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?: Azaidé?

Des secousses me font brusquement sortir de mon flashback. Je tourne la tête et aperçois Lucas, les sourcils haussés et les lèvres pincées.

Lucas: Ça va? T'étais chelou.

J'hoche frénétiquement la tête pour le rassurer et détourne le regard. Ses yeux verts me rappelle Mathis. On dirait bien que tout me rappelle lui aujourd'hui. Je sors lentement mes affaires tout en jetant un coup d'œil à Anissa, devant moi, qui fronce les sourcils.

De Anissa:
On doit parler après

A Anissa:
Ok

Je soupire et m'appuie paresseusement contre le mur à ma gauche.

Moi: T'es pas avec Juliette?

Juliette est la petasse dont je vous parlais un peu plus tôt. On se déteste pour aucune raison apparente, c'est seulement physique. Depuis que Lucas et son meilleur ami, Léo, sont arrivés elle ne fait que les coller. Ça me fait rire, elle ne se rend pas compte qu'elle est ridicule.

Lucas: Nan elle est trop sur moi, ça me soule.

Je souris soudainement à l'entente de cette phrase. Ça fait plaisir. Je reporte mon attention à la prof qui me regarde d'un mauvais œil.

Lucas: Je fais une soirée, ça te dis de venir?

Je me tourne vers lui et hausse les sourcils. Je me suis pas encore remise de celle d'hier soir donc bon.

Moi: Quand?

Lucas: Demain soir, ce sera un truc tranquille t'inquiètes.

Je regarde Juliette qui me fixe méchamment. Elle vient de m'aider à prendre une décision. Je lui souris hypocritement et me tourne vers Lucas.

Moi: Ça marche.

18:26

Moi: J'suis rentrée !

Je claque la porte d'entrée et retire mes baskets. Je me dirige directement vers la cuisine, j'ai trop faim. Je sursaute en voyant Ken et Mekra assit sur l'îlot central.

Moi: Qu'est ce que vous faites ici?

Je m'avance vers Mekra et le tchèque en souriant légèrement. J'ignore Ken.

Mekra: On se faisait chier et Nek a proposé qu'on vienne squatter chez toi.

Je lance un regard noir à Ken et attrape un verre.

Moi: Ah ok, et elle est où Sabrina?

Ken: Elle se lisse les cheveux.

Je lève les yeux au ciel et sors de la cuisine. J'aime pas être dans la même pièce que lui. Il m'énerve. Je vais dans la salle de bain et aperçois ma sœur en train de se lisser les cheveux.

Moi: Tu sors ce soir?

Elle me lance un rapide regard et soupire. Elle m'énerve elle aussi à faire sa belle là. Excuse nous Kim Kardashian.

Sabrina: Ouais je sors en ville avec des copines.

Je fronce les sourcils et m'appuie contre la porte.

Moi: Cool je serais toute seule du coup.

J'allais sortir mais elle me rattrape par le bras.

Sabrina: T'as cru toi, j'ai demandé à Ken de rester avec toi.

Quoi? Oh non, c'est une blague. J'ai peur de ce qui peut se passer avec son copain.

Moi: Je peux très bien rester toute seule, j'ai 17 ans.

Elle lève les yeux au ciel.

Sabrina: Ouais et moi 24 ans alors tu fais ce que je te dis.

Je serre les poings et me retiens de l'insulter avant de claquer violemment la porte de ma chambre. Je la déteste. Je la déteste. Elle m'énerve à se croire tout permis. Je me dis que parfois j'aurais dû rester avec mes parents dans le sud. J'allume mon enceinte et enclenche la musique. Je saute sur mon lit et ferme les yeux, quelques minutes plus tard j'étais endormie.

20:38

Lorsque j'ouvre les yeux, le ciel ensoleillé de tout à l'heure a laissé place  à un ciel sombre et pluvieux. J'allume ma lampe de chevet et me frotte les yeux. Je m'étire avant de sortir de ma chambre. L'appartement est complètement plongé dans le noir, je suppose que ma très chère sœur est déjà sortie. Je vais dans la cuisine et mange vite fait un sandwich avant d'aller dans le salon. J'aperçois Ken, assit sur le canapé avec mon ordinateur sur les genoux. La lumière de l'écran illumine son visage fatigué.

Moi: Tu peux rentrer chez toi tu sais.

Il sursaute légèrement et relève la tête vers moi. Je soupire et pars m'installer à côté de lui.

Ken: J'peux ap'. J'ai promis à ta sœur.

Je lève les yeux au ciel et attrape mon livre posé sur la table basse. Il me regarde faire sans dire un mot.

Ken: Il est à toi?

Je souris légèrement.

Moi: Bah oui, c'est certainement pas Sabrina qui va lire du Rimbaud.

Il lâche un rire qui me détend étrangement. J'attrape un surligneur fluo et commence à surligner les passages que j'aime. J'adore faire ça.

Ken: Tu veux fumer?

Je me tourne vers lui et hoche la tête. Il se lève et part dans la véranda. Quant à moi, je m'enroule du plaid et le rejoint. Il me tend une cigarette et un briquet.

Moi: Merci.

J'aspire la première taffe de nicotine que je recrache ensuite. Le silence est roi. Aucun de nous deux parle, on se contente juste d'admirer Paris. La pluie continue à mouiller certains couples qui rient, ou des jeunes qui vont sûrement en soirée. La pluie m'a toujours rassurée, je ne sais pas pourquoi.

Moi: "Il pleure dans mon coeur, comme il pleut sur la ville."

Je me surprends moi même à dire ça. Ken se tourne soudainement vers moi et me fixe. Je soutiens son regard, l'échange est presque intense.

Ken: Paul Verlaine.

J'hoche la tête et souris doucement. Je ne pensais pas qu'il connaissait ce poème.

Ken: J'ai lu les passages que t'as surligné dans ton livre.

Je ne réponds pas, simplement parce que je n'ai rien à répondre. Ces phrases signifient beaucoup pour moi, elle me rappelaient Mathis. Ces passages je les connait pratiquement par cœur parce que je les relis tous les soirs. J'ai l'impression de revivre des moments du passé.

Ken: Un d'entre eux m'a particulièrement... Enfaite je sais pas.

Je sais duquel il parle.

Moi: "Il ne me rendait pas meilleure, s'il ne me faisait pas mourir."

Il hoche lentement la tête en recrachant de la fumée blanche. Je commence à le voir trouble, je comprends donc que mes yeux son embués de larmes. Je soupire et baisse la tête pour éviter qu'il ne me voit. Il soupire et pose délicatement sa main sur la mienne.

Ken: J'suis là.

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