c'est pour la retrouver elle, ça en vaut largement la peine !
Néanmoins, devenir l'un des êtres les plus respectés et bénis des êtres vivants, ça procure une drôle de sensation. Tu apprends tout ce que tu dois savoir et mentir devient un peu : impossible. Je ne saurais m'expliquer, mais je me sens moins pourris qu'avant, c'est... plus calme dans mon fort intérieur.
La rage que j'ai pu éprouver par le passé n'est plus qu'un vague souvenir.
Quand je dis que j'ai changé !
Enfin bref. Je me retourne une dernière fois pour jeter un coup d'œil à Marinette puis prend mon envole dans les airs.
*
Il disait aimer. Elle affirmait avoir le courage et la foi de le supporter. Mais et si au final, une histoire d'amour n'était pas toujours destinée à bien finir ? Qui est à même de juger une relation et son cours ?
Adam regarda Élise droit dans les yeux. Les pupilles de la blonde scintillaient d'un bonheur sans pareil, à tel point que le noiraude cru tomber à la renverse.
Ils disaient s'aimer et pourtant, la mort avait réussis à les séparer, l'un à l'autre...
– Je t'aime, Adam, et je ne veux plus te quitter. Lui déclara Élise, en tenant précieusement ses mains dans les siennes.
– Moi aussi, Élise, je vous aime. Mais nos mondes sont bien trop différents et vous méritez de vivre heureuse dans ce monde. Nous aurons bien le temps de nous égarer ensemble lorsque votre heure aura sonné. La rassura-t-il d'une voix rauque mais tendre.
Brûlant d'envie de l'embrasser, elle plongea aussitôt ses lèvres sur les siennes. Et la sensation fut exquise, d'une douceur chavirante et d'une puissance immense. Adam aussi, ressentit cette vague d'émotion qui le submergea au contact de la peau de sa bien aimée contre la sienne.
Tout deux n'avaient le droit qu'à un baiser, et dans un élan fugueux et insouciant venant d'user de leur toute dernière chance...
FIN
Wouaw...
J'achève ma lecture sur ces derniers mots et laisse enfin couler mes larmes en souriant, attendrie par ce tout dernier passage. Voilà deux jours que je suis en train de lire "La fougue crépusculaire" et c'est d'une beauté époustouflante. Je me suis attachée aux personnes, j'ai traversé des moments si bien décrits et si intenses que mon cœur a plusieurs faillis me lâcher. M'enfin, je trouve qu'à côté de tout ce qu'il s'est passé, l'histoire se termine bien.
Une fin digne d'Adam et Élise... simple et mystérieuse.
Pour une fois, le protagoniste n'était pas une fille mais un garçon et c'est son histoire qui a été racontée en parallèle de la sienne. Adam est un garçon qui n'est pas torturé, il reste mystérieux et s'affirme beaucoup. A son inverse, Élise est plus timide et adore le jardinage. Agressive quand on l'embête de trop, ce n'est pas mon personnage préféré même si elle apparaît très souvent.
Trois coups sont assénés à ma porte et me fait relever la tête dan si sa direction. Et tout en me levant pour aller ouvrir, j'entends :
— Marinette, ouvre ! C'est moi, c'est Thomas.
— Oui, une seconde !
Je déverrouille la serrure et ouvre la porte, mon meilleur ami me sourit et me tape la bise en entrant. Il part s'installer sur le canapé et après avoir refermée la porte, je le rejoins.
— Alors, t'as vue les news ? Il y a eu une énorme explosion dans la résidence privée de Winston, m'apprend-il.
— Non, je n'en savais rien... C'est affreux ! Il y a beaucoup de blessés ?
— De morts, corrige-t-il. Personne n'a survécu d'après les enquêteurs. Ils sont cinq.
Ses mots m'effraient et aussitôt, je plaque mes mains contre ma bouche. Le choc est violent, perforant.
— Mon Dieu... soupiré-je.
— Ouais, moi aussi je trouve ça horrible. Comment veux-tu que je reprenne le cours de mon dessin animé alors qu'il se passe ça ?! Lâche-t-il bruyamment, d'un air agacé.
Bien trop préoccupée par cette mystérieuse explosion, j'hausse simplement les épaules sans répondre. Thomas est du genre à se moquer des choses, alors c'est étrange qu'il me parle de cette histoire. Moi-même, je ne le comprends pas.
