L'amour est-il éternel?

Je griffonne une énième phrase que j'efface tout de suite après. Je ne suis pas vraiment bonne en philo, ni en amour en fait. À bout de force, je referme hargneusement mon ordinateur et soupire. Je me lève et m'accoude à la rambarde de mon balcon. Aujourd'hui il fait assez beau à Paris mais il y'a beaucoup de vent. Je rigole en voyant la jupe d'une fille de soulever à cause du vent.

Je tourne les talons et m'allonge sur mon lit. Je m'ennuie toujours les dimanches, il n'y a jamais rien à faire. Peut être que je devrais rendre visite à mes meilleures amies. Elles vivent à l'autre bout de la ville mais bon je les aient pas vu depuis plusieurs jours.

Je soupire et me relève. Je troque mon pyjama rose contre un skinny noir et un simple tee-shirt blanc. Je chausse des huaraches blanches et enfile ma caquette noir. 

J'attrape mon portable et mon sac avant de sortir de chez moi. J'enfonce mes écouteurs dans les oreilles et marche au rythme de la musique. J'ai l'impression d'être une gangsta en écoutant du Asap Rocky. J'arrive assez rapidement à l'arrêt de bus. J'apprends que mon bus arrive dans six minutes, ça me laisse le temps de fumer une petite clope. Je fouille dans mon sac mais me rend compte que j'ai oublié mon paquet.

Putain.

Je soupire et tourne la tête pour voir à qui je pourrais taxer une clope autour de moi. Il y'a une vieille et un gars assez jeune. Je lève les yeux au ciel et me dirige vers lui. Il est captivé par son portable et de temps en temps il tire sur sa cigarette.

Moi: Euh excuse, t'aurais pas une clope s'te plait?

Il se tourne vers moi et fronce les sourcils. Là il peut pas me dire non. Sauf si il me sort la vieille excuse du "c'est ma dernière désolé."

Il hoche la tête et ouvre son paquet de Philipp Morris. C'est à ce moment que mon portable sonne, Anissa.

Moi: Excuse, attends.

Je décroche en m'éloignant un peu. On sait jamais si elle veut me parler d'un truc intime. On discute pendant trois minutes avant que je raccroche. Fausse alerte, elle a juste reçu un message de son "crush". Je retourne auprès du garçon auquel je souris. Il me tend la clope et c'est à ce moment que le bus décide d'arriver. Putain.

Je souris une dernière fois au garçon qui a l'air vraiment très beau. J'aurais bien aimé apprendre à le connaître, mais bon j'ai jamais de chance. Je le reverrai sûrement jamais.

Je pénètre dans le bus et valide mon ticket avant d'aller m'installer toute seule au fond. Je me rend compte que la cigarette est toujours entre les doigts. J'allais la mettre dans une poche de mon sac jusqu'à ce qu'une écriture au feutre noir attire mon attention.

06 28 59 01 27.

Il m'a notée son numéro. Sur la cigarette. Je souris grandement et conserve précieusement le bout de tabac. Je le reverrai sûrement plus vite que je le croit.