9/ Ken

Au contact de ma peau contre la sienne,  mes poils se sont hérissés. Non pas à cause du froid mais à cause d'elle. Je me suis peut être laissé aller, je suis en couple avec sa grande sœur. Mais par je ne sais quel moyen, elle m'attire. C'est peut être ses fines mains ou ses poches en dessous des yeux, mais je ressens un truc de dingue en la regardant. Pas de l'amour, c'est certain mais peut être de l'attirance.

Moi: Tu ferais mieux d'aller te coucher.

Elle fixe nos mains et fronce les sourcils. C'est après une poignée de secondes qu'elle daigne enfin lever les yeux vers moi.

Azaidé: J'ai déjà dormi tout à l'heure.

J'arbore une expression neutre,  presque froide et retire ma main. Je regrette aussitôt ce geste parce que je me rend compte que son contact me réchauffait.

Moi: Ta sœur ne sera pas contente.

Elle hausse les épaules et saisis mon paquet qui était posé sur la petite table. Je la regarde coincer la cigarette entre ses lèvres pulpeuses avant de l'allumer. Je ne la lâche pas du regard, j'en suis incapable. Elle tourne enfin la tête vers moi et sourit. Je passe une main sur ma mâchoire et baisse la tête.

Azaidé: Qu'est ce que tu lui trouve à ma sœur?

Sa question me prend de court, je ne sais pas quoi dire. Je reporte le regard sur la capitale sombre avant de soupirer.

Moi: Elle est bonne.

Elle pouffe de rire avant de lever les yeux au ciel. Bah quoi? C'est vrai, elle a un bon boule, et des beaux eins aussi.

Azaidé: T'es comme tous les autres.

Cette phrase sonne comme un reproche voir même une insulte dans sa bouche. Après tout qu'est ce qu'il y'a de mal à être comme les autres?

Ken: Je ne pense pas.

Elle jette le mégot par la fenêtre et tourne sa chaise de façon à être face à moi. Elle encre son regard dans le mien, comme si elle essayait de sonder mon âme. Cet échange dure à peu près cinq minutes avant qu'elle n'ouvre la bouche.

Azaidé: Qu'est ce que t'aime faire?

Moi: Faire la fête et rapper.

Elle hausse un sourcil et sourit doucement.

Azaidé: Tellement prévisible.

Je fronce les sourcils. Cette fille est tellement bizarre. Un coup elle me déteste, et un coup elle veut apprendre à me connaître. Mais j'ai remarqué qu'elle utilise beaucoup le sarcasme avec moi.

Moi: Toi je parie que t'es le genre de meuf qui pleure encore devant Titanic et qui met de côté son plan cul quand elle a un petit ami.

Son expression se dégrade peu à peu, comme si j'avais touché son point faible.

Azaidé: Tout faux, ça c'est plutôt ma sœur.

Elle se lève brusquement en traînant le plaid sur son dos et retourne à l'intérieur. Je soupire et ramasse son livre, Une saison en enfer, qu'elle a fait tomber. Cette fille est tellement lunatique, ça me casse les couilles vite fait. Elle s'allonge sur le canapé et ferme les yeux. Je reste planté devant elle, ne sachant pas quoi faire.

Soudain, j'entends des reniflements, je remarque que ses joues sont mouillées. Je m'agenouille devant elle et hésite un long moment avant de poser ma main sur sa joue. Elle n'ouvre toujours pas les yeux, elle se contente de continuer à pleurer silencieusement. On dirait presque une gamine de cinq ans.

Moi: Pourquoi tu pleure?

Elle se calme peu à peu. Je passe mon pousse en dessous de ses yeux pour essuyer ses larmes.

Azaidé: Où vont les cœurs brisés à ton avis?

Elle ouvre enfin les yeux, son regard m'hypnotise presque.

Moi: Dans les bars et les boîtes de nuit je suppose.

Elle renifle grossièrement ce qui m'arrache un demi sourire. Elle est si mignonne.

Azaidé: Je pense plutôt qu'ils errent dehors, parce que les rues sont remplie de regret.

Ses paroles sont toujours si profondes, tout comme ses pensées. Elle n'est pas comme les autres filles que j'ai pu rencontrer. Cette meuf a clairement vécu un truc qui a dû la traumatiser, voir même la briser. Mais je peux rien y faire, parce que moi même je le suis.

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