Les sourcils froncés, je pointé mes yeux sur lui. Et demande :
— Attends, mais pourquoi tu m'en parles ?
— Ah oui ! Pour cette raison, déclare-t-il en fouillant dans la poche de sa veste pour ressortir une photo et me la tendre tout de suite après.
Je récupère l'image et découvre un garçon. Très beau. Il a les cheveux blonds, les yeux verts, et la peau qui est l'équilibre même entre le blanc pâle et le matte doré.
En le découvrant, je ressens comme une sensation forte dans mon cœur. Son visage me rappelle quelqu'un... Mais je ne saurais dire qui.
— Je sais pas si tu te rappelles, mais une fois tu m'avais parlé d'un mec et d'après ta description, il lui ressemble vraiment beaucoup. Indique-t-il en se frottant la nuque. Alors quand j'ai vu la photo, j'ai tout de suite pensée à toi !
C'est vrai, il a raison.
Depuis plusieurs semaines, j'ai l'impression d'être observée, frôlée, touchée et surveillée. Pour dire vrai, au départ j'ai pensé à un psychopathe, puis je me suis vite aperçue que ce n'était pas ça. Quelques jours après avoir repris le boulot, j'ai remarqué des changements, par exemple, en traversant la route, une voiture a manqué de me renverser et pour une raison que j'ignore j'ai été projetée contre le sol loin d'elle.
Pourtant j'étais en plein milieu, et je n'avais jamais ressentis le besoin de bouger trop pénalisée par la peur.
D'autres petites choses comme ça, jusqu'au soir où cette aura m'a emmené dans ma chambre pour m'arrêter devant la fenêtre de mon petit balcon. Et sous les rayons de clairs de lune, j'ai comme entrevue un esprit, un garçon.
Il a posé sa main sur la fenêtre et j'ai fait la même chose, hypnotisée par le peu de son reflet. J'ai eu l'impression d'avoir un ange en face de moi, c'était un moment exceptionnel. Et lorsqu'il m'a adressé un léger sourire que j'ai eu du mal à repérer, mon cœur a fondu sur place. Ce soir-là, les yeux plongés dans les siens qui étaient d'un vert renversant, je crois bien être tombée amoureuse...
Mais d'une âme ? D'une illusion ? Pour moi, il avait l'air bien réel, bien qu'un peu transparent. Quoiqu'il en soit, à présent je ne peux plus me le sortir de la tête. Il est comme ancré dans mon esprit en permanence et l'en sortir est devenu si impossible ou trop compliqué pour que j'insiste.
Cette photo est son portrait même, je le reconnais, c'est lui.
— Merci beaucoup, Thomas c'est adorable, lui souris-je tendrement et il rougit un peu. Tu sais comment il s'appelle ?
— Euh... Un truc dans le genre Adrien, Adrien Agreste, il me semble. C'était un mec de notre âge peut-être plus grand que toi. Un célèbre mannequin, un type riche qui avait une copine lors des faits. Mais il paraîtrait que tout le monde est perdu sa trace... Me raconte-t-il calmement.
Et pendant que je continue de regarder sa photo, il se lève et s'avance près de la fenêtre face au buffet où je range mes verres et mes bouteilles d'alcool. Il ouvre le placard et en sort deux verres à pied ainsi qu'une bouteille de rouge.
— Tu ne connaîtrais pas le nom de sa petite amie par hasard ? Je l'interroge en levant les yeux vers lui, la photo entre les doigts.
— Hum... non, je crois pas. Bah il a été fiancé à une certaine Ange, mais c'est tout ce que j'ai.
Il rebouche la bouteille avec tire-bouchon, je continue :
— "Il a été" donc il ne l'était plus au moment des faits ? Remarqué-je et je baisse à nouveau la tête sur la jolie photo.
Les sourcils un peu froncés, je tente de chercher des réponses mais ce n'est certainement pas en le regardant que je les aurais. Bizarrement, mon cœur bat vite, je pense encore à lui et au soir que nous avons passé ensemble, c'était la première fois qu'il me montrait son visage.
Mis à part qu'il soit beau et un peu comme mon ange protecteur, qu'est-ce qui le lit à moi ? A-t-il été désigné pour me surveiller ou ai-je vraiment un lien avec lui qui pourrait expliquer la raison pour laquelle il est souvent présent dans ma vie ou autour de moi ?
