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Il s'assoit à ma gauche, je me sens un peu compressée là. Il tourne la tête vers Mekra.

Ken: Frère tu peux aller surveiller Sabrina s'te plait?

Mekra hoche la tête et s'en va. Je continue à fixer un point devant moi pour ne pas avoir à faire à lui.

Ken: Je sais que t'as envie de fumer.

J'hausse un sourcil et me tourne vers lui.

Moi: C'est vrai, mais j'ai pas prit mes clopes.

Il sourit encore.

Ken: Heureusement que j'ai prit les miennes.

Il tapote sa poche de pantalon, se lève en me lançant un regard et s'engouffre dans un sombre couloir. J'attends quelques minutes avant de le suivre. Le couloir est vraiment très sombre. Je tapote les murs jusqu'à ce que je touche une matière qui ne ressemble pas du tout au mur.

Ken: Là c'est mes abdos.

Je rougis instantanément et retire brusquement ma main. Je remercie le ciel pour la noirceur de la chambre. Il ferme la porte et s'allonge sur son lit alors que je m'accoude au balcon.

Moi: Je peux avoir une cigarette maintenant?

Il soupire et se relève. Il vient à mes côtés et me tend une clope.

Moi: Il n'y a pas ton numéro dessus cette fois?

Il lâche un rire que je dois avouer mignon et secoue la tête. Je lui souris pour la première fois. Il s'allume aussi une cigarette et admire le paysage. On n'a pas une vue direct sur la tour effeil mais c'est un quartier assez mignon et tranquille. Un silence s'installe, je sens que pour une fois il n'a pas envie d'ouvrir sa bouche.

Moi: Comment t'as rencontré ma sœur?

Il se tourne vers moi, je peux lire la surprise sur son visage.

Ken: Par l'intermédiaire de ma meilleure pote, elles se connaissaient.

J'hoche la tête.

Moi: Tu l'aime?

Il fronce les sourcils et soupire doucement.

Ken: Je tiens à elle.

D'accord ça veut dire non. Je ne réponds pas et me contente de recracher la fumée blanche. Le silence dure plusieurs minutes avant que je ne le brise.

Moi: Je pense qu'elle t'aime vraiment, parce que c'est la première fois qu'elle me présente son petit ami. Alors promets moi de ne pas la faire souffrir.

Nos regards se croisent et ne se détachent pas. Je crois apercevoir de l'hésitation dans ses yeux, ce qui me rassure pas du tout.

Ken: Je peux pas te promettre ça.

Je fronce les sourcils et ouvre légèrement la bouche. En gros il vient de m'avouer qu'il va faire souffrir ma grande sœur. J'écrase le mégot dans un cendrier à côté de moi et tourne les talons. Au moment où j'allais sortir de la pièce, sa voix retentit.

Ken: Est ce que tu pourrais le promettre toi?

Je fronce les sourcils et me tourne vers lui.

Moi: Bien-sûr que oui, comment tu veux que je lui fasse du mal?

Il sourit légèrement.

Ken: En tombant amoureuse de moi.

Je me retiens d'exploser de rire et sors définitivement en claquant la porte. Ce mec est juste malade, son assurance me trouble. Comme si j'allais tomber amoureuse de lui, bien-sûr. Il doit me prendre pour une pauvre petite lycéenne manipulable. Je retourne dans le salon et trouve ma sœur en train de dormir. Je soupire et la réveille devant les sourires des autres garçons.

Moi: Allez on y va.

Elle ouvre doucement les yeux et se lève, je salue les autres et souris particulièrement à ce Mekra. Il a l'air sympa en fin de compte, un peu froid mais sympa. J'appelle un taxi et une fois qu'il est là, je fais rentrer Sabrina qui est complètement dans les vapes à l'arrière.

Je pose ma tête sur la vitre et soupire de fatigue. J'espère ne plus revoir Ken, il est dangereux pour l'équilibre de ma relation avec ma sœur.

08:29

Je me réveille grâce à la lumière qui passe par mes fenêtres que je n'ai pas fermées. Je regarde l'heure et écarquille les yeux. Je suis en retard mais j'ai vraiment besoin de dormir. Tant pis. Je me recouche et m'emmitoufle dans ma couverture bien chaude.

Deux heures plus tard je me relève en pleine forme, j'ai bien fait de me rendormir. Je file prendre une douche et me pose devant les dessins animés. De toute façon, je reprends les cours à 13:00, autant en profiter. Un craquement du parquet en bois m'alerte de la venue de ma sœur. Je me tourne vers elle et souris en voyant ses cheveux emmêlés et ses yeux de panda. Elle part à la cuisine et reviens s'installer à côté de moi avec un verre d'eau et une aspirine.

Moi: Ça va?

Elle tourne lentement la tête vers moi et me fusille du regard.

Sabrina: Parles pas, j'ai mal à la tête.

Je soupire et me concentre sur Bob l'éponge.

Sabrina: T'es pas censé être en cours là?

Moi: Comme tu le dis, j'suis censée.

Elle soupire et se lève avant que le claquement de sa porte me fasse sursauter.

Moi: Super.

Je me décide enfin à bouger mes fesses et à aller m'habiller. J'opte pour un skinny noir avec un top noir et une veste en cuir. [media]

Alors que je chaussais mes reebok mauve, la sonnette retentit.

C'est qui?

Je soupire et pars ouvrir. C'est sans surprise que le copain de ma sœur sourit en me voyant. Je lui lance un regard noir et tourne les talons.

Moi: Elle est dans sa chambre.

Je retourne dans la mienne et brosse rapidement mes cheveux. Je fronce les sourcils lorsque Ken entre. Je le regarde tranquillement s'assoir sur mon lit.

Moi: Ça va? La vie est belle?

Il lâche un rire et hoche la tête.

Ken: Ouais, cimer de demander.

Je soupire et attrape ma crème pour les cheveux à la framboise. J'en applique sur mes pointes et je remarque à travers le miroir que Ken ne me lâche pas du regard. Et sans m'en rendre compte, mes pensées me transportèrent un an en arrière, quand ma vie était un cauchemar.

début du flashback

Il ne me lâchait pas du regard ce qui avait l'effet de me rendre dingue. Je rougis fortement et souris en lui tournant le dos.

Moi: Arrêtes de faire ça.

Ses mains se posent sur ma taille avant de me retourner vers lui afin que je rencontre ses yeux verts. Son regard est la chose que je préfère le plus chez lui, il est dominant mais doux à la fois.

Mathis: Sinon quoi?

Je pose mes mains sur son torse, toujours en souriant, et encre mon regard dans le sien.

Moi: Sinon je te frappe.

Son sourire disparut soudainement et il jeta le mégot de sa cigarette par la fenêtre ouverte.

Mathis: T'aurais pas dû.

Sans que je m'y attende, il me plaque contre le mur en encerclant mon cou de sa main droite. Son emprise devient de plus en plus forte. J'essaie de le supplier du regard mais tout ce qu'il contient sont de la colère et du mépris.

Moi: C'é-c'était une blague.

Une dizaine de secondes plus tard, il me relâche et je tombe automatiquement au sol. Il a failli me tuer. A partir de ce jour, une série de violence et de haine animaient ma vie. Mathis était bipolaire. Plus il tombait amoureux de moi, et plus il devenait dingue. Et moi, je me contentais de vivre dans un cauchemar éveillé.

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