Adrien Agreste ? Ce prénom, je le connais.
Le soudain silence de mon meilleur ami me fait relever la tête et c'est là que je le vois penché sur son téléphone la mine inquiète et énervée.
— Raahh... Râle-t-il tout bas, les dents serrées.
Puis soudain, il se détourne en rangeant son cellulaire dans la poche arrière de son jean.
— Qu'est-ce qu'il se passe ?
— Je dois y aller, un des actionnaires semblent indécis, il hésite à continuer d'investir dans mon projet.
— Oh non... Tu veux que je t'accompagne ? Demandé-je en me levant.
— Non, c'est bon reste ici. Bon on se voit plus tard, bye... Lance-t-il mollement, sur le nerf.
Il se dirige vers l'entrée, ouvre puis referme la porte en la claquant.
Wouaw... Mais quelle mouche la piquée ?
Au final, je retourne la tête et tombe sur les verres qu'il avait préparé, je hausse les épaules et me lève en laissant tomber la photo sur le canapé.
Un verre ne me fera pas de mal.
J'attrape la coupe au hasard et boit une gorgée. Tout doucement, l'esprit ailleurs, je fais tournoyer le vin dans mon verre. Quand soudain, après quelques minutes, la pièce commence à tourner autour de moi. Mes paupières s'alourdissent et d'un coup, je m'effondre au sol, puis le trou noir complet...
*
ADRIEN
Je savais que ça aller me décevoir, alors pourquoi je l'ai fait ? J'ai volontairement laissé Thomas rentrer dans l'appartement de Marinette en le sauvant d'une chute fatale dans les escaliers, et pourtant je sais que c'est un malade, un psychopathe dingue d'elle depuis le premier jour.
Quand elle regardait ma photo inconsciente, il en a profité pour glisser une poudre blanche dans son verre. Ce connard voulait abuser d'elle, et il s'en est fallu de peu !
— Ô ma tendre Marinette, pourquoi est-ce que même quand tu as perdu la mémoire tu arrives à te faire baiser ? Soupiré-je en caressant ses cheveux, assit à côté d'elle sur le tapis.
Franchement, comment elle n'arrive pas à le voir qu'il est obsédé par elle ? A tel point, qu'il est prêt à aller jusqu'à abuser d'elle... Sur terre, il y a vraiment de grands malades, c'est un truc de fou !
Tout à l'heure, avant de venir ici, j'ai parlé avec Nino. L'explosion les a tous tué et pour une raison que j'ignore, Kagami a atterri en enfer. Ce qui fait que je n'ai plus aucune nouvelle, mais d'un côté, je ne peux rien y faire. Pour le reste de la bande, ils sont tous là, au paradis y compris cet enculé de Dagwood.
Nous ne nous parlons plus, et régulièrement on s'ignore dès qu'on se croise. Parce que se mettre des patates n'arrangera jamais notre situation, choisir le gauche est parfois une solution pratique et courante, qui peut nous sauver de beaucoup de périples quand on y fait bien attention.
Les yeux fixés amoureusement sur ma belle au bois dormant, je décide d'un commun accord avec mon subconscient de lui raconter ce qu'elle a oublié. De plus, elle ne peut pas m'entendre, mais il y a bien des choses qu'elle n'a jamais su et qui... sont très importantes. Comme par exemple : que Kagami a disparu du jour au lendemain sans laisser de trace. Sans le savoir, sa disparition a affecté beaucoup de monde et j'ai sentis Dagwood pleurer longtemps...
— Eh, Mari, je t'ai pas dit, commencé-je faiblement. Mais après l'explosion, Thomas te dit la vérité, personne n'a survécu et tout le monde est mort. Cependant, nous n'étions pas comme les autres tous les deux, et en intervenant pour empêcher une catastrophe d'une ampleur hors du commun, ma mère en a profité pour t'arracher à moi. Vous avez beaucoup parlé, et cette même discussion a finis par nous séparer. Je ne sais comment, ni pourquoi, mais tu as pris la décision de te faire effacer la mémoire et de rajeunir, raconté-je.
Et encore à présent, j'ai le cœur lourd. Car elle est humaine, et que je dois me battre pour le devenir comme si dans ma vie, pour réaliser mes rêves, j'étais toujours obligé de me sacrifier : moi ou un être qui m'est cher.
Décidément, à ma mort, ce sera un repos pleinement mérité.
— Et pour cette histoire de copine... Tu dois te poser beaucoup de question, mais un jour tu sauras, ne t'inquiète pas. Un beau jour, tu découvriras la vérité et elle risque de te laisser sous le choc. Mais en attendant que ça arrive, moi je t'attends... Parce que je t'aime, et que nous sommes tous les deux destinés à nous battre pour être ensemble. Réunis un jour, réunis pour toujours, dans la vie comme dans la mort. À bientôt, je l'espère, mon époustouflante princesse...
Et si... depuis le début, notre histoire avait toujours été celle-ci ?
Quoiqu'il en soit, j'attendrais le temps qu'il faut pour qu'elle retombe amoureuse, et qu'on échange ce baiser d'amour véritable dont m'a parlé Plagg. Toutefois, en attendant que cet instant arrive, il faut avancer sans se retourner sur ce qui est arrivé.
Car le passé n'aura jamais rien de plus à t'apprendre que tu ne le sais déjà. Dans notre cas, c'est la vérité, la notre.
— Je t'aime... Adrien, bafouille Marinette en tournant la tête encore endormie.
J'écarquille les yeux, pétrifié.
Elle ne peut pas m'avoir entendue, c'est impossible. Mais alors comment et d'où...
— Non... ! Reste avec moi... j'ai peur sans toi... n'abandonne jamais moi... Oui, chaton... c'est pour l'éternité... Grommelle-t-elle la respiration régulière, tandis que mon cœur bat la chamade dans ma poitrine.
Puis tout à coup, j'explose de rire, hilare de ma tête de cette situation et encore une fois de ce quiproquo qui n'est là que pour me faire perdre mes moyens.
Encore essoufflé, un sourire en coin, tout en caressant ses cheveux, je lui dis :
— Même quand tu ne m'entends pas, tu arrives à trouver le moyen de me faire perdre mes moyens. Aahhh... Mais tu sais quoi ? Lui demandé-je en approchant mon visage de ses lèvres. C'est pas grave. Du moment que tu continues de m'aimer, tout ira pour le mieux.
Et délicatement, pour achever ce long monologue, je dépose mes lèvres sur les siennes et pose une main sur sa joue. Un baiser qui pose un point final à notre histoire d'autrefois, et qui brûle pour de bon le livre de notre miséricorde.
Désormais, l'avenir nous tend les bras. Et il est grand temps pour nous, de nous y laisser bercer.
Bientôt réunis, notre amour pourra très prochainement revivre grâce à nos retrouvailles et perdurer dans une infinité d'éternité, toujours plus belles les unes des autres.
Comme une promesse essoufflée. Un cœur en plein résurrection.
Tel un phœnix qui renaît de ses cendres car rien ne l'arrête et n'arrêtera jamais un être fou amoureux d'une autre personne.
Finalement, je m'étais toujours demandé ce qu'était l'amour. A présent, j'ai ma réponse...
FIN
✨ ~ ✨
Et voilà. C'est la fin. Est-ce que maintenant on peut dire, ils vécurent heureux à tout jamais ? Non. Ou alors, dire, ainsi s'achève cette triste histoire ? Non plus. J'ai visé le juste milieu, et c'est niquel. ✌🏻
Plus sérieusement, je suis heureuse. Parce que je n'aurais pas pu continuer indéfiniment, et que tourner la dernière page est satisfaisant. Bon, c'est pas comme d'habitude mais je pense que c'est parce que... ce projet a été mon plus gros encore jamais fait.
Un grand merci à mes lecteurs les plus fidèles qui m'ont soutenus du début à la fin, et de la fin au début. Sans vous, je ne suis même sure que cette histoire aura pu avoir une fin. 😩
Tout ça pour vous dire de toujours croire en vous, de ne rien abandonner même quand tout semble dresser pour et de préserver. Il suffit parfois d'un petit détail, d'une pensée et d'un mot pour tout changer. Alors ne laisser personne vous dicter qui vous êtes et de quoi vous êtes capable, jamais. La liberté est une chance qu'il faut saisir et non laisser couler !
Je vous embrasse très fort et vous laisse sur ces dernières paroles. Prenez soin de vous, et on se retrouve sur mes autres livres (qui seront sûrement mes derniers).
Bisous ! 😘